Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-08-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 28 août 1919 28 août 1919
Description : 1919/08/28 (T12,N1236). 1919/08/28 (T12,N1236).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64879687
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/04/2013
! • MINISTÈRES
i d ts
tiFiAIRES ÉTRANGERES
ET DE LA GUERRE
N° 1236
Jeudi 28 Août 1919.
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
, NOTA. — A l'exception des passages imprimés en italique, qui sont des
résumés, il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
QUESTIONS MILITAIRES
COMMANDEMENT
ALLEMAGNE. — Sous le titre : « LA dë-
BACLE » [Cf. Bulletin, no 1181, p. 1,
col. 1]. — * Les deux brochures du colonel
Bauer, dont nous avons essayé à la Frank-
furter Zeitung de contrôler les affirmations
en les rapprochant des faits, s'efforcent par
une argumentation suivie d enlever au
Haut Commandement la responsabilité de
la débâcle. La deuxième brochure, en par-
ticulier, Der Irnvahn des Verstandigltngs-
friedens. [« L'erreur grossière de la paix de
conciliation » ], montre de quelle manière dé-
loyale le peuple allemand a été trompé pen-
dant la guerre par certains militaires. Nous
avons parlé déjà des dernières phases de
la terrible catastrophe et nous avons pu
établir, en nous appuyant sur les docu-
ments publiés par le colonel Bau., que la
fatale demande d'armistice a été lancée
sous la pression continue du Haut Com-
mandement et que d'après son point de
vue on ne pouvait même la différer de
vingt-quatre heures. La pression qui fut
exercée par télégrammes, coups de te.e-
phone, rapports oraux dans les premiers
jours d'octobre sur le Gouvernement d'Em-
pire alors en voie de transformation fut si
forte qu'il dut finalement s'incliner et con-
trairement & ses intentions non seulement
lancer un « appel pour la paix » mais en-
core adresser à nos ennemis une demande
d'armistice. Le 3 octobre Hindenburg fit
la déclaration suivante : « La situation
deviènt tous les jours plus sérieuse et peut
contraindre le Haut Commandement à
prendre de graves résolutions. Dans ces
conditions il faut qu'on arrête la bataille
pour éviter au peuple allemand et à ses
alliés des sacrifices inutiles. Chaque jour
de retard coûte la vie à des milliers de
braves soldats. » Donc, toute résistance ul-
térieure, comme celle que Ludendorff re-
clama pins tard sous le nom de soulève-
ment, national, après qu'il eût d'ailleurs dé-
truit tout l'esprit combatif du front par
la demande d'armistice dont il avait exigé
l'envoi, était déjà condamnée le 3 octobre
par Hindenburg comme une immolation
inutile de milliers de braves soldats Le
major von dem Bussche, envoyé par le
Haut Commandement s'était déjà exprimé
la veille dans le même sens.
Les militaires responsables s'efforcent
maintenant de présenter les choses (et <
colonel Bauer se fait l'agent reconnu de
cette duperie), comme si le Haut Comman-
dement avait fait pression dans le sens de
la paix longtemps auparavant, depuis le
mois d'août, alors qu'il était temps en-
core, en raison de la solidité du front,
d'obtenir une paix acceptable. Les diri-
geants politiques de l'Empire auraient d'a-
près eux manqué d'activité dans la recher-
che d'une médiation et seraient par suite
responsables de la demande d armistice que
l'on fut plus tard contraint de déposer et
de l'indicible malheur qui s'en est suivi.
Comme s'il avait encore été possible en
août de réaliser la résolution de paix,
quand le but de Ludendorff et de ses aco-
lytes avait été, dans l'offensive de mars, de
chasser pour toujours le spectre détesté
d'une paix de conciliation. Ils ont atteint
leur but, mais malheureusement au détri-
ment de leur propre peuple. Il est faux que
le Haut Commandement ait été prêt en
août à signer une paix de conciliation.
