Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1917-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 01 avril 1917 01 avril 1917
Description : 1917/04/01 (T6,N396). 1917/04/01 (T6,N396).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6484894f
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/06/2013
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JI AilNISlhhr-S DE LA GUERRE
(E.-M.-A., 2° Bau)
ET DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
N° 396
Paris, 1et avril 1917.
Lt/ v 1 ..,'
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
CONFIDENTIEL
WMIP
NOTA. — Les renseignements ci-dessous, d'un caractère
confidentiel, ne peuvent être reproduits ou utilisés
qu'avec une autorisation spéciale de MM. les Ministres
de la Guerre et des Affaires Étrangères.
QUESTIONS MILITAIRES
OPERATIONS
Front balkanique. — De Lugano : Selon
une information autorisée de Brindisi, dix
vapeurs sont restés en souffrance à Salon i-
que au cours des quatre dernières semai-
nes. Le ravitaillement en vivres et muni-
tions en souffre gravement. Malgré cela,
1 Entente ne songe pas à abandonner l'ex-
pédition de Salonique, car le prestige de
l'Angleterre en serait fortement atteint. -
olial-Anzeiger, 25.3.
CRITIQUE DES OPERATIONS
Front occidental. — A. Azpeitûa, cor-
respondant spécial sur le front ouest, dé-
chire dans A B C, 21.3, qu'au cours d'une
Interview, le prince héritier de Bavière lui
il dit, au sujet de la retraite allemande,
que les Français mettaient beaucoup plus
II ardeur que les Anglais dans leur pour-
suite des troupes ennemies. Selon lui, la
bhatai- lle de Bapaume, dont parlent les com-
muniqués anglais, n'a pas eu lieu. L'artille-
l'le britannique a bombardé furieusement
la ville et les positions déjà abandonnées
et où il ne restait plus que quelques pa-
irouiiies de cavaliers et de cyclistes. En-
Ill, le prince héritier a déclaré que le mou-
ement de retraite était achevé a complè-
ernent et avec le plus grand succès ».
M. A. Azpeitûa termine son radiogramme
en Proclamant l'excellent moral des trou-
es et des chefs qui ont fait la retraite et
omptent sur de prochaines victoires dans
ift guerre, en rase campagne qui va com-
inencer.
- Des l'éaions du nord de la France éva-
cuées par nos troupes, il ne reste rien qui
P,uiss,e s ,rvir à nos ennemis. C'est un pay-
sage d'épouvante. Une fois de plus nous
regrettons profondément que la folile des
chefs du gouvernement français ait repous-
sé ros in- a'gn,,tiiiiiies I)i@or),ositioris de paix.
sé r n magnanimes propositions de paix.
A.lns), malheureusement, il n'a Pas été POSA
sible h a,evi-tor à la pauvre France cette ter-
rible épreuve. Mais peut-être enfin les
Français auront-ils un moment de calme
réflexion ou ils se demanderont sérieuse-
rnent J-, son £ er^ vraiment à reprendre
tout leur territoire de la même façon. A
l'assaut de la derniène tranchée allemande
sur le s'ol français leur dernier soldat
trouvent? fra?Çais' leur dernier soldat
trouverai sa tombe dans un désert. -
Chemn. VOlksstunme, 24.3.
