Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-02-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1934 15 février 1934
Description : 1934/02/15 (A35,N19). 1934/02/15 (A35,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63795419
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
alit AuWe. No 19
Jeudi ( 13 h. 30), lï> lévrier 19;m
jOUMAL O"TIBIEI
Rédaction & Administration :
14, tn II HMl-TMIir
PARIS CR"
VELEPH. 1 OPERA tl-SS
(1 LIGNES)
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Les Annales Coloniales
Pondat»un : Maroel RUEDEL
ABONNEMENTS
&va la RnfU illuitrée:
Os u 6 Meit a bteté
France et
Colonie. 180 « 100 > 50 a
Etranger 240 s 125 9 JO.
le Rumtro : 30 oentimei
On l'abonne sana frais dans
tous les bureaux de poste.
Le rapport
de M. Archimbaud
Cette année la discussion du budget des
Colonies comme celle du reste de tous les
auttes budgets sera fort brève. Y aura-t-il
mente une discussion ? Ce n'est pas sûr puis-
que Ion parie uu vote global du budget.
Quoi quil en soit, ceux qui aiment counai-
tre tetat moral, politique et économique de
notre empire coionial auront toujours la res-
source île lire le rapport de M. Archimbaud.
Oepuis dix ans, le député de la Urômc est
,.barge lie cet important travail et chaque
année on lit son rapport avec intérêt. Le do-
maine coionial est si vaste qu'un esprit ingé-
nieux y trouve, pour peu qu'il veuille s en
donner la peine, matiere à étude utile. M.
Arcmmbaud n'y manque pas..
Il ne saurait être question d'analyser en lui
court article cette œuvre qui ne compte pa-j
moins de 450 pages et qui comporte un ta-
L.cau de l'activité multiple de nos colonies
si diverses d'aspect et de ressources.
Mais il est un point sur lequel on 111e per-
mettra de m'arrêter un instant et qui, si nies
souvenirs ne me trompent pas, n'avait pas
encore été traité dans un document parlemcn-
- taire, je veux dire le rôle des missions reli-
gieuses dans nos établissements d'outre-mer.
M. Archimbaud y consacre tout u.n chapi-
tre. L'œu\'fc de ces missions n'échappe évi-
demment pas à la critique, c'est le cas de
toute œuvre humaine, mais le rapporteur ne
se préoccupe pas de porter sur elle un juge-
ment. 11 se propose uniquement de nous don-
ner un historique bref et impartial de leur
activité séculaire. Cela seul est intéressant.
J'écris bien « séculaire » car les mission-
naires ont parcouru l'Asie et notamment l'lu-
dochine dès la fin du XVIO siècle, c'est-à-dire
deux cents ans avant notre arrivée. Evangéli-
ser, instruire les indigènes, tel a été tout
d'abord leur but essentiel. Mais à roccasion.
ils ont été explorateurs, philologues et c'est
à eux que nous devons nos premières con-
naissances sur les populations de la grande
péninsule dont nous gouvernons aujourd'bu1
la plus grande partie.
Leur activité s'est déployée au milieu des
pires difficultés et des plus grands dangers
Ils ont fourni un nombre de martyrs consi-
dérable. Mais leur sang n'a pas fécondé le
sol annamite où il y a encore maintenant
peu de chrétiens. Cela s'explique pariaite-
mcnt puur quiconque connaît tant soit peu
la civilisation de l'Iixtrême-Urient. Nous ne
sommes pas ici dans des pays baroaies, mais
dans des régions de ci vins mon avancée quoi-
que ditterente de la nôtre.
L'œuvrc de* missions protestantes n'est pas
moins digne d attention. Missions anglaIses,
américaines, norvégiennes, t landaises, multi-
plient leurs ellorts en Indochine, en ocea-
me, à Madagascar et dans toute l'Airique.
biles créent ues églises, tondent des institu-
tions d'assistance, d'instruction, hôpitaux,
dispensaires,, maternités, écoles.
La mission protestante irancaisc compte
en ce moment 25y missionnaires, près de
3.000 collaborateur indigènes, une popula-
tion chrétienne de iib.000 âmes et ttO.000
entants dans les écoles.
Les missions protestantes étrangères sem-
blent plus prospères. Elles ont 347 mission-
naires, 7.627 collaborateurs indigenes, 35.393
élèves et 238.792 fidèles.
Leur développement ne laisse pas que
d'inspirer des craintes à quelques-uns de nos
fonctionnaires coloniaux. Un se rappelle
peut-être les difficultés qui s'élevèrent, il y
a quelque vingt-cinq ans entre Augagneur,
Gouverneur général de Madagascar et les
missions protestantes anglaises. Avant lui, de
Maliy, député de la Rcunion, avait dénoncé
le danger de leur action.
Aujourd'hui, des conflits de ce genre n'exis-
tent pas. Et il ne semble pas que l'activité
des missions étrangères soit vraiment inquié-
tante pour la sécurité et l'avenir de la domi-
nation française.
Le probieme de l'introduction du Chris-
tianisme dans nos possessions ne doit pas
d'ailleurs être envisagé du seul point de vue
politique.
M. Archimbaud ne le pose même pas. Il
se Itorne à nous faire un historique. A cha-
que jour suffit sa peine.
Hmnry Fontanier,
Ueputê du Cantal.
Membre de ta Commission
de* Allaare, Etrangères.
- AUDIENCES '1
A L'ELYSEE
M. de Warren
M. de Warren, ancien député, et qui con-
serve au cœur l'attention passionnée de notre
développement africain, a été reçu hier par
M. Albert Lebrun, Président de la Républi-
que. !
M. de Warren faisait partie de la mission
du Gnquamtenaire du Soudan. Il s'est attardé
quelque peu, au retour, en Algérie. Nous
avons relaté les conférences qu'il a faites.
AU QUAI D'ORSAY
M. de Martel
M. Louis Barthou, ministre des Affaires
étrangères, a reçu hier après-midi M. de
Martel, haut-commissaire de France en Syrie.
RUE DE VARENNE
Une délégation d'agriculteurs
M. Menri Queuille, ministre de l'Agricul-
ture, a reçu hier matin une délégation d' agri-
culteurs du département du Nord ayant à sa
êle un certai n nombre de parlementaires.
Cette délégation a exprimé au ministre le
désir d'une entente interministérielle en vue
d'améliorer l'organisation de la vente des pro-
duits agricoles de la métropole, des Colonies
et des pays de protectorat.
+----
Déplacements
Le prince George d'Angleterre
Le prince George d' Angleterre, arrivé à
Capetown lundi dernier, quittera cette ville
aujourd hui jeudi pour continuer son voyage à
travers les i Etats de l'Afrique du Sud.
Six femmes en auto.
Dans le courant de ce mois, une équipe de
six jeunes femmes partent de Prague pour un
voyage à l'intérieur de l'Afrique, dans quatre
petites voitures munies d'un moteur à deux
temps, » d'une contenance d'un litre.
L'expédition passera par Paris à son retour.
- >
Retours
M. de Witasse à Tanger
Après un court voyage en France, M. Paul
de Witaue, ministre plénipotentiaire chargé
du Consulat général de France, est rentré à
Tanger.
Il a repris immédiatement ses fonctions à la
Présidence du Comité de contrôle.
RECTIFICATION
M. Chiappe n'ira pas à Rabat
Par décret en date du 13 février 1934,
rendu sur la proposition du ministre des Af-
faires étrangères, la nomination de M. Jean
CMappe, préfet de police en qualité de com.
missaire résident général de France au Maroc
est rapportée.
* M. Ponsot est élevé ".;W
à la dignité d'am
bassad eur
Conformément à une décision prise lundi
eu conseil de cabinet, M. Louis Barthou a
fait signer un décret conférant à iM. Henri
Ponsot résident général au Maroc, la di-
gnité d'ambassadeur dont il n'avait que le
rang.
Le gouvernement a voulu, par cette pro-
motion exceptionnelle, reconnaître les longs
et éminents services de M. Ponsot et lut
manifester en même temps toute sa con-
Hunee dans les hautes fonctions où il est,
muintenu.
