Titre : L'Attaque : organe socialiste révolutionnaire de la jeunesse / rédacteur en chef Ernest Gegout
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-12-21
Contributeur : Gégout, Ernest (1854-1936). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32706292b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2168 Nombre total de vues : 2168
Description : 21 décembre 1889 21 décembre 1889
Description : 1889/12/21 (A2,N54)-1889/12/28. 1889/12/21 (A2,N54)-1889/12/28.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6242135z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-40136
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
DEUXIÈME ANNÉE. - N° 54
Prix : 5 Centimes
Du 21 au 28 Décembre 1889.
L'ATTAQUE
",. Organe IlebcLoroLaLcLaLire .A.narchi'ste ,
PARAISSANT LE SAMEDI
ABONNEMENTS
UN AN 5 fr.
Six MOIS — 3 fr.
TROIS Mots. 1 fr. 50
Les Annonces sont traitées à forfait aux bur aux
du Journal
Rédacteur délégué :
ERNEST GËGOIJT
RÉDACTION & ADMINISTRATION
.:" 120, RUE LAPAYBTTB, 180 U- C V:.;
Secrétaire délégué : S. MOUGIN.
Au Député de Narbonne
Un charcuteur sans emploi, venu
de Narbonne un lendemain d'élec-
tions, moins pour légiférer que pour
vadrouiller le long des boulevards ba-
tignollais, le docteur Ferroul, essaie
de se payer ma tête dans l'Emanci-
pation Sociale, vilain petit caneton
guesdiste dont il est le rédacteur en
chef.
Ce chevalier du spéculum ne peut
digérer les quelques vérités que je lui
ai fait avaler le jour de sa rentrée au
chenil parlementaire, et s'en venge,
le pauvre! en critiquant. ma cra-
vate et mes cheveux !
Voyons, Ferroul,remettez en bocal
votre esprit bromure avant l'âge et
tâchez de me répondre autrement
qu'avec des arguments à l'huile de
ricin.
Je vous ai dit que vous n'étiez qu'un
vulgaire farceur, et un sot ambitieux ;
que votre socialisme de tréteaux n'a-
vait jamais eu pour but que d'attirer
l'attention des gobeurs.
Anarchiste, il y a quelques années
— bien qu'incapable de définir l'anar-
chie - vous criiez très fort que les
coureurs de mandats n'étaient que
« des fumistes dont il fallait se débar-
rasser à tout prix » ; et quand les so-
cialistes autoritaires, qui flairaient en
vous une excellente recrue, vous ont
promis leur appui pour lalutte « éman-
cipatrice » à coups de bulletins, vous
avez fiévreusement « travaillé » sans
honte des compromissions,sans répu-
gnance pour les moyens corruptifs,
sans nausées devantles saletés de tou-
tes sortes, à enlever le vote qui n'est
que la consécration de tout cela.
Vous êtes devenu le digne compère
de ceux que vous méprisiez autre-
fois.
Qu'avez-vous fait à leur côté ?
QWelleest votre œuvre ?
Une seule préoccupation sociale a-t-
elle surgi de l'œuf d'autruche qui vous
sert de caboche ?.
Ah! oui., je me souviens.
Après une de ces nuits de disloquan-
tes débauches privées qu'alimentent
si abondamment les mensualités du
Trésor public, il vous est arrivé en
rafraîchissant votre front hippocra-
tien dans l'eau poissante et musquée
d'un bidet, d'y pêcher la fraternelle
intention de dénoncer à la vindicte
ministérielle,les journaux anarchistes
qui vous refourent le nez dans tous
vos fonds de cuvette; d'exiger des
poursuites contre le Père Peinard,ce
vieux gnaff dont les grolles vous ont
plus d'une fois raboté les fesses ; puis
de traiter notre confrère qui se riait
de votre honteuse et impuissante au-
dace, d'agent électoral, provocateur
et policier!
Voilà toute votre action sociale,que
je sache ! Elle vous a valu sans nul
doute les félicitations des Cluzeret du
groupe ouvrier de la Chambre, mais
ces Cluzeret-Ià ne passent certaine-
ment pas pour les connaisseurs les
plus raffinés du bon goût et de la dé-
licatesse.
