Titre : L'Attaque : organe socialiste révolutionnaire de la jeunesse / rédacteur en chef Ernest Gegout
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-07-04
Contributeur : Gégout, Ernest (1854-1936). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32706292b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2168 Nombre total de vues : 2168
Description : 04 juillet 1888 04 juillet 1888
Description : 1888/07/04 (A1,N3)-1888/07/11. 1888/07/04 (A1,N3)-1888/07/11.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6242085h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-40136
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
PREMIÈRE ANNÉE. — N° 1. Paris : ÎO Centimes
bu C m 11 juillet 1888
L'ATTAQUE
Organe Socialiste Révolutionnaire de la Jeunesse
PARAISSANT TOUS LES MERCREDIS
ABONNEMENTS
,~ UN AN. -j—-s-. Bfr.
Six MOIS 3 fr.
Tnois Mois. 1 fr. 50
Les Annonces sont traitées à forfait aux bureaux
du Journal
- ,,'" Rédacteur en chef:
ERNEST GEGOUT
RÉDAOTION & ADMINISTRATION
21, Rue Croix-des-Petits-Champs, 21
Secrétaire de Rédaction: G. PICOURT
LES VIOLEURS D'ENFANTS
Enfin ! les événements me donnent
donc raison !
La prctraille, dans un affolement de
rut, a relevé si haut sa soutane et s'est
vautrée si bas, qu'elle en a montré son
cul. -
Et, dame Bourgeoisie, qui vis à-vis
des siens ne se montre pourtant pas
bégueule, en est devenue rouge comme
une tomate, tant ce spectacle a paru
l'écœurer.
Ecœurée! la Bourgeoisie!. Oh! pas
tant que cela, allez! La vieille catin
n'aurait bronché, n'aurait pas même
tiré les sels hygiéniques, ou déployé
l'éventail préservatif, — elle en a vu
bien d'autres, la drôlesse — si le Peu-
ple, ce grand enfant terrible, qui finit
toujours par voir clair et ne met jamais
de gants à sa critique,—n'avait eu vent
de la chose.
250 enfants, fila de travailleurs, de
miséreux, abandonnés parce que le
père était mort à la tâche, ou que la
mère manquait de travail, viennent
d'être violentés, maculés, contaminés
ensuite, par les ignobles pourceaux qui,
sous leur groin, déboutonnent la sou-
trne de Saint-Joseph !
Et c'est à Citeaux, vous entendez ! à
Citeaux où Fourier et ses disciples fon-
dèrent le premier phalanstère, — es-
quisse de la Société harmonique future
— que cette ignoble désharmonie des
sexes s'est plantureusement affirmée!
Les responsables? Je les connais. Je
vous les dénonce : -
En 1881, inspecteur du service géné-
ral des Enfants assistés de la Seine,
j'écrivais sur la colonie pénitentiaire de
Çiteaux que je venais de visiter et sur
les directeurs départementaux du ser-
vice, qui, avec la complicité de l'Assis-
tance publique, cette proxénète, la
pourvoyait de gibier humain :
..Je me suis élevé déjà dans divers rap-
ports contre l'envoi en correction de nos en-
innts, envoi trop légèrement, trop fréquem-
ment demandé par nos directeurs, et surtout
trop facilement accordé par l'administration.
« MM. les directeurs ne comprennent pas
assez leurs charges de tutelle. Trop souvent,
ils se laissent aller envers les enfants confiés
à leurs soins à des mesures excessives, etc.;
trop souvent, ils saciifient l'intérêt de l'enfant
à celui du patron; trop souvent ils obéissent
aux rancunes de ce dernier, etc.
« L'inspection que j'ai faite de la Colonie
pénitentiaire de Citeaux m'a suffisamment
prouvé que j'avais raison. J'y ai étudié le
mode organisateur. Il est surtout productif
pour l'association religieuse qui le pratique,
mais il est abusif, atrophiant pour ceux qui
en sont les rouages.
« Le mobile de ceux qui dirigent Citeaux,
c'est l'intérêt; leur but, c'est l'enrichissement
de la congrégation dont ils sont les manda-
taires.
