Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-04-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 26 avril 1920 26 avril 1920
Description : 1920/04/26 (T14,N1433). 1920/04/26 (T14,N1433).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6254999j
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
MINISTERES
DES
"AIRES ÉTRANGERES
ET DE LA GUERRE
1 No Ili33
Lundi 26 avril 1920
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — A l'exception des passages imprimés en italique, qui sont 4m
résumés, il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraite
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. — La Conférence de San
Remo : la politique française et l'Alle-
magne (Otto Hoetzsch et W. H. dans
p Post).
plïe SSE AMÉRICAINE. — Le commerce des
Etats-Unis avec l'Orient méditerra-
néen (New York Times).
^R'ÊSSE ANGLAISE. — La Conférence de San
Remo : la politique britannique et la
France (Times). — Les coopératives et
le gouvernement des Soviets (Times). —
}J Le budget britannique (Daily Graphie).
RESSE ESPAGNOLE. — La Conférence de San
Remo : la politique française et l'Alle-
}J magne (Vanguardia).
PRESSE ITALIENNE. — La Conférence de San
Remo : la politique britannique et la
France (Leonardo Vitetti dans Idea
i Nazionale) ; le Traité avec la Turquie
(Giornale d'Italia). — Agitation italo-
phobe en Libye (Tempo). — Le projet
de M. Bonomi sur la réorganisation de
l'armée italienne (Gazzetta del Popolo).
--
POLITIQUE GENERALE
ET DIPLOMATIE
t LA POLITIQUE FRANÇAISE ET L'AL-
tlflVIAGNE. — PRESSE ALLEMANDE. — Le con-
set suscité par l'entrée des troupes françai-
ses dans le territoire du Mein semble s'a-
?l?er- La pacification de la Ruhr s'acheve
et l > on éloigne les troupes de la zone neutre.
a France prépare sa retraite sous la pres-
szon de ses Alliés, notamment l'Angleterre.
Elle s'est isolée de plus en plus, mais l'Alle-
le agne ne doit pas trop compter sur cet iso-
lent.
Le Pivot de notre politique repose sur nos
Actions avec la France. Ces relations ont
été rendues difficiles par de récents conflits.
un ut-on compter sur un changement ? C'est
ne question capitale à laquelle on ne sau-
r y répondre d'emblée. La politique fran-
c'aise est actuellement déterminée par le
Part 1 - Militaire qui, au delà de l'Alsace-Lor-
raine et de la Ruhr, voudrait récupérer la
rive occidentale du Rhin et même à l'est du
fleuve rétablir l'état de choses existant au
a l'( siècle sous Louis XIV. Cette politique
ap pPui de la Pologne qui voudrait en agir
a e rnêfne sur notre frontière orientale. Cette
hiJ QUe s'inspire des sentiments suivants :
tnai Sse de la victoire et haine du vaincu,
de aussi, crainte de voir les forces vitales
dp f, enrieTni renaître dans un temps plus ou
ins long.
Dans le vainqueur de 1918 avec son atti-
tude brutale, c'est toujours le vaincu de
çe parle avec sa terreur de l'Allemand.
n pas un paradoxe mais la pure vé-
étrhJï^dant, VAllemagne dans sa politique
tente g ÉP. doit tout faire pour faciliter len-
te Elle doit s'appliquer à exécuter avec
honneur les clauses du traité. Elle doit agir
avec la France d'une façon ouverte et abso-
lument louale. L'Allemagne doit poursuivre
de toutes ses forces une politique dans l'Est,
politique rendue plus difficile depuis la dis-
parition de l'Empire des tsars et l'érection
d'un Etat polonais. Elle doit aussi être en
relation avec les Etats-Unis même si ceux-ci
se désintéressent de l'Europe, afin de forti-
fier un peu sa situation. — (Otto Hoetzsch.)
POST, 20.4.