Aujourd'hui, me jugeant aussi igno-
rant qu'un député de l'Aude, vous me
renvoyez à Andrieux pour la défini-
tion de l'Anarchiste.
Le vieux roublard en question pour-
rait vous répondre, à vous Ferroul, à
vous aussi possibilistes, blanquistes,
malonistes, collectivistes et intégra-
listes qui ne cessez de baver der-
rière nous l'insulte, qui affectez ba-
silement de nous prendre pour des to-
qués ou des mouchards, que si nous
étions tels que vous nous dépeignez,
point ne serait besoin de se préoccu-
per de nous, de créer sur les fonds se-
crets des journaux coûteux et soi-di-
sant amis, pour appeler nos confiden-
ces et surprendre nos intentions, de
nous redouter enfin plus que le rédac-
teur en chef d'une Emanctpation
Narbonnaise !
J'ajouterai, moi, ce qu'il n'aurait
garde de vous dire : que l'Anarchiste
est l'empêcheur de danser en rond,
aux frais de la Sociale ;
- L'impitoyable adversaire des am-
bitieux et des pontifes, l'implacable en-
nemi des autoritaires ;
-Le dénonciateur résolu de toutes
les turpitudes, de tous les faux bons-
hommes;
.;. Le lutteur qu'aucune considération
de situation, d'intérêt, de camarade-
rie, de famille, de patrie, ne saurait
faire fléchir dans le combat incessant
contre l'odieuse organisation étatistef
Celui qui combat anonymement
pour l'Emancipation, et non le révo-
lutionnaire poseur et phraseur qui ne
songe qu'à sa popularité ;
* Qui, dans ses paroles, ses écrits, ses
actes, s'insurge contre la Loi du
plus fort, contre le Droit menteur,
contre la Justice inique, contre
l'Etat oppresseur, contre le Capital
meurtrier, contre le Patron voleur,
contre l'Armée fratricide ;
Qui méconnaît le droit de propriété
matérielle et intellectuelle ;
Qui repousse tout sentiment exclusif ;
Qui condamne tout lien passion-
nel et affectif ;
Qui ne veut ni de culte, ni de pa-
trie, ni de petite famille ; ,-
Qui nedépend de personne, ne com-
mande à aucun et se doit à tous.
Vous êtes trop bête, Ferroul, pour
comprendre l'Anarchiste, trop lâche
et trop égoïste pour l'imiter, n'est-ce
pas?
Avouez-le et allez vous asseoir.
- Ernhst GEGOUT.
CHANSON D' ATTAQUE
Le défi de Gavroche
Air : Plus on monte, plus on descend.
Foi d'loupiot, cré coquin j'en 1 age !
Tout va mal dans c' cavernement.
Beaucoup d' malheureux sans ouvrage,
Beaucoup d'autres sans logement.
On menace de la mitraille
Ces innombrables mécontents.
Moi, je crf à c'pouvoir canaille :
Arrivez-Y donc, eh 1 feignants 1 (bis)
Arriv' que plant', moi, je m'insurge
Contre les maux dont nous souffrons.
Biei. haut je dis qu'il faut qu'on purge
La terre de tous ces larrons.
Oh ! là. là passei-moi ma trique
Les tripoteurs et les rufians
Menac'nt le colosse anarehique :
Arrivez-y donc, eh !feignants 1 (bis)
Moi, j'dis qu'il faut qu'on manifeste
A la barbe de ces goujats
Qui tous ont retourné leur veste
Pour jouer aux p'tits potentats.
Mais v'là les vilains bassets d l'ordre
Qui de loin nous montrent les dents.
Jappez, aboyei 1 mais pour mordre.
Arrivez-y donc, eh feignants 1 (bis)
J'espère bien, à la Prochaine,
Pour aller au-d'vant du sergot
Quand VPopulo bris'ra sa chaîne,
Avoir comm' chacun mon flingot.
Au milieu des vieux camarades
Essuyant l' jeu des gouvernants,
J'gueul'rai du haut des barricades :
Arrivez-y donc, eh tfeignants 1 (bis)
Auguste SAINT-DENIS.
Travail pratique
« La critique est aisée mais l'art est
difficile », a dit, il y a environ deux
cents ans, le Francisque Sarcey de la
poésie.