« Là, où il faudrait une surveillance active,
une étude constante des caractères, des apti-
tudes; une direction dépouillée de tout inté-
rêt privé, dévouée exclusivement à la réorga-
tion morale do la phalange infantile, on ne
trouve qu'une organisation spéculatrice à
l'excès ).
« On ne s'occupe ni du caraetére, ni des
tendances, ni des aptitudes de l'enfant. On
n'a qu'un désir : l'exploiter !.
« La somme de travail qu'on réclame de
lui, excède ses forces. L'instruction qu'on lui
donne est nulle : une heure de classe par jour
et seulement après les travaux agricoles de
la journée!. Or, parmi ces enfants, il y en
a qui n'ont pas dix ans!.
« Quant au personnel dirigeant, il n'est
guère à la hauteur du rôle moral qu'il de-
vrait remplir. Les frères qui surveillent nos
enfants, ne sont ni instruits, ni intelligents,
et j'ai grand peur, quand je vois confier A de
pareils rires, l'œuvre de réhabilitation que
poursuit l'Administration. »
Pourquoi diable, aller plus loin ! Cela
suffit, n'est-ce pas?
En revenant d'inspection, j'ai dit au
Poubelle d'alors, qui a dormi en m'é-
coutant, puis au minibtre du jour qui
en a souri : « J'ai vu à Citeaux des
êtres dangereux : des frocards de 17 à
60 ans, à faces suintant la brutalité et
le vice. Ils mangent bien, ils boivent
bien, ils ne travaillent pas ; ils vivent
dans l'isolement de la femme, ils grouil-
lent sous le soleil de Bourgogne, et c'est
à ces gens-là que vous confiez les fils
du Peuple ! gare ! » •
Et le Poubelle d'alors qui rêvait Mai-
rie centrale, s'est réveillé pour me
blâmer ; et le pacha de la place Beau-
veau, a failli prendre sa plume pour
signer ma révocation !
J'eusse dû alors envoyer comme un
crachat ma démission à la face de toute
cette vadrouille administrative. J'ai at-
tendu, croyant malgré tout et naïvement
faire quelque bien comme fonctionnaire.
Les années suivantes je dénonçais les
complicités de l'Assistance publique à
Mettray, aux Bon Pasteur de Rennes et
de Nevers, à Montévrain, à LevaUois-
Perret, à Moulins, etc., etc. Et mes
rapports étaient jetés au panier.
Arriva l'affaire de Porquerolles. Je
devais aller là bas. On s'y opposa. Et
les martyrs de l'île Roussen — dont
j'ai parlé dans le Cri du Peuple — fu-
rent dirigés sur Citeaux ! Et ceux qui
aidèrent à leur martyre, les Bruyère et
les Savouré de l'avenue Victoria, furent
bien mis au rancart durant quelques
jours — ce pour accorder un semblant
de satisfaction à la vindicte publique-
mais ils furent renommés bien vite : le
premier, membre de la Commission de
surveillance de l'Assistance publique;
le second, directeur du service des En-
fants assistés d'un des départements
les plus importants du centre.
Ne voulant plus alors subir la souil-
lure du fonctionnarisme, j'exigeai, par
lettre au ministre Sarrien, ma révoca-
tion. Le Conseil d'Etat eut la gracieu-
seté de me l'accorder.
Eli ! vous, ceux du Travail ! faites
donc des enfants, avec l'espoir que si
vous ne pouvez les élever, l'Assistance
mandatée et payée par vous — par
vous surtout — leur viendra en aide
aux jours de misère.
Vos 1ils! l'Assistance, cette vieille
pourvoyeuse, qui entretient « son
homme », M. Peyron, dédaignera même
de les vendre aux sales passions des en-
soutanés, elle les leur donnera !
Ernest GEGOUT.
Aux Socialistes du Rhône
Les socialistes révolutionnaires de
Lyon viennent d'acclamer la candida-
ture de notre ami Edouard Vaillant,
l'un des plus courageux et dévoués sol-
dats de la Révolution.
Nous les en félicitons.