Ou suit qu'iiux lenurs de.s décrets
organisant les cadres du ministère des
Aliairos l'jtnuifjrres, lu dignité d'ambas-
sadoul' ne pouvait être conférée qu'aux
agents placés à III lète d'une lunbas-
sade, ou nu seeivtuire général du Dé-
partement.
Ainsi, les ministres plénipotentiaires,
appelés aux fonctions de lV;sident gé-
néral ou de Haut-Commissaire, 11e pou-
vaient uoeeder sur place à cette dignité.
Il a piu'u équitable de modifier wtte
règle : aussi, un décret vient-il d'être
pris, pur leq uel les agents remplissant
depuis six ans ces fonctions pourront
être élevés a la dignité d'n:nt.hn
M. Ponsot a donc, le premier, béiif'-
lidé de ce déerot, puisqu'il fut nommé
t'Il 11)21» llmit-Ccommissaire au Levant
avec rang d'ambassadeur, et qu'il uvait
conservé ('l' rang lors de sa nomination
911.1 ma: il lu Hésidenoe générale de
llilbat.
Le Ministère des Affaires Etrangères
a été heureux d'accorder ainsi un témoi-
gnage de particulière estime ù un fonc-
tionnaire éminent qui, au cours de sa
camère, s'est affirmé excellent négocia-
teur, possédant en outre l'entière con-
liullee du Gouvernement dans le poste
de haute responsabilité où il se trouve
placé.
> om*«O <
le feeanVoyage !
ENCERCLER L'AFRIQUE.
Un voyage circulaire aura lieu à bord de
VEridcm, paquebot à classe unique, pendant
l'été prochain.
Les touristes s'embarqueront le 12 juillet à
Marseille pour se rendre dans l'Afrique du
Nord et dans les colonies ou pays placés sous
mandat français en Afrique occidentale, To-
go, Cameroun, Afrique équatoriale, Madagas-
car, Réunion. côte des Somalis. Ils visiteront
également le pays où demeure le souvenir de
la France : Sainte-Hélène, l'île Maurice et
l'Egypte.
Le retour à Marseille aura lieu le 2 octobre.
Signalons que sur les vingt-huit escales pré-
vues, certaines seront organisées de manière à
permettre des randonnées dans l'intérieur, en
particulier en A E. F., à Madagascar et en
Egypte.
11 > <
VOIR EN DEUXIEME PAGE :
La tournée du Gouverneur général Brevié
au Soudan et en Guinée
le Crédit Agricole
aux Colonies
i
Touman, sénateur,
a déposé le 5 dé-
cembre 1933, une
proposition de loi
« tendant à fap-
plication de la lé-
gislation du crédit
mutuel et de la
coopération ag ico.
les aux colonies,
aux pays de pro-
tectorat et aux ter.
ritoires africains
placés sous mandat français. »
Cette proposition constitue une contribution
intéressante à l'étude de la législation coloniale
du point de vue agrico.e.
Dans nos vieilles colonies (Guadeloupe, Marti-
nique, La Réunion) les banques "oniales avaient
institué le Crédit Agricole dpu.s la loi au 30
avril 1849 qui avait envisagé la crtat.on de
banque de prêt et d'escompte.
En 1851. 1894, 1919, 1920, des amélw
tions successives intervinrent, et aboutirent au
décret du 5 juillet 1929, qui organisa les Cais.
ses de crédit agricole en vue de faciliter les opé-
rations concernant la production mégrico.e.
Dans l'Afrique occidentale française, c'est un
décret du 26 juin 1931 qui a réglé le fonction-
nement du crédit agricole. Il prévoit la création
d'une caisse centrale par co.onie vsoit 5 caisse»
au Sénégal, au - Soudan, en Guinée, en Côte-
d'ivoire et au Dahomey). Ces caisses sont aU-
mentées par des prélèvements faits sur la caisse
de réserve de la colonie, et de plus, par des
ouvertures de crédit que la Caisse nationale de
crédit agricole peut faire à ces caisses centra-
les. Elles peuvent consentir des prêts à court
et à moyen terme et des prêts individuels
et collectifs à court terme.
Au Cameroun, où florissaient depuis long-
temps, par les soins de l'administration, des
coopératives agricoles indigènes, dont que.ques-
unes étaient particulièrement prospères, le cré-
dit agricole s'est développé dans des conditions
analogues à celles qui s'éta.ent réalisées ailleurs.
Dans l'A. E. F. le crédit agricole date du 12
novembre 1931, et du 18 avril 1930 à Mada-
gascar. Dans cette dernière colonie, c'est le prin-
cipe de la mutualité qui est appliqué. Les agri-
culteurs groupés en caisses de crédit agricole
mutuel accordent eux-mêmes les prêts, dunt ils
prennent la responsabilité. Au lor mai 1933, ces
associations agricoles étaient au nombre de 171.
Enfin, en Indochine, le décret du 20 mai 1933
a créé l'Office Indochinois de crédit agricole mu-
tuel, qui rend des services énormes aux colons
et aux indigènes.
Quant à la Tunisie et au Maroc, ils ont une
organisation du crédit plus compliquée. Au Ma-
roc notamment, les sociétés-deprévoyante in A-'
gène ont joué et jouent encore un rôle considé-
rable. Elles sont actuellement au nombre de 52
et groupent 700.000 adhérents. Mais là aussi
elles ont été complétées par des caisses d'épar-
gne et de crédit, groupées en une caisse icdérale
de mutualité et de coopération agricoles, qui a
prêté en 1931 près de 130 militions de francs.
Toutefois M. Tournan, qui est un spécialiste
autorisé des questions de crédit agricole, estime
que ce qui a été fait dans nos diverses colonies
ou protectorats n'est pas suffisant, ou plutôt
qu'il y aurait grand intérêt à unifier les textes
divers, en les ramenant à la grande loi du 5
août 1920, qui est en France la véritable charte
du Crédit agricole.
Cette unification serait du plus grand intérêt
pour les colons et les administrateurs, et ratta-
cherait toutes les institutions de crédit agricole
colonial à la Caisse nationale de crédit agricole.
Une telle réforme est réclamée depuis long-
temps par de nombreuses associations coloniales.
Il faut donc souhaiter qu'elle se réalise au plus
tôt, et que la proposition de loi de M. Tournan
soit examinée et votée au plus tôt.
Jean Philip,
Sénateur du Gers,
Secrétaire de la Commis-
sion des Affaires étrangères,
membre de la Commission des
Finances, membre de &a Commis-
sion des Colonies.
Les Obsèques
de Louis Le Barbier
Hier matin, les Annales Coloniales se sont
fait un pieux devoir d'accompagner jusqu'à sa
tombe le collaborateur fidèle dont nous avons
dit avant-hier toute la peine que nous éprou-
vions de le perdre.
Une attention délicate du temps s était ma-
nifestée : le ciel était d'un bleu léger très pur,
et le soleil très chaud, ayant ainsi voulu sans
doute rappeler à Le Barbier les cieux éclatés
du Maroc qu'il a tant aimés. Il y avait peu de
monde, dans la petite église de Le Meux
à côté de Compiègne et ce furent surtout
des contemporains de notre collaborateur qui
assistèrent à ses funérailles.
Dans la rue du gros bourg, le cercueil fut
porté de l'église au cimetière à bout de bras,
sur plus d'un kilomètre. Le regard accrochait
au passage une enseigne « Boireau, Boulan-
ger ». « Débit de tabac n° 524 », le
panonceau du notaire, cependant que la cloche
apaisait son funèbre tintement. Image classi-
que, image presque patriarcale. Celui qui ou-
vrit ses yeux et son intelligence sur toutes les
puissantes vibrations du monde et qui absorba,
autant qu'il le put, l'universalité, est ainsi re-
tombé paisible au milieu du champ où reposent
les ancêtres, où des croix sont rongées par le
temps, où les collines forment un encerclement
que nul bouleversement ne troublera.