Réagir contre les tendances mysti-
ques qui nous font perdre le sens du
réel est certainement œuvre utile,
énoncer des idées pratiques vaut mieux
encore, prêcher d'exemple, voilà qui est
parfait.
C'est ce qu'ont pensé les compagnons
anarchistes de Bouglon et de Castelja-
loux (Lot-et-Garonne) qui, au lieu de s'é-
nerver dans d'interminables discussions
par syllogismes, se sont attachés à don-
ner corps à cette conception de Kro-
potkine, formulée dans les « Paroles
d'un révolté » : Une Ligue agraire.
Réûidant au milieu do populations
rurales, ils ontcommencé par en étudier
l'esprit. Dans le descendant, encore in-
culte, des Pastoureaux et des Jacques,
esclave non plus du seigneur féodal,
mais du métayer,du grand propriétaire,
saigné à blanc par l'usurier ou le no-
taire, dupé par les politiciens de toutes
couleurs, dédaigné par les socialistes
autoritaires, ils ont trouvé le rebelle de
demain qui, peu ferré sur la dialecti-
que, mais assoiffé de bien-être et de
liberté se ruera furieux à l'assaut de la
société capitaliste.
D'autre part, ils ont vu l'ouvrier des
villes, plus affiné, certes, l'esprit ou-
vert aux idées nouvelles, avec de géné-
reux élans mais aussi avec des défail-
lances subites, prompt à applaudir les
beaux parleurs et à se laisser dévoyer
par les parasites qui vivent de la poli-
tique comme certains insectes vivent
des excréments.
Ouvriers et paysans : deux ailes de
l'armée prolétarienne qui, au lieu de
concourir à la commune victoire, ont,
jusqu'à ce jour, opéré séparément, mé-
fiantes l'une de l'autre, prêtes à s'entre-
fusil 1er !
Forts de leur sincérité, nos camarades
du midi qui no veulent être ni députés
comme Joffrin, ni conseillers munici-
paux comme Vaillant, ni n'importe quoi
comme Boulé, s'en vont à ces frères
d'armes ennemis leur disant : « Cessez
« vos querelles, esclaves de l'usine et
« de la glèbe. Vos intérêts que vous
« croyez dissemblables sont, au fond,
« tellement identiques que, les uns sans
« les autres, vous ne pouvez rien que
« geindre éternellement sous le fardeau
« qui vous écrase. Dans la lutte achar-
« née qui, seule, vous rendra libres,
Il soyez solidaires.
Prix : 5 Centimes
Du 21 au 28 Décembre 1889.
L'ATTAQUE
",. Organe IlebcLoroLaLcLaLire .A.narchi'ste ,
PARAISSANT LE SAMEDI
ABONNEMENTS
UN AN 5 fr.
Six MOIS — 3 fr.
TROIS Mots. 1 fr. 50
Les Annonces sont traitées à forfait aux bur aux
du Journal
Rédacteur délégué :
ERNEST GËGOIJT
RÉDACTION & ADMINISTRATION
.:" 120, RUE LAPAYBTTB, 180 U- C V:.;
Secrétaire délégué : S. MOUGIN.
Au Député de Narbonne
Un charcuteur sans emploi, venu
de Narbonne un lendemain d'élec-
tions, moins pour légiférer que pour
vadrouiller le long des boulevards ba-
tignollais, le docteur Ferroul, essaie
de se payer ma tête dans l'Emanci-
pation Sociale, vilain petit caneton
guesdiste dont il est le rédacteur en
chef.
Ce chevalier du spéculum ne peut
digérer les quelques vérités que je lui
ai fait avaler le jour de sa rentrée au
chenil parlementaire, et s'en venge,
le pauvre! en critiquant. ma cra-
vate et mes cheveux !
Voyons, Ferroul,remettez en bocal
votre esprit bromure avant l'âge et
tâchez de me répondre autrement
qu'avec des arguments à l'huile de
ricin.
Je vous ai dit que vous n'étiez qu'un
vulgaire farceur, et un sot ambitieux ;
que votre socialisme de tréteaux n'a-
vait jamais eu pour but que d'attirer
l'attention des gobeurs.