Nul, mieux que Vaillant, ne saura
défendre savamment, à la tribune de la
Chambre,, le programme des revendica-
tions populaires et plaider la grande
cause des deshérités.
L'Attaque fait des vœux pour le
triomphe de son ami et envoie un fra-
ternet salut aux combattants.
Chansons d'Attaque
LES BUVEURS D'EAU
1
Artiste épris d'un idéal
Ou poëte vivant son réve,
De Floréal en Floréal
Chacun de nous végète et crève.
Tandis qu'on voit Monsieur Bourgeois
Gorgé de tout ce qui peut plaire,
Nous mangeons du pain sec, parfois,
Toujours nous buvons de l'eau claire.
El le bourgeois dit dant ses chants :
« Tous les buveurs d'eau sont méchants
C'est bien prouvé par le déluge. *
Qui chante, demain pleurera !
Vieux monde 1 quand le jour viendra,
Le buveur d'eau sera ton juge.
II
Vous tous, frères ! les malheureux,
Vous ! du Capital les esclaves,
Les Sans-habits, les ventres-creux,
Les Crève-la-Faim aux yeux caves.
Bien peu souvent, le clair Soleil
Met un rayon dans vos cassines ;
Bien peu souvent le vin vermeil
Met un rayon dans vos poitrines.
Puisque le bourgeois dans ses chants
Dit: « Les buveurs d'eau sont méchants
C'est bien prouvé par le déluge. »
Ouvrier ! saisis ton ciseau 1
Et crève son ventre tonneau !
0 Buveur d'eau, deviens son juge.
III
Toi ! mineur! humaine fourmi
Creusant, creusant, creusant sans cesse
Pour donner à ton ennemi
Le charbon qui fait sa richesse,
Quand ton bras longtemps, sans fléchir,
DIt sol a fouillé quelque veine,
Que bois-tu pour te rafraîchir ?
Des puits boueux l'onde malsaine.
Puisque le bourgeois dans ses chants
Dit : « Les buveurs d'eau sont méchanti
C'est bien prouvé par le déluge. »
0 Gueule noire ! prends ton pic
Et crève le bourgeois loustic !
0 buveur d'eau, deviens son juge!
IV
Vous ! les fillettes à l'œil noir !
Et vous aussi, les flles-mères!
Que la faim et le désepoir
Font rouler au fond des rivières,
A vos riches amants sans cœur
Faites voir vos faces plombées.
Et dans leurs rêves de bonheur
Apparaissez 1 A macchabbées t
bu C m 11 juillet 1888
L'ATTAQUE
Organe Socialiste Révolutionnaire de la Jeunesse
PARAISSANT TOUS LES MERCREDIS
ABONNEMENTS
,~ UN AN. -j—-s-. Bfr.
Six MOIS 3 fr.
Tnois Mois. 1 fr. 50
Les Annonces sont traitées à forfait aux bureaux
du Journal
- ,,'" Rédacteur en chef:
ERNEST GEGOUT
RÉDAOTION & ADMINISTRATION
21, Rue Croix-des-Petits-Champs, 21
Secrétaire de Rédaction: G. PICOURT
LES VIOLEURS D'ENFANTS
Enfin ! les événements me donnent
donc raison !
La prctraille, dans un affolement de
rut, a relevé si haut sa soutane et s'est
vautrée si bas, qu'elle en a montré son
cul. -
Et, dame Bourgeoisie, qui vis à-vis
des siens ne se montre pourtant pas
bégueule, en est devenue rouge comme
une tomate, tant ce spectacle a paru
l'écœurer.
Ecœurée! la Bourgeoisie!. Oh! pas
tant que cela, allez! La vieille catin
n'aurait bronché, n'aurait pas même
tiré les sels hygiéniques, ou déployé
l'éventail préservatif, — elle en a vu
bien d'autres, la drôlesse — si le Peu-
ple, ce grand enfant terrible, qui finit
toujours par voir clair et ne met jamais
de gants à sa critique,—n'avait eu vent
de la chose.
250 enfants, fila de travailleurs, de
miséreux, abandonnés parce que le
père était mort à la tâche, ou que la
mère manquait de travail, viennent
d'être violentés, maculés, contaminés
ensuite, par les ignobles pourceaux qui,
sous leur groin, déboutonnent la sou-
trne de Saint-Joseph !
