Titre : L'Attaque : organe socialiste révolutionnaire de la jeunesse / rédacteur en chef Ernest Gegout
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-09-19
Contributeur : Gégout, Ernest (1854-1936). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32706292b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2168 Nombre total de vues : 2168
Description : 19 septembre 1888 19 septembre 1888
Description : 1888/09/19 (A1,N14)-1888/09/26. 1888/09/19 (A1,N14)-1888/09/26.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62420969
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-40136
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
PREMIERE ANNÉE. — N° M.
Paris : XO Centimes
Du 19 au 26 Septembre 1888
L'ATTAQUE
Organe Socialiste Révolutionnair o
PARAISSANT TOUS LES MERCREDIS
ABONNEMENTS
UN AN. « • 5frj
SIX Mois 3 fr.
TROIS Mois 1 fr. 50
Les Annonces sont traitées à forfait aux huit aux
du Journal
Rédacteur en chef :
RXEST GEGOUT
RÉDACTION & ADMINISTRATION
21, Rue Croix - des - Petits - Champs, 21
Secrétaire de Rédaction: G. PICOURT
Ceux de nos Souscripteurs qui
nous ont envoyé un abonement
de trois mois en échange des lis
numéros paras sont priés de vou-
loir bien nous adresser leur re-
nouvellement, pour éviter toute in-
terruption dans le service.
Saint-Gratien.
Mon cher Gegout,
L'ancien rédacteur du Combat doit son
abonnement aux jeunes rédacteurs de
l'Attaque. Le voici :
4
ÉTUDIANTS ET OUVRIERS
Les ouvriers français délégués à
l'Exposition de Glascow ont donné une
leçon de démocratie aux étudiants fran-
çais délégués à l'Université de Bologne.
Républicains, les ouvriers ont refusé
le toast à la Reine Victoria ; Messieurs
les étudiants ont bu à la santé du Roi
Humbert.
Lesquels ont été démocrates? Lesquels,
conséquents aux principes de la Révo-
lution, à la souveraineté du Peuple ?
Pour sûr, les ouvriers.
Ils n'ont pourtant pas étudié Tite-Live,
traduit Tacite, ni commenté Plutarque.
Ils ont à peine lu Mignet ou Michelet.
Mais ils ont la logique de leur civisme,
le courage de leur foi, et, démocrates,ils
n'ont pas salué la royauté.
Les étudiants ont appris par cœur
toute la République, ancienne et mo-
derne, Grèce, Rome, Florence, etc. dans
leurs classes dont les onvriers payent
les chaises par l'impôt Ils savent du
reste que République et Royauté sont
incompatibles; ce, malgré science et
conscience, en "pleine connaissance de
cause, ils ont trahi la Révolution fran
çaise.
En faisant des risettes à la Reine
d'Italie et des courbettes au Roi, comme
l'a remarqué l'Attaque avant moi, les
étudiants ont pu être courtisans, mais
les ouvriers ont été citoyens.
Nous n'avons qu'à voir les journaux
comme il faut, blâmant les ouvriers et
louant les étudiants pour bien compren-
dre la diftérence de conduite des uns
et des autres.
Les ouvriers sont des « malotrus >,
les étudiants « des chevaliers ». Bien.
La vérité est que les étudiants ont été
royalistes et les ouvriers républicains.
Pourquoi les Républicains seraient-
ils plus polis envers les Rois que les
Rois envers la République ?
Avons-nous jamais vu un Roi en-
voyer son ambassadeur féliciter un
Peuple souverain ?
Est-ce qu'il y avait un seul délégué
des Cours d'Europe pour notre Fête
Nationale du 14 Juillet?
Est-ce qu'au contraire, malgré leur
courtoisie, tous les Rois ne déclinent
pas grossièrement leur part à l'Exposi-
tion de 89, juste parce que c'est le cen-
tenaire de la Révolution.
Et notre République bourgeoise, ré-
gie par les pères dont les étudiants
sont les fils, n'envoie-t-elle pas une
ambassade de félicitation à chaque
avènement, mariage ou naissance de
Roi ?