Anarchiste, il y a quelques années
— bien qu'incapable de définir l'anar-
chie - vous criiez très fort que les
coureurs de mandats n'étaient que
« des fumistes dont il fallait se débar-
rasser à tout prix » ; et quand les so-
cialistes autoritaires, qui flairaient en
vous une excellente recrue, vous ont
promis leur appui pour lalutte « éman-
cipatrice » à coups de bulletins, vous
avez fiévreusement « travaillé » sans
honte des compromissions,sans répu-
gnance pour les moyens corruptifs,
sans nausées devantles saletés de tou-
tes sortes, à enlever le vote qui n'est
que la consécration de tout cela.
Vous êtes devenu le digne compère
de ceux que vous méprisiez autre-
fois.
Qu'avez-vous fait à leur côté ?
QWelleest votre œuvre ?
Une seule préoccupation sociale a-t-
elle surgi de l'œuf d'autruche qui vous
sert de caboche ?.
Ah! oui., je me souviens.
Après une de ces nuits de disloquan-
tes débauches privées qu'alimentent
si abondamment les mensualités du
Trésor public, il vous est arrivé en
rafraîchissant votre front hippocra-
tien dans l'eau poissante et musquée
d'un bidet, d'y pêcher la fraternelle
intention de dénoncer à la vindicte
ministérielle,les journaux anarchistes
qui vous refourent le nez dans tous
vos fonds de cuvette; d'exiger des
poursuites contre le Père Peinard,ce
vieux gnaff dont les grolles vous ont
plus d'une fois raboté les fesses ; puis
de traiter notre confrère qui se riait
de votre honteuse et impuissante au-
dace, d'agent électoral, provocateur
et policier!
Voilà toute votre action sociale,que
je sache ! Elle vous a valu sans nul
doute les félicitations des Cluzeret du
groupe ouvrier de la Chambre, mais
ces Cluzeret-Ià ne passent certaine-
ment pas pour les connaisseurs les
plus raffinés du bon goût et de la dé-
licatesse.
Aujourd'hui, me jugeant aussi igno-
rant qu'un député de l'Aude, vous me
renvoyez à Andrieux pour la défini-
tion de l'Anarchiste.
Le vieux roublard en question pour-
rait vous répondre, à vous Ferroul, à
vous aussi possibilistes, blanquistes,
malonistes, collectivistes et intégra-
listes qui ne cessez de baver der-
rière nous l'insulte, qui affectez ba-
silement de nous prendre pour des to-
qués ou des mouchards, que si nous
étions tels que vous nous dépeignez,
point ne serait besoin de se préoccu-
per de nous, de créer sur les fonds se-
crets des journaux coûteux et soi-di-
sant amis, pour appeler nos confiden-
ces et surprendre nos intentions, de
nous redouter enfin plus que le rédac-
teur en chef d'une Emanctpation
Narbonnaise !
J'ajouterai, moi, ce qu'il n'aurait
garde de vous dire : que l'Anarchiste
est l'empêcheur de danser en rond,
aux frais de la Sociale ;
- L'impitoyable adversaire des am-
bitieux et des pontifes, l'implacable en-
nemi des autoritaires ;
-Le dénonciateur résolu de toutes
les turpitudes, de tous les faux bons-
hommes;
.;. Le lutteur qu'aucune considération
de situation, d'intérêt, de camarade-
rie, de famille, de patrie, ne saurait
faire fléchir dans le combat incessant
contre l'odieuse organisation étatistef
Celui qui combat anonymement
pour l'Emancipation, et non le révo-
lutionnaire poseur et phraseur qui ne
songe qu'à sa popularité ;
* Qui, dans ses paroles, ses écrits, ses
actes, s'insurge contre la Loi du
plus fort, contre le Droit menteur,
contre la Justice inique, contre
l'Etat oppresseur, contre le Capital
meurtrier, contre le Patron voleur,
contre l'Armée fratricide ;
Qui méconnaît le droit de propriété
matérielle et intellectuelle ;
Qui repousse tout sentiment exclusif ;
Qui condamne tout lien passion-
nel et affectif ;
Qui ne veut ni de culte, ni de pa-
trie, ni de petite famille ; ,-
Qui nedépend de personne, ne com-
mande à aucun et se doit à tous.
Vous êtes trop bête, Ferroul, pour
comprendre l'Anarchiste, trop lâche
et trop égoïste pour l'imiter, n'est-ce
pas?
