Titre : L'Attaque : organe socialiste révolutionnaire de la jeunesse / rédacteur en chef Ernest Gegout
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-12-14
Contributeur : Gégout, Ernest (1854-1936). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32706292b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2168 Nombre total de vues : 2168
Description : 14 décembre 1888 14 décembre 1888
Description : 1888/12/14 (A1,N26)-1888/12/21. 1888/12/14 (A1,N26)-1888/12/21.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62421082
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-40136
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
PREMIERe ANNÉE. — N* 26 Paris : ÎO Centimes Du 14 Décembre RUZ21 Décembre 1888
N
L'ATTAQUE
Organe Socialiste Révolutionnaire
PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS
ABONNEMENTS
UN AN.5 fr.
SIX MOIS. 3 fr.
TROIS MOIS. 1 fr. 50
1 --
Les Annonces sont traitées à forfait aux bureaux
dtt Journal
Rédacteur en chef :
ERNEST GEGOUT
RÉDACTION A ADMINISTRATION
il — Rue Croix - des - Petits - Champs — 21
Secrétare de Rédaction: G. PICOURT
LE MONDE NOUVEAU
L'ordre social se désagrège ! Les bour
geois eux-mêmes, effrayés des craque-
ments de l'édifice qui s'écroule, laissent
échapper des aveux qui, en la constatant,
favorisent et accélèrent la chute du vieux
monde.
Tandis que les divers partis politiques
s'accusent réciproquement d'être les fau-
teurs d'un désordre fatalisé, non par
des personnalités ou des coteries mais par
les événements, les institutions, le régime
actuel, et auquel peuvent seulement
mettre fin les prochains événements, de
nouvelles institutions, un autre régime,
les vrais socialistes, c'est-à-dire les socia-
listes nettement révolutionnaires, com-
posent un parti, une armée absolument
distincte, et voient des ennemis dans tous
les peliticens, qu'il s'agisse des pleutres de
la rue Cadet ou des jean-foutres de la rue
de Sèze
N'ambitionnant pas le pouvoir, qu'ils
veulent renverser, non pour le remplacer
mais pour le détruire à jamais, les socia-
listes dignes de ce nom sont aussi éloi-
gnés des charlatans du parlementarisme
que des faiseurs du patriotisme. Se
pliH-ant sur le terrain de la lutte de classe,
ils n'ont qu'un but : l'affranchissement du
prolétariat ; qu'un moyen: l'union.
La lutte de classes n'est pas seulement
une théorie : c'est un fait indéniable, pal-
pable pour ainsi dire, et dont la conclu-
siou logique, la conséquence fatale, est
la suppression des classes, la fin de l'ex-
ploitation de l'homme.
L'agonie de la société actuelle fait notre
joie: de ses cendres doit nattre la société
nouvelle d'égalité et de justice !
Tant mieux si la pourriture parlemen-
taire dégoûte enfin du Pouvoir les tra-
vailleurs ! Ils se jetteront à l'assaut de la
propriété individuelle et ne crèveront plus
de misère à côté des fortunes incommen-
surables qu'ils ont édifiées.
Plus de parasites ! Plus d'esclaves !
Les besoins de tous, auxquels sera
limitée la production, seront largement
satisfaits par la machine développée, de
plus en plus perfectionnée, et créant de
jour en jour de nouveaux loisirs à l'humn-
nité.
Plus d'ouvriers travaillant de longues
journées pour un salaire dérisoire, ou
réduits par le chômage à la faim et à la
mort !
¡ plus de petits industriels comdamnés à
la misère par l'imperfection de leur outil-
lage, ni de petits commerçantsen proie dans
des boutiques trop petites où siègent e n
permanence la phtysie et l'anémie, aux
soucis du lendemain, aux tracas mortels
de l'échéance !
Tous les producteurs annuels ou intel-
lectuels, tous les valides, les adultes: à
l'atelier social, à la production commune,
unifiée.
