Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1917-12-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 22 décembre 1917 22 décembre 1917
Description : 1917/12/22 (T7,N661). 1917/12/22 (T7,N661).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6438254q
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
i
ISTÈRKS DE LA GUERRE
A., 2* BW)
ET DES
MAIRES ÉTRANGÈRES
N° 661
Paris, 22 décembre 1917.
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
CONFIDENTIEL
NOTA. — Les renseignements ci-dessous, d'un caractère
confidentiel, ne peuvent être reproduits ou utilisés
qu'avec une autorisation spéciale de MM. les Ministres
de la Guerre et des Affaires Étrangères.
QUESTIONS MILITAIRES
OPERATIONS
S Situation générale. — PRESSE ANGLAISE :
rrtS vouloir diminuer l'importance de la
jftenace ennemie, je veux essayer de la re-
rl'Ore à sa juste valeur. A mon avis, le
leont de France et des Flandres devrait ré-
ster à n'importe quelle attaque. Il est
rai que dernièrement les Allemands ont
foncé notre ligne à Gouzeaucourt, et
''s se sont emparés de deux petits élé-
Ijts de tranchées près de Rienoourt et à
otderhoeck, comme nous l'avons fait bien
des fois ; mais lorsque tous les détails se-
UIl connus, on verra que l'ennemi a tiré
tassez mauvais parti de son attaque sur
Quzeaucourt. Nous parlons de surprise,
aie personne ne semble en avoir éprouvé
J'el frltage que les Allemands qui ne réussi-
qUi, pas à exploiter leur succès. Je diriai
actuellement le point dangereux est plu-
1nl en Italie qu'en France. Après avoir éli-
l11:éli" pour le moment la Russie et la Rou-
pie. il est naturel que les Allemands
attaquent à l'Italie, et s'efforcent de la
Ignore pendant qu'elle chancelle, encore
r ,ute meurtrie des coups qu'elle a reçus.
Lfmée italienne a sontertlll l'un des com-
h~ les plus remarquables de cette guerre
ne fS le résultat est encore incertain et il
rie f 'lut pas nous leurrer. L'arrêt prolongé
ci opérations de l'ennemi est dû à des
sansSSIs d'ordre militaire. Ce n'est pas
rJ18 raison que les Austro-Allemands ou
des s hommes et canons sur le plateau
1 8 Sept-commoines et entre la Brenta et
]%• lave. Ils n'ont pas l'intention de passer
viterer su.r les montagnes s'ils peuvent ilé-
vitf i Valstagna semble être le point vital
MaJ; equel ils espèrent déboucher dans la
l' de ; il leur conviendrait de se débarras-
6 1'^alie tout en faisant à l'Ouest une
ituat II'Iépétition de la lutte décisive. La
PrOlh Ion sur le front italien n'est pas sans
ertaiSses, mais elle n'est rien moins que
certaine Les meilleurs experts m'affirment
a Cune pression n'est guère probable
le front de Salonique avant le prin-
B,\'éne' La capitulation de Jérusalem est un
événement important au point de vue poli-
HmJ1 hi. storique, mais, au point de vue
militiairlrei nos forces en Palestine ne peu-
sernblvOlr d'influence matérielle sur l'en-
semble de la guerre que si elles atteignent,
Alep, à 480 kilm. plus au nord. Fal-
Je trl reste énigmatique. Je crois qu'il
entÓt Ve en Mésopotamie et qu'il fr
SlOlls V?arler de lui et de ses deux divi
sions Mais depuis que le gros des forces
t¡ ()\Jst l et autrichiennes dévale vers
°U«o» ,1 lrnportance de Bagdad est deve-
lrflcilnda/i:e. Les temps à venir seront
"t) mais si nous regardons les faits
focC* e en nous abstenant des aventures,
si nous internons nos sonneurs de cloches,
nous devons nous en tirer. Il est possible
que le sort de l'Empire dépende des déci-
sions qui seront prises cette semaine au
sujet de la répartition des effectifs ; c'est
un débat où l'intelligence entre en ligne de
compte aussi bien que les hommes, et en
matière d'intelligence nous ne devons nous
laisser battre ni sur terre ni sur mer. -
(Lovat Fraser) Daily Mail, 17.12.