Avouez-le et allez vous asseoir.
- Ernhst GEGOUT.
CHANSON D' ATTAQUE
Le défi de Gavroche
Air : Plus on monte, plus on descend.
Foi d'loupiot, cré coquin j'en 1 age !
Tout va mal dans c' cavernement.
Beaucoup d' malheureux sans ouvrage,
Beaucoup d'autres sans logement.
On menace de la mitraille
Ces innombrables mécontents.
Moi, je crf à c'pouvoir canaille :
Arrivez-Y donc, eh 1 feignants 1 (bis)
Arriv' que plant', moi, je m'insurge
Contre les maux dont nous souffrons.
Biei. haut je dis qu'il faut qu'on purge
La terre de tous ces larrons.
Oh ! là. là passei-moi ma trique
Les tripoteurs et les rufians
Menac'nt le colosse anarehique :
Arrivez-y donc, eh !feignants 1 (bis)
Moi, j'dis qu'il faut qu'on manifeste
A la barbe de ces goujats
Qui tous ont retourné leur veste
Pour jouer aux p'tits potentats.
Mais v'là les vilains bassets d l'ordre
Qui de loin nous montrent les dents.
Jappez, aboyei 1 mais pour mordre.
Arrivez-y donc, eh feignants 1 (bis)
J'espère bien, à la Prochaine,
Pour aller au-d'vant du sergot
Quand VPopulo bris'ra sa chaîne,
Avoir comm' chacun mon flingot.
Au milieu des vieux camarades
Essuyant l' jeu des gouvernants,
J'gueul'rai du haut des barricades :
Arrivez-y donc, eh tfeignants 1 (bis)
Auguste SAINT-DENIS.
Travail pratique
« La critique est aisée mais l'art est
difficile », a dit, il y a environ deux
cents ans, le Francisque Sarcey de la
poésie.
Réagir contre les tendances mysti-
ques qui nous font perdre le sens du
réel est certainement œuvre utile,
énoncer des idées pratiques vaut mieux
encore, prêcher d'exemple, voilà qui est
parfait.
C'est ce qu'ont pensé les compagnons
anarchistes de Bouglon et de Castelja-
loux (Lot-et-Garonne) qui, au lieu de s'é-
nerver dans d'interminables discussions
par syllogismes, se sont attachés à don-
ner corps à cette conception de Kro-
potkine, formulée dans les « Paroles
d'un révolté » : Une Ligue agraire.
Réûidant au milieu do populations
rurales, ils ontcommencé par en étudier
l'esprit. Dans le descendant, encore in-
culte, des Pastoureaux et des Jacques,
esclave non plus du seigneur féodal,
mais du métayer,du grand propriétaire,
saigné à blanc par l'usurier ou le no-
taire, dupé par les politiciens de toutes
couleurs, dédaigné par les socialistes
autoritaires, ils ont trouvé le rebelle de
demain qui, peu ferré sur la dialecti-
que, mais assoiffé de bien-être et de
liberté se ruera furieux à l'assaut de la
société capitaliste.
D'autre part, ils ont vu l'ouvrier des
villes, plus affiné, certes, l'esprit ou-
vert aux idées nouvelles, avec de géné-
reux élans mais aussi avec des défail-
lances subites, prompt à applaudir les
beaux parleurs et à se laisser dévoyer
par les parasites qui vivent de la poli-
tique comme certains insectes vivent
des excréments.
Ouvriers et paysans : deux ailes de
l'armée prolétarienne qui, au lieu de
concourir à la commune victoire, ont,
jusqu'à ce jour, opéré séparément, mé-
fiantes l'une de l'autre, prêtes à s'entre-
fusil 1er !
Forts de leur sincérité, nos camarades
du midi qui no veulent être ni députés
comme Joffrin, ni conseillers munici-
paux comme Vaillant, ni n'importe quoi
comme Boulé, s'en vont à ces frères
d'armes ennemis leur disant : « Cessez
« vos querelles, esclaves de l'usine et
« de la glèbe. Vos intérêts que vous
« croyez dissemblables sont, au fond,
« tellement identiques que, les uns sans
« les autres, vous ne pouvez rien que
« geindre éternellement sous le fardeau
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