Tous les enfants, les infirmes, les vieil-
lards, fournis, par la Société, du bien-être
matériel et moral dont jouira l'humanité
tout entière.
L'humanité mise en possession de la
terre, ce sera la fin des guerres, des héca-
tombes humaines auxquelles les gouver-
nements seuls ont intérêt. C'est l'envie,
l'inégalité, la concurence faisant place à
la fraternité, à la justice, à la solidarité 1
Bourgeois, pleurez seuls la mort du
vieux monde. Les prolétaires eux, en pré-
sence des accaparements, des grands mo-
nopoles.de laconcentration des industries,
se préparent et s'organisent pour le com-
bat suprême qui annoncera, par la des-
truction de la propriété individuelle, la
naissance du monde nouveau.
Lucien WKIL.
CONGRÈS DE TROYES
Il n'imitera pas celui de Bordeaux.
J'en suis personnellement heureux.
Dans le programme desquestionssou-
mises aux délégués, j'en trouve deux
qui me répondent de son œuvre révo-
lutionnaire!
« SEPTIÈME QUESTION. — De la né-
cessité de coaliser toutes les forces ou-
vrières pour arracher la République à
la réaction opportuniste radicale et
aux menées dictatoriales.
< DIXIÈME QUESTION. - Révision de la
constitution dans un sens socialiste. >
Le parti socialiste révolutionnaire
indépendant, auquel on doit l'élabora-
tion du travailcongressiste préparatoire,
s'est enfin dérobé aux influences des
chefs de groupes, à l'autoritarisme des
sectaires. Bravo ! Les prises de bec, les
engueulades de parvenusà parvenus,que
les borgnes de la cause déplorent, ont
grossi les rangs des Indépendants,
c'est à-dire de ceux qui se refusent à
reconnaître l'individualisme, autrement
dit l'autorité, aussi bien chez les socia-
listes que chez les bourgeois.
— A Troyes, nous ne serons pas expo-
sés à rencontrer — comme à Bordeaux
— des pseudo-socialistes, ambitieux po-
liticiens à boutonnière fleurie, qui fer-
meront la bouche aux adversaires de la
Boulange politique et soeiale,dugouver
nementisme enfin.
ERNEST GEGOUT.
*'"-~*
Chansons d'Attaque
MISÈRE
1
Bourgeois ventripotents et graves !
Riches ! vous savez qui je suis.
Je suis un fantôme au os yeux caves ;
De ma haine je vous poursuis.
Mon nom ? Vous le savez sans doute.
Car souvent il vous fit trembler.
Je suis Celle que l'on redoute,
Qui doit bientôt vous accabler !
Vêtue ainsi qu'un pauvre hère,
Pour manteau j'ai le drapeau noir.
Riches ! tremblez ! je suis Misère,
Et mon fils a nom : Désespoir.
II
J'eus pour mère l'âpre Souffrance,
Je suis vieille de six mille ans ;
Dès que je naquis l'Espérance
Mourut, fée aux attraits charmants,
l'nissé-je bientôt disparaître l
Je le souhaite avec ardeur,
Car c'est alors qu'on verra naitre
Et la Concorde et le Bonheur.
Vêtue ainsi qu'un pauvre hère,
Pour manteau j'ai le drapeau noir.
Riches trembles ! je suis Misère
Et mon fils a nom : Désespoir.
III
0 ! riches ! riches ! prenez garde !
Car le jour bientôt va venir
Ou l'atelier et la mansarde
Pour le combat sauront s'unir.
Mon fils et moi menant la fête,
Nos coups seront puissants et prompts.
Passant comme un vent de tempête,
Bourgeois ! nous vous écraserons.
Vêtue ainsi qu'un pauvre hère,
Pour manteau, j'ai le drapeau noir.
Riches ! trembles ! je suis Misère
Et mon fils a nom : Désespoir.
VI
Lorsque je descends dans la rue,
Pleine d'un courageux émoi
A la bataille, je me rue
Comme un chevalier au tournoi.