Est-ce que M Waddington n'a pas
félicité le Czar à son couronnement?
Est ce que M. Billot n'a pas compli-
menté le Roi de Portugal pour les
noces de son fils avec une princesse
d'Orléans ?
Est-ce qu'enfin Herbotte n'a pas con-
solé l'empereur Frédéric pour la mort
de l'empereur Guillaume?
Messieurs les étudiants savent assez
le latin pour entendre par pari refer-
tur. Fils de Voltairiens, ils ne sont
pas Chrétiens. Ils ne doivent donc pas
rendre le bien pour le mal ; ils doi-
vent être justes. La Royauté est enne-
mie de la République; la République ne
doit pas être amie de la Royauté. On
se défend mal à genoux.
Malheureusement, les fils sont coque
les font leurs pères et leurs maîtres.
Tels pères, tels fils; et tels maîtres, tels
disciples. Ils sont les enfants desGrévy,
des Wilson, des Ferry et les élèves des
Simon, des Vacherot, des Renan, vrais
nourrissons de cette Université roya-
liste, opportuniste et optimiste. Les
Pangloss font les Candides dans la meil-
leure des républiques possibles.
Ouest le temps où les étudiants étaient
les dignes aînés de la Révolution, ini-
tiaient les ouvriers à la République et
marchaient avec eux derrière Barbès?
Aujourd'hui les ouvriers les rappellent
vainement au droit. Ils sont, hélas!
nés et élevés en serviteurs et sujets du
Roi.
Un étudiant de 1830,
FéUx Pif AT.
Chansons d'Attaque
GRELOTTEUX!
1
Vrai. 'ya des mois qu'on n'a pas d'veine.
Quand j'dis des muis, j'sais pas c'que j'dis;
J'm'ai toujours comttt dans la peine
Sans un pelot, sans un radis.
Ça s'rait pas trop tût que j'boulotte,
J'vas tomber malade, à la fin,
Vfait chaud et pourtant j'grelotte !
C'est-i' la fièv ou ben la faim 1
Il
Nom de Dieu! j'suis pas à mon aise,
C'est épatant. j'sais pas c'que j'ai
Avec ça j'ai la gueul' mauvaise
C'est pourtant pas c'que fai mangé.
Si j'aurais mangé d'la gib'lotte
Ça sentirait meilleur : c'est fin,
C'est bon, c'est chaud. ah! c'que j'grelotte !
C'e8t-i' la fièv' ou ben la faim 1
III
Allons bon, v'iâ mes dents qui claquent !.
J'sais pas c'que j'ai, c'est épatant :
J'entends les os d'mes jamb's qui plaquent
Confies parois d'mon culbutant.
J'suis foutu si j'ai la tremblotte,
J'suis p'us daufier, j'suis pas dauphin,
J'peux pas m'.oigner',.. ah! c'que j'grelotte!
C'est-il la /ièv' ou ben la faim f
IV
Et p'is j'sens la sueur qui m'coule
A' fait rigol' dans l'creux d'mon dos
J'vas crever j'ai la chair de poule
C'est fini. tirez les rideaux.
Bonsoir la soc., mon vieux Alphonse,
r vaut p't'dl' mieux qu'ça soy' la fin ;
Ici-bas, quoiqu'j'étais ? un gonce.
Là-haut j's'rai pit'él' un séraphin.
ARISTIDE BRUANT
NOS PRÉJUGES
Les difficultés au milieu desquelles se
débattent les démocraties modernes et
dont les plus importantes, certes, ressortent
de la nécessité où elles se trouvent— sous
peine de périr - de transformer leur éco-
nomie sociale de fond en comble, ne tien-
nent pas toutes, il en faut convenir, à l'in-
capacité et à la trahison de ceux à qui
nous avons le tort de confier le soin de
cette transformation.
Ces difficultés proviennent aussi de pré-
jugés et d'habitudes inconscientes, toutes
contraires au but que se proposent ceux
qui s'y soumettent et aux principes mêmes
dont ils croient poursuivre ainsi la réali-
sation.