Nous avions fleuri d'une gerbe d'œillets le
convoi funèbre : puisqu'il faut que, de cette
manière, s'achèvent près de trente ans de col-
laboration fidèle, amicale, discrète : par des
fleurs sur une tombe
Que Louis le Barbier trouve ici notre der-
nier adieu. Sa pensée demeure soigneusement
vivante dans les collections de notre journal
A TUNIS
Un message du bey à M. Doumergue
Le Hev a prié M. J'eyiouton, Résident
général, d'adresser Hn Président le message
suivant :
« Au moment où Votre Excellence, appe-
lée par la confiance générale, prend la di-
rection du gouvernement français, je suis
heureux de lui adresser, avec mes plus sin-
cères félicitations et mon cordial souvenir,
l'assurance de mon fidèle attachement et
celui de mes sujets à la nation protectrice. »
) (
A Alger
les pillards ont opéré
à l'instar de Paris..
liien que la C. G. T. eÛt lancé lundi der-
nier son ordre de grève, celle-ci ne fut pas
suivie. Une manifestation lui cependant or-
ganisée par les partis .f ,/.0. et commu-
niste, qui se termina sans incidents à
20 heures.
Mais peu après, une centaine d'individus,
la plupart indigènes, profitant de ce que l'i
surveillance s'était relâchée, descendirent
de la Ctlshtzl, jusqu'à la rue Bah-ei-Vlled et
commencèrent à tout briser sur leur passage,
démolissant les vitres des magasins, les ter.
rasses des cafés, semant la panique dans le
quartier.
Plusieurs arrestations ont été opérées.
., .et à llemcen
voici une revanche
des élèves sur leurs maître f
Mardi matin, une trentaine d'élèves ras-
sembles devant le Collège de Tlemcen ont
refusé de suivre les cours, protestant à juste
titre contre la grève que leurs professeurs
avaient' suivie la veille.
D'autres élèves, venant de différentes éco-
les, se sont rapidement joints à ce groupe,
et ont formé un monôme que la police dis-
persa.
) +--<--
Accidents, sur la route
en Algérie.
Dimanche après-midi, à Alger, un camion
(f. pris en écharpe, sur le quai Nord, un taxi
contenant (V personnes, qui, outre L(! chauf-
feur, ont été plus on moins gravement at-
teintes. Ce sont M. François Uatto. son
fils, M. et Mme LJona Marceau, M. Vicône
et le ieune 7Jnyoiw.
♦ (Iran samedi, à 18 Iwures, une auto
s'est renversée sur la route d'Assibounif, à
C km. d'Or un. Les 5 occupants furent bles-
sés, Vun d'entre, eux très gravement puis-
qu'il eut les deux jambes brisées. Tous
étaient ivres à tel point qu'il fut impossible
de les interroger.
.et au Maroc
Le lieutenant Hocher, du 37° d'aviation,
s'est retourné avec sa voiture sur la routa
de Mcknôs, alors qu'il se rendait à llabat
eu compagnie de su jeune femme.
Tous deux ont été transportés à l'hôpital
de 7(abat dans un état grave.
Tu trembles, vieille carcasse!
La terre a tremble en plusieurs points au
ecurs de. la iournée d'hier.
Aux Indes néerlandaises.
Les sismographes de l'Institut de JlhU-
sique de Strasbourg et de l'Observatoire an-
glais de West lirontteieh, ont enregistré 1
hier matin, à i h. tG, un violent séisme
dont l'épicentre se trouve dans les Indes
nserlaiulaises.
.aux Indes anglaises.
La secousse (t été ressentie avec vio-
lence à Bombay et a duré deux heures.
.au Tonkin.
D'autre part, une dépêche d'Hanoi an-
nonce qu'un léger séisme a été enregistré à
Ban lloueisai et à Ventiane, vers 18 h. 15.
.et en Italie
Enfin, oii, mande de Montesanu, en Ita-
lie, qu'hier, à U h. fô, un fort tremblement
de terre s'est produit. U n'y a pas eu de
dégâts, mais la population, prise de pani-
que, a quitté les habitations.
Un outre séisme a été ressenti à Acquu-
fredda, à 1 h. 05.
) c
Au Conseil d'État
A Madagascar. Une requête mal
aiguillée. L'intéressé est condamné
aux dépens
Par voie de requête au Conseil d'Etat,
M. Desloy, demeurant à Auliioie (Madagas-
car), demandait l'annulation d'une décision
par laquelle le Gouverneur gênerai de Ma-
dagascar avait, en date du () mars 1927, sta-
tué sur les demandes du requérant, relatives
à une concession de terres domaniales.
- Lc Conseil d hLtat pour incompétence
1 a pu statuer sur cette atralre,
Le motif, exposé dans l'arrêt, doit être
porté à la connaissance des abonnes et des
lecteurs des Annales ColollÙlles. Il précise un
point de procédure, dont l'importance retien-
dra ieur attention.
.Attendu, dit le Conseil d'Etat, que, poui
demander l'annulation de la décision dont
s'agit, le requérant se fonde sur une préten-
due violation d'un titre, de concession tem-
poraire conféré au nom de l'Etat français et
de la Colonie de Madagascar.
.Mais le pourvoi dirigé contre ladite dé-
cision met exclusivement en cause la colonie
et tond à sa condamnation.
.Dans ces conditions, il appaitient au
Conseil du Contentieux administratif dç
connaître en premier ressort de la contesta
tion soulevée ;
Dès lors, la requête piésentée directe
ruent devant le Conseil d'Etat est irreceva-
ble.
Et le Conseil d'Etat de rejeter la requête
de M. Degloy et de le condamner aux dépens.
La réorganisation du Proche-Orient
La signature du paote balkanique pourrait-elle
Indiquer la route à l'Extrême-Orient ?
Pendant que 1" Europe occidentale semble
vainement chercher cette pierre philosophale
qui prolongerait la vie de notre civilisation sans
anniihiler le bonheur des nations et des indi-
vidus, les Balkans, que l'on considérait jus-
qu'ici comme un foyer permanent de discorde
et de conflit, viennent de donner au monde
l exemple du bon sens politique en consolidant
par des moyens eriectiis la paix dans ces ré-
gions autrefois si troublées.
Si les initiatives ont été multiples, la bonne
volonté manitestée par tous les intéressés est
un gage précieux pour la valeur des résultats
obtenus. Aux heures les pll's graves que la
diplomatie occidentale ait jamais traversées, et
qui central isaient l'attention de tous vers Ge-
nève, Berlin, Rome, Paris et Londres, les
hommes d'Etat balkaniques n étant pas direc-
tunent engagés dans ce drame, ont pensé pro-
titer de cette tranquillité pour agir dans le
me- lleur sens du terme.
- - -
Hâtons-nous d ajouter, cependant, que
leurs actions et les nombreux déplacements de
chefs d'Etats et de ministres, annoncés laco-
niquement par les agences, n'étaient rendu:
possibles que par de longs préparatifs auxquels
une grosse part revient à la clairvoyance. la
patience et la loyauté du gouvernement d'An-
kara. Par une heureuse métamorphose, celui
qu'on appelait autrefois l'homme malade de
l'Europe s'est révélé comme un peuple plein
d'enthousiasme et de v:e et prêt à commun.-
quer sa jeunesse de pensée à ses voisins bal-
kaniques.
Tour à tour, la Grèce, la Bulgarie, la You-
goslavie, la Roumanie et la Bulga:ie ont com-
pris la grande tâche qui s'offrait à eux. Une
série de pactes régionaux venaient cimenter
le désir de collaboration pacifique entre ces
peuples Et comme nous le verrons, les confé-
rences balkaniques ont jeté les bases d'une
coopération économique entre eux.
Enfin, des traités - d'amitié et d'arbitrage
conclus de divers côtés avec l'Italie et la
France, ont assuré aux nations balkaniques la
bonne volonté des grands pays méditerranéens,
tandis que les traités conclus par la l urquie
avec ses voisins de r Est. et surtout avec la
Perse et les Soviets, protègent l'arrière et le
flanc de l'un des chaînons les plus importants
de la réorganisation du Proche-Orient.
