Presse et revues
8 pages
Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-08-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 30 août 1920 30 août 1920
Description : 1920/08/30 (T15,N1537). 1920/08/30 (T15,N1537).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6238544w
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
MINISTÈRES
DES
AFFAIRES ÉTRANGERES
ET DE LA GUERRE
,
N° 1537
Lundi 30 août 1920
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — A l'exception des passages imprimes en italique, qui sont daa
résumes, il est donne ci-dessous des traductions, intégra es ou par extraits
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque. l
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. - La représentation di-
plomatique de l'Allemagne à l'étranger
(Hamburger Fremdenblatt). — Les
pourparlers de Minsk (Frankfurter
Zeitung). — L'idée de revanche en Alle-
magne (von Gerlach dans YVelt am
Mcfiitaçi).
PRESSE AMÉRICAINE. - Le Haut-Commande-
ment russe et le gouvernement de Mos-
cou (Washington Post).- L'offensive po-
lonaise en Ukraine (New York Tribune).
— La démocratie et le bolchevisme
(Chicago Daily News). - M. Taft et la
candidature Harding (Evening Post). -
La campagne électorale des candidats
républicains (Boston Herald).
PRESSE ANGLAISE. — La réponse de Tchitche
rine à la note de M. Balfour mailll Ex-
press). — Les pourparlers de Minsk
(Times). — Les succès de l'armée Wran-
gel (Daily Chronicle). - La grève des
mineurs (Times).
PRESSE ESPAGNOLE. — La victoire polonaise:
a Le triomphe de la France » (Heraldo
de Madrid), - La crise ministérielle
(Vanguardià).
PRESSE ITALIENNE. - La question adriati-
que : les déclarations de M. Giolitti à
Lucerne C\fpssaggero, Giornale d'Italia)
POLITIQUE GENERALE
ET DIPLOMATIE
ALLEMAGNE
LA REPRESENTATION DIPLOMATI-
QUE DE L'ALLEMAGNE A L'ETRANGER.
- La reprise des relations diplomatiques
avec plusieurs pays nécessite un mouve-
ment de personnel. L'ancien chef de la sec-
tion anglaise du ministère des Affaires
Etrangères, le Dr Rhomberg, sera chargé de
l'ambassade de Christiania.
Pour Buenos-Ayres on prévoit l'envoi du
Dr Pauli, pour Rio de Janeiro du consul gé-
néral Pleitn. Pour l'ambassade de Rome on
pense au sénateur von Berenberg-Gossler,
du Sénat de Hambourg. Dès que le traité
sera signé entre la Lettonie et le Reich, on
créera un poste à Riga à la tête duquel on
pense mettre le Dr Mever. L'ancien chef de
, la délégation de la paix à Paris, le Dr Göp-
pert, a pris la direction de la section de la
paix et de la section juridique du ministère
des Affaires Etrangères. il sera remplacé à
Paris par l'ambassadeur von Mutius. ■
L'attitude du ministre des Affaires Etran-
gères en a imposé au Parlement, même à
ceux qui avaient des préventions contre le
ministère. Ces dernières nominations nous
prouvent qu'il a à cœur de s'occuper active-
ment de la représentation allemande à l'é-
tranger. Tout d'abord, ces nominations ne
sont pas entachées d'esprit de parti, selon
la promesse même du Dr Simons.
Le sénateur von Berenberg-Gossler qui a
assumé le poste important et d.,,-~-~ de la
première représentation allemande à Rome
ne part certes pas en Italie comme homme
d'un parti, mais comme allemand.
Les autres nominations, quoique moins
importantes, ne manquent pas non plus
d'intérêt. En Argentine, depuis le départ du
comte Luxbourg, l'Allemagne n'a eu pour
représentant intérimaire, depuis la fin de
la guerre, que le conseiller de légation
Olshausen. Le nouvel ambassadeur Pauli
qui fut ministre au Brésil connaît bien les
choses américaines. De même que le nou-
veau ministre à Rio, Plehn, il est issu de la
carrière consulaire. On n'en peut conclure
à coup szir nue les intérêts économiques de
l'Allemagne seront bien représentés en Amé-
rique du Sud parce qu-e même dans la car-
rière consulaire on néglige un peu ces ques-
tions, cependant ces messieurs sont réputés
comme ayant des connaissances économi-
ques.
Quant an Dr Mutins, il possède une con-
naissance spéciale des choses d'Orient car
il fut, pendant la première année de l'occu-
pation allemande en Pologne, le représen-
tant du ministère des Affaires Etrangères
auprès de l'administration allemande à Var-
sovie.
A cette époque il représentait la politique
de conciliation de Bethmann, mais sans pou-
voir vaincre les résistances qu'on lui oppo-
sait d'autre part.