En vain, votre canon se braque,
Rien n'enrayera mon effort !
Et le Peuple au jour de l'attaque
Verra votre perte et ma mort.
La plèbe fera mon suaire
D'un lambeatt de son drapeau noir,
Et l'on enterrera .Vifre
Auprès de son fils Désespoir.
E. HERBEL.
CHRONIQUE
SA NS-CULOTTE
Aujourd'hui qui se souvient de cet
autre Holbein qui grava la Comédie de
la mort, Rodolphe Bresdin, que Champ-
fleury avait surnommé Chien-Caillou '(
Trois ou quatre artistes peut-être et moi
qui fus témoin de ses derniers jours.
En 71, oh ! je n'oublierai jamais cela,
vers la fin de mai, quelques jours avant
le sinistre triomphe du plus sinistre
liberticide de notre ère, Adolphe Thiers,
à qui l'on ne sait trop quels impudents
ont eu l'audace d'ériger des statues e,
dont la mémoire est, et sera toujours
flétrie par l'impartialé postérité, vers le
déclin du soir, auprès du Pont-Royal,
un bataillon de fédérés passa ! Bresdint
la pipe à la bouche, le chassepot sur
l'épaule et dans le canon du fusil une
branche de lilas, se trouvait parmi ces
citoyens armés pour la défense de la
République et do leur cité. Nous nous
étions souvent rencontrés, tous les deux,
en divers cénacles où, de 1865 à 1870,
il avait été plus souvent question des
Va-nu-Pieds et de la Marianne que des
Muses ou de Vénus, et nous avions
échangé force poignées de mains en
maudissant à l'unisson l'Empire qui
nous avait confisqué toutes les franchi-
ses conquises par nos pères. Il me héla,
je l'abordai :
— Ces gredins de Versailles, s'écria-
t-il en brandissant son flingot, on les
recevra; non, non, ils ne valent rien,
pas même le Badinguet que nous avons
démoli.
Puis il me parla, tout attendri, de
ses proches :
« On n'était pas à noces chez lui, car
il n'avait que sa solde de garde-natio-
nal, ses trente sous pour les nourrir, et
dût-il être fusillé tôt ou tard au coin
d'un mur, il ne voulait pas qu'ils mour-
russent de faim un jour, ainsi que tant
d'autres faubouriens de sa connaissance
et comme lui. Du biscuit ou du
plomb ! »
Aux abords de la porte Maillot, à
Neuilly, nous nous quittâmes, assez in-
quiets l'un et l'autre des destinées de
Paris expirant et qui bientôt en effet,
N
L'ATTAQUE
Organe Socialiste Révolutionnaire
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ERNEST GEGOUT
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LE MONDE NOUVEAU
L'ordre social se désagrège ! Les bour
geois eux-mêmes, effrayés des craque-
ments de l'édifice qui s'écroule, laissent
échapper des aveux qui, en la constatant,
favorisent et accélèrent la chute du vieux
monde.
Tandis que les divers partis politiques
s'accusent réciproquement d'être les fau-
teurs d'un désordre fatalisé, non par
des personnalités ou des coteries mais par
les événements, les institutions, le régime
actuel, et auquel peuvent seulement
mettre fin les prochains événements, de
nouvelles institutions, un autre régime,
les vrais socialistes, c'est-à-dire les socia-
listes nettement révolutionnaires, com-
posent un parti, une armée absolument
distincte, et voient des ennemis dans tous
les peliticens, qu'il s'agisse des pleutres de
la rue Cadet ou des jean-foutres de la rue
de Sèze
N'ambitionnant pas le pouvoir, qu'ils
veulent renverser, non pour le remplacer
mais pour le détruire à jamais, les socia-
listes dignes de ce nom sont aussi éloi-
gnés des charlatans du parlementarisme
que des faiseurs du patriotisme. Se
pliH-ant sur le terrain de la lutte de classe,
ils n'ont qu'un but : l'affranchissement du
prolétariat ; qu'un moyen: l'union.
