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prisonnier par le Soudan Saladin avec un cheva
lier d’Anglure et un troisième, et qui, étant hors
d’état de payer leur rançon, furent, sur leur pa
role, renvoyés dans leur patrie pour trouver de
quoi la payer, avec promesse, s’ils ne pouvaient
pas y satisfaire, qu’ils reviendraient se rendre
ses prisonniers : ce qu’ils firent, ne voulant pas
ruiner leurs familles et incommoder leurs anus.
Saladin, étonné de leur grand cœur et de leur
fermeté, leur rendit la liberté, en les comblant
même de présents, ne leur demandant pour toute
reconnaissance de ce bienfait que de joindre à
leur nom de baptême celui de Saladin : ce qui
s’observe régulièrement dans les maisons d'An-
glure et de Montmorillon, et même dans la troi
sième, dont le nom ne nous est pas connu.
Suivant des recherches faites sur ces noms, et
qui nous ont été communiquées, Montmorillon
est une ville, dans le Poitou, qui a dans son en
ceinte un bâtiment de figure octogone, qu’on croit
être du temps des romains. On dit que huit per
sonnes se plaçant dans ces huit angles peuvent
s’entretenir chacune et en même temps avec celles
qui sont dans l’angle opposé, sans que les autres
les entendent. Il est vraisemblable que c’est de ce
château que la maison de Montmorillon a pris
son nom, ou qu’elle le lui a donné.
On lit dans l’histoire de Bretagne par D. Lobi-
neau que le connétable de Clisson étant allé dans
le Poitou avec le duc de Berry, à la tête .de 3,(J00
lances, prit Montmorillon en 1370.
En 1220, la baronnie de Montmorillon apparte
nait à Emeric de Magnac.
Le premier connu de la maison de Montmoril
lon est un Bernard de Montmorillon, surnommé
Quatre Barbes qui vivait sur la tin du x« siècle ou
au commencement du xi e . Son petit fils Bernard
fut aussi surnommé Quatre Barbes.
Le cartulairedeSaint-Cyprien de Poitiers, p. 627,
fait mention d’un Ranulphe de Montmorillon, qui
donna à ce monastère la terre de Buxia, etc.
Monseigneur de Montmorillon, sous le règne de
Philippe de Valois, est employé dans le rôle de
guerre depuis le 15 juillet 1340, jusqu’au 27 sep
tembre suivant, avec un autre chevalier et dix
écuyers de la compagnie a raison de 4 livres 15 sols
par jour.
Dans le nombre des chevaliers morts à la ba
taille de Poitiers, donnée le 19 septembre 1256,
on trouve que messire Jean de Montmorillon et
son fils furent enterrés dans le cloître des frères
Prêcheurs. Saladin de Montmorillon eut un fils de
Jacqueline de Vésigneux, qui porta aussi le nom
de Saladin. Il était chevalier de l’ordre du roi, et
vivait en 1540.
L’abbé de Vertot, dans son histoire de Malte,
parle de plusieurs chevaliers de la vénérable
langue d’Auvergne, du nom de Montmorillon,
entre autres de Saladin de Montmorillon, environ
l’an 1524 et de Claude Montmorillon, reçu le 2
avril 1554.
Faute de titre qui n’ont point été fournis sur
cette maison, on n’a pu rapporter que ce que les
recherches ont procuré sur la seconde branche,
la seule qui subsiste.
Elle a pour auteur Antoine de Montmorillon,
fils de Louis, écuyerVmarié à Louise d’Essenlay,
comme il est prouvé par un acte du 28 octobre
1439; c’est aux descendants de cette branche
qu’appartenait Claude de Montmorillon, chevalier
de Malte et grand prieur d’Auvergne et de Florent
de Montmorillon.
Elle a fourni plusieurs officiers à nos armées.
Armes : D’or, à l’aigle éplogée de gueules.
Supports : Deux Turcs.
Nous en avons trouvé du nom de Montmorillon
qui portaient pour armes : D'azur, à la croix en-
grelée d’argent.
Nous ignorons s’ils étaient issus de cette an
cienne et illustre maison; mais cette différence
d’arme n’est d’aucune conséquence,parce qu’avant
le xi e siècle, époque de leur institution, les armes
étaient encore particulières à chaque personne, et
n’étaient pas fixes dans les maisons, chacun les
portant comme il le jugeait â propos
MORANT ou de MORAND (de).
Seigneur du Mesnil-Garnier en Normandie, puis
marquis du Mesnil-Garnier, seigneurs d’Estre-
ville, barons de Courcelle, comtes de Penses.