Telle, par exemple, la monstrueuse et
suprême erreur qui pousse les démocra-
ties modernes,au profit de l'Autorité—leur
ennemie naturelle — à se créer constam-
ment des maîtres, des gouvernants, au
lieu de simples administrateurs ; d'irres-
ponsables souverains, au lieu d'agents
contrôlés et toujours révocables ; à recons-
tituer enfin uns monarchie à têtes multi-
ples, anonyme par conséquent, bien au-
trement redoutable que la monarchie per-
sonnelle, qui offre du moins la possibilité
de la saisir corps à corps et de lui faire
expier directement ses malfaisances iné-
vitables.
Non contentes de cette flagrante con-
tradiction avec les principes dont elles se
réclament, les démocraties vont plus loin
encore, faisant ainsi de la logique sans
le savoir, tout comme le Bourgeois-Gen-
tilhomme faisait de la prose.
Non seulement elles s'acharnent à re-
constituer la monarchie dans toutes les
législatures qui composent le Pouvoir,
mais leurs traditionnels préjugés autori-
taires vont jusqu'à consacrer dans la
pratique électorale le principe dynastique
sur lequel repose toute autocratie.
Qu'on lise en effet les comptes-ren-
dus de nos assemblées parleme ntaires
depuis un siècle qu'a commencé notre ère
révolutionnaire, on y trouvera une grande
quantité de noms similaires appartenant
à de même familles dont plusieurs mem-
bres y ont souvent siégé à la fois.
Cela s'explique à la rigueur pour cer-
taines familles dites historiques, c'est-à-
dire ayant, dès avant 1789, acquis une
notoriété quelconque dans l'un des trois
ordres qui, seuls, avaient compté jusqu'a-
lors pour quelque chose dans la société —
(clergé, noblesse, bourgeoisie).
Grâce à d'habiles manœuvres, en effet,
ces familles ont su,pour la plupart, se sous-
traire aux conséquences du morcellement
qu'eût amené sans cela pour elles la loi
de partage égal entre leurs héritiers. Elles
ont pu ainsi conserver l'intégrité de leurs
domaines et par suite l'influence incontes-
table qui y demeure attachée.
On comprend également que de géné-
ration en génération, les possesseurs de
fiefs industriels comme les Schneider, par
exemple, puissent imposer aux électeurs
Paris : XO Centimes
Du 19 au 26 Septembre 1888
L'ATTAQUE
Organe Socialiste Révolutionnair o
PARAISSANT TOUS LES MERCREDIS
ABONNEMENTS
UN AN. « • 5frj
SIX Mois 3 fr.
TROIS Mois 1 fr. 50
Les Annonces sont traitées à forfait aux huit aux
du Journal
Rédacteur en chef :
RXEST GEGOUT
RÉDACTION & ADMINISTRATION
21, Rue Croix - des - Petits - Champs, 21
Secrétaire de Rédaction: G. PICOURT
Ceux de nos Souscripteurs qui
nous ont envoyé un abonement
de trois mois en échange des lis
numéros paras sont priés de vou-
loir bien nous adresser leur re-
nouvellement, pour éviter toute in-
terruption dans le service.
Saint-Gratien.
Mon cher Gegout,
L'ancien rédacteur du Combat doit son
abonnement aux jeunes rédacteurs de
l'Attaque. Le voici :
4
ÉTUDIANTS ET OUVRIERS
Les ouvriers français délégués à
l'Exposition de Glascow ont donné une
leçon de démocratie aux étudiants fran-
çais délégués à l'Université de Bologne.
Républicains, les ouvriers ont refusé
le toast à la Reine Victoria ; Messieurs
les étudiants ont bu à la santé du Roi
Humbert.
Lesquels ont été démocrates? Lesquels,
conséquents aux principes de la Révo-
lution, à la souveraineté du Peuple ?
Pour sûr, les ouvriers.
Ils n'ont pourtant pas étudié Tite-Live,
traduit Tacite, ni commenté Plutarque.