PRESSE ALLEMANDE [Cf. Bull. n° 659, p. 1,
col. 21. — Dans quelle mesure la carte de
guerre actuelle correspond-elle aux buts de
Guerre des différents partis ? Commençons
par les Puissances centrales. L'une d'elles,
la Bulgarie, s'est agrandie au gré de ses
désirs, elle a réalisé ses aspirations natio-
nales par la conquête de la Dobroudja et
de la Macédoine. Elle est « saturée »,
mûre pour la paix. L'Autriche-Hongrie et
ila Turquie n'ont d'abord songé qu'à défen-
dre leur existence. L'Autriche y a réussi ;
a;le a fait plus encore. Elle aussi est
« prête pour la paix ». La Turquie, au
contraire a les trois quarts de son terri-
toire occupés par l'ennemi. Elle n'a rien
conquis, en compensation. Elle est encore
loin du but. Dès le début, l'Allemagne n'a
eu d'autre objectif que de briser l'anneau
de fer qui l'étreignait, de défendre son
existence sur la base du statu quo. Le
droit de conclure des alliances internatio-
nales avec ses amis de J'Europe centrale
lui était naturellement acquis. Au cours de
la guerre le but initial s'est élargi. Il im-
portait de garantir l'avenir, et pour cela
de faire table rase de la Belgique et de la
Pologne, territoires où l'ennemi pouvait
concentrer ses troupes sur la frontière. A
part un coin de terre, qu'elle a perdu au
sud de l'Alsace, l'Allemagne a brillamment
atteint son but. La désorganisation de la
Russie a donné à l'Allemagne une sécurité
qui dépasse toutes ses prévisions : le dan-
ger d'un double front semble définitive-
ment écarté. — Au point de vue colonial,
la situation de l'Allemagne est différente.
Elle avait, au cœur de l'Afrique, un vaste
domaine qui formait un tout. L'ennemi
s'en est emparé peu à peu. Ici l'Allemagne
est très éloignée du but à atteindre. — Au
total, si l'on considère sa situation d'en-
semble. elle détient des gages qui lui per-
mettront non seulement de récupérer ce
qu'elle a perdu, mais encore d'atteindre
positivement au but qu'elle s'est fixé. —
Les gages de l'Allemagne et de l'Autriche-
Hongrie suffiront aussi à dégager la Tur-
quie. Au point de vue de la communauté
des intérêts, les Puissances de l'Europe
centrale ont donc rempli leur programme.
Tous les espoirs leur sont permis. C'est ce
qui explique qu'elles soient prêtes à signer
la paix. Elles offrent la paix non pas par
faiblesse. Leurs propositions sont un aveu
loyal de leur satisfaction d'avoir réussi
d'une façon conforme à leurs désirs. Dans
l'autre camp trois nations ont désiré la
guerre. Chacun sait l'importance prise par
la question d'Alsace en France, par celle
de Constantinople en Russie, par celle du
Trentin et de Irieste, en Italie. Le 28 juil-
let le chancelier Michaelis a communiqué
à la presse allemande les conditions de
l'accord franco-russe, renouvelé en janvier
1917, dans les derniers jours du tsarisme.
