Titre : L'Essor : revue mensuelle bourguignonne, artistique, littéraire ["puis" revue bourguignonne d'art et de littérature "puis" bulletin trimestriel des artistes et artisans d'art bourguignons]
Auteur : L'Essor (Dijon). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Dijon)
Date d'édition : 1927-03-01
Contributeur : Bouillerot, Raoul. Directeur de publication
Contributeur : Cappe, Max. Directeur de publication
Contributeur : Bédarieux, Robert de (1888-1951). Directeur de publication
Contributeur : Thiblot, Roger. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32769286c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1927 01 mars 1927
Description : 1927/03/01-1929/12/31. 1927/03/01-1929/12/31.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG21 Collection numérique : BIPFPIG21
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bourgogne Collection numérique : Fonds régional : Bourgogne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9921891
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Z-2503
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2017
L'ESSOR
LES PEINTRES DE PEKIN
LIN-OUEN-YEN
Le grand Lin : un chinois de transition, m’a
vait-on dit.
— Ah !...
Et le « grand Lin » m’apparut un jour dans
l’éclair — nickel, vernis — d’un bolide ultra-
chic : silhouette phallique à lunettes d’oiseau
de nuit que le claqueson me grava d’un coup rau
que — et que ne put estomper la haute lame de
poussière, déroulée dans le sillage énorme de
la « Maouss et Hurph » — 4o HP.
... Pauvre de moi ! — Je le savais ancien
vice-ministre des Finances célestes. Céiestement
volatiles !.. (Exact).
Je fis la connaissance du mandarin Lin-Ouen-
Yen un soir de dinette-à-la-col 1 e-de-p eau, au res
taurant.
Belzébuth ? — Paphnuce ?., les deux en
semble.
Le verre simple des hublots de rigueur ne met
pas la sourdine désirée.. Ces yeux-là dévorent
des piles de rechange. ! C’est comme une com
bustion grésillante, du sarment sec qui pétille
dru !
L’intelligence y est présente, certes, elle y
brille même d’un feu rare, mais en tant que ser
ve.. Feu sacré ? Fièvre de l’or ? ou tout bête
ment : lubricité ?.. Enigme.
Lin-Ouen-Yen m’est présenté : peintre et let
tré.
Sa personne contraste, atteste quelque supério
rité sur les autres convives : masques éteints,
où l’œil craint de s'avouer, mais où le croc, lui
sant multiplie des touches nettes déchirant des
rires rauques.
J’admire le fuselage délicat de la main, que
prolongent les baguettes qui lutinent des œufs
noirs et des colibris fricassés. La diaphanéï-
té de ses doigts volète, légère, au-dessus de
la table encombrée... Mais le bout de mèche d’ar
cher de contrebasse qui, en transparence, lais
se s’évader le menton, prélève à chaque coup sa
rançon de colophan e...
La nature des questions que Lin me faisait
poser ce soir-là, (me confirma — une fois de
plus — en cette évidence : la puissance de sé>-
duction sur la Chine sénile de l’amélricanisme
intégral — modem’ confort ! mentalité de
Moyen-Age ! bras-dessus bras-dessous !.. La
logique, même approximative, marxiste ne sera
pas de sitôt sa dame de compagnie. Pas plus
que la logique tout court.. On le sait bien. Mais...
Voilà !..
Aussi ne manifestai-je aucun étonnement lors
que j’ouïs dire que les mandarin eaux de mon
« Chinois de transition » faisaient leurs humani
tés là-bas, de l’autre côîté de l’eau : chez Füller
Thayer and C° !
Mais ne nous aventurons pas plus avant —
gens de bonne compagnie ! — sur ce terrain
aurifère, où feu Edgar Allan Poe voit sa muse
knock-out, dérisoire, aux pieds de la Chaise Elec
trique — et de la jupe lie-de-vin de l’évêque
du Massachusett....
— Hélons plutôt des pousse-pousses : je vous
emmène chez Lin-Ouen-Yen.
... Quand je vous le disais : Belzébuth et
Paphnuce ! en une même robe, bous la même
calotte. [ ■ ;
LES PEINTRES DE PEKIN
LIN-OUEN-YEN
Le grand Lin : un chinois de transition, m’a
vait-on dit.
— Ah !...
Et le « grand Lin » m’apparut un jour dans
l’éclair — nickel, vernis — d’un bolide ultra-
chic : silhouette phallique à lunettes d’oiseau
de nuit que le claqueson me grava d’un coup rau
que — et que ne put estomper la haute lame de
poussière, déroulée dans le sillage énorme de
la « Maouss et Hurph » — 4o HP.
... Pauvre de moi ! — Je le savais ancien
vice-ministre des Finances célestes. Céiestement
volatiles !.. (Exact).
Je fis la connaissance du mandarin Lin-Ouen-
Yen un soir de dinette-à-la-col 1 e-de-p eau, au res
taurant.
Belzébuth ? — Paphnuce ?., les deux en
semble.
Le verre simple des hublots de rigueur ne met
pas la sourdine désirée.. Ces yeux-là dévorent
des piles de rechange. ! C’est comme une com
bustion grésillante, du sarment sec qui pétille
dru !
L’intelligence y est présente, certes, elle y
brille même d’un feu rare, mais en tant que ser
ve.. Feu sacré ? Fièvre de l’or ? ou tout bête
ment : lubricité ?.. Enigme.
Lin-Ouen-Yen m’est présenté : peintre et let
tré.
Sa personne contraste, atteste quelque supério
rité sur les autres convives : masques éteints,
où l’œil craint de s'avouer, mais où le croc, lui
sant multiplie des touches nettes déchirant des
rires rauques.
J’admire le fuselage délicat de la main, que
prolongent les baguettes qui lutinent des œufs
noirs et des colibris fricassés. La diaphanéï-
té de ses doigts volète, légère, au-dessus de
la table encombrée... Mais le bout de mèche d’ar
cher de contrebasse qui, en transparence, lais
se s’évader le menton, prélève à chaque coup sa
rançon de colophan e...
La nature des questions que Lin me faisait
poser ce soir-là, (me confirma — une fois de
plus — en cette évidence : la puissance de sé>-
duction sur la Chine sénile de l’amélricanisme
intégral — modem’ confort ! mentalité de
Moyen-Age ! bras-dessus bras-dessous !.. La
logique, même approximative, marxiste ne sera
pas de sitôt sa dame de compagnie. Pas plus
que la logique tout court.. On le sait bien. Mais...
Voilà !..
Aussi ne manifestai-je aucun étonnement lors
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« Chinois de transition » faisaient leurs humani
tés là-bas, de l’autre côîté de l’eau : chez Füller
Thayer and C° !
Mais ne nous aventurons pas plus avant —
gens de bonne compagnie ! — sur ce terrain
aurifère, où feu Edgar Allan Poe voit sa muse
knock-out, dérisoire, aux pieds de la Chaise Elec
trique — et de la jupe lie-de-vin de l’évêque
du Massachusett....
— Hélons plutôt des pousse-pousses : je vous
emmène chez Lin-Ouen-Yen.
... Quand je vous le disais : Belzébuth et
Paphnuce ! en une même robe, bous la même
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