La lutte de classes n'est pas seulement
une théorie : c'est un fait indéniable, pal-
pable pour ainsi dire, et dont la conclu-
siou logique, la conséquence fatale, est
la suppression des classes, la fin de l'ex-
ploitation de l'homme.
L'agonie de la société actuelle fait notre
joie: de ses cendres doit nattre la société
nouvelle d'égalité et de justice !
Tant mieux si la pourriture parlemen-
taire dégoûte enfin du Pouvoir les tra-
vailleurs ! Ils se jetteront à l'assaut de la
propriété individuelle et ne crèveront plus
de misère à côté des fortunes incommen-
surables qu'ils ont édifiées.
Plus de parasites ! Plus d'esclaves !
Les besoins de tous, auxquels sera
limitée la production, seront largement
satisfaits par la machine développée, de
plus en plus perfectionnée, et créant de
jour en jour de nouveaux loisirs à l'humn-
nité.
Plus d'ouvriers travaillant de longues
journées pour un salaire dérisoire, ou
réduits par le chômage à la faim et à la
mort !
¡ plus de petits industriels comdamnés à
la misère par l'imperfection de leur outil-
lage, ni de petits commerçantsen proie dans
des boutiques trop petites où siègent e n
permanence la phtysie et l'anémie, aux
soucis du lendemain, aux tracas mortels
de l'échéance !
Tous les producteurs annuels ou intel-
lectuels, tous les valides, les adultes: à
l'atelier social, à la production commune,
unifiée.
Tous les enfants, les infirmes, les vieil-
lards, fournis, par la Société, du bien-être
matériel et moral dont jouira l'humanité
tout entière.
L'humanité mise en possession de la
terre, ce sera la fin des guerres, des héca-
tombes humaines auxquelles les gouver-
nements seuls ont intérêt. C'est l'envie,
l'inégalité, la concurence faisant place à
la fraternité, à la justice, à la solidarité 1
Bourgeois, pleurez seuls la mort du
vieux monde. Les prolétaires eux, en pré-
sence des accaparements, des grands mo-
nopoles.de laconcentration des industries,
se préparent et s'organisent pour le com-
bat suprême qui annoncera, par la des-
truction de la propriété individuelle, la
naissance du monde nouveau.
Lucien WKIL.
CONGRÈS DE TROYES
Il n'imitera pas celui de Bordeaux.
J'en suis personnellement heureux.
Dans le programme desquestionssou-
mises aux délégués, j'en trouve deux
qui me répondent de son œuvre révo-
lutionnaire!
« SEPTIÈME QUESTION. — De la né-
cessité de coaliser toutes les forces ou-
vrières pour arracher la République à
la réaction opportuniste radicale et
aux menées dictatoriales.
< DIXIÈME QUESTION. - Révision de la
constitution dans un sens socialiste. >
Le parti socialiste révolutionnaire
indépendant, auquel on doit l'élabora-
tion du travailcongressiste préparatoire,
s'est enfin dérobé aux influences des
chefs de groupes, à l'autoritarisme des
sectaires. Bravo ! Les prises de bec, les
engueulades de parvenusà parvenus,que
les borgnes de la cause déplorent, ont
grossi les rangs des Indépendants,
c'est à-dire de ceux qui se refusent à
reconnaître l'individualisme, autrement
dit l'autorité, aussi bien chez les socia-
listes que chez les bourgeois.
— A Troyes, nous ne serons pas expo-
sés à rencontrer — comme à Bordeaux
— des pseudo-socialistes, ambitieux po-
liticiens à boutonnière fleurie, qui fer-
meront la bouche aux adversaires de la
Boulange politique et soeiale,dugouver
nementisme enfin.
ERNEST GEGOUT.
*'"-~*
Chansons d'Attaque
MISÈRE
1
Bourgeois ventripotents et graves !