Chemn.Volksstimme, 24.3. guerre, nos a. d -
Depuis le dblJt de la guerre, nos ad-
vosalres nous ont toujours reproché d'a-
voir bombardé et détruit avec intention les
Nationaux historuques et les monuments
nationaux sur le sol helg.e et français. Mais
par une ironie tragique, les Anglais, lés
belges et les Français, — les premiers
miHderés djà avec méfiance sur le sol
ranser les autres dans leur propre pays,
re ont été forcés par les nécessités militai-
r«s, de détruire, au cours de la guerre,
leurs plus vénérables monuments et k ur::,
plus précieux trésors artistiques. Sans se
laisser arrêter par aucune considération,
nos adversaires n'ont pas hésité un instant
à détruire des villes entières et des villa-
ges. Saint-Mihiel, Etain, Malancourt, Bé-
thincourt, Forges, ont vu leurs églises s'ef-
fondmer sous les obus français. Il en est
de même sur le front de Champagne et sur
celui de la Somme où la destruction des
trois églises de Roye, Péronne et Bapaume
est irréparable pour l'histoire de l'art du
quinzième siècle. C'est donc la même né-
cessité militaire qui force l'ennemi et nous-
mêmes à des destructions de monuments
remarquables ; si l'adversaire regrette ces
partes, qu'il en accuse la guerre elle-même,
mais l'énumération des monuments détruits
par lui montre la vanité des folles accusa-
tions lancées contre nous. — Nordd. Alla.
Ztg., 26.3.
— Sur le front français ont été livrés de
violents combats entre l'Aisne et la route
Ram-Saint-Quentin ; le 20 mars, l'avance
française se ralentit pour s'arrêter le 21.
Depuis on ne combat plus que pour les
passages de l'Ailette, du canal Crozat et (1e
la Somme ; les Français, dans leur commu-
niqué du 24, appellent ces combats une
grande bataille ; il ne s'agit, en réalité,
que d'engagements où nos détachements de
couverture arrêtent l'ennemi et lui causent
de lourdes pertes, avant de se retirer, sui-
vant les ordres reçus. Lorsque notre com-
mandement le juge nécessaire, les troupes
françaises sont tenues en échec et repous-
sées, ainsi le 21 près de Missy et de Chi-
vres. Le 22, nos soldats attaquent près de
Saint-Simon et font 230 prisonniers ; le di-
manche vers 5 heures, une contre-offensive
nous procure 100 autres prisonniers. Les
Français portèrent leurs efforts particuliè-
rement sur deux points : de Chauny à Fol-
lembray et de Leuilly à Neuville (9 kilomè-
tres au nord-est de Soissons). Nos troupes
de couverture restèrent victorieuses. Les
Français sont encore si près de Soissons
que cette ville put être bombardée -par nos
canons à longue portée ; ils prétendent
s'être emparés sans combat de deux forts
de La Fère ; nous n'eussions pas abandonné
sans combat des forts véritables : il s'agit
ici de deux ouvrages anciens, considérés par
les Français uniquement comme des pointQ
d'appui pour l'infanterie et simplement éva-
cués par eux au début de la guerre. —
Id.. 27.3.
— Grand quartier, 21.3: Notre manœu-
vre de repli a été exécutée avec une pré-
cision exigeant un travail dont le profane
ne se rend pas assez compte. La route de
la retraite est indiquée d'une façon précise
à toutes les divisions, tous les régiments,
toutes les compagnies. Quel travail n'ont
pas donné à nos cheminots les milliers d'ha-
bitants qu'il fallait transporter de la zone
dévastée vers l'avant pour les remettre aux
Français ! Il est facile sur le papier de
détruire villages, canaux, arbres, citadelles,
IJ",il:; et carrefours, mais il faut des mil-
iieia de mains, il faut du tempe, pour ac-
complir cette tâche cruelle, ainsi que l'exi- -
geat ie but militaire. Le moment venu, à
100 mètres de l'ennemi, on a, sans tir de
barrage protecteur, aneanti à la dernière
minute tout ce qui pouvait être utile à
l'ennemi. Tous les détails ont aussi leur
importance, nulle part ne doit rester une
enveloppe de lettre, un tableau, une ins-
cription à la craie, ni ici, en avant, ni
en arrière dans les villages, qui puisse ren-
seigner l'ennemi. Certes, ce fut une retrai-
te; mais une retraite méthodique exige un
courage spécial : souvent de petits détache-
ments sont audacieusement revenus en ar-
rière pour achever la destruction ; ce n'est
que plus tard que. seront connus tous ces
faits qui ont contribué au succès de la re-
traite et ont ainsi leur répercussion sur
l'issue de la guerre à l'Ouest. — (Adoit
Köster) Vorwarts, 27.3.
