Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-04-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 23 avril 1920 23 avril 1920
Description : 1920/04/23 (T14,N1431). 1920/04/23 (T14,N1431).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6254997q
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
jr MINISTERES
DES
"AIRES ÉTRA NGERES
-~E LA GUERRE
N° 1431
Vendredi 23 avril 1920
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — A l'exception des passages imprimés en italique, qui sont ém
résumés, il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PnEsSE ALLEMANDE. — L'occupation des villes
du Mein (Un article du baron von Lers-
fter dans Hamburger Nachrichten). —
Le désarmement de l'Allemagne (Rote
Falme, Freiheit, Hamburger Nachrich-
\en, Germania, Rheinisch-Westfälische
Zeitung).
REsSE AMÉRICAINE. — Une proposition de
CGmpromis sur la ratification du Traité
de Versailles : le referendum sur les
points contestés (New York Times). —
La France et l'Emir Faïçal (New York
Times). — Les avances de guerre des
Etats-Unis aux Alliés ; l'ajournement
P des intérêts (Washington Post).
nESSE ANGLAISE. — La France à San Remo
t', (Daily Express, Daily Graphie, Daily
t News). — Le budget britannique (Pall
P Mail Gazette).
p "ESSE HOLLANDAISE. — La - France à San
P Remo (Volk).
nESSE ITALIENNE. — La France à San Remo
(Messaggero). — La grève de Turin
(Epoca).. - Les modifications aux pro-
jets fiscaux du gouvernement (Agence
Stefani dans Corriere della Sera).
POLITIQUE GENERALE
ET DIPLOMATIE
FRANCE ET ALLEMAGNE
_t'OCCUPATION DES VILLES DU MEIN.
f" Dans la nuit du 5 au 6 avril, le général
(laçais Degoutte a franchi la tête de pont
lia ^ayence, occupé Francfort, Darmstadt,
se rll,bouJ'g, Hanau et une ligne qui dépasse
siblement la zone neutre. C'est une vio-
br IOn inouïe du droit. Au début de novem-
ée le enceau me fit parvenir une note
tendant à l'Allemagne de signer un pro-
Ph a e final où l'on constatait le non-accom-
ssernent de certaines conditions de l'ar-
less Ice et qui nous soumettait à de nouvel-
liaI Obligations, à de nouvelles clauses pé
ïhi La phrase finale de ce protocole s'ex-
>jr.^esa- it ainsi : « Dans la mesure où l'Alle-
tioot:>oe ne se soumettrait pas à ces obliga-
t'éses, les Puissances alliées et associées se
f/jç, ervent de recourir aux moyens militaires
Et QUtres mesures de coercition qu'ils esti-
opportun de prendre. » Du côté alle-
Pai on éleva une protestation sur ce
t>oi 111» - Tous les négociateurs alliés avec qui
Pu traiter de cette question reconnurent
fin e*ent la justesse de notre point de
VU e. Nlais surtout la réponse de Clemenceau
qUe décembre à ma note du 15 déclare
que le retour à l'état de paix met fin à ces
r. ^es de sécurité que la guerre exigeait ».
s aucun de ses articles, le Traité de
ï'aiv ne prévoit le droit pour un signataire
d'en V(*hir le territoire allemand pour répon-
ni1 non-accomplissement d'une clause
p,llr * Allemagne. Le droit des gens n'accorde
éll'an e droit d'envahir le territoire d'un Etat
étra rlger. C'est ce que j'ai représenté de la
to.Ç, n la plus formelle aux Alliés et notam-
ment au secrétaire général de la Confé-
rence de la Paix, l'ambassadeur Dutasta ;
ils tombèrent d'ailleurs d'accord qu'à dater
de l'entrée en vigueur du Traité — le 16
janvier 1920 à 4 h. 15 de l'après-midi — une
marche en territoire allemand ne pourrait
avoir lieu qu'à la suite d'une déclaration
de guerre préalable. Tous les discours pal-
liatifs de M. Millerand ne changeront rien
à ce fait que, moins de deux mois après
l'entrée en vigueur du Traité, la France l'a
violé et brisé la paix mondiale !.