- La question principale qui va se débat-
tre à San-Remo est celle de la position de
chacun des Alliés vis-à-vis du traité de Ver-
sailles, après les expériences faites depuis
la signature. D'après les dernières informa-
tions, la France seule semble exiger la
stricte exécution du traité. La France a be-
soin que le traité reste inexécutable afin de
pouvoir justifier ses intentions annexion-
nistes par les violations faites au traité par
l'Allemagne. C'est pourquoi les dirigeants
actuels de la France ne souhaitent nulle-
ment une revision des clauses du traité, ten-
dant à rendre ces clauses possibles et exé-
cutables.
L'ordre ne peut être rétabli en Allemagne
que par la Reichswehr aidée des formations
locales, et malgré cela le désarmement de
l'Allemagne sera un des points principaux
du programme de San-Remo. Millerand va
exiger que la Reichswehr soit réduite au
chiffre de 100.000 hommes d'ici le 10 juin et
que le matériel de guerre soit livré. L'An-
gleterre semble appuyer la France dans
cette revendication et, selon une information
de l'Agence Havas, elle prendrait la direc-
tion du désarmement.
Tandis que l'Angleterre proposerait des
moyens de contrainte économique, la Fran-
ce, elle, voudrait prendre des mesures mi-
litaires et occurver avant, tout le bassin de
la Ruhr. Nitti, visiblement, s'est infiniment
mieux rendu compte des problèmes écono-
miques que les hommes d'Etat, français, et
nous regrettons qu'aucun homme d'Etat alle-
mand ne soit entré personnellement en con-
tact avec le président du Conseil italien,
comme vient de le faire Renner avec un suc-
cès évident. De nouveau, l'Allemagne est
une victime couchée sur la table d'opération
de San-Remo. L'attitude et les visées de
l'Angleterre ne sont pas encore très Claires.
La tension anglo-française reste latente, cela
est sûr, même si l'on cherche à la dissimu-
ler par une action commune contre l'Alle-
magne dans la question du désarmement.
Au point de vue économique, nous sommes
particulièrement fondés à montrer la plus
extrême méfiance vis-à-vis de Lloyd George
et à ne pas nous laisser abuser sur les buts
véritables de l'Angleterre par la nouvelle
que l'Angleterre et l'Italie marchent d'un
commun accord à San-Remo. L'Angleterre,
très certainement, ne travaillera pas au re-
lèvement de l'Allemagne.
Que tous ceux qui prennent part à la con-
férence de San-Remo, v compris l'Italie,
cherchent avant tout à atteindre leurs buts
particuliers, c'est ce qui ne fait aucun doute.
La question adriatique, le problème turc
offriront toutes sortes de possibilités de se
faire des concessions mutuelles aux dépens
de l'Allemagne. Il est à craindre que la
France avant tout cherche, par de telles
concessions, à avoir les mains libres pour
sa politique vis-à-vis de l'Allemagne. Il nous
faut donc suivre, à ce point de vue, avec, la
plus extrême attention, la suite des négocia-
tions, particulièrement en ce qui touche le
règlement des questions de l'Asie antérieu-
re. — (W. H.)
POST, 21-4, matin.
PRESSE ESPAGNOLE. — La France se trouve
en face d'une amère réalité. Ses grands amis
d'Europe, l'Angleterre et l'Italie, ont déjà
touché leurs comptes respectifs. Elle, la
France, neut dire qu'elle n'a rien touché.
Comment parvenir à une parfaite intelligen-
ce entre des créanciers si diversement par-
tagés ? Le songe doré de l'Italie, l'anéantis-
sement de l'Autriche est une réalité. Toutes
les ambitions de l'Angleterre ont été satis-
faites : l'Allemagne n'a plus d'escadre ni de
colonies, ni d'influence extérieure, ni d'al-
liés, ni de flotte marchande, ni de matières
premières. Après avoir obtenu ces résultats,
ce qui convient à l'Angleterre et à l'Italie,
c'est que l'Allemagne ait la paix et qu'elle
travaille, et cela pour deux raisons : en pre-
mier lieu, pour chasser le spectre du bol-
chevisme ; et en second lieu. parce que l'Al-
lemagne est une productrice si formidable
que sans son concours la restauration éco-
nomique de l'Europe est quasi-impossible.