Laissons parler les faits :
Dans les premiers jours de juillet la ca-
marilla militaire renversa le secrétaire
d'Etat von Kühlmann, lorsqu'il exprima sa
conviction que la seule force des armes se-
rait impuissante à terminer la guerre. M.
von Hintze fut son successeur. Lorsqu'il
commença à remplir ses fonctions, au mi-
lieu de juillet, il eut à Avesnes un entre-
tien avec le général Ludendorff. Il lui
posa en termes formels et précis la ques-
tion suivante : « Etait-il sûr par la pré-
sente offensive d'abattre l'ennemi d'une
manière définitive et décisive ? » Le gé-
néral Ludendorff répéta la question, pour
donner à sa réponse une vigueur parti-
culière et, d'après les notes officielles de
M. von Hintze que nous livrons pour la
première fois à Sa publicité, il fit la dé-
claration suivante : « Je réponds à cette
question par un oui catégorique ». Telles
étaient donc les données militaires qui
étaient fournies au milieu de juillet par
une autorité compétente comme base d'ap-
préciation au directeur de notre politique
étrangère, celles dont il l'ui fallait tenir
compte dans ses calculs politiques et di-
plomatiques. Jusqu'au milieu d'août M. von
Hintze n'a reçu du Haut Commandement
aucune indication différente sur la situa-
tion purement militaire. Cependant le co-
lonel Bauer ose écrire dans sa falsifica-
tion tendancieuse des faits : «
« Le 30 juin 1918 (il se trompe de date)
M. von Hintze était devenu le successeur
de M. von Kühlmann. On espérait qu'il
réussirait à nouer les fils de la paix. Mais
on n'en entendit point parler, bien que le
gouvernement (et par conséquent von
Hintze) fût parfaitement au courant de la
situation intérieure et militaire. »
M. von Hintze ne s'est pas laissé illu-
sionner par l'appréciation merveilleuse de
notre situation politique extérieure qu'on
lui proposait. Il conserva sa conviction que
même une victoire sur le front occidental
ne pourrait permettre de réaliser les buts
de guerre du Haut Commandement, et s'oc-
cupa d'arriver à une entente avec les Po-
lonais, d'empêcher l'annexion de Briev et
de Longwy qu'exigeait la grande industrie
et de mettre de la clarté dans notre posi-
tion vis-à-vis de la Belgique. Il appréciait
la situation de nos ennemis avec plus de
justesse psychologique, comptait avec la
défection de la Bulgarie, avec le change-
ment que la mort du Sultan avait apporté
dans la position de la Turquie vis-à-vis de
nous et avec la débâcle imminente de l'Au-
triche-Hongrie. Il discuta dans les premiers
jours d'août de la situation politique avec
le vice-chancelier von Payer et d'un com-
mun accord ils prirent la décision « de
dresser leur bilan et d'envisager de nou-
velles résolutions ». Il partit pour Spa et
eut les 12 et 13 août avec le Haut Com-
mandement des délibérations, que suivit le
14 août un Conseil de la Couronne présidé
par l'Empereur. Le secrétaire d'Etat y dé-
peignit la triste situation de nos alliés et
les graves conséquences qui en décou-
laient. Ludendorff écarta ses prévisions
sur la défection de la Bulgarie et de la
Turquie et sur la débâcle de l'Autriche-
Hongrie comme trop pessimistes. Cela dé-
cida Hintze à prier en termes formels le
Chancelier de l'Empire Ic 14 devant Je
Conseil de la Couronne, tbc vouloir bien
appuyer l'appréciation désespérée qu'il
portait sur la situation générale. En même
temps il avisait le comte Hertling, qu'il
offrait sa démission si le Conseil de la
Couronne ne lui accordait pas le pouvoir
d'entreprendre des démarches en vue de la
paix. M. von Hintze a dans cette séance
du Conseil de la Couronne le premier et
tout seul, officiellement et sous sa propre
responsabilité, donné avis que la situation
politique et militaire exigeait des pourpar-
lers de paix et qu'il fallait en tirer les con-
séquences. Laissons la parole à M. von
Hintze lui-même :
« Avant la délibération à quatre (le
13 août, je crois), le général Ludendorff
m'a pris à part et m'a rappelé qu'il m'avait
dit en juillet être sûr avec l'offensive en
cours de briser la volonté guerrière de
l'ennemi et de le contraindre à signer la
paix. Il n'avait plus cette certitude. Comme