La France émettait des prétentions sur la
rive gauche du Rhin, d'après la carte de
1790. Voici d'autre part quelles étaient,
d'après le traité du 4 mars 1915, les exi-
gences de la Russie, ratifiées le 12 mars
par l'Angleterre et le 12 avril par la
France : elle demandait Constantinople
avec l'arrière-terrain jusqu'à la ligne Enos-
Midia ; les îles de la mer de Marmara et
celles qui sont à l'entrée des Dardanelles
(Imbros et Tenedos) et en avant de la pres-
qu'île (depuis le Bosphore jusqu'au Zocho-
ria). Plus tard, d'autres négociations pré-
virent le morcellement de la Turquie, l'oc-
cupation de la Mésopotamie par l'Angle-
terre, un protectorat anglais en Arabie,
l'abandon de la Syrie à la France ; l'Asie
Mineure aurait été partagée en deux zones:
l'une française, l'autre anglaise. La Pales-
tine enfin aurait été internationalisée (ré-
publique juive ?) L'Angleterre ne deman-
dait rien en Europe. Il est facile de devi-
ner ses intentions en Asie. Entre l'Egypte
et l'Inde, entre le Caire et Calcutta, l'Ara-
bie et la Mésopotamie devaient lui servir
de pont, pour atteindre le plus précis et le
plus ancien des buts de guerre de sa poli-
tique mondiale. Dans quelle mesure la
carte de guerre correspond-elle aujourd'hui
à ces visées agressives ? La réponse est
différente pour l'Angleterre et pour ses
alliés. Ceux-ci ont vu déchirer en mille
morceaux leurs plans de conquêtes et au-
jourd'hui ils défendent leur peau. L'Angle-
terre, au contraire, a brillamment exécuté
son programme. Elle se dresse intacte.
Elle est même plus puissante qu'autrefois
et qu'aucun de ses adversaires d'aujour-
d'hui. — Evalués en kilomètres carrés ses
gains sont, sur la carte actuelle, quarante
fois supérieurs à ceux de l'Allemagne. Ce
qu'il y a de plus remarquable, c'est que
cette extension de l'Angleterre s'est pro-
duite sans éclat, et sans que la campagne
contre l'empire allemand, considéré com-
me un conquérant que l'univers entier
devait craindre, ait été interrompue. Voilà
vraiment de la politique. C'est un chef-
d'œuvre de diplomatie, qui subsistera
éternellement. L'habileté de l'Angleterre a
consisté à satisfaire sa soif de conquêtes
tout en se posant comme le champion du
droit contre l'Allemagne. Elle a si bien
joué son rôle qu'elle a fini par s'illusionner
elle-même et par croire à sa sincérité.
Mais il y a dans son bilan un affreux
point noir : c'est le traité du 7 septembre
1914 qui pose en principe la solidarité des
nations de l'Entente. L'Angleterre se trouve
placée devant ce dilemme : rendre toutes
ses conquêtes, ou trahir ses alliés On
comprend qu'elle ne veuille pas entendre
ISTÈRKS DE LA GUERRE
A., 2* BW)
ET DES
MAIRES ÉTRANGÈRES
N° 661
Paris, 22 décembre 1917.
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
CONFIDENTIEL
NOTA. — Les renseignements ci-dessous, d'un caractère
confidentiel, ne peuvent être reproduits ou utilisés
qu'avec une autorisation spéciale de MM. les Ministres
de la Guerre et des Affaires Étrangères.
QUESTIONS MILITAIRES
OPERATIONS
S Situation générale. — PRESSE ANGLAISE :
rrtS vouloir diminuer l'importance de la
jftenace ennemie, je veux essayer de la re-
rl'Ore à sa juste valeur. A mon avis, le
leont de France et des Flandres devrait ré-
ster à n'importe quelle attaque. Il est
rai que dernièrement les Allemands ont
foncé notre ligne à Gouzeaucourt, et
''s se sont emparés de deux petits élé-
Ijts de tranchées près de Rienoourt et à
otderhoeck, comme nous l'avons fait bien
des fois ; mais lorsque tous les détails se-
UIl connus, on verra que l'ennemi a tiré
tassez mauvais parti de son attaque sur
Quzeaucourt. Nous parlons de surprise,
aie personne ne semble en avoir éprouvé
J'el frltage que les Allemands qui ne réussi-
qUi, pas à exploiter leur succès. Je diriai
actuellement le point dangereux est plu-
1nl en Italie qu'en France. Après avoir éli-
l11:éli" pour le moment la Russie et la Rou-
pie. il est naturel que les Allemands
attaquent à l'Italie, et s'efforcent de la
Ignore pendant qu'elle chancelle, encore
r ,ute meurtrie des coups qu'elle a reçus.