Et c'est là que commence le douloureux
dilemme de la France. Si elle s'applique à
écraser l'Allemagne, elle se heurtera forcé-
ment à l'Angleterre et à l'Italie ; et s'il arri-
ve que l'Allemagne se relève, c'est à elle
que la France se heurtera. Pour que l'Alle-
magne nuisse aider l'Europe, comme le pré-
tendent l'Italie et l'Angleterre, il est néces-
saire qu'elle devienne forte ; et si elle de-
vient forte son premier geste sera pour se
révolter contre le traité très dur et chaoti-
que qui lui a été imposé. Le relèvement de
l'Allemagne ne va pas à rencontre des inté-
rêts de ceux qui ont touché leur facture de
guerre, au contraire il les favorise. Mais la
France voit avec épouvante — et elle voit
juste — que le relèvement de l'Allemagne
est pour elle, qui est en ruines et qui n'a pas
touché un centime, l'annulation de la plus
grande partie des créances qui lui ont coûté
tant de sang.
Dans ces conditions, il est fort possible
qu'en, ce moment le mal soit sans remède.
Parmi les incalculables perturbations que
l'intervention de Wilson a causées pendant
le conflit, la France pourra se rappeler éter-
nellement (à son point de vue) celle de n'a-
voir pu réduire entièrement l'Allemagne, en
l'écrasant sous le poids d'une grande dé
faite militaire.
Grâce à la solution hybride, que Wilson a
imposée au moment de l'armistice et de la
paix, la France n'a pu toucher de suite, en
bloc et en espèces palpables, ses comptes
et elle n'a pas eu d'autre ressource que
d'accepter des lettres de crédit à long délai
(lisez CHIFFONS DE PAPIER), basées sur de va-
gues promesses d'amitié internationale. Et
les dettes de guerre, ou bien se touchent de
DES
"AIRES ÉTRANGERES
ET DE LA GUERRE
1 No Ili33
Lundi 26 avril 1920
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — A l'exception des passages imprimés en italique, qui sont 4m
résumés, il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraite
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. — La Conférence de San
Remo : la politique française et l'Alle-
magne (Otto Hoetzsch et W. H. dans
p Post).
plïe SSE AMÉRICAINE. — Le commerce des
Etats-Unis avec l'Orient méditerra-
néen (New York Times).
^R'ÊSSE ANGLAISE. — La Conférence de San
Remo : la politique britannique et la
France (Times). — Les coopératives et
le gouvernement des Soviets (Times). —
}J Le budget britannique (Daily Graphie).
RESSE ESPAGNOLE. — La Conférence de San
Remo : la politique française et l'Alle-
}J magne (Vanguardia).
PRESSE ITALIENNE. — La Conférence de San
Remo : la politique britannique et la
France (Leonardo Vitetti dans Idea
i Nazionale) ; le Traité avec la Turquie
(Giornale d'Italia). — Agitation italo-
phobe en Libye (Tempo). — Le projet
de M. Bonomi sur la réorganisation de
l'armée italienne (Gazzetta del Popolo).
--
POLITIQUE GENERALE
ET DIPLOMATIE
t LA POLITIQUE FRANÇAISE ET L'AL-
tlflVIAGNE. — PRESSE ALLEMANDE. — Le con-
set suscité par l'entrée des troupes françai-
ses dans le territoire du Mein semble s'a-
?l?er- La pacification de la Ruhr s'acheve
et l > on éloigne les troupes de la zone neutre.
a France prépare sa retraite sous la pres-
szon de ses Alliés, notamment l'Angleterre.
Elle s'est isolée de plus en plus, mais l'Alle-
le agne ne doit pas trop compter sur cet iso-
lent.
