N° 329
[INISTÈRES DE LA GUERRE
( E.- M.-A., 5e Bau)
ET DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Paris, 24 janvier 1917.
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
CONFIDENTIEL
NOTA. - Les renseignements ci-dessous, d'un caractère
confidentiel, ne peuvent être reproduits ou utilisés
qu'avec une autorisation spéciale de MM. les Ministres
de la Guerre et des Affaires Étrangères.
QUESTIONS MILITAIRES
Il est P OPERATIONS
manSf J^ssible que le rejet de l'offre alle-
® paix ait son effet sur l'esprit, as-
sez rrmi e(luilibré, de Guillaume II. Il songe
peat-ôtr t à une offensive contre l'Italie, qui
carnpaal moins d'hommes qu'une nouvelle
campagne e Russie, et permettrait de
tenir de fortes réserves sur le front
francVi L'armée allemande, entrant en
Italie est du Trentin, et traversant le
Lombrtemdrait aisément les plaines de
Lombar riches en ravitaillement de
l'avan nature Cette opération paralyserait
de co ce su le Carso, couperait une voie
rient IIlmUfilcations entre la France et l'O-
velle' et forcerait peut-être le général Ni-
lienneil marcher au secours de l'armée ita-
Guard (Student of War) Manchest.
GlÀard, 2û 1
u ,,77 De Chiasso : Des voyageurs venant
Alsace assurent que l'évacuation de la po-
pulation de ce territoire a été ordonnée ré-
cemment par les autorités militaires alle-
mandes. Toutes les denrées alimentaires
es lieux évacués sont groupées sur la ligne
en arrière du Rhin On affirme en outre
U i , en Alsace et dans la région du lac de
tr nstance continuent des concentrations de
troupes allemandes. Les troupes concen-
trées dans cette dernière région sont vrai-
semblablement destinées au front du Tren-
lll. — Giorn. d'Italia, id.
sé - Bien que les nouvelles troupes mobili-
ses par la Suisse ne soient pas destinées à
être opposées spécialement à l'un ou à l'au-
tre adversaire, il est certain qu'on les en-
voie renforcer la garnison de la frontière du
Jura, qui avait de l'avis général, un effec-
111 beaucoup trop faible. Frankf. Ztg., 17.1.
T Bâle, 17 janvier : L'Agence de dépêches
suisse annonce de Genève que toutes les
gares du chemin de fer Paris-Lyon-Méditer-
rnée, en Haute-Savoie, ont reçu l'ordre
r eXpédier leur matériel roulant ainsi que
eUr matériel de chargement et de décharge-
ent dans les centres de districts afin d'éva-
Ouer complètement les quais et les voies.
n ne connaît pas encore le but de cette
sure- Des séries de wagons de voyageurs
sont arrivées toute la journée et toute la
nuit de mardi à mercredi, dans la gare
aUX-VIves (canton de Genève). — Ibid.
CRITIQUE DES OPERATIONS
Front oriental — Le succès russe sur le
front de Riga a été le résultat d'une ma-
noeuvïr abile faite par surprise. Aucune
préparation d'artillerie ne fut faite. Le dé-
elanchement eut lieu une bonne heure avant
rarore. Les Allemands crurent qu'ils
étalent en face de fortes patrouilles, car
tout avait été mis en œuvre pour dissimu-
ler le nombre des assaillants. Aussi les
Russes furent-ils maîtres des tranchées de
première ligne presque sans coup férir et
presque sans que l'alarme ait été donnée
par les Allemands. C'est alors seulement
que l'artillerie russe ouvrit un feu intense
sur la seconde ligne, sur les boyaux de com-
munication, et sur les canons .allemands,
dont une quarantaine tombèrent entre les
mains des Russes. L'artillerie allemande ne
sut où s'employer. Avant l'attaque de la se-
conde ligne, les Allemands s'aperçurent
qu'ils étaient tournés par une habile ma-
nœuvre de troupes d'élite russes qui avaient
filtré à travers les forêts. Ces troupes
avaient de l'artillerie, et la démoralisation
des Allemands fut extrême, d'où un grand
nombre de prisonniers et une retraite en
désordre. Ce n'est qu'à Mitau que la résis-
tance fut réorganisée, ce qui sauva la ville.
La concentration russe avait été faite la
nuit précédente par une tempête de neige.
— (Corresp. part.) Morning Post, 19.17.