Le 6 avril, M. Millerand a fait venir le
chargé d'affaires allemand pour lui faire
part de l'occupation des villes du Mein. Le
représentant de l'Allemagne a entendu ce-
la, il a pris connaissance de l'outrageante
violation de droit commise par l'Allemagne
— et il reste à Paris ! L'idée n'est-elle donc
pas venue à M. Mayer que son devoir était
de ne pas accepter cette communication et
que toute l'Allemagne et le gouvernement
lui eussent été reconnaissants de son geste
s'il eût jeté la note aux pieds de M. Mille-
rand.
L'Allemagne a protesté contre la violation
de la paix par la France, le chancelier
d'Empire a mis au pilori l'audace de Mille-
rand, mais le gouvernement n'a pas su trou-
ver la seule réponse qu'il restait à faire, la
réponse conforme au droit des gens, la ré-
ponse qui s'imposait : LA RUPTURE IMMÉDIATE
DES RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC LA FRANCE.
- (Baron von Lersner.) ,
HAMBURGER NACHRICHTEN, 19.4.
LA CONFERENCE DE SAN REMO
LA FRANCE ET SES ALLIES. — PRESSE
ITALIENNE. — Avant de partir pour San Re-
mo, M. Millerand a exprimé aux journalis-
tes italiens la douleur que lui cause l'atti-
tude prise envers la France par une partie
de notre presse, dans l'incident suscité par
l'occupation militaire du bassin de la Ruhr ;
et il a affirmé une fois de plus, avec cet es-
prit de décision tenace et passionné qui est
une des caractéristiques fondamentales, du
tempérament français, le bon droit dont la
République était forte en traversant le Rhin
pour garantir l'exécution du traité de Ver-
sailles. ,
Nous ne voulons pas nous attarder à dis-
cuter les raisons données par M. Millerand.
Il est bien humain que la France — dont les
blessures, ouvertes par l'envahisseur aux
endroits les plus sensibles, et les plus dou-
loureux de sa chair, saignent encore à gros-
ses gouttes — jette des regards inquiets au-
delà de sa nouvelle frontière, pour y défen-
dre le drapeau qu'y ont planté ses glorieuses
phalanges. Mais aujourd'hui, au-delà des
passions que déchaîna le choc incandescent
de la guerre atroce, au-dessus de toutes les
rancunes et des particularismes avides, il y
a une exigence suprême qui doit élever les
gouvernements et les peuples au sentiment
d'une solidarité européenne renouvelée : la
défense de la civilisation, — à cause de la-
quelle fut consenti, pour la guerre et la vic-
toire, un si grand sacrifice de vies et de ri-
chesses, — contre les attaques troubles du
« révolutionnarisme » qui ne cherche qu'à
bouleverser et à détruire, qui s'efforce de
dresser sa sanglante fortune sur les ruines
de l'ordre social, du travail et de la paix.
C'est mue par cette préoccupation supé-
rieure de l'avenir de l'Europe que la presse
italienne — y compris les journaux qui se
targuent de la tradition d'amitié la plus
pure et la plus constante envers la France
— veulent attirer l'attention de notre alliée
sur les dangers que pouvait dissimuler un
geste que l'Angleterre et l'Amérique — plus
explicites et plus énergiques dans leur
franchise que l'Italie — s'accordèrent à ju-
ger une erreur.
Mais, répétons-nous, ce n'est pas à ce
point de vue que nous désirons discuter au-
jourd'hui les déclarations faites par M. Mil-
lerand aux journalistes italiens ; c'est au
point de vue des rapports futurs entre les
deux pays que la guerre réunit par un lien
fulgurant de sang et de gloire, de la Marne
au Piave, et entre lesquels les erreurs des
gouvernants, la cupidité ou la myopie des
négociateurs menacèrent ensuite de creuser
de profonds sillons de déception et d'amer-
tume.