HAMBURGER FREMDENBLATT. 24 8
RUSSIE ET POLOGNE
LA REPONSE DE TCHITCHERINE A LA
NOTE DE M. BALFOUR. - S'ils ne sont
rien de plus, les Bolcheviks sont passés
maîtres dans l'art de duper. La note de
M. Tchitcherine au gouvernement britan-
nique en est une preuve : c'est une
propagande ingénieuse qui est pourtant con-
tredite par les faits. On sait en effet que les
paysans russes ne peuvent plus faire en-
tendre leur voix ; ils le peuvent moins en-
core que sous le régime de la Douma ; les
travailleurs sont dans les mains d'un petit
nombre de despotes : Trotski-Tchitcherine-
Lenine-Kamenev, plus sévères que les
Tsars. Que sont devenues les coopératives ?
Elles ont été supprimées par Lenine.
parce qu'elles étaient un obstacle à sa dic-
tature. Nous voulons une Russie libre et
heureuse. Si les Soviets peuvent donner
cette prospérité — nous en doutons — (m'on
les laisse continuer leur expérience dans
leur pays ; mais il ne faudrait pas qu'on
ajoute foi aux messages de Tchitcherine et
qu'on croie dans notre pays à l'efficacité du
système qui a ruiné la Russie.
DAILY EXPRESS, 28.8.
LES POURPARLERS DE MINSK. —
PRESSE ALLEMANDE.— Les nouvelles de Minsk
sont mauvaises : les négociations sont près
d'être rompues. Les Polonais veulent pro-
fiter de leurs avantages militaires et les
Russes devraient remporter des succès
considérables pour faire accepter leurs
conditions par leurs adversaires. On ne
peut savoir ce que deviendra la situation
militaire, car des deux côtés les armées ont
un caractère très spécial. Le correspondant
de la Freiheit, le seul journaliste allemand
que les Russes aient autorisé à suivre les
opérations, et qui n'avait sûrement pas de
préjugés contre les Russes dépeint l'armée
bolcheviste comme faisant penser à une
armée de la guerre de Trente Ans. On il
trouve tous ceux qui ont foi en l'idée de la
révolution universelle, tous ceux qui croient
qu'une révolution victorieuse pourra renver-
ser les conditions politiques actuelles de
l'Europe. C'est ce qui explique la présence
d'anciens officiers et de volontaires alle-
mands dans l'armée russe. On ne peut les
en empêcher, mais il ne faut pas prendre
cela à la légère : car l'agitation ennemie se
sert de ce fait pour attaquer la sincérité de
notre amour pour la paix : les Français
représentaient déjà les discussions purement
économiques entre Berlin et Moscou comme
un traité politique secret.
Les soviets ont perdu plus que la bataille
de Varsovie. Ils ont subi à Lucerne une dé-
faite. Le communiqué de Lloyd George et
Giolitti est très clair et marque un pas vers
le rétablissement d'une politique russe uni-
taire de l'Entente. On ne sait encore si cette
unité se réalisera, les soviets peuvent la
favoriser ou l'empêcher. Un arrangement
sage et rapide avec la Pologne ramènerait
Lloyd George et Giolitti à leîitr point de vue
d'il y a quelques semaines. On n'a pas as-
sez compris à Moscou combien Lloyd George
avait été loin en conseillant à Varsovie d'ac-
cepter des conditions qui n'étaient pas des
plus douces.
Si Lénine et Trotski ont spéculé sur la di-
vision de l'Entente, iflis ont fait un mauvais
calcul. Ils n'auraient pas dû oublier que la
guerre faite en commun et son héritage, la
paix de l'Eurone qui n'est pas encore conso-
lidée, représentent encore une très forte
communauté d'intérêts dans l'Entente. Les
raisons d'union l'emportent sur les diver-
gences d'appréciation. La France même, qui
a 11 plus grande envie de s'émanciper, re-
vient toujours à ses compagnons. Et il est
évident que Trotski a exagéré dans son ma-
nifeste de la semaine passée d'importance de
l'appui qu'il attend de l'enthousiasme des
travailleurs européens pour l'idée de la ré-
volution universelle. Il faut qu'il soit très
mal renseigné sur ce qui se passe réelle-
ment à l'Ouest. Il méconnaît un fait : les
ouvriers anglais dans leur grande masse,
ne sont pas partisans de la diffusion du
bolchevisme; ils ne travaillent qu'en vue
du maintien de la paix universelle et s'oppo-
sent, par conséquent, h une extension du
conflit russo-polonais. La situation peut
changer si les Soviets ne se montrent pas
conciliants. L'influence que le mouvement
ouvrier contre la guerre a sur l'attitude des
gouvernements à d'occasion du conflit russo-
polonais est extraordinaire. Nous l'avons vu
mener en Belgique à une crise ministérielle
qui existe à l'état latent quand bien même la
nouvelle de la retraite du ministre des Af-
faires Etrangères Hymans ne se confirme-
DES
AFFAIRES ÉTRANGERES
ET DE LA GUERRE
,
N° 1537
Lundi 30 août 1920
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — A l'exception des passages imprimes en italique, qui sont daa
résumes, il est donne ci-dessous des traductions, intégra es ou par extraits
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque. l
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. - La représentation di-
plomatique de l'Allemagne à l'étranger
(Hamburger Fremdenblatt). — Les
pourparlers de Minsk (Frankfurter
Zeitung). — L'idée de revanche en Alle-
magne (von Gerlach dans YVelt am
Mcfiitaçi).