Le Pivot de notre politique repose sur nos
Actions avec la France. Ces relations ont
été rendues difficiles par de récents conflits.
un ut-on compter sur un changement ? C'est
ne question capitale à laquelle on ne sau-
r y répondre d'emblée. La politique fran-
c'aise est actuellement déterminée par le
Part 1 - Militaire qui, au delà de l'Alsace-Lor-
raine et de la Ruhr, voudrait récupérer la
rive occidentale du Rhin et même à l'est du
fleuve rétablir l'état de choses existant au
a l'( siècle sous Louis XIV. Cette politique
ap pPui de la Pologne qui voudrait en agir
a e rnêfne sur notre frontière orientale. Cette
hiJ QUe s'inspire des sentiments suivants :
tnai Sse de la victoire et haine du vaincu,
de aussi, crainte de voir les forces vitales
dp f, enrieTni renaître dans un temps plus ou
ins long.
Dans le vainqueur de 1918 avec son atti-
tude brutale, c'est toujours le vaincu de
çe parle avec sa terreur de l'Allemand.
n pas un paradoxe mais la pure vé-
étrhJï^dant, VAllemagne dans sa politique
tente g ÉP. doit tout faire pour faciliter len-
te Elle doit s'appliquer à exécuter avec
honneur les clauses du traité. Elle doit agir
avec la France d'une façon ouverte et abso-
lument louale. L'Allemagne doit poursuivre
de toutes ses forces une politique dans l'Est,
politique rendue plus difficile depuis la dis-
parition de l'Empire des tsars et l'érection
d'un Etat polonais. Elle doit aussi être en
relation avec les Etats-Unis même si ceux-ci
se désintéressent de l'Europe, afin de forti-
fier un peu sa situation. — (Otto Hoetzsch.)
POST, 20.4.
- La question principale qui va se débat-
tre à San-Remo est celle de la position de
chacun des Alliés vis-à-vis du traité de Ver-
sailles, après les expériences faites depuis
la signature. D'après les dernières informa-
tions, la France seule semble exiger la
stricte exécution du traité. La France a be-
soin que le traité reste inexécutable afin de
pouvoir justifier ses intentions annexion-
nistes par les violations faites au traité par
l'Allemagne. C'est pourquoi les dirigeants
actuels de la France ne souhaitent nulle-
ment une revision des clauses du traité, ten-
dant à rendre ces clauses possibles et exé-
cutables.
L'ordre ne peut être rétabli en Allemagne
que par la Reichswehr aidée des formations
locales, et malgré cela le désarmement de
l'Allemagne sera un des points principaux
du programme de San-Remo. Millerand va
exiger que la Reichswehr soit réduite au
chiffre de 100.000 hommes d'ici le 10 juin et
que le matériel de guerre soit livré. L'An-
gleterre semble appuyer la France dans
cette revendication et, selon une information
de l'Agence Havas, elle prendrait la direc-
tion du désarmement.
Tandis que l'Angleterre proposerait des
moyens de contrainte économique, la Fran-
ce, elle, voudrait prendre des mesures mi-
litaires et occurver avant, tout le bassin de
la Ruhr. Nitti, visiblement, s'est infiniment
mieux rendu compte des problèmes écono-
miques que les hommes d'Etat, français, et
nous regrettons qu'aucun homme d'Etat alle-
mand ne soit entré personnellement en con-
tact avec le président du Conseil italien,
comme vient de le faire Renner avec un suc-
cès évident. De nouveau, l'Allemagne est
une victime couchée sur la table d'opération
de San-Remo. L'attitude et les visées de
l'Angleterre ne sont pas encore très Claires.
La tension anglo-française reste latente, cela
est sûr, même si l'on cherche à la dissimu-
ler par une action commune contre l'Alle-
magne dans la question du désarmement.