— Ham, 9.3 : L'auto traverse le faubourg
et s'enfonce dans la campagne. Nous nous
dirigeons vers le sud-est et soudain nous
sommes dans le royaume de la mort. J'ai
souvent autrefois parcouru cette région et
je ne la reconnais plus. De vieux arbres
géants se dressaient naguère des deux cô-
tés de la route ; ils ont disparu. Des mai-
sons et des fermes bordaient le chemin, il
n'en reste plus rien. Partout le désert, au
travers duquel la route est le dernier ves-
tige d'une civilisation disparue, et la route
elle-même disparaîtra dans quelques jours ;
tous les carrefours sont minés, les cham-
bres de mines sont chargées. Des char-
rues automobiles retournent la terre des
prairies, pour la rendre impraticable aux
convois ennemis et à l'artillerie. Des trou-
pes en marche passent avec des voitures-
chargées d'ustensiles et de provisions, elles
n'ont rien laissé dans leurs positions éva-
cuées : pas un baquet, pas un banc. Ce qui
n'a pu être détruit a été brûlé ou brisé.
Les soldats ont fait sauter leurs abris.
rendu inutilisables les puits et mis le feu
aux baraquements. Des amas de ruines où
couve encore le feu sont les seuls vestiges
d'un passé évanoui. L'air est rempli d'une
fumée âcre de bois humide, de lits, de tas
de fumier ; çà et là dans le lointain, l'in-
cendie achève son œuvre. Les murs restés
debout après l'incendie seront détruits par
les explosifs, on a fait sauter jusqu'aux
caves. Ce ne fut pas là le travail d'un jour;
il s'est poursuivi méthodiquement pendant
des semaines et des mois, pour ne pas
donner l'éveil à l'ennemi. Tous nos soldats
ont ressenti comme un devoir pénible l'obli-
gation de tout détruire. Dans l'âme alle-
mande est ancré le respect de tout ancien
monument de la civilisation, de toute cons-
truction devenue historique, de toute mai-
son dans laquelle vivent d'autres hommes.
Mais devant la nécessité absolue, les sen-
timents ont dû se taire ; il a fallu se mon-
trer dur envers soi-même comme envers ce
pays et ses habitants ; il a fallu répéter
i
JI AilNISlhhr-S DE LA GUERRE
(E.-M.-A., 2° Bau)
ET DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
N° 396
Paris, 1et avril 1917.
Lt/ v 1 ..,'
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
CONFIDENTIEL
WMIP
NOTA. — Les renseignements ci-dessous, d'un caractère
confidentiel, ne peuvent être reproduits ou utilisés
qu'avec une autorisation spéciale de MM. les Ministres
de la Guerre et des Affaires Étrangères.
QUESTIONS MILITAIRES
OPERATIONS
Front balkanique. — De Lugano : Selon
une information autorisée de Brindisi, dix
vapeurs sont restés en souffrance à Salon i-
que au cours des quatre dernières semai-
nes. Le ravitaillement en vivres et muni-
tions en souffre gravement. Malgré cela,
1 Entente ne songe pas à abandonner l'ex-
pédition de Salonique, car le prestige de
l'Angleterre en serait fortement atteint. -
olial-Anzeiger, 25.3.
CRITIQUE DES OPERATIONS
Front occidental. — A. Azpeitûa, cor-
respondant spécial sur le front ouest, dé-
chire dans A B C, 21.3, qu'au cours d'une
Interview, le prince héritier de Bavière lui
il dit, au sujet de la retraite allemande,
que les Français mettaient beaucoup plus
II ardeur que les Anglais dans leur pour-
suite des troupes ennemies. Selon lui, la
bhatai- lle de Bapaume, dont parlent les com-
muniqués anglais, n'a pas eu lieu. L'artille-
l'le britannique a bombardé furieusement
la ville et les positions déjà abandonnées
et où il ne restait plus que quelques pa-
irouiiies de cavaliers et de cyclistes. En-
Ill, le prince héritier a déclaré que le mou-
ement de retraite était achevé a complè-
ernent et avec le plus grand succès ».