Et c'est à Citeaux, vous entendez ! à
Citeaux où Fourier et ses disciples fon-
dèrent le premier phalanstère, — es-
quisse de la Société harmonique future
— que cette ignoble désharmonie des
sexes s'est plantureusement affirmée!
Les responsables? Je les connais. Je
vous les dénonce : -
En 1881, inspecteur du service géné-
ral des Enfants assistés de la Seine,
j'écrivais sur la colonie pénitentiaire de
Çiteaux que je venais de visiter et sur
les directeurs départementaux du ser-
vice, qui, avec la complicité de l'Assis-
tance publique, cette proxénète, la
pourvoyait de gibier humain :
..Je me suis élevé déjà dans divers rap-
ports contre l'envoi en correction de nos en-
innts, envoi trop légèrement, trop fréquem-
ment demandé par nos directeurs, et surtout
trop facilement accordé par l'administration.
« MM. les directeurs ne comprennent pas
assez leurs charges de tutelle. Trop souvent,
ils se laissent aller envers les enfants confiés
à leurs soins à des mesures excessives, etc.;
trop souvent, ils saciifient l'intérêt de l'enfant
à celui du patron; trop souvent ils obéissent
aux rancunes de ce dernier, etc.
« L'inspection que j'ai faite de la Colonie
pénitentiaire de Citeaux m'a suffisamment
prouvé que j'avais raison. J'y ai étudié le
mode organisateur. Il est surtout productif
pour l'association religieuse qui le pratique,
mais il est abusif, atrophiant pour ceux qui
en sont les rouages.
« Le mobile de ceux qui dirigent Citeaux,
c'est l'intérêt; leur but, c'est l'enrichissement
de la congrégation dont ils sont les manda-
taires.
« Là, où il faudrait une surveillance active,
une étude constante des caractères, des apti-
tudes; une direction dépouillée de tout inté-
rêt privé, dévouée exclusivement à la réorga-
tion morale do la phalange infantile, on ne
trouve qu'une organisation spéculatrice à
l'excès ).
« On ne s'occupe ni du caraetére, ni des
tendances, ni des aptitudes de l'enfant. On
n'a qu'un désir : l'exploiter !.
« La somme de travail qu'on réclame de
lui, excède ses forces. L'instruction qu'on lui
donne est nulle : une heure de classe par jour
et seulement après les travaux agricoles de
la journée!. Or, parmi ces enfants, il y en
a qui n'ont pas dix ans!.
« Quant au personnel dirigeant, il n'est
guère à la hauteur du rôle moral qu'il de-
vrait remplir. Les frères qui surveillent nos
enfants, ne sont ni instruits, ni intelligents,
et j'ai grand peur, quand je vois confier A de
pareils rires, l'œuvre de réhabilitation que
poursuit l'Administration. »
Pourquoi diable, aller plus loin ! Cela
suffit, n'est-ce pas?
En revenant d'inspection, j'ai dit au
Poubelle d'alors, qui a dormi en m'é-
coutant, puis au minibtre du jour qui
en a souri : « J'ai vu à Citeaux des
êtres dangereux : des frocards de 17 à
60 ans, à faces suintant la brutalité et
le vice. Ils mangent bien, ils boivent
bien, ils ne travaillent pas ; ils vivent
dans l'isolement de la femme, ils grouil-
lent sous le soleil de Bourgogne, et c'est
à ces gens-là que vous confiez les fils
du Peuple ! gare ! » •
Et le Poubelle d'alors qui rêvait Mai-
rie centrale, s'est réveillé pour me
blâmer ; et le pacha de la place Beau-
veau, a failli prendre sa plume pour
signer ma révocation !
J'eusse dû alors envoyer comme un
crachat ma démission à la face de toute
cette vadrouille administrative. J'ai at-
tendu, croyant malgré tout et naïvement
faire quelque bien comme fonctionnaire.