Le langage de la vérité est toujours utile
pour resserrer les liens de l'affection entre
les peuples ; mais il est plus nécessaire que
jamais au moment où les hommes qui les
gouvernent se réunissent pour décider de
leurs destins. A la veille de la réunion de
San Remo, nous continuons donc à tenir le
même langage, et il est impossible de dire
qu'il ne sorte pas de lèvres amicales. « La
France, a dit Millerand, veut être payée
pour avoir combattu, non seulement pour
ses propres intérêts, mais, avec ses amis
italiens, pour la cause de la justice et de la
civilisation. » Et comment pourrait-on lui
contester ce droit sacré ? Mais de la même
façon qu'elle pourrait le contester aux amis
italiens, qui, par suite de l'immense effort
accompli durant la guerre, se débattent au-
jourd'hui dans une crise pénible, et ont,
eux aussi, des provinces qui souffrent en-
core de la cruauté de l'invasion ennemie, et
attendent, avec une patience dont l'héroïsme
est comparable à l'héroïsme immortel de
nos fantassins, la paix adriatique contre
laquelle s'élevèrent l'hostilité et la méfiance
de ceux mêmes dont nous étions en droit
d'attendre le réconfort d'une solidarité ac-
tive.
Avec son sentiment de justice, M. Mille-
rand ne peut pas ne point reconnaître que
l'Italie n'a pas obtenu ce que lui promettait
la victoire, et que les traités semblaient de-
voir lui garantir.
Dans les colonies, dans la répartition des
matières premières, dans la distribution des
zones d'exploitation économique et com-
merciale, ses revendications légitimes fu-
rent sacrifiées à des hostilités sournoises ou
à des égoïsmes envieux.
Le manque de matières premières, l'aug-
mentation irrésistible du prix de la vie, la
misère économique constituent le meilleur
aliment de cette propagande de rébellion
anarchiste qui. en reniant et en condamnant
les raisons de la guerre, tend à renverser
— et non point en Italie seulement — les
bases sur lesquelles se fonde notre civilisa-
tion.
DES
"AIRES ÉTRA NGERES
-~E LA GUERRE
N° 1431
Vendredi 23 avril 1920
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — A l'exception des passages imprimés en italique, qui sont ém
résumés, il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PnEsSE ALLEMANDE. — L'occupation des villes
du Mein (Un article du baron von Lers-
fter dans Hamburger Nachrichten). —
Le désarmement de l'Allemagne (Rote
Falme, Freiheit, Hamburger Nachrich-
\en, Germania, Rheinisch-Westfälische
Zeitung).
REsSE AMÉRICAINE. — Une proposition de
CGmpromis sur la ratification du Traité
de Versailles : le referendum sur les
points contestés (New York Times). —
La France et l'Emir Faïçal (New York
Times). — Les avances de guerre des
Etats-Unis aux Alliés ; l'ajournement
P des intérêts (Washington Post).
nESSE ANGLAISE. — La France à San Remo
t', (Daily Express, Daily Graphie, Daily
t News). — Le budget britannique (Pall
P Mail Gazette).
p "ESSE HOLLANDAISE. — La - France à San
P Remo (Volk).
nESSE ITALIENNE. — La France à San Remo
(Messaggero). — La grève de Turin
(Epoca).. - Les modifications aux pro-
jets fiscaux du gouvernement (Agence
Stefani dans Corriere della Sera).