Riches ! vous savez qui je suis.
Je suis un fantôme au os yeux caves ;
De ma haine je vous poursuis.
Mon nom ? Vous le savez sans doute.
Car souvent il vous fit trembler.
Je suis Celle que l'on redoute,
Qui doit bientôt vous accabler !
Vêtue ainsi qu'un pauvre hère,
Pour manteau j'ai le drapeau noir.
Riches ! tremblez ! je suis Misère,
Et mon fils a nom : Désespoir.
II
J'eus pour mère l'âpre Souffrance,
Je suis vieille de six mille ans ;
Dès que je naquis l'Espérance
Mourut, fée aux attraits charmants,
l'nissé-je bientôt disparaître l
Je le souhaite avec ardeur,
Car c'est alors qu'on verra naitre
Et la Concorde et le Bonheur.
Vêtue ainsi qu'un pauvre hère,
Pour manteau j'ai le drapeau noir.
Riches trembles ! je suis Misère
Et mon fils a nom : Désespoir.
III
0 ! riches ! riches ! prenez garde !
Car le jour bientôt va venir
Ou l'atelier et la mansarde
Pour le combat sauront s'unir.
Mon fils et moi menant la fête,
Nos coups seront puissants et prompts.
Passant comme un vent de tempête,
Bourgeois ! nous vous écraserons.
Vêtue ainsi qu'un pauvre hère,
Pour manteau, j'ai le drapeau noir.
Riches ! trembles ! je suis Misère
Et mon fils a nom : Désespoir.
VI
Lorsque je descends dans la rue,
Pleine d'un courageux émoi
A la bataille, je me rue
Comme un chevalier au tournoi.
En vain, votre canon se braque,
Rien n'enrayera mon effort !
Et le Peuple au jour de l'attaque
Verra votre perte et ma mort.
La plèbe fera mon suaire
D'un lambeatt de son drapeau noir,
Et l'on enterrera .Vifre
Auprès de son fils Désespoir.
E. HERBEL.
CHRONIQUE
SA NS-CULOTTE
Aujourd'hui qui se souvient de cet
autre Holbein qui grava la Comédie de
la mort, Rodolphe Bresdin, que Champ-
fleury avait surnommé Chien-Caillou '(
Trois ou quatre artistes peut-être et moi
qui fus témoin de ses derniers jours.
En 71, oh ! je n'oublierai jamais cela,
vers la fin de mai, quelques jours avant
le sinistre triomphe du plus sinistre
liberticide de notre ère, Adolphe Thiers,
à qui l'on ne sait trop quels impudents
ont eu l'audace d'ériger des statues e,
dont la mémoire est, et sera toujours
flétrie par l'impartialé postérité, vers le
déclin du soir, auprès du Pont-Royal,
un bataillon de fédérés passa ! Bresdint
la pipe à la bouche, le chassepot sur
l'épaule et dans le canon du fusil une
branche de lilas, se trouvait parmi ces
citoyens armés pour la défense de la
République et do leur cité. Nous nous
étions souvent rencontrés, tous les deux,
en divers cénacles où, de 1865 à 1870,
il avait été plus souvent question des
Va-nu-Pieds et de la Marianne que des
Muses ou de Vénus, et nous avions
échangé force poignées de mains en
maudissant à l'unisson l'Empire qui
nous avait confisqué toutes les franchi-
ses conquises par nos pères. Il me héla,
je l'abordai :
— Ces gredins de Versailles, s'écria-
t-il en brandissant son flingot, on les
recevra; non, non, ils ne valent rien,
pas même le Badinguet que nous avons
démoli.
Puis il me parla, tout attendri, de
ses proches :
« On n'était pas à noces chez lui, car
il n'avait que sa solde de garde-natio-
nal, ses trente sous pour les nourrir, et
dût-il être fusillé tôt ou tard au coin
d'un mur, il ne voulait pas qu'ils mour-
russent de faim un jour, ainsi que tant
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