Au point de vue économique, nous sommes
particulièrement fondés à montrer la plus
extrême méfiance vis-à-vis de Lloyd George
et à ne pas nous laisser abuser sur les buts
véritables de l'Angleterre par la nouvelle
que l'Angleterre et l'Italie marchent d'un
commun accord à San-Remo. L'Angleterre,
très certainement, ne travaillera pas au re-
lèvement de l'Allemagne.
Que tous ceux qui prennent part à la con-
férence de San-Remo, v compris l'Italie,
cherchent avant tout à atteindre leurs buts
particuliers, c'est ce qui ne fait aucun doute.
La question adriatique, le problème turc
offriront toutes sortes de possibilités de se
faire des concessions mutuelles aux dépens
de l'Allemagne. Il est à craindre que la
France avant tout cherche, par de telles
concessions, à avoir les mains libres pour
sa politique vis-à-vis de l'Allemagne. Il nous
faut donc suivre, à ce point de vue, avec, la
plus extrême attention, la suite des négocia-
tions, particulièrement en ce qui touche le
règlement des questions de l'Asie antérieu-
re. — (W. H.)
POST, 21-4, matin.
PRESSE ESPAGNOLE. — La France se trouve
en face d'une amère réalité. Ses grands amis
d'Europe, l'Angleterre et l'Italie, ont déjà
touché leurs comptes respectifs. Elle, la
France, neut dire qu'elle n'a rien touché.
Comment parvenir à une parfaite intelligen-
ce entre des créanciers si diversement par-
tagés ? Le songe doré de l'Italie, l'anéantis-
sement de l'Autriche est une réalité. Toutes
les ambitions de l'Angleterre ont été satis-
faites : l'Allemagne n'a plus d'escadre ni de
colonies, ni d'influence extérieure, ni d'al-
liés, ni de flotte marchande, ni de matières
premières. Après avoir obtenu ces résultats,
ce qui convient à l'Angleterre et à l'Italie,
c'est que l'Allemagne ait la paix et qu'elle
travaille, et cela pour deux raisons : en pre-
mier lieu, pour chasser le spectre du bol-
chevisme ; et en second lieu. parce que l'Al-
lemagne est une productrice si formidable
que sans son concours la restauration éco-
nomique de l'Europe est quasi-impossible.
Et c'est là que commence le douloureux
dilemme de la France. Si elle s'applique à
écraser l'Allemagne, elle se heurtera forcé-
ment à l'Angleterre et à l'Italie ; et s'il arri-
ve que l'Allemagne se relève, c'est à elle
que la France se heurtera. Pour que l'Alle-
magne nuisse aider l'Europe, comme le pré-
tendent l'Italie et l'Angleterre, il est néces-
saire qu'elle devienne forte ; et si elle de-
vient forte son premier geste sera pour se
révolter contre le traité très dur et chaoti-
que qui lui a été imposé. Le relèvement de
l'Allemagne ne va pas à rencontre des inté-
rêts de ceux qui ont touché leur facture de
guerre, au contraire il les favorise. Mais la
France voit avec épouvante — et elle voit
juste — que le relèvement de l'Allemagne
est pour elle, qui est en ruines et qui n'a pas
touché un centime, l'annulation de la plus
grande partie des créances qui lui ont coûté
tant de sang.
Dans ces conditions, il est fort possible
qu'en, ce moment le mal soit sans remède.
Parmi les incalculables perturbations que
l'intervention de Wilson a causées pendant
le conflit, la France pourra se rappeler éter-
nellement (à son point de vue) celle de n'a-
voir pu réduire entièrement l'Allemagne, en
l'écrasant sous le poids d'une grande dé
faite militaire.
Grâce à la solution hybride, que Wilson a
imposée au moment de l'armistice et de la
paix, la France n'a pu toucher de suite, en
bloc et en espèces palpables, ses comptes
et elle n'a pas eu d'autre ressource que
d'accepter des lettres de crédit à long délai
(lisez CHIFFONS DE PAPIER), basées sur de va-
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