Ils ont à peine lu Mignet ou Michelet.
Mais ils ont la logique de leur civisme,
le courage de leur foi, et, démocrates,ils
n'ont pas salué la royauté.
Les étudiants ont appris par cœur
toute la République, ancienne et mo-
derne, Grèce, Rome, Florence, etc. dans
leurs classes dont les onvriers payent
les chaises par l'impôt Ils savent du
reste que République et Royauté sont
incompatibles; ce, malgré science et
conscience, en "pleine connaissance de
cause, ils ont trahi la Révolution fran
çaise.
En faisant des risettes à la Reine
d'Italie et des courbettes au Roi, comme
l'a remarqué l'Attaque avant moi, les
étudiants ont pu être courtisans, mais
les ouvriers ont été citoyens.
Nous n'avons qu'à voir les journaux
comme il faut, blâmant les ouvriers et
louant les étudiants pour bien compren-
dre la diftérence de conduite des uns
et des autres.
Les ouvriers sont des « malotrus >,
les étudiants « des chevaliers ». Bien.
La vérité est que les étudiants ont été
royalistes et les ouvriers républicains.
Pourquoi les Républicains seraient-
ils plus polis envers les Rois que les
Rois envers la République ?
Avons-nous jamais vu un Roi en-
voyer son ambassadeur féliciter un
Peuple souverain ?
Est-ce qu'il y avait un seul délégué
des Cours d'Europe pour notre Fête
Nationale du 14 Juillet?
Est-ce qu'au contraire, malgré leur
courtoisie, tous les Rois ne déclinent
pas grossièrement leur part à l'Exposi-
tion de 89, juste parce que c'est le cen-
tenaire de la Révolution.
Et notre République bourgeoise, ré-
gie par les pères dont les étudiants
sont les fils, n'envoie-t-elle pas une
ambassade de félicitation à chaque
avènement, mariage ou naissance de
Roi ?
Est-ce que M Waddington n'a pas
félicité le Czar à son couronnement?
Est ce que M. Billot n'a pas compli-
menté le Roi de Portugal pour les
noces de son fils avec une princesse
d'Orléans ?
Est-ce qu'enfin Herbotte n'a pas con-
solé l'empereur Frédéric pour la mort
de l'empereur Guillaume?
Messieurs les étudiants savent assez
le latin pour entendre par pari refer-
tur. Fils de Voltairiens, ils ne sont
pas Chrétiens. Ils ne doivent donc pas
rendre le bien pour le mal ; ils doi-
vent être justes. La Royauté est enne-
mie de la République; la République ne
doit pas être amie de la Royauté. On
se défend mal à genoux.
Malheureusement, les fils sont coque
les font leurs pères et leurs maîtres.
Tels pères, tels fils; et tels maîtres, tels
disciples. Ils sont les enfants desGrévy,
des Wilson, des Ferry et les élèves des
Simon, des Vacherot, des Renan, vrais
nourrissons de cette Université roya-
liste, opportuniste et optimiste. Les
Pangloss font les Candides dans la meil-
leure des républiques possibles.
Ouest le temps où les étudiants étaient
les dignes aînés de la Révolution, ini-
tiaient les ouvriers à la République et
marchaient avec eux derrière Barbès?
Aujourd'hui les ouvriers les rappellent
vainement au droit. Ils sont, hélas!
nés et élevés en serviteurs et sujets du
Roi.
Un étudiant de 1830,
FéUx Pif AT.
Chansons d'Attaque
GRELOTTEUX!
1
Vrai. 'ya des mois qu'on n'a pas d'veine.
Quand j'dis des muis, j'sais pas c'que j'dis;
J'm'ai toujours comttt dans la peine
Sans un pelot, sans un radis.
Ça s'rait pas trop tût que j'boulotte,
J'vas tomber malade, à la fin,
Vfait chaud et pourtant j'grelotte !
C'est-i' la fièv ou ben la faim 1
Il
Nom de Dieu! j'suis pas à mon aise,
C'est épatant. j'sais pas c'que j'ai
Avec ça j'ai la gueul' mauvaise
C'est pourtant pas c'que fai mangé.