Voici comment se présente la situation ac-
tuelle : le document diplomatique le plus im-
portant, car il constitue véritablement le pivot
de la diplomatie du Proche-Orient, est le
Pacte d tmtentc cordiale signé cet été entre
la Grèce et la turquie. Il taut avoir vécu dans
ces pays avant la guerre, et après la guerre,
pour se rendre compte de l'énorme signihcalion
internationale de ce Pacte. D'un trait de
plume, de longs socles d'incompréhension, de
luttes, de récriminations, de guerres et de mas-
sacres Qnt été abolis quant à leurs conséquences
1 dans la suite des temps. Deux nations qu'on
croyait irrémédiablement opposées par la race.
Id religion et les intérêts, se sont loyalement
unies pour mieux iaire face à l' avenir. Et ce
Pacte, non seulement garantit les frontières
communes et les territoires des deux signa-
taires. mais encore il permet au délégué de
l'une des parties contractantes à représenter
l'autre dans les réunions internationales à re-
présentation restreinte.
Aussitôt après, Ismet Pacha et l ewfik
Rushdy Bey se rendaient en Bulgarie pour
montrer leur désir d'étendre l'oeuvre de pa:x
dans toute la péninsule balkanique. Parallèle-
ment à ces efforts, le roi de Yougoslavie pre-
nait favorablement en mains la cause du rap-
prochement entre son pays et la Bulgarie. Les
deux entrevues du roi Alexandre avec le roi
Boris à Belgrade d'abord, et ensuite à Varna,
iustement après la derniè:e réunion de la Pe-
tite Entente qui avait étudié les conditions de
la restauration économique du sud-ouest euro-
péen, ont beaucoup fait pour aplanir les ma-
lentendus qui existent entre les deux pays,
préparant ainsi l' œuvre de la dernière confé-
rence balkanique. Succédant à Varna, l'en-
t evue du roi Alexandre avec le Ghazi donna,
aussitôt après, le pacte d'amitié et de non-
agression que vient de parapher cette semaine
1 ewfik Rushdy Bey à Belgrade.
Entre temps, la visite de M. I itulesco à
Angora résultait en la signature d'un pacte
analogue entre la Roumanie et la Turquie,
laquelle, dans les dix ans de son existence
comme République indépendante, a réussi ce
tour de force de conclure des traités d'amitié
avec les trois nations balkaniques qui se trou-
vaient invariablement jusqu'ici parmi ses ad-
versaires sur le champ de bataille. Et il va
sans dire que les réunions de la Petite Entente
et la visite cordiale des souverains yougoslaves
au roi Carol à Sinaia, malgré la disparition
tragique de Jean Duca, ont raffermi les sym-
pathies des Etats p.ogressits de T Europe cen-
trale envers une collauoration plus étroite avec
l'Europe balkanique.
Ces préparatiis diplomatiques, avec leurs
résultats aussi Imporlants, avaient sérieusement
préparé la voie à la quatrième conférence bal-
kan.que qui s'est tenue à Salonique pendant la
premiè.e quinzaine de novembre. Dans le do-
maine politique, deux résolut!ons y ont été
adoptées : la première, c'est l' opportunité de
réunir la conférence balkanique une lois par
an, et la beconde a trait au Pacte balkanique.
Cependant, la Bulgarie a cru devoir iaire cer-
taines réserves à cette seconde résolution
D'abord, elle voudrait la reconnaissance pour
elle du princ pe de pleine égalité dans ses
rapports avec les autres Etats balkaniques, et
ensuite, elle demanderait l'application stricte
et intégrale des dispositions découlant du traité
des minorités, et qui assurent aux minorité
bulgares des autres pays balkaniques une pro-
tection pleine et entière dans le domaine juri-
dique, moral et religieux. Les doléances de la
Bulgarie sont trop connues pour qu'il oit utile
d' y revenir. La négociation d un débouché
vers la Mer Egée, à Salonique, ou dans le*
ports de la Thrace, élim nerait ses divergences
avec la Grèce ; tandis que ce:taines assurances
pour les Bulgares de la Macédoine serbe pour-
raient calmer ses appréhensions de ce côté,
Mais ces deux questions ne peuvent être réso-
lues que dans l'avenir à la suite de délicates
négociations. Il n'en est pas moins vrai que
l'atmosphère de tension qui existai entre la
Bulgarie et ses voisins s'est considérablement
clarifiée.
Dans le domaine économique, la conférence
balkanique a eu des résultats importants. La
jonction ferroviaire entre la Bulgarie et la
Roumanie se ferait par la construct:on de la
ligne Sidirocastro-Doupnilsa et d'un pont sut
le Danube. Les deux grandes lignes interna-
tionales Subulica-Belg ade-Sofia-Constantino-
ple et Oradea-Mure-Bucarcst-Sofia-Salon;que
Athènes, seront utilisées de plus en plus pour
les échanges commerciaux entre les Balkans.
Les communications aériennes et maritimes
d'une part, et de l'autre t'organisation du tou- '"t Jo
risme, seront améliorées. Un plan a été adopté
pour l'application d' une politique tarifaire pri-
vilégiée et la coordination de la politique
commerciale envers les pays étrangers, avec
une organisation spéciale pour l'étude des
conditions de cette politique et pour la sur-
veillance de son action. Un olfice commun de
clearing sera institué pour les échanges des
pays balkaniques avec les pays étrangers. Et
enfin, on a adopté deux résolutions pour l' uni-
hcation du droit, l' uno renfermant une conven-
tion de droit pénal et d'extradition entre les
signataires, et l'autre renfermant un projet de
droit privé et d'unification de la législation des
pays ba lkaniques, en ce qui concerne les lettres
de crédit et les chèques. Ainsi, il est facile
de se rendre compte du travail utile qui s'est
accompli à Salonique. et qui permet de pré-
sager de plus grands succès pour les confé-
rences balkaniques futures.
Toute cette activité diplomatique et éco-
nomique dans les Balkans est l'une des gran-
des raisons d'espérance pour la stabilisation
pour la paix. Car les puissances occidentales
qui profitaient des antagonismes des peuples
balkaniques pour entamer leurs propres intri-
gues pourraient difficilement compter sur les
Balkans pour leur donner des motifs de fric-
tion. On peut voir ce nouvel esprit même chez
les Bulgares qui refusent à se faire le jeu des
grandes puissances qui avaient essayé, au dé-
but de cette activité diplomatique dans les
Balkans, à rendre la Bulgarie contraire à cet
esprit de coopération pour en faire une alliée
dans leurs revend:cations.
D'autre part, il va sans dire que cet exemple
mérite d'être sérieusement pris en considéra-
tion par les nations occidentales. Il est impor-
tant de signaler cependant que cette réorga-
nisation des Balkans n' a été rendue possible
que par le fait que les parties contractantes ont
tacitement accepté les traités dans leurs lignes
générales, et n ont pas essayé d'en demander
une révision territoriale ou autre. Si certaines
puissances occidentales finissent par être péné-
trées du même esprit, la cause de la paix sera
définitivement gagnée et le sort de la civili-
safon européenne et mondiale définitivement
assuré.
Thomas Greenwood,
Professeur Ú l'hmversile de t.ondres.
Un tamponnement
sur le tongo-Ocian
Un léger accident de chemin de fer s'est
produit au kilomètre 1 iû. l'Il train chargé
de matériaux pour la construction de la voie
est entré en collision avec un f/'ilÎl/ régu-
lier.
Tout s'est heureusement home a quelques
dfRâts matériel. et ta circulation a été aus-
sitôt rétablie. Vne enquête est ouverte.
,+ <–
AU GABON
Les sorties d'Okoumé en janvier
Par ctJhlc de Libreville du 6 février, M.
lïonvin, Gouverneur p. i. annonce pour jan-
vier : 26.265 tonnes.
En janvier 33. la sortie avait été de
26.609 tonnes.
Les souverains du Siam
en France
LL. MM. le Roi et la Reine du Siam se
sont rendus, avant-hier, eii rade de Villefran-
che-sur-Mer, à bord du vaisseau amiral Lor-
raine, et furent reçus par l'amiral Dubois qui,
entouré de son état-major, fit aux souverains
les honneurs de la visite dr son bâtiment.
--_.
AU SIAM
Dura lez.
Le prince Si Thiporn, frère dit nrince
fUtvamde, chef de la révolte d'octobre der-
nier, il été condamné à la détention perpé-
tuelle par le. tribunal spécial chargé du ju-
gwr lus rebelles.