je lui demandais, comment il envisageait la
conduite ultérieure de la guerre, le général
Ludendorff me répondit que nous pour-
rions, par une défensive stratégique, para-
lyser l'esprit combatif de l'ennemi et
l'amener ainsi peu à peu à demander la
paix. A la séance du Conseil de la Cou-
ronne du 14 août, j'abordai de nouveau ce
thème décisif. Le général Ludendorff re-
présenta la « grande offensive » comme
n'étant plus désormais possible, mais bien
une défensive stratégique avec des pointes
offensives occasionnelles qui permettaient
d'espérer que l'on arriverait finalement à
paralyser l'esprit combatif de l'ennemi. Le
feldmaréchal von Hindenburg envisageait
les perspectives militaires sous un aspect
encore plus favorable. La situation politi-
que, telle que je l'avais analysée devant le
Conseil de la Couronne ne me permettait
pas de croire à un pareil succès de la dé-
fensive stratégique. Je le déclarai au Con-
seil de la Couronne et réclamai des pou-
voirs pour engager des pourparlers de
paix par les voies diplomatiques. J'y com-
prenais la réduction des buts de guerre
tels qu'on se les était proposés jusque-là.
Il fut alors encore impossible d'amener à
ce point de vue le Haut Commandement,
comme il est consigné dans le procès-verbal
final du Conseil de la Couronne du
14 août. Les pouvoirs qui m'étaient confé-
rés en vue d'entreprendre des démarches
de paix se trouvèrent limités par suite de
l'obstination avec laquelle on maintenait
les buts de guerre, tels qu'ils avaient été
définis dans l'hypothèse de la « victoire » ;
I-
i d ts
tiFiAIRES ÉTRANGERES
ET DE LA GUERRE
N° 1236
Jeudi 28 Août 1919.
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
, NOTA. — A l'exception des passages imprimés en italique, qui sont des
résumés, il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits
Les articles traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
QUESTIONS MILITAIRES
COMMANDEMENT
ALLEMAGNE. — Sous le titre : « LA dë-
BACLE » [Cf. Bulletin, no 1181, p. 1,
col. 1]. — * Les deux brochures du colonel
Bauer, dont nous avons essayé à la Frank-
furter Zeitung de contrôler les affirmations
en les rapprochant des faits, s'efforcent par
une argumentation suivie d enlever au
Haut Commandement la responsabilité de
la débâcle. La deuxième brochure, en par-
ticulier, Der Irnvahn des Verstandigltngs-
friedens. [« L'erreur grossière de la paix de
conciliation » ], montre de quelle manière dé-
loyale le peuple allemand a été trompé pen-
dant la guerre par certains militaires. Nous
avons parlé déjà des dernières phases de
la terrible catastrophe et nous avons pu
établir, en nous appuyant sur les docu-
ments publiés par le colonel Bau., que la
fatale demande d'armistice a été lancée
sous la pression continue du Haut Com-
mandement et que d'après son point de
vue on ne pouvait même la différer de
vingt-quatre heures. La pression qui fut
exercée par télégrammes, coups de te.e-
phone, rapports oraux dans les premiers
jours d'octobre sur le Gouvernement d'Em-
pire alors en voie de transformation fut si
forte qu'il dut finalement s'incliner et con-
trairement & ses intentions non seulement
lancer un « appel pour la paix » mais en-
core adresser à nos ennemis une demande
d'armistice. Le 3 octobre Hindenburg fit
la déclaration suivante : « La situation
deviènt tous les jours plus sérieuse et peut
contraindre le Haut Commandement à
prendre de graves résolutions. Dans ces
conditions il faut qu'on arrête la bataille
pour éviter au peuple allemand et à ses
alliés des sacrifices inutiles. Chaque jour
de retard coûte la vie à des milliers de
braves soldats. » Donc, toute résistance ul-
térieure, comme celle que Ludendorff re-
clama pins tard sous le nom de soulève-
ment, national, après qu'il eût d'ailleurs dé-
truit tout l'esprit combatif du front par
la demande d'armistice dont il avait exigé
l'envoi, était déjà condamnée le 3 octobre
par Hindenburg comme une immolation
inutile de milliers de braves soldats Le
major von dem Bussche, envoyé par le
Haut Commandement s'était déjà exprimé
la veille dans le même sens.