M. A. Azpeitûa termine son radiogramme
en Proclamant l'excellent moral des trou-
es et des chefs qui ont fait la retraite et
omptent sur de prochaines victoires dans
ift guerre, en rase campagne qui va com-
inencer.
- Des l'éaions du nord de la France éva-
cuées par nos troupes, il ne reste rien qui
P,uiss,e s ,rvir à nos ennemis. C'est un pay-
sage d'épouvante. Une fois de plus nous
regrettons profondément que la folile des
chefs du gouvernement français ait repous-
sé ros in- a'gn,,tiiiiiies I)i@or),ositioris de paix.
sé r n magnanimes propositions de paix.
A.lns), malheureusement, il n'a Pas été POSA
sible h a,evi-tor à la pauvre France cette ter-
rible épreuve. Mais peut-être enfin les
Français auront-ils un moment de calme
réflexion ou ils se demanderont sérieuse-
rnent J-, son £ er^ vraiment à reprendre
tout leur territoire de la même façon. A
l'assaut de la derniène tranchée allemande
sur le s'ol français leur dernier soldat
trouvent? fra?Çais' leur dernier soldat
trouverai sa tombe dans un désert. -
Chemn. VOlksstunme, 24.3.
Chemn.Volksstimme, 24.3. guerre, nos a. d -
Depuis le dblJt de la guerre, nos ad-
vosalres nous ont toujours reproché d'a-
voir bombardé et détruit avec intention les
Nationaux historuques et les monuments
nationaux sur le sol helg.e et français. Mais
par une ironie tragique, les Anglais, lés
belges et les Français, — les premiers
miHderés djà avec méfiance sur le sol
ranser les autres dans leur propre pays,
re ont été forcés par les nécessités militai-
r«s, de détruire, au cours de la guerre,
leurs plus vénérables monuments et k ur::,
plus précieux trésors artistiques. Sans se
laisser arrêter par aucune considération,
nos adversaires n'ont pas hésité un instant
à détruire des villes entières et des villa-
ges. Saint-Mihiel, Etain, Malancourt, Bé-
thincourt, Forges, ont vu leurs églises s'ef-
fondmer sous les obus français. Il en est
de même sur le front de Champagne et sur
celui de la Somme où la destruction des
trois églises de Roye, Péronne et Bapaume
est irréparable pour l'histoire de l'art du
quinzième siècle. C'est donc la même né-
cessité militaire qui force l'ennemi et nous-
mêmes à des destructions de monuments
remarquables ; si l'adversaire regrette ces
partes, qu'il en accuse la guerre elle-même,
mais l'énumération des monuments détruits
par lui montre la vanité des folles accusa-
tions lancées contre nous. — Nordd. Alla.
Ztg., 26.3.
— Sur le front français ont été livrés de
violents combats entre l'Aisne et la route
Ram-Saint-Quentin ; le 20 mars, l'avance
française se ralentit pour s'arrêter le 21.
Depuis on ne combat plus que pour les
passages de l'Ailette, du canal Crozat et (1e
la Somme ; les Français, dans leur commu-
niqué du 24, appellent ces combats une
grande bataille ; il ne s'agit, en réalité,
que d'engagements où nos détachements de
couverture arrêtent l'ennemi et lui causent
de lourdes pertes, avant de se retirer, sui-
vant les ordres reçus. Lorsque notre com-
mandement le juge nécessaire, les troupes
françaises sont tenues en échec et repous-
sées, ainsi le 21 près de Missy et de Chi-
vres. Le 22, nos soldats attaquent près de
Saint-Simon et font 230 prisonniers ; le di-
manche vers 5 heures, une contre-offensive
nous procure 100 autres prisonniers. Les
Français portèrent leurs efforts particuliè-
rement sur deux points : de Chauny à Fol-
lembray et de Leuilly à Neuville (9 kilomè-
tres au nord-est de Soissons). Nos troupes
de couverture restèrent victorieuses. Les
Français sont encore si près de Soissons
que cette ville put être bombardée -par nos
canons à longue portée ; ils prétendent
s'être emparés sans combat de deux forts
de La Fère ; nous n'eussions pas abandonné
sans combat des forts véritables : il s'agit
ici de deux ouvrages anciens, considérés par
les Français uniquement comme des pointQ
d'appui pour l'infanterie et simplement éva-
cués par eux au début de la guerre. —
Id.. 27.3.