Jeudi ( 13 h. 30), lï> lévrier 19;m
jOUMAL O"TIBIEI
Rédaction & Administration :
14, tn II HMl-TMIir
PARIS CR"
VELEPH. 1 OPERA tl-SS
(1 LIGNES)
1 i I 0
Les Annales Coloniales
Pondat»un : Maroel RUEDEL
ABONNEMENTS
&va la RnfU illuitrée:
Os u 6 Meit a bteté
France et
Colonie. 180 « 100 > 50 a
Etranger 240 s 125 9 JO.
le Rumtro : 30 oentimei
On l'abonne sana frais dans
tous les bureaux de poste.
Le rapport
de M. Archimbaud
Cette année la discussion du budget des
Colonies comme celle du reste de tous les
auttes budgets sera fort brève. Y aura-t-il
mente une discussion ? Ce n'est pas sûr puis-
que Ion parie uu vote global du budget.
Quoi quil en soit, ceux qui aiment counai-
tre tetat moral, politique et économique de
notre empire coionial auront toujours la res-
source île lire le rapport de M. Archimbaud.
Oepuis dix ans, le député de la Urômc est
,.barge lie cet important travail et chaque
année on lit son rapport avec intérêt. Le do-
maine coionial est si vaste qu'un esprit ingé-
nieux y trouve, pour peu qu'il veuille s en
donner la peine, matiere à étude utile. M.
Arcmmbaud n'y manque pas..
Il ne saurait être question d'analyser en lui
court article cette œuvre qui ne compte pa-j
moins de 450 pages et qui comporte un ta-
L.cau de l'activité multiple de nos colonies
si diverses d'aspect et de ressources.
Mais il est un point sur lequel on 111e per-
mettra de m'arrêter un instant et qui, si nies
souvenirs ne me trompent pas, n'avait pas
encore été traité dans un document parlemcn-
- taire, je veux dire le rôle des missions reli-
gieuses dans nos établissements d'outre-mer.
M. Archimbaud y consacre tout u.n chapi-
tre. L'œu\'fc de ces missions n'échappe évi-
demment pas à la critique, c'est le cas de
toute œuvre humaine, mais le rapporteur ne
se préoccupe pas de porter sur elle un juge-
ment. 11 se propose uniquement de nous don-
ner un historique bref et impartial de leur
activité séculaire. Cela seul est intéressant.
J'écris bien « séculaire » car les mission-
naires ont parcouru l'Asie et notamment l'lu-
dochine dès la fin du XVIO siècle, c'est-à-dire
deux cents ans avant notre arrivée. Evangéli-
ser, instruire les indigènes, tel a été tout
d'abord leur but essentiel. Mais à roccasion.
ils ont été explorateurs, philologues et c'est
à eux que nous devons nos premières con-
naissances sur les populations de la grande
péninsule dont nous gouvernons aujourd'bu1
la plus grande partie.
Leur activité s'est déployée au milieu des
pires difficultés et des plus grands dangers
Ils ont fourni un nombre de martyrs consi-
dérable. Mais leur sang n'a pas fécondé le
sol annamite où il y a encore maintenant
peu de chrétiens. Cela s'explique pariaite-
mcnt puur quiconque connaît tant soit peu
la civilisation de l'Iixtrême-Urient. Nous ne
sommes pas ici dans des pays baroaies, mais
dans des régions de ci vins mon avancée quoi-
que ditterente de la nôtre.
L'œuvrc de* missions protestantes n'est pas
moins digne d attention. Missions anglaIses,
américaines, norvégiennes, t landaises, multi-
plient leurs ellorts en Indochine, en ocea-
me, à Madagascar et dans toute l'Airique.
biles créent ues églises, tondent des institu-
tions d'assistance, d'instruction, hôpitaux,
dispensaires,, maternités, écoles.
La mission protestante irancaisc compte
en ce moment 25y missionnaires, près de
3.000 collaborateur indigènes, une popula-
tion chrétienne de iib.000 âmes et ttO.000
entants dans les écoles.
Les missions protestantes étrangères sem-
blent plus prospères. Elles ont 347 mission-
naires, 7.627 collaborateurs indigenes, 35.393
élèves et 238.792 fidèles.
Leur développement ne laisse pas que
d'inspirer des craintes à quelques-uns de nos
fonctionnaires coloniaux. Un se rappelle
peut-être les difficultés qui s'élevèrent, il y
a quelque vingt-cinq ans entre Augagneur,
Gouverneur général de Madagascar et les
missions protestantes anglaises. Avant lui, de
Maliy, député de la Rcunion, avait dénoncé
le danger de leur action.
Aujourd'hui, des conflits de ce genre n'exis-
tent pas. Et il ne semble pas que l'activité
des missions étrangères soit vraiment inquié-
tante pour la sécurité et l'avenir de la domi-
nation française.
Le probieme de l'introduction du Chris-
tianisme dans nos possessions ne doit pas
d'ailleurs être envisagé du seul point de vue
politique.
M. Archimbaud ne le pose même pas. Il
se Itorne à nous faire un historique. A cha-
que jour suffit sa peine.
Hmnry Fontanier,
Ueputê du Cantal.
Membre de ta Commission
de* Allaare, Etrangères.
- AUDIENCES '1
A L'ELYSEE
M. de Warren
M. de Warren, ancien député, et qui con-
serve au cœur l'attention passionnée de notre
développement africain, a été reçu hier par
M. Albert Lebrun, Président de la Républi-
que. !
M. de Warren faisait partie de la mission
du Gnquamtenaire du Soudan. Il s'est attardé
quelque peu, au retour, en Algérie. Nous
avons relaté les conférences qu'il a faites.
AU QUAI D'ORSAY
M. de Martel
M. Louis Barthou, ministre des Affaires
étrangères, a reçu hier après-midi M. de
Martel, haut-commissaire de France en Syrie.
RUE DE VARENNE
Une délégation d'agriculteurs
M. Menri Queuille, ministre de l'Agricul-
ture, a reçu hier matin une délégation d' agri-
culteurs du département du Nord ayant à sa
êle un certai n nombre de parlementaires.
Cette délégation a exprimé au ministre le
désir d'une entente interministérielle en vue
d'améliorer l'organisation de la vente des pro-
duits agricoles de la métropole, des Colonies
et des pays de protectorat.
+----
Déplacements
Le prince George d'Angleterre
Le prince George d' Angleterre, arrivé à
Capetown lundi dernier, quittera cette ville
aujourd hui jeudi pour continuer son voyage à
travers les i Etats de l'Afrique du Sud.
Six femmes en auto.
Dans le courant de ce mois, une équipe de
six jeunes femmes partent de Prague pour un
voyage à l'intérieur de l'Afrique, dans quatre
petites voitures munies d'un moteur à deux
temps, » d'une contenance d'un litre.
L'expédition passera par Paris à son retour.
- >
Retours
M. de Witasse à Tanger
Après un court voyage en France, M. Paul
de Witaue, ministre plénipotentiaire chargé
du Consulat général de France, est rentré à
Tanger.
Il a repris immédiatement ses fonctions à la
Présidence du Comité de contrôle.
RECTIFICATION
M. Chiappe n'ira pas à Rabat
Par décret en date du 13 février 1934,
rendu sur la proposition du ministre des Af-
faires étrangères, la nomination de M. Jean
CMappe, préfet de police en qualité de com.
missaire résident général de France au Maroc
est rapportée.
* M. Ponsot est élevé ".;W
à la dignité d'am
bassad eur
Conformément à une décision prise lundi
eu conseil de cabinet, M. Louis Barthou a
fait signer un décret conférant à iM. Henri
Ponsot résident général au Maroc, la di-
gnité d'ambassadeur dont il n'avait que le
rang.
Le gouvernement a voulu, par cette pro-
motion exceptionnelle, reconnaître les longs
et éminents services de M. Ponsot et lut
manifester en même temps toute sa con-
Hunee dans les hautes fonctions où il est,
muintenu.