PRESSE AMÉRICAINE. - Le Haut-Commande-
ment russe et le gouvernement de Mos-
cou (Washington Post).- L'offensive po-
lonaise en Ukraine (New York Tribune).
— La démocratie et le bolchevisme
(Chicago Daily News). - M. Taft et la
candidature Harding (Evening Post). -
La campagne électorale des candidats
républicains (Boston Herald).
PRESSE ANGLAISE. — La réponse de Tchitche
rine à la note de M. Balfour mailll Ex-
press). — Les pourparlers de Minsk
(Times). — Les succès de l'armée Wran-
gel (Daily Chronicle). - La grève des
mineurs (Times).
PRESSE ESPAGNOLE. — La victoire polonaise:
a Le triomphe de la France » (Heraldo
de Madrid), - La crise ministérielle
(Vanguardià).
PRESSE ITALIENNE. - La question adriati-
que : les déclarations de M. Giolitti à
Lucerne C\fpssaggero, Giornale d'Italia)
POLITIQUE GENERALE
ET DIPLOMATIE
ALLEMAGNE
LA REPRESENTATION DIPLOMATI-
QUE DE L'ALLEMAGNE A L'ETRANGER.
- La reprise des relations diplomatiques
avec plusieurs pays nécessite un mouve-
ment de personnel. L'ancien chef de la sec-
tion anglaise du ministère des Affaires
Etrangères, le Dr Rhomberg, sera chargé de
l'ambassade de Christiania.
Pour Buenos-Ayres on prévoit l'envoi du
Dr Pauli, pour Rio de Janeiro du consul gé-
néral Pleitn. Pour l'ambassade de Rome on
pense au sénateur von Berenberg-Gossler,
du Sénat de Hambourg. Dès que le traité
sera signé entre la Lettonie et le Reich, on
créera un poste à Riga à la tête duquel on
pense mettre le Dr Mever. L'ancien chef de
, la délégation de la paix à Paris, le Dr Göp-
pert, a pris la direction de la section de la
paix et de la section juridique du ministère
des Affaires Etrangères. il sera remplacé à
Paris par l'ambassadeur von Mutius. ■
L'attitude du ministre des Affaires Etran-
gères en a imposé au Parlement, même à
ceux qui avaient des préventions contre le
ministère. Ces dernières nominations nous
prouvent qu'il a à cœur de s'occuper active-
ment de la représentation allemande à l'é-
tranger. Tout d'abord, ces nominations ne
sont pas entachées d'esprit de parti, selon
la promesse même du Dr Simons.
Le sénateur von Berenberg-Gossler qui a
assumé le poste important et d.,,-~-~ de la
première représentation allemande à Rome
ne part certes pas en Italie comme homme
d'un parti, mais comme allemand.
Les autres nominations, quoique moins
importantes, ne manquent pas non plus
d'intérêt. En Argentine, depuis le départ du
comte Luxbourg, l'Allemagne n'a eu pour
représentant intérimaire, depuis la fin de
la guerre, que le conseiller de légation
Olshausen. Le nouvel ambassadeur Pauli
qui fut ministre au Brésil connaît bien les
choses américaines. De même que le nou-
veau ministre à Rio, Plehn, il est issu de la
carrière consulaire. On n'en peut conclure
à coup szir nue les intérêts économiques de
l'Allemagne seront bien représentés en Amé-
rique du Sud parce qu-e même dans la car-
rière consulaire on néglige un peu ces ques-
tions, cependant ces messieurs sont réputés
comme ayant des connaissances économi-
ques.
Quant an Dr Mutins, il possède une con-
naissance spéciale des choses d'Orient car
il fut, pendant la première année de l'occu-
pation allemande en Pologne, le représen-
tant du ministère des Affaires Etrangères
auprès de l'administration allemande à Var-
sovie.
A cette époque il représentait la politique
de conciliation de Bethmann, mais sans pou-
voir vaincre les résistances qu'on lui oppo-
sait d'autre part.