POLITIQUE GENERALE
ET DIPLOMATIE
FRANCE ET ALLEMAGNE
_t'OCCUPATION DES VILLES DU MEIN.
f" Dans la nuit du 5 au 6 avril, le général
(laçais Degoutte a franchi la tête de pont
lia ^ayence, occupé Francfort, Darmstadt,
se rll,bouJ'g, Hanau et une ligne qui dépasse
siblement la zone neutre. C'est une vio-
br IOn inouïe du droit. Au début de novem-
ée le enceau me fit parvenir une note
tendant à l'Allemagne de signer un pro-
Ph a e final où l'on constatait le non-accom-
ssernent de certaines conditions de l'ar-
less Ice et qui nous soumettait à de nouvel-
liaI Obligations, à de nouvelles clauses pé
ïhi La phrase finale de ce protocole s'ex-
>jr.^esa- it ainsi : « Dans la mesure où l'Alle-
tioot:>oe ne se soumettrait pas à ces obliga-
t'éses, les Puissances alliées et associées se
f/jç, ervent de recourir aux moyens militaires
Et QUtres mesures de coercition qu'ils esti-
opportun de prendre. » Du côté alle-
Pai on éleva une protestation sur ce
t>oi 111» - Tous les négociateurs alliés avec qui
Pu traiter de cette question reconnurent
fin e*ent la justesse de notre point de
VU e. Nlais surtout la réponse de Clemenceau
qUe décembre à ma note du 15 déclare
que le retour à l'état de paix met fin à ces
r. ^es de sécurité que la guerre exigeait ».
s aucun de ses articles, le Traité de
ï'aiv ne prévoit le droit pour un signataire
d'en V(*hir le territoire allemand pour répon-
ni1 non-accomplissement d'une clause
p,llr * Allemagne. Le droit des gens n'accorde
éll'an e droit d'envahir le territoire d'un Etat
étra rlger. C'est ce que j'ai représenté de la
to.Ç, n la plus formelle aux Alliés et notam-
ment au secrétaire général de la Confé-
rence de la Paix, l'ambassadeur Dutasta ;
ils tombèrent d'ailleurs d'accord qu'à dater
de l'entrée en vigueur du Traité — le 16
janvier 1920 à 4 h. 15 de l'après-midi — une
marche en territoire allemand ne pourrait
avoir lieu qu'à la suite d'une déclaration
de guerre préalable. Tous les discours pal-
liatifs de M. Millerand ne changeront rien
à ce fait que, moins de deux mois après
l'entrée en vigueur du Traité, la France l'a
violé et brisé la paix mondiale !.
Le 6 avril, M. Millerand a fait venir le
chargé d'affaires allemand pour lui faire
part de l'occupation des villes du Mein. Le
représentant de l'Allemagne a entendu ce-
la, il a pris connaissance de l'outrageante
violation de droit commise par l'Allemagne
— et il reste à Paris ! L'idée n'est-elle donc
pas venue à M. Mayer que son devoir était
de ne pas accepter cette communication et
que toute l'Allemagne et le gouvernement
lui eussent été reconnaissants de son geste
s'il eût jeté la note aux pieds de M. Mille-
rand.
L'Allemagne a protesté contre la violation
de la paix par la France, le chancelier
d'Empire a mis au pilori l'audace de Mille-
rand, mais le gouvernement n'a pas su trou-
ver la seule réponse qu'il restait à faire, la
réponse conforme au droit des gens, la ré-
ponse qui s'imposait : LA RUPTURE IMMÉDIATE
DES RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC LA FRANCE.
- (Baron von Lersner.) ,
HAMBURGER NACHRICHTEN, 19.4.
LA CONFERENCE DE SAN REMO
LA FRANCE ET SES ALLIES. — PRESSE
ITALIENNE. — Avant de partir pour San Re-
mo, M. Millerand a exprimé aux journalis-
tes italiens la douleur que lui cause l'atti-
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de notre presse, dans l'incident suscité par
l'occupation militaire du bassin de la Ruhr ;
et il a affirmé une fois de plus, avec cet es-
prit de décision tenace et passionné qui est
une des caractéristiques fondamentales, du
tempérament français, le bon droit dont la
République était forte en traversant le Rhin
pour garantir l'exécution du traité de Ver-
sailles. ,
Nous ne voulons pas nous attarder à dis-
cuter les raisons données par M. Millerand.