Ou suit qu'iiux lenurs de.s décrets
organisant les cadres du ministère des
Aliairos l'jtnuifjrres, lu dignité d'ambas-
sadoul' ne pouvait être conférée qu'aux
agents placés à III lète d'une lunbas-
sade, ou nu seeivtuire général du Dé-
partement.
Ainsi, les ministres plénipotentiaires,
appelés aux fonctions de lV;sident gé-
néral ou de Haut-Commissaire, 11e pou-
vaient uoeeder sur place à cette dignité.
Il a piu'u équitable de modifier wtte
règle : aussi, un décret vient-il d'être
pris, pur leq uel les agents remplissant
depuis six ans ces fonctions pourront
être élevés a la dignité d'n:nt.hn
M. Ponsot a donc, le premier, béiif'-
lidé de ce déerot, puisqu'il fut nommé
t'Il 11)21» llmit-Ccommissaire au Levant
avec rang d'ambassadeur, et qu'il uvait
conservé ('l' rang lors de sa nomination
911.1 ma: il lu Hésidenoe générale de
llilbat.
Le Ministère des Affaires Etrangères
a été heureux d'accorder ainsi un témoi-
gnage de particulière estime ù un fonc-
tionnaire éminent qui, au cours de sa
camère, s'est affirmé excellent négocia-
teur, possédant en outre l'entière con-
liullee du Gouvernement dans le poste
de haute responsabilité où il se trouve
placé.
> om*«O <
le feeanVoyage !
ENCERCLER L'AFRIQUE.
Un voyage circulaire aura lieu à bord de
VEridcm, paquebot à classe unique, pendant
l'été prochain.
Les touristes s'embarqueront le 12 juillet à
Marseille pour se rendre dans l'Afrique du
Nord et dans les colonies ou pays placés sous
mandat français en Afrique occidentale, To-
go, Cameroun, Afrique équatoriale, Madagas-
car, Réunion. côte des Somalis. Ils visiteront
également le pays où demeure le souvenir de
la France : Sainte-Hélène, l'île Maurice et
l'Egypte.
Le retour à Marseille aura lieu le 2 octobre.
Signalons que sur les vingt-huit escales pré-
vues, certaines seront organisées de manière à
permettre des randonnées dans l'intérieur, en
particulier en A E. F., à Madagascar et en
Egypte.
11 > <
VOIR EN DEUXIEME PAGE :
La tournée du Gouverneur général Brevié
au Soudan et en Guinée
le Crédit Agricole
aux Colonies
i
Touman, sénateur,
a déposé le 5 dé-
cembre 1933, une
proposition de loi
« tendant à fap-
plication de la lé-
gislation du crédit
mutuel et de la
coopération ag ico.
les aux colonies,
aux pays de pro-
tectorat et aux ter.
ritoires africains
placés sous mandat français. »
Cette proposition constitue une contribution
intéressante à l'étude de la législation coloniale
du point de vue agrico.e.
Dans nos vieilles colonies (Guadeloupe, Marti-
nique, La Réunion) les banques "oniales avaient
institué le Crédit Agricole dpu.s la loi au 30
avril 1849 qui avait envisagé la crtat.on de
banque de prêt et d'escompte.
En 1851. 1894, 1919, 1920, des amélw
tions successives intervinrent, et aboutirent au
décret du 5 juillet 1929, qui organisa les Cais.
ses de crédit agricole en vue de faciliter les opé-
rations concernant la production mégrico.e.
Dans l'Afrique occidentale française, c'est un
décret du 26 juin 1931 qui a réglé le fonction-
nement du crédit agricole. Il prévoit la création
d'une caisse centrale par co.onie vsoit 5 caisse»
au Sénégal, au - Soudan, en Guinée, en Côte-
d'ivoire et au Dahomey). Ces caisses sont aU-
mentées par des prélèvements faits sur la caisse
de réserve de la colonie, et de plus, par des
ouvertures de crédit que la Caisse nationale de
crédit agricole peut faire à ces caisses centra-
les. Elles peuvent consentir des prêts à court
et à moyen terme et des prêts individuels
et collectifs à court terme.
Au Cameroun, où florissaient depuis long-
temps, par les soins de l'administration, des
coopératives agricoles indigènes, dont que.ques-
unes étaient particulièrement prospères, le cré-
dit agricole s'est développé dans des conditions
analogues à celles qui s'éta.ent réalisées ailleurs.
Dans l'A. E. F. le crédit agricole date du 12
novembre 1931, et du 18 avril 1930 à Mada-
gascar. Dans cette dernière colonie, c'est le prin-
cipe de la mutualité qui est appliqué. Les agri-
culteurs groupés en caisses de crédit agricole
mutuel accordent eux-mêmes les prêts, dunt ils
prennent la responsabilité. Au lor mai 1933, ces
associations agricoles étaient au nombre de 171.
Enfin, en Indochine, le décret du 20 mai 1933
a créé l'Office Indochinois de crédit agricole mu-
tuel, qui rend des services énormes aux colons
et aux indigènes.
Quant à la Tunisie et au Maroc, ils ont une
organisation du crédit plus compliquée. Au Ma-
roc notamment, les sociétés-deprévoyante in A-'
gène ont joué et jouent encore un rôle considé-
rable. Elles sont actuellement au nombre de 52
et groupent 700.000 adhérents. Mais là aussi
elles ont été complétées par des caisses d'épar-
gne et de crédit, groupées en une caisse icdérale
de mutualité et de coopération agricoles, qui a
prêté en 1931 près de 130 militions de francs.
Toutefois M. Tournan, qui est un spécialiste
autorisé des questions de crédit agricole, estime
que ce qui a été fait dans nos diverses colonies
ou protectorats n'est pas suffisant, ou plutôt
qu'il y aurait grand intérêt à unifier les textes
divers, en les ramenant à la grande loi du 5
août 1920, qui est en France la véritable charte
du Crédit agricole.
Cette unification serait du plus grand intérêt
pour les colons et les administrateurs, et ratta-
cherait toutes les institutions de crédit agricole
colonial à la Caisse nationale de crédit agricole.
Une telle réforme est réclamée depuis long-
temps par de nombreuses associations coloniales.
Il faut donc souhaiter qu'elle se réalise au plus
tôt, et que la proposition de loi de M. Tournan
soit examinée et votée au plus tôt.
Jean Philip,
Sénateur du Gers,
Secrétaire de la Commis-
sion des Affaires étrangères,
membre de la Commission des
Finances, membre de &a Commis-
sion des Colonies.
Les Obsèques
de Louis Le Barbier
Hier matin, les Annales Coloniales se sont
fait un pieux devoir d'accompagner jusqu'à sa
tombe le collaborateur fidèle dont nous avons
dit avant-hier toute la peine que nous éprou-
vions de le perdre.
Une attention délicate du temps s était ma-
nifestée : le ciel était d'un bleu léger très pur,
et le soleil très chaud, ayant ainsi voulu sans
doute rappeler à Le Barbier les cieux éclatés
du Maroc qu'il a tant aimés. Il y avait peu de
monde, dans la petite église de Le Meux
à côté de Compiègne et ce furent surtout
des contemporains de notre collaborateur qui
assistèrent à ses funérailles.
Dans la rue du gros bourg, le cercueil fut
porté de l'église au cimetière à bout de bras,
sur plus d'un kilomètre. Le regard accrochait
au passage une enseigne « Boireau, Boulan-
ger ». « Débit de tabac n° 524 », le
panonceau du notaire, cependant que la cloche
apaisait son funèbre tintement. Image classi-
que, image presque patriarcale. Celui qui ou-
vrit ses yeux et son intelligence sur toutes les
puissantes vibrations du monde et qui absorba,
autant qu'il le put, l'universalité, est ainsi re-
tombé paisible au milieu du champ où reposent
les ancêtres, où des croix sont rongées par le
temps, où les collines forment un encerclement
que nul bouleversement ne troublera.