Lfmée italienne a sontertlll l'un des com-
h~ les plus remarquables de cette guerre
ne fS le résultat est encore incertain et il
rie f 'lut pas nous leurrer. L'arrêt prolongé
ci opérations de l'ennemi est dû à des
sansSSIs d'ordre militaire. Ce n'est pas
rJ18 raison que les Austro-Allemands ou
des s hommes et canons sur le plateau
1 8 Sept-commoines et entre la Brenta et
]%• lave. Ils n'ont pas l'intention de passer
viterer su.r les montagnes s'ils peuvent ilé-
vitf i Valstagna semble être le point vital
MaJ; equel ils espèrent déboucher dans la
l' de ; il leur conviendrait de se débarras-
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PrOlh Ion sur le front italien n'est pas sans
ertaiSses, mais elle n'est rien moins que
certaine Les meilleurs experts m'affirment
a Cune pression n'est guère probable
le front de Salonique avant le prin-
B,\'éne' La capitulation de Jérusalem est un
événement important au point de vue poli-
HmJ1 hi. storique, mais, au point de vue
militiairlrei nos forces en Palestine ne peu-
sernblvOlr d'influence matérielle sur l'en-
semble de la guerre que si elles atteignent,
Alep, à 480 kilm. plus au nord. Fal-
Je trl reste énigmatique. Je crois qu'il
entÓt Ve en Mésopotamie et qu'il fr
SlOlls V?arler de lui et de ses deux divi
sions Mais depuis que le gros des forces
t¡ ()\Jst l et autrichiennes dévale vers
°U«o» ,1 lrnportance de Bagdad est deve-
lrflcilnda/i:e. Les temps à venir seront
"t) mais si nous regardons les faits
focC* e en nous abstenant des aventures,
si nous internons nos sonneurs de cloches,
nous devons nous en tirer. Il est possible
que le sort de l'Empire dépende des déci-
sions qui seront prises cette semaine au
sujet de la répartition des effectifs ; c'est
un débat où l'intelligence entre en ligne de
compte aussi bien que les hommes, et en
matière d'intelligence nous ne devons nous
laisser battre ni sur terre ni sur mer. -
(Lovat Fraser) Daily Mail, 17.12.
PRESSE ALLEMANDE [Cf. Bull. n° 659, p. 1,
col. 21. — Dans quelle mesure la carte de
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Guerre des différents partis ? Commençons
par les Puissances centrales. L'une d'elles,
la Bulgarie, s'est agrandie au gré de ses
désirs, elle a réalisé ses aspirations natio-
nales par la conquête de la Dobroudja et
de la Macédoine. Elle est « saturée »,
mûre pour la paix. L'Autriche-Hongrie et
ila Turquie n'ont d'abord songé qu'à défen-
dre leur existence. L'Autriche y a réussi ;
a;le a fait plus encore. Elle aussi est
« prête pour la paix ». La Turquie, au
contraire a les trois quarts de son terri-
toire occupés par l'ennemi. Elle n'a rien
conquis, en compensation. Elle est encore
loin du but. Dès le début, l'Allemagne n'a
eu d'autre objectif que de briser l'anneau
de fer qui l'étreignait, de défendre son
existence sur la base du statu quo. Le
droit de conclure des alliances internatio-
nales avec ses amis de J'Europe centrale
lui était naturellement acquis. Au cours de
la guerre le but initial s'est élargi. Il im-
portait de garantir l'avenir, et pour cela
de faire table rase de la Belgique et de la
Pologne, territoires où l'ennemi pouvait
concentrer ses troupes sur la frontière. A
part un coin de terre, qu'elle a perdu au
sud de l'Alsace, l'Allemagne a brillamment
atteint son but. La désorganisation de la
Russie a donné à l'Allemagne une sécurité
qui dépasse toutes ses prévisions : le dan-
ger d'un double front semble définitive-
ment écarté. — Au point de vue colonial,
la situation de l'Allemagne est différente.