Il est bien humain que la France — dont les
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endroits les plus sensibles, et les plus dou-
loureux de sa chair, saignent encore à gros-
ses gouttes — jette des regards inquiets au-
delà de sa nouvelle frontière, pour y défen-
dre le drapeau qu'y ont planté ses glorieuses
phalanges. Mais aujourd'hui, au-delà des
passions que déchaîna le choc incandescent
de la guerre atroce, au-dessus de toutes les
rancunes et des particularismes avides, il y
a une exigence suprême qui doit élever les
gouvernements et les peuples au sentiment
d'une solidarité européenne renouvelée : la
défense de la civilisation, — à cause de la-
quelle fut consenti, pour la guerre et la vic-
toire, un si grand sacrifice de vies et de ri-
chesses, — contre les attaques troubles du
« révolutionnarisme » qui ne cherche qu'à
bouleverser et à détruire, qui s'efforce de
dresser sa sanglante fortune sur les ruines
de l'ordre social, du travail et de la paix.
C'est mue par cette préoccupation supé-
rieure de l'avenir de l'Europe que la presse
italienne — y compris les journaux qui se
targuent de la tradition d'amitié la plus
pure et la plus constante envers la France
— veulent attirer l'attention de notre alliée
sur les dangers que pouvait dissimuler un
geste que l'Angleterre et l'Amérique — plus
explicites et plus énergiques dans leur
franchise que l'Italie — s'accordèrent à ju-
ger une erreur.
Mais, répétons-nous, ce n'est pas à ce
point de vue que nous désirons discuter au-
jourd'hui les déclarations faites par M. Mil-
lerand aux journalistes italiens ; c'est au
point de vue des rapports futurs entre les
deux pays que la guerre réunit par un lien
fulgurant de sang et de gloire, de la Marne
au Piave, et entre lesquels les erreurs des
gouvernants, la cupidité ou la myopie des
négociateurs menacèrent ensuite de creuser
de profonds sillons de déception et d'amer-
tume.
Le langage de la vérité est toujours utile
pour resserrer les liens de l'affection entre
les peuples ; mais il est plus nécessaire que
jamais au moment où les hommes qui les
gouvernent se réunissent pour décider de
leurs destins. A la veille de la réunion de
San Remo, nous continuons donc à tenir le
même langage, et il est impossible de dire
qu'il ne sorte pas de lèvres amicales. « La
France, a dit Millerand, veut être payée
pour avoir combattu, non seulement pour
ses propres intérêts, mais, avec ses amis
italiens, pour la cause de la justice et de la
civilisation. » Et comment pourrait-on lui
contester ce droit sacré ? Mais de la même
façon qu'elle pourrait le contester aux amis
italiens, qui, par suite de l'immense effort
accompli durant la guerre, se débattent au-
jourd'hui dans une crise pénible, et ont,
eux aussi, des provinces qui souffrent en-
core de la cruauté de l'invasion ennemie, et
attendent, avec une patience dont l'héroïsme
est comparable à l'héroïsme immortel de
nos fantassins, la paix adriatique contre
laquelle s'élevèrent l'hostilité et la méfiance
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d'attendre le réconfort d'une solidarité ac-
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Avec son sentiment de justice, M. Mille-
rand ne peut pas ne point reconnaître que
l'Italie n'a pas obtenu ce que lui promettait
la victoire, et que les traités semblaient de-
voir lui garantir.
Dans les colonies, dans la répartition des
matières premières, dans la distribution des
zones d'exploitation économique et com-
merciale, ses revendications légitimes fu-
rent sacrifiées à des hostilités sournoises ou
à des égoïsmes envieux.
Le manque de matières premières, l'aug-
mentation irrésistible du prix de la vie, la
misère économique constituent le meilleur
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anarchiste qui. en reniant et en condamnant
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