HAMBURGER FREMDENBLATT. 24 8
RUSSIE ET POLOGNE
LA REPONSE DE TCHITCHERINE A LA
NOTE DE M. BALFOUR. - S'ils ne sont
rien de plus, les Bolcheviks sont passés
maîtres dans l'art de duper. La note de
M. Tchitcherine au gouvernement britan-
nique en est une preuve : c'est une
propagande ingénieuse qui est pourtant con-
tredite par les faits. On sait en effet que les
paysans russes ne peuvent plus faire en-
tendre leur voix ; ils le peuvent moins en-
core que sous le régime de la Douma ; les
travailleurs sont dans les mains d'un petit
nombre de despotes : Trotski-Tchitcherine-
Lenine-Kamenev, plus sévères que les
Tsars. Que sont devenues les coopératives ?
Elles ont été supprimées par Lenine.
parce qu'elles étaient un obstacle à sa dic-
tature. Nous voulons une Russie libre et
heureuse. Si les Soviets peuvent donner
cette prospérité — nous en doutons — (m'on
les laisse continuer leur expérience dans
leur pays ; mais il ne faudrait pas qu'on
ajoute foi aux messages de Tchitcherine et
qu'on croie dans notre pays à l'efficacité du
système qui a ruiné la Russie.
DAILY EXPRESS, 28.8.
LES POURPARLERS DE MINSK. —
PRESSE ALLEMANDE.— Les nouvelles de Minsk
sont mauvaises : les négociations sont près
d'être rompues. Les Polonais veulent pro-
fiter de leurs avantages militaires et les
Russes devraient remporter des succès
considérables pour faire accepter leurs
conditions par leurs adversaires. On ne
peut savoir ce que deviendra la situation
militaire, car des deux côtés les armées ont
un caractère très spécial. Le correspondant
de la Freiheit, le seul journaliste allemand
que les Russes aient autorisé à suivre les
opérations, et qui n'avait sûrement pas de
préjugés contre les Russes dépeint l'armée
bolcheviste comme faisant penser à une
armée de la guerre de Trente Ans. On il
trouve tous ceux qui ont foi en l'idée de la
révolution universelle, tous ceux qui croient
qu'une révolution victorieuse pourra renver-
ser les conditions politiques actuelles de
l'Europe. C'est ce qui explique la présence
d'anciens officiers et de volontaires alle-
mands dans l'armée russe. On ne peut les
en empêcher, mais il ne faut pas prendre
cela à la légère : car l'agitation ennemie se
sert de ce fait pour attaquer la sincérité de
notre amour pour la paix : les Français
représentaient déjà les discussions purement
économiques entre Berlin et Moscou comme
un traité politique secret.
Les soviets ont perdu plus que la bataille
de Varsovie. Ils ont subi à Lucerne une dé-
faite. Le communiqué de Lloyd George et
Giolitti est très clair et marque un pas vers
le rétablissement d'une politique russe uni-
taire de l'Entente. On ne sait encore si cette
unité se réalisera, les soviets peuvent la
favoriser ou l'empêcher. Un arrangement
sage et rapide avec la Pologne ramènerait
Lloyd George et Giolitti à leîitr point de vue
d'il y a quelques semaines. On n'a pas as-
sez compris à Moscou combien Lloyd George
avait été loin en conseillant à Varsovie d'ac-
cepter des conditions qui n'étaient pas des
plus douces.
Si Lénine et Trotski ont spéculé sur la di-
vision de l'Entente, iflis ont fait un mauvais
calcul. Ils n'auraient pas dû oublier que la
guerre faite en commun et son héritage, la
paix de l'Eurone qui n'est pas encore conso-
lidée, représentent encore une très forte
communauté d'intérêts dans l'Entente. Les
raisons d'union l'emportent sur les diver-
gences d'appréciation. La France même, qui
a 11 plus grande envie de s'émanciper, re-
vient toujours à ses compagnons. Et il est
évident que Trotski a exagéré dans son ma-
nifeste de la semaine passée d'importance de
l'appui qu'il attend de l'enthousiasme des
travailleurs européens pour l'idée de la ré-
volution universelle. Il faut qu'il soit très
mal renseigné sur ce qui se passe réelle-
ment à l'Ouest. Il méconnaît un fait : les
ouvriers anglais dans leur grande masse,
ne sont pas partisans de la diffusion du
bolchevisme; ils ne travaillent qu'en vue
du maintien de la paix universelle et s'oppo-
sent, par conséquent, h une extension du
conflit russo-polonais. La situation peut
changer si les Soviets ne se montrent pas
conciliants. L'influence que le mouvement
ouvrier contre la guerre a sur l'attitude des
gouvernements à d'occasion du conflit russo-
polonais est extraordinaire. Nous l'avons vu
mener en Belgique à une crise ministérielle
qui existe à l'état latent quand bien même la
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