Elle avait, au cœur de l'Afrique, un vaste
domaine qui formait un tout. L'ennemi
s'en est emparé peu à peu. Ici l'Allemagne
est très éloignée du but à atteindre. — Au
total, si l'on considère sa situation d'en-
semble. elle détient des gages qui lui per-
mettront non seulement de récupérer ce
qu'elle a perdu, mais encore d'atteindre
positivement au but qu'elle s'est fixé. —
Les gages de l'Allemagne et de l'Autriche-
Hongrie suffiront aussi à dégager la Tur-
quie. Au point de vue de la communauté
des intérêts, les Puissances de l'Europe
centrale ont donc rempli leur programme.
Tous les espoirs leur sont permis. C'est ce
qui explique qu'elles soient prêtes à signer
la paix. Elles offrent la paix non pas par
faiblesse. Leurs propositions sont un aveu
loyal de leur satisfaction d'avoir réussi
d'une façon conforme à leurs désirs. Dans
l'autre camp trois nations ont désiré la
guerre. Chacun sait l'importance prise par
la question d'Alsace en France, par celle
de Constantinople en Russie, par celle du
Trentin et de Irieste, en Italie. Le 28 juil-
let le chancelier Michaelis a communiqué
à la presse allemande les conditions de
l'accord franco-russe, renouvelé en janvier
1917, dans les derniers jours du tsarisme.
La France émettait des prétentions sur la
rive gauche du Rhin, d'après la carte de
1790. Voici d'autre part quelles étaient,
d'après le traité du 4 mars 1915, les exi-
gences de la Russie, ratifiées le 12 mars
par l'Angleterre et le 12 avril par la
France : elle demandait Constantinople
avec l'arrière-terrain jusqu'à la ligne Enos-
Midia ; les îles de la mer de Marmara et
celles qui sont à l'entrée des Dardanelles
(Imbros et Tenedos) et en avant de la pres-
qu'île (depuis le Bosphore jusqu'au Zocho-
ria). Plus tard, d'autres négociations pré-
virent le morcellement de la Turquie, l'oc-
cupation de la Mésopotamie par l'Angle-
terre, un protectorat anglais en Arabie,
l'abandon de la Syrie à la France ; l'Asie
Mineure aurait été partagée en deux zones:
l'une française, l'autre anglaise. La Pales-
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publique juive ?) L'Angleterre ne deman-
dait rien en Europe. Il est facile de devi-
ner ses intentions en Asie. Entre l'Egypte
et l'Inde, entre le Caire et Calcutta, l'Ara-
bie et la Mésopotamie devaient lui servir
de pont, pour atteindre le plus précis et le
plus ancien des buts de guerre de sa poli-
tique mondiale. Dans quelle mesure la
carte de guerre correspond-elle aujourd'hui
à ces visées agressives ? La réponse est
différente pour l'Angleterre et pour ses
alliés. Ceux-ci ont vu déchirer en mille
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jourd'hui ils défendent leur peau. L'Angle-
terre, au contraire, a brillamment exécuté
son programme. Elle se dresse intacte.
Elle est même plus puissante qu'autrefois
et qu'aucun de ses adversaires d'aujour-
d'hui. — Evalués en kilomètres carrés ses
gains sont, sur la carte actuelle, quarante
fois supérieurs à ceux de l'Allemagne. Ce
qu'il y a de plus remarquable, c'est que
cette extension de l'Angleterre s'est pro-
duite sans éclat, et sans que la campagne
contre l'empire allemand, considéré com-
me un conquérant que l'univers entier
devait craindre, ait été interrompue. Voilà
vraiment de la politique. C'est un chef-
d'œuvre de diplomatie, qui subsistera
éternellement. L'habileté de l'Angleterre a
consisté à satisfaire sa soif de conquêtes
tout en se posant comme le champion du
droit contre l'Allemagne. Elle a si bien
joué son rôle qu'elle a fini par s'illusionner
elle-même et par croire à sa sincérité.
Mais il y a dans son bilan un affreux
point noir : c'est le traité du 7 septembre
1914 qui pose en principe la solidarité des
nations de l'Entente. L'Angleterre se trouve
placée devant ce dilemme : rendre toutes
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