Nous avions fleuri d'une gerbe d'œillets le
convoi funèbre : puisqu'il faut que, de cette
manière, s'achèvent près de trente ans de col-
laboration fidèle, amicale, discrète : par des
fleurs sur une tombe
Que Louis le Barbier trouve ici notre der-
nier adieu. Sa pensée demeure soigneusement
vivante dans les collections de notre journal
A TUNIS
Un message du bey à M. Doumergue
Le Hev a prié M. J'eyiouton, Résident
général, d'adresser Hn Président le message
suivant :
« Au moment où Votre Excellence, appe-
lée par la confiance générale, prend la di-
rection du gouvernement français, je suis
heureux de lui adresser, avec mes plus sin-
cères félicitations et mon cordial souvenir,
l'assurance de mon fidèle attachement et
celui de mes sujets à la nation protectrice. »
) (
A Alger
les pillards ont opéré
à l'instar de Paris..
liien que la C. G. T. eÛt lancé lundi der-
nier son ordre de grève, celle-ci ne fut pas
suivie. Une manifestation lui cependant or-
ganisée par les partis .f ,/.0. et commu-
niste, qui se termina sans incidents à
20 heures.
Mais peu après, une centaine d'individus,
la plupart indigènes, profitant de ce que l'i
surveillance s'était relâchée, descendirent
de la Ctlshtzl, jusqu'à la rue Bah-ei-Vlled et
commencèrent à tout briser sur leur passage,
démolissant les vitres des magasins, les ter.
rasses des cafés, semant la panique dans le
quartier.
Plusieurs arrestations ont été opérées.
., .et à llemcen
voici une revanche
des élèves sur leurs maître f
Mardi matin, une trentaine d'élèves ras-
sembles devant le Collège de Tlemcen ont
refusé de suivre les cours, protestant à juste
titre contre la grève que leurs professeurs
avaient' suivie la veille.
D'autres élèves, venant de différentes éco-
les, se sont rapidement joints à ce groupe,
et ont formé un monôme que la police dis-
persa.
) +--<--
Accidents, sur la route
en Algérie.
Dimanche après-midi, à Alger, un camion
(f. pris en écharpe, sur le quai Nord, un taxi
contenant (V personnes, qui, outre L(! chauf-
feur, ont été plus on moins gravement at-
teintes. Ce sont M. François Uatto. son
fils, M. et Mme LJona Marceau, M. Vicône
et le ieune 7Jnyoiw.
♦ (Iran samedi, à 18 Iwures, une auto
s'est renversée sur la route d'Assibounif, à
C km. d'Or un. Les 5 occupants furent bles-
sés, Vun d'entre, eux très gravement puis-
qu'il eut les deux jambes brisées. Tous
étaient ivres à tel point qu'il fut impossible
de les interroger.
.et au Maroc
Le lieutenant Hocher, du 37° d'aviation,
s'est retourné avec sa voiture sur la routa
de Mcknôs, alors qu'il se rendait à llabat
eu compagnie de su jeune femme.
Tous deux ont été transportés à l'hôpital
de 7(abat dans un état grave.
Tu trembles, vieille carcasse!
La terre a tremble en plusieurs points au
ecurs de. la iournée d'hier.
Aux Indes néerlandaises.
Les sismographes de l'Institut de JlhU-
sique de Strasbourg et de l'Observatoire an-
glais de West lirontteieh, ont enregistré 1
hier matin, à i h. tG, un violent séisme
dont l'épicentre se trouve dans les Indes
nserlaiulaises.
.aux Indes anglaises.
La secousse (t été ressentie avec vio-
lence à Bombay et a duré deux heures.
.au Tonkin.
D'autre part, une dépêche d'Hanoi an-
nonce qu'un léger séisme a été enregistré à
Ban lloueisai et à Ventiane, vers 18 h. 15.
.et en Italie
Enfin, oii, mande de Montesanu, en Ita-
lie, qu'hier, à U h. fô, un fort tremblement
de terre s'est produit. U n'y a pas eu de
dégâts, mais la population, prise de pani-
que, a quitté les habitations.
Un outre séisme a été ressenti à Acquu-
fredda, à 1 h. 05.
) c
Au Conseil d'État
A Madagascar. Une requête mal
aiguillée. L'intéressé est condamné
aux dépens
Par voie de requête au Conseil d'Etat,
M. Desloy, demeurant à Auliioie (Madagas-
car), demandait l'annulation d'une décision
par laquelle le Gouverneur gênerai de Ma-
dagascar avait, en date du () mars 1927, sta-
tué sur les demandes du requérant, relatives
à une concession de terres domaniales.
- Lc Conseil d hLtat pour incompétence
1 a pu statuer sur cette atralre,
Le motif, exposé dans l'arrêt, doit être
porté à la connaissance des abonnes et des
lecteurs des Annales ColollÙlles. Il précise un
point de procédure, dont l'importance retien-
dra ieur attention.
.Attendu, dit le Conseil d'Etat, que, poui
demander l'annulation de la décision dont
s'agit, le requérant se fonde sur une préten-
due violation d'un titre, de concession tem-
poraire conféré au nom de l'Etat français et
de la Colonie de Madagascar.
.Mais le pourvoi dirigé contre ladite dé-
cision met exclusivement en cause la colonie
et tond à sa condamnation.
.Dans ces conditions, il appaitient au
Conseil du Contentieux administratif dç
connaître en premier ressort de la contesta
tion soulevée ;
Dès lors, la requête piésentée directe
ruent devant le Conseil d'Etat est irreceva-
ble.
Et le Conseil d'Etat de rejeter la requête
de M. Degloy et de le condamner aux dépens.
La réorganisation du Proche-Orient
La signature du paote balkanique pourrait-elle
Indiquer la route à l'Extrême-Orient ?
Pendant que 1" Europe occidentale semble
vainement chercher cette pierre philosophale
qui prolongerait la vie de notre civilisation sans
anniihiler le bonheur des nations et des indi-
vidus, les Balkans, que l'on considérait jus-
qu'ici comme un foyer permanent de discorde
et de conflit, viennent de donner au monde
l exemple du bon sens politique en consolidant
par des moyens eriectiis la paix dans ces ré-
gions autrefois si troublées.
Si les initiatives ont été multiples, la bonne
volonté manitestée par tous les intéressés est
un gage précieux pour la valeur des résultats
obtenus. Aux heures les pll's graves que la
diplomatie occidentale ait jamais traversées, et
qui central isaient l'attention de tous vers Ge-
nève, Berlin, Rome, Paris et Londres, les
hommes d'Etat balkaniques n étant pas direc-
tunent engagés dans ce drame, ont pensé pro-
titer de cette tranquillité pour agir dans le
me- lleur sens du terme.
- - -
Hâtons-nous d ajouter, cependant, que
leurs actions et les nombreux déplacements de
chefs d'Etats et de ministres, annoncés laco-
niquement par les agences, n'étaient rendu:
possibles que par de longs préparatifs auxquels
une grosse part revient à la clairvoyance. la
patience et la loyauté du gouvernement d'An-
kara. Par une heureuse métamorphose, celui
qu'on appelait autrefois l'homme malade de
l'Europe s'est révélé comme un peuple plein
d'enthousiasme et de v:e et prêt à commun.-
quer sa jeunesse de pensée à ses voisins bal-
kaniques.
Tour à tour, la Grèce, la Bulgarie, la You-
goslavie, la Roumanie et la Bulga:ie ont com-
pris la grande tâche qui s'offrait à eux. Une
série de pactes régionaux venaient cimenter
le désir de collaboration pacifique entre ces
peuples Et comme nous le verrons, les confé-
rences balkaniques ont jeté les bases d'une
coopération économique entre eux.
Enfin, des traités - d'amitié et d'arbitrage
conclus de divers côtés avec l'Italie et la
France, ont assuré aux nations balkaniques la
bonne volonté des grands pays méditerranéens,
tandis que les traités conclus par la l urquie
avec ses voisins de r Est. et surtout avec la
Perse et les Soviets, protègent l'arrière et le
flanc de l'un des chaînons les plus importants
de la réorganisation du Proche-Orient.
Voici comment se présente la situation ac-
tuelle : le document diplomatique le plus im-
portant, car il constitue véritablement le pivot
de la diplomatie du Proche-Orient, est le
Pacte d tmtentc cordiale signé cet été entre
la Grèce et la turquie. Il taut avoir vécu dans
ces pays avant la guerre, et après la guerre,
pour se rendre compte de l'énorme signihcalion
internationale de ce Pacte. D'un trait de
plume, de longs socles d'incompréhension, de
luttes, de récriminations, de guerres et de mas-
sacres Qnt été abolis quant à leurs conséquences
1 dans la suite des temps. Deux nations qu'on
croyait irrémédiablement opposées par la race.