Les militaires responsables s'efforcent
maintenant de présenter les choses (et <
colonel Bauer se fait l'agent reconnu de
cette duperie), comme si le Haut Comman-
dement avait fait pression dans le sens de
la paix longtemps auparavant, depuis le
mois d'août, alors qu'il était temps en-
core, en raison de la solidité du front,
d'obtenir une paix acceptable. Les diri-
geants politiques de l'Empire auraient d'a-
près eux manqué d'activité dans la recher-
che d'une médiation et seraient par suite
responsables de la demande d armistice que
l'on fut plus tard contraint de déposer et
de l'indicible malheur qui s'en est suivi.
Comme s'il avait encore été possible en
août de réaliser la résolution de paix,
quand le but de Ludendorff et de ses aco-
lytes avait été, dans l'offensive de mars, de
chasser pour toujours le spectre détesté
d'une paix de conciliation. Ils ont atteint
leur but, mais malheureusement au détri-
ment de leur propre peuple. Il est faux que
le Haut Commandement ait été prêt en
août à signer une paix de conciliation.
Laissons parler les faits :
Dans les premiers jours de juillet la ca-
marilla militaire renversa le secrétaire
d'Etat von Kühlmann, lorsqu'il exprima sa
conviction que la seule force des armes se-
rait impuissante à terminer la guerre. M.
von Hintze fut son successeur. Lorsqu'il
commença à remplir ses fonctions, au mi-
lieu de juillet, il eut à Avesnes un entre-
tien avec le général Ludendorff. Il lui
posa en termes formels et précis la ques-
tion suivante : « Etait-il sûr par la pré-
sente offensive d'abattre l'ennemi d'une
manière définitive et décisive ? » Le gé-
néral Ludendorff répéta la question, pour
donner à sa réponse une vigueur parti-
culière et, d'après les notes officielles de
M. von Hintze que nous livrons pour la
première fois à Sa publicité, il fit la dé-
claration suivante : « Je réponds à cette
question par un oui catégorique ». Telles
étaient donc les données militaires qui
étaient fournies au milieu de juillet par
une autorité compétente comme base d'ap-
préciation au directeur de notre politique
étrangère, celles dont il l'ui fallait tenir
compte dans ses calculs politiques et di-
plomatiques. Jusqu'au milieu d'août M. von
Hintze n'a reçu du Haut Commandement
aucune indication différente sur la situa-
tion purement militaire. Cependant le co-
lonel Bauer ose écrire dans sa falsifica-
tion tendancieuse des faits : «
« Le 30 juin 1918 (il se trompe de date)
M. von Hintze était devenu le successeur
de M. von Kühlmann. On espérait qu'il
réussirait à nouer les fils de la paix. Mais
on n'en entendit point parler, bien que le
gouvernement (et par conséquent von
Hintze) fût parfaitement au courant de la
situation intérieure et militaire. »
M. von Hintze ne s'est pas laissé illu-
sionner par l'appréciation merveilleuse de
notre situation politique extérieure qu'on
lui proposait. Il conserva sa conviction que
même une victoire sur le front occidental
ne pourrait permettre de réaliser les buts
de guerre du Haut Commandement, et s'oc-
cupa d'arriver à une entente avec les Po-
lonais, d'empêcher l'annexion de Briev et
de Longwy qu'exigeait la grande industrie
et de mettre de la clarté dans notre posi-
tion vis-à-vis de la Belgique. Il appréciait
la situation de nos ennemis avec plus de
justesse psychologique, comptait avec la