Si j'aurais mangé d'la gib'lotte
Ça sentirait meilleur : c'est fin,
C'est bon, c'est chaud. ah! c'que j'grelotte !
C'e8t-i' la fièv' ou ben la faim 1
III
Allons bon, v'iâ mes dents qui claquent !.
J'sais pas c'que j'ai, c'est épatant :
J'entends les os d'mes jamb's qui plaquent
Confies parois d'mon culbutant.
J'suis foutu si j'ai la tremblotte,
J'suis p'us daufier, j'suis pas dauphin,
J'peux pas m'.oigner',.. ah! c'que j'grelotte!
C'est-il la /ièv' ou ben la faim f
IV
Et p'is j'sens la sueur qui m'coule
A' fait rigol' dans l'creux d'mon dos
J'vas crever j'ai la chair de poule
C'est fini. tirez les rideaux.
Bonsoir la soc., mon vieux Alphonse,
r vaut p't'dl' mieux qu'ça soy' la fin ;
Ici-bas, quoiqu'j'étais ? un gonce.
Là-haut j's'rai pit'él' un séraphin.
ARISTIDE BRUANT
NOS PRÉJUGES
Les difficultés au milieu desquelles se
débattent les démocraties modernes et
dont les plus importantes, certes, ressortent
de la nécessité où elles se trouvent— sous
peine de périr - de transformer leur éco-
nomie sociale de fond en comble, ne tien-
nent pas toutes, il en faut convenir, à l'in-
capacité et à la trahison de ceux à qui
nous avons le tort de confier le soin de
cette transformation.
Ces difficultés proviennent aussi de pré-
jugés et d'habitudes inconscientes, toutes
contraires au but que se proposent ceux
qui s'y soumettent et aux principes mêmes
dont ils croient poursuivre ainsi la réali-
sation.
Telle, par exemple, la monstrueuse et
suprême erreur qui pousse les démocra-
ties modernes,au profit de l'Autorité—leur
ennemie naturelle — à se créer constam-
ment des maîtres, des gouvernants, au
lieu de simples administrateurs ; d'irres-
ponsables souverains, au lieu d'agents
contrôlés et toujours révocables ; à recons-
tituer enfin uns monarchie à têtes multi-
ples, anonyme par conséquent, bien au-
trement redoutable que la monarchie per-
sonnelle, qui offre du moins la possibilité
de la saisir corps à corps et de lui faire
expier directement ses malfaisances iné-
vitables.
Non contentes de cette flagrante con-
tradiction avec les principes dont elles se
réclament, les démocraties vont plus loin
encore, faisant ainsi de la logique sans
le savoir, tout comme le Bourgeois-Gen-
tilhomme faisait de la prose.
Non seulement elles s'acharnent à re-
constituer la monarchie dans toutes les
législatures qui composent le Pouvoir,
mais leurs traditionnels préjugés autori-
taires vont jusqu'à consacrer dans la
pratique électorale le principe dynastique
sur lequel repose toute autocratie.
Qu'on lise en effet les comptes-ren-
dus de nos assemblées parleme ntaires
depuis un siècle qu'a commencé notre ère
révolutionnaire, on y trouvera une grande
quantité de noms similaires appartenant
à de même familles dont plusieurs mem-
bres y ont souvent siégé à la fois.
Cela s'explique à la rigueur pour cer-
taines familles dites historiques, c'est-à-
dire ayant, dès avant 1789, acquis une
notoriété quelconque dans l'un des trois
ordres qui, seuls, avaient compté jusqu'a-
lors pour quelque chose dans la société —
(clergé, noblesse, bourgeoisie).
Grâce à d'habiles manœuvres, en effet,
ces familles ont su,pour la plupart, se sous-
traire aux conséquences du morcellement
qu'eût amené sans cela pour elles la loi
de partage égal entre leurs héritiers. Elles
ont pu ainsi conserver l'intégrité de leurs
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