Les années suivantes je dénonçais les
complicités de l'Assistance publique à
Mettray, aux Bon Pasteur de Rennes et
de Nevers, à Montévrain, à LevaUois-
Perret, à Moulins, etc., etc. Et mes
rapports étaient jetés au panier.
Arriva l'affaire de Porquerolles. Je
devais aller là bas. On s'y opposa. Et
les martyrs de l'île Roussen — dont
j'ai parlé dans le Cri du Peuple — fu-
rent dirigés sur Citeaux ! Et ceux qui
aidèrent à leur martyre, les Bruyère et
les Savouré de l'avenue Victoria, furent
bien mis au rancart durant quelques
jours — ce pour accorder un semblant
de satisfaction à la vindicte publique-
mais ils furent renommés bien vite : le
premier, membre de la Commission de
surveillance de l'Assistance publique;
le second, directeur du service des En-
fants assistés d'un des départements
les plus importants du centre.
Ne voulant plus alors subir la souil-
lure du fonctionnarisme, j'exigeai, par
lettre au ministre Sarrien, ma révoca-
tion. Le Conseil d'Etat eut la gracieu-
seté de me l'accorder.
Eli ! vous, ceux du Travail ! faites
donc des enfants, avec l'espoir que si
vous ne pouvez les élever, l'Assistance
mandatée et payée par vous — par
vous surtout — leur viendra en aide
aux jours de misère.
Vos 1ils! l'Assistance, cette vieille
pourvoyeuse, qui entretient « son
homme », M. Peyron, dédaignera même
de les vendre aux sales passions des en-
soutanés, elle les leur donnera !
Ernest GEGOUT.
Aux Socialistes du Rhône
Les socialistes révolutionnaires de
Lyon viennent d'acclamer la candida-
ture de notre ami Edouard Vaillant,
l'un des plus courageux et dévoués sol-
dats de la Révolution.
Nous les en félicitons.
Nul, mieux que Vaillant, ne saura
défendre savamment, à la tribune de la
Chambre,, le programme des revendica-
tions populaires et plaider la grande
cause des deshérités.
L'Attaque fait des vœux pour le
triomphe de son ami et envoie un fra-
ternet salut aux combattants.
Chansons d'Attaque
LES BUVEURS D'EAU
1
Artiste épris d'un idéal
Ou poëte vivant son réve,
De Floréal en Floréal
Chacun de nous végète et crève.
Tandis qu'on voit Monsieur Bourgeois
Gorgé de tout ce qui peut plaire,
Nous mangeons du pain sec, parfois,
Toujours nous buvons de l'eau claire.
El le bourgeois dit dant ses chants :
« Tous les buveurs d'eau sont méchants
C'est bien prouvé par le déluge. *
Qui chante, demain pleurera !
Vieux monde 1 quand le jour viendra,
Le buveur d'eau sera ton juge.
II
Vous tous, frères ! les malheureux,
Vous ! du Capital les esclaves,
Les Sans-habits, les ventres-creux,
Les Crève-la-Faim aux yeux caves.
Bien peu souvent, le clair Soleil
Met un rayon dans vos cassines ;
Bien peu souvent le vin vermeil
Met un rayon dans vos poitrines.
Puisque le bourgeois dans ses chants
Dit: « Les buveurs d'eau sont méchants
C'est bien prouvé par le déluge. »
Ouvrier ! saisis ton ciseau 1
Et crève son ventre tonneau !
0 Buveur d'eau, deviens son juge.
III
Toi ! mineur! humaine fourmi
Creusant, creusant, creusant sans cesse
Pour donner à ton ennemi
Le charbon qui fait sa richesse,
Quand ton bras longtemps, sans fléchir,
DIt sol a fouillé quelque veine,
Que bois-tu pour te rafraîchir ?
Des puits boueux l'onde malsaine.
Puisque le bourgeois dans ses chants
Dit : « Les buveurs d'eau sont méchanti
C'est bien prouvé par le déluge. »
0 Gueule noire ! prends ton pic
Et crève le bourgeois loustic !
0 buveur d'eau, deviens son juge!
IV
Vous ! les fillettes à l'œil noir !
Et vous aussi, les flles-mères!
Que la faim et le désepoir
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