défection de la Bulgarie, avec le change-
ment que la mort du Sultan avait apporté
dans la position de la Turquie vis-à-vis de
nous et avec la débâcle imminente de l'Au-
triche-Hongrie. Il discuta dans les premiers
jours d'août de la situation politique avec
le vice-chancelier von Payer et d'un com-
mun accord ils prirent la décision « de
dresser leur bilan et d'envisager de nou-
velles résolutions ». Il partit pour Spa et
eut les 12 et 13 août avec le Haut Com-
mandement des délibérations, que suivit le
14 août un Conseil de la Couronne présidé
par l'Empereur. Le secrétaire d'Etat y dé-
peignit la triste situation de nos alliés et
les graves conséquences qui en décou-
laient. Ludendorff écarta ses prévisions
sur la défection de la Bulgarie et de la
Turquie et sur la débâcle de l'Autriche-
Hongrie comme trop pessimistes. Cela dé-
cida Hintze à prier en termes formels le
Chancelier de l'Empire Ic 14 devant Je
Conseil de la Couronne, tbc vouloir bien
appuyer l'appréciation désespérée qu'il
portait sur la situation générale. En même
temps il avisait le comte Hertling, qu'il
offrait sa démission si le Conseil de la
Couronne ne lui accordait pas le pouvoir
d'entreprendre des démarches en vue de la
paix. M. von Hintze a dans cette séance
du Conseil de la Couronne le premier et
tout seul, officiellement et sous sa propre
responsabilité, donné avis que la situation
politique et militaire exigeait des pourpar-
lers de paix et qu'il fallait en tirer les con-
séquences. Laissons la parole à M. von
Hintze lui-même :
« Avant la délibération à quatre (le
13 août, je crois), le général Ludendorff
m'a pris à part et m'a rappelé qu'il m'avait
dit en juillet être sûr avec l'offensive en
cours de briser la volonté guerrière de
l'ennemi et de le contraindre à signer la
paix. Il n'avait plus cette certitude. Comme
je lui demandais, comment il envisageait la
conduite ultérieure de la guerre, le général
Ludendorff me répondit que nous pour-
rions, par une défensive stratégique, para-
lyser l'esprit combatif de l'ennemi et
l'amener ainsi peu à peu à demander la
paix. A la séance du Conseil de la Cou-
ronne du 14 août, j'abordai de nouveau ce
thème décisif. Le général Ludendorff re-
présenta la « grande offensive » comme
n'étant plus désormais possible, mais bien
une défensive stratégique avec des pointes
offensives occasionnelles qui permettaient
d'espérer que l'on arriverait finalement à
paralyser l'esprit combatif de l'ennemi. Le
feldmaréchal von Hindenburg envisageait
les perspectives militaires sous un aspect
encore plus favorable. La situation politi-
que, telle que je l'avais analysée devant le
Conseil de la Couronne ne me permettait
pas de croire à un pareil succès de la dé-
fensive stratégique. Je le déclarai au Con-
seil de la Couronne et réclamai des pou-
voirs pour engager des pourparlers de
paix par les voies diplomatiques. J'y com-
prenais la réduction des buts de guerre
tels qu'on se les était proposés jusque-là.
Il fut alors encore impossible d'amener à
ce point de vue le Haut Commandement,
comme il est consigné dans le procès-verbal
final du Conseil de la Couronne du
14 août. Les pouvoirs qui m'étaient confé-
rés en vue d'entreprendre des démarches
de paix se trouvèrent limités par suite de
l'obstination avec laquelle on maintenait
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