Id religion et les intérêts, se sont loyalement
unies pour mieux iaire face à l' avenir. Et ce
Pacte, non seulement garantit les frontières
communes et les territoires des deux signa-
taires. mais encore il permet au délégué de
l'une des parties contractantes à représenter
l'autre dans les réunions internationales à re-
présentation restreinte.
Aussitôt après, Ismet Pacha et l ewfik
Rushdy Bey se rendaient en Bulgarie pour
montrer leur désir d'étendre l'oeuvre de pa:x
dans toute la péninsule balkanique. Parallèle-
ment à ces efforts, le roi de Yougoslavie pre-
nait favorablement en mains la cause du rap-
prochement entre son pays et la Bulgarie. Les
deux entrevues du roi Alexandre avec le roi
Boris à Belgrade d'abord, et ensuite à Varna,
iustement après la derniè:e réunion de la Pe-
tite Entente qui avait étudié les conditions de
la restauration économique du sud-ouest euro-
péen, ont beaucoup fait pour aplanir les ma-
lentendus qui existent entre les deux pays,
préparant ainsi l' œuvre de la dernière confé-
rence balkanique. Succédant à Varna, l'en-
t evue du roi Alexandre avec le Ghazi donna,
aussitôt après, le pacte d'amitié et de non-
agression que vient de parapher cette semaine
1 ewfik Rushdy Bey à Belgrade.
Entre temps, la visite de M. I itulesco à
Angora résultait en la signature d'un pacte
analogue entre la Roumanie et la Turquie,
laquelle, dans les dix ans de son existence
comme République indépendante, a réussi ce
tour de force de conclure des traités d'amitié
avec les trois nations balkaniques qui se trou-
vaient invariablement jusqu'ici parmi ses ad-
versaires sur le champ de bataille. Et il va
sans dire que les réunions de la Petite Entente
et la visite cordiale des souverains yougoslaves
au roi Carol à Sinaia, malgré la disparition
tragique de Jean Duca, ont raffermi les sym-
pathies des Etats p.ogressits de T Europe cen-
trale envers une collauoration plus étroite avec
l'Europe balkanique.
Ces préparatiis diplomatiques, avec leurs
résultats aussi Imporlants, avaient sérieusement
préparé la voie à la quatrième conférence bal-
kan.que qui s'est tenue à Salonique pendant la
premiè.e quinzaine de novembre. Dans le do-
maine politique, deux résolut!ons y ont été
adoptées : la première, c'est l' opportunité de
réunir la conférence balkanique une lois par
an, et la beconde a trait au Pacte balkanique.
Cependant, la Bulgarie a cru devoir iaire cer-
taines réserves à cette seconde résolution
D'abord, elle voudrait la reconnaissance pour
elle du princ pe de pleine égalité dans ses
rapports avec les autres Etats balkaniques, et
ensuite, elle demanderait l'application stricte
et intégrale des dispositions découlant du traité
des minorités, et qui assurent aux minorité
bulgares des autres pays balkaniques une pro-
tection pleine et entière dans le domaine juri-
dique, moral et religieux. Les doléances de la
Bulgarie sont trop connues pour qu'il oit utile
d' y revenir. La négociation d un débouché
vers la Mer Egée, à Salonique, ou dans le*
ports de la Thrace, élim nerait ses divergences
avec la Grèce ; tandis que ce:taines assurances
pour les Bulgares de la Macédoine serbe pour-
raient calmer ses appréhensions de ce côté,
Mais ces deux questions ne peuvent être réso-
lues que dans l'avenir à la suite de délicates
négociations. Il n'en est pas moins vrai que
l'atmosphère de tension qui existai entre la
Bulgarie et ses voisins s'est considérablement
clarifiée.
Dans le domaine économique, la conférence
balkanique a eu des résultats importants. La
jonction ferroviaire entre la Bulgarie et la
Roumanie se ferait par la construct:on de la
ligne Sidirocastro-Doupnilsa et d'un pont sut
le Danube. Les deux grandes lignes interna-
tionales Subulica-Belg ade-Sofia-Constantino-
ple et Oradea-Mure-Bucarcst-Sofia-Salon;que
Athènes, seront utilisées de plus en plus pour
les échanges commerciaux entre les Balkans.
Les communications aériennes et maritimes
d'une part, et de l'autre t'organisation du tou- '"t Jo
risme, seront améliorées. Un plan a été adopté
pour l'application d' une politique tarifaire pri-
vilégiée et la coordination de la politique
commerciale envers les pays étrangers, avec
une organisation spéciale pour l'étude des
conditions de cette politique et pour la sur-
veillance de son action. Un olfice commun de
clearing sera institué pour les échanges des
pays balkaniques avec les pays étrangers. Et
enfin, on a adopté deux résolutions pour l' uni-
hcation du droit, l' uno renfermant une conven-
tion de droit pénal et d'extradition entre les
signataires, et l'autre renfermant un projet de
droit privé et d'unification de la législation des
pays ba lkaniques, en ce qui concerne les lettres
de crédit et les chèques. Ainsi, il est facile
de se rendre compte du travail utile qui s'est
accompli à Salonique. et qui permet de pré-
sager de plus grands succès pour les confé-
rences balkaniques futures.
Toute cette activité diplomatique et éco-
nomique dans les Balkans est l'une des gran-
des raisons d'espérance pour la stabilisation
pour la paix. Car les puissances occidentales
qui profitaient des antagonismes des peuples
balkaniques pour entamer leurs propres intri-
gues pourraient difficilement compter sur les
Balkans pour leur donner des motifs de fric-
tion. On peut voir ce nouvel esprit même chez
les Bulgares qui refusent à se faire le jeu des
grandes puissances qui avaient essayé, au dé-
but de cette activité diplomatique dans les
Balkans, à rendre la Bulgarie contraire à cet
esprit de coopération pour en faire une alliée
dans leurs revend:cations.
D'autre part, il va sans dire que cet exemple
mérite d'être sérieusement pris en considéra-
tion par les nations occidentales. Il est impor-
tant de signaler cependant que cette réorga-
nisation des Balkans n' a été rendue possible
que par le fait que les parties contractantes ont
tacitement accepté les traités dans leurs lignes
générales, et n ont pas essayé d'en demander
une révision territoriale ou autre. Si certaines
puissances occidentales finissent par être péné-
trées du même esprit, la cause de la paix sera
définitivement gagnée et le sort de la civili-
safon européenne et mondiale définitivement
assuré.
Thomas Greenwood,
Professeur Ú l'hmversile de t.ondres.
Un tamponnement
sur le tongo-Ocian
Un léger accident de chemin de fer s'est
produit au kilomètre 1 iû. l'Il train chargé
de matériaux pour la construction de la voie
est entré en collision avec un f/'ilÎl/ régu-
lier.
Tout s'est heureusement home a quelques
dfRâts matériel. et ta circulation a été aus-
sitôt rétablie. Vne enquête est ouverte.
,+ <–
AU GABON
Les sorties d'Okoumé en janvier
Par ctJhlc de Libreville du 6 février, M.
lïonvin, Gouverneur p. i. annonce pour jan-
vier : 26.265 tonnes.
En janvier 33. la sortie avait été de
26.609 tonnes.
Les souverains du Siam
en France
LL. MM. le Roi et la Reine du Siam se
sont rendus, avant-hier, eii rade de Villefran-
che-sur-Mer, à bord du vaisseau amiral Lor-
raine, et furent reçus par l'amiral Dubois qui,
entouré de son état-major, fit aux souverains
les honneurs de la visite dr son bâtiment.
--_.
AU SIAM
Dura lez.
Le prince Si Thiporn, frère dit nrince
fUtvamde, chef de la révolte d'octobre der-
nier, il été condamné à la détention perpé-
tuelle par le. tribunal spécial chargé du ju-
gwr lus rebelles.
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