Front balkanique du Sud. — L'armée
d'Orient n'est pas assez nombreuse pour
entreprendre une grande offensive. Pour
chaque homme sur la ligne de feu, il faut
un homme qui conduit un mulet, une au-
tomobile, sert dans une ambulance ou
construit routes et chemins de fer. Les
voies de communication exigent une sur-
veillance active. Il est donc fort douteux
que le général Sarrail dispose de plus de
combattants que l'ennemi. Il faut se sou-
venir de l'état des routes. En aéroplane et
à dos d'âne on a cent chances sur cent
d'atteindre un point donné. Les chances
des autres moyens de transport s'échelon-
nent de 0 à 95 sur 100. Les critiques qui
jugent les choses de loin ne se rendent pas
compte des difficultés énormes que com-
porte la tâche du général Sarrail. — (Cor-
resp. au G. Q. G. serbe) Manchest. Guard.,
19.1.
Considérations d'ensemble. — Au début
de l'année 1917, nous occupions en Belgi-
que 29.000 km2, et en France 22.310 km2,
alors que 900 km2 de sol allemand étaient
entre les mains françaises. En Russie
nous tenions 280.450 km2, en Roumanie
100.000 km2, alors que 28.231 km2 de sol
austro-hongrois étaient entre les mains
russes. En Serbie, nos troupes occupaient
85.867 km2, au Monténégro 14.180 km2, en
Albanie 20.040 km2. — Frankf. Ztg., 17.1.
ORGANISATION
Italie. — Le haut commandement a pres-
crit que tous les militaires, officiers et sol-
dats, ayant plus de six mois de présence
au front soient successivement remplacés
par le personnel des Etats-Majors et des
autres services de la zone de guerre, per-
sonnel qui a joui jusqu'à présent d'une
tranquillité relative. Cette mesure a été
prise non seulement dans l'intention de
réaliser une œuvre de justice distributive
évidente, mais aussi pour avoir une armée
homogène, possédant toutes les connais-
sances que requiert la guerre actuelle. Il
a été prescrit en outre d'envoyer en pre-
mière ligne dans leurs unités d'origine
tous les militaires appartenant aux jeunes
classes et pourvus d'emplois spéciaux, tels
que ordonnances, cyclistes, plantons, etc.
Ceux-ci seront remplacés par des militai-
res plus anciens de la milice territoriale
ou ayant été blessés. Ces dispositions —
d'après l'Agenzia Italiana - sont
déjà en voie d'exécution. — Osservat. Ro-
mano, 19.1.
Allemagne. — Les exercices de prépara-
tion militaire auront lieu l'après-midi d'un
jour dans la semaine et le dimanche, au-
tant. que possible du temps restant libre pour
les offices religieux. Il est encore impossi-
ble de placer tous les exercices durant la
semaine par suite des exigences de 1 e eole
et des patrons ; quelques-uns parmi é'es
derniers n'ont pas encore pu se décider à
renoncer à leurs propres intérêts en faveur
de la préparation militaire. Jusqu'à présent
le ministère de la Guerre a pu se dispenser
de déclarer obligatoire l'organisation de la
préparation militaire-de la jeunesse et il n'a
pas eu tort puisque les jeunes gens se pré-
sentèrent par milliers pour s'exercer et per-
sévérèrent dans cette voie. Mais plus la
guerre dure et plus on s'aperçoit que la
bonne volonté ne suffit pas toujours. Il fut
parfois difficile de trouver pour tous ces
jeunes gens les instructeurs compétents, et
les besoins grandissants de l'armée en offi-
ciers, sous-officiers et soldats exercés ren-
dent le recrutement des instructeurs tou-
jours plus difficile. Aussi tous ceux qui ont
appartenu à l'armée et qui ne sont pas ac-
tuellement en service, doivent-ils se mettre
à la disposition des organisateurs de la pré-
paration militaire. Hamb. Fremdenbl., 18.1.
— Dans quelques jours on fera appel dans
toutes les garnisons à l'inscription volon-
taire des hommes tenus au service civil.
des femmes et des jeunes gens. Ceux à qui
on fait appel seront utilisés pour le ser-
vice de garde des garnisons, pour des tra-
vaux militaires, pour les fonctions d'ordon-
nances-secrétaires, pour la garde des voies
et des ponts. Toutes les précisions com-
plémentaires seront contenues dans les ap-
pels .qui paraîtront dans chaque garnison.
- Frankf, Ztg., 19.1.
EFFECTIFS
Front occidental. — Il y a en France plus
de deux millions de soldats anglais, qui
disposent d'une réserve d'hommes de deux
millions et demi, en comptant les effectifs
coloniaux. Ajoutons à ce chiffre énorme
l'armée française, plus nombreuse qu'au
début de la guerre grâce à l'instruction et
à l'encadrement de ses réserves, les divi-
sions belges et les deux corps russes, ins-
tallés en Champagne ; et l'on comprendra
pourquoi tous les critiques militaires pen-
sent que la partie qui va se jouer cette an-
née, des Flandres aux Vosges, sera la par-
tie décisive de la guerre. Les Français, grâ-
ce à l'appui britannique qui les délivre du
souci de garnir de grandes zones du front,
ont constitué différentes masses de choc
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