— Grand quartier, 21.3: Notre manœu-
vre de repli a été exécutée avec une pré-
cision exigeant un travail dont le profane
ne se rend pas assez compte. La route de
la retraite est indiquée d'une façon précise
à toutes les divisions, tous les régiments,
toutes les compagnies. Quel travail n'ont
pas donné à nos cheminots les milliers d'ha-
bitants qu'il fallait transporter de la zone
dévastée vers l'avant pour les remettre aux
Français ! Il est facile sur le papier de
détruire villages, canaux, arbres, citadelles,
IJ",il:; et carrefours, mais il faut des mil-
iieia de mains, il faut du tempe, pour ac-
complir cette tâche cruelle, ainsi que l'exi- -
geat ie but militaire. Le moment venu, à
100 mètres de l'ennemi, on a, sans tir de
barrage protecteur, aneanti à la dernière
minute tout ce qui pouvait être utile à
l'ennemi. Tous les détails ont aussi leur
importance, nulle part ne doit rester une
enveloppe de lettre, un tableau, une ins-
cription à la craie, ni ici, en avant, ni
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seigner l'ennemi. Certes, ce fut une retrai-
te; mais une retraite méthodique exige un
courage spécial : souvent de petits détache-
ments sont audacieusement revenus en ar-
rière pour achever la destruction ; ce n'est
que plus tard que. seront connus tous ces
faits qui ont contribué au succès de la re-
traite et ont ainsi leur répercussion sur
l'issue de la guerre à l'Ouest. — (Adoit
Köster) Vorwarts, 27.3.
— Ham, 9.3 : L'auto traverse le faubourg
et s'enfonce dans la campagne. Nous nous
dirigeons vers le sud-est et soudain nous
sommes dans le royaume de la mort. J'ai
souvent autrefois parcouru cette région et
je ne la reconnais plus. De vieux arbres
géants se dressaient naguère des deux cô-
tés de la route ; ils ont disparu. Des mai-
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n'en reste plus rien. Partout le désert, au
travers duquel la route est le dernier ves-
tige d'une civilisation disparue, et la route
elle-même disparaîtra dans quelques jours ;
tous les carrefours sont minés, les cham-
bres de mines sont chargées. Des char-
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prairies, pour la rendre impraticable aux
convois ennemis et à l'artillerie. Des trou-
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n'a pu être détruit a été brûlé ou brisé.
Les soldats ont fait sauter leurs abris.
rendu inutilisables les puits et mis le feu
aux baraquements. Des amas de ruines où
couve encore le feu sont les seuls vestiges
d'un passé évanoui. L'air est rempli d'une
fumée âcre de bois humide, de lits, de tas
de fumier ; çà et là dans le lointain, l'in-
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debout après l'incendie seront détruits par
les explosifs, on a fait sauter jusqu'aux
caves. Ce ne fut pas là le travail d'un jour;
il s'est poursuivi méthodiquement pendant
des semaines et des mois, pour ne pas
donner l'éveil à l'ennemi. Tous nos soldats
ont ressenti comme un devoir pénible l'obli-
gation de tout détruire. Dans l'âme alle-
mande est ancré le respect de tout ancien
monument de la civilisation, de toute cons-
truction devenue historique, de toute mai-
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Mais devant la nécessité absolue, les sen-
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