La famille de Morant ou de Morand, qui n’est
plus représentée que par les femmes, est de très
ancienne noblesse de Normandie. Elle s’est ré
pandue et a formée plusieurs branches dans les
provinces voisines. Dès l’année 1271, trois mem
bres de cette famille, dont l’un est qualifié cheva
lier, figuraient ainsi qu’on le voit dans le traité
de la noblesse de La Roque, dans le catalogue des
nobles de la province de Normandie.
En 1381, sous Charles VI, Jean de Morand, cin
quième du nom, eut un duel célèbre dont le duc
de Lancastre fut témoin.
Un cadet de la maison de Morant de Norman
die, établi à Angers avant 1413, est l'auteur de
la maison de Morand qui est l’objet de la présente
notice, et dont on peut établir la généalogie sui
vie et non interrompue depuis cette époque jus
qu’à nos jours.
En 1621, Thomas de Morant, conseiller au
grand Conseil, puis trésorier de l’Epargne et
grand trésorier des ordres du roi fonda un cou
vent de jacobins dans sa terre de Mesnil-Garnier,
qui fut érigée en marquisat par lettres de 1672.
Son fils, N. de Morant fut premier président au
parlement de Toulouse.
En 1722, Thomas-Gui de Morant, comte de
Penses, était lieutenant-colonel du régiment de
Laffai avec brevet de colonel.
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prisonnier par le Soudan Saladin avec un cheva
lier d’Anglure et un troisième, et qui, étant hors
d’état de payer leur rançon, furent, sur leur pa
role, renvoyés dans leur patrie pour trouver de
quoi la payer, avec promesse, s’ils ne pouvaient
pas y satisfaire, qu’ils reviendraient se rendre
ses prisonniers : ce qu’ils firent, ne voulant pas
ruiner leurs familles et incommoder leurs anus.
Saladin, étonné de leur grand cœur et de leur
fermeté, leur rendit la liberté, en les comblant
même de présents, ne leur demandant pour toute
reconnaissance de ce bienfait que de joindre à
leur nom de baptême celui de Saladin : ce qui
s’observe régulièrement dans les maisons d'An-
glure et de Montmorillon, et même dans la troi
sième, dont le nom ne nous est pas connu.
Suivant des recherches faites sur ces noms, et
qui nous ont été communiquées, Montmorillon
est une ville, dans le Poitou, qui a dans son en
ceinte un bâtiment de figure octogone, qu’on croit
être du temps des romains. On dit que huit per
sonnes se plaçant dans ces huit angles peuvent
s’entretenir chacune et en même temps avec celles
qui sont dans l’angle opposé, sans que les autres
les entendent. Il est vraisemblable que c’est de ce
château que la maison de Montmorillon a pris
son nom, ou qu’elle le lui a donné.
On lit dans l’histoire de Bretagne par D. Lobi-
neau que le connétable de Clisson étant allé dans
le Poitou avec le duc de Berry, à la tête .de 3,(J00
lances, prit Montmorillon en 1370.
En 1220, la baronnie de Montmorillon apparte
nait à Emeric de Magnac.
Le premier connu de la maison de Montmoril
lon est un Bernard de Montmorillon, surnommé
Quatre Barbes qui vivait sur la tin du x« siècle ou
au commencement du xi e . Son petit fils Bernard
fut aussi surnommé Quatre Barbes.
Le cartulairedeSaint-Cyprien de Poitiers, p. 627,
fait mention d’un Ranulphe de Montmorillon, qui
donna à ce monastère la terre de Buxia, etc.
Monseigneur de Montmorillon, sous le règne de
Philippe de Valois, est employé dans le rôle de
guerre depuis le 15 juillet 1340, jusqu’au 27 sep
tembre suivant, avec un autre chevalier et dix
écuyers de la compagnie a raison de 4 livres 15 sols
par jour.
Dans le nombre des chevaliers morts à la ba
taille de Poitiers, donnée le 19 septembre 1256,
on trouve que messire Jean de Montmorillon et
son fils furent enterrés dans le cloître des frères
Prêcheurs. Saladin de Montmorillon eut un fils de
Jacqueline de Vésigneux, qui porta aussi le nom
de Saladin. Il était chevalier de l’ordre du roi, et
vivait en 1540.
L’abbé de Vertot, dans son histoire de Malte,
parle de plusieurs chevaliers de la vénérable
langue d’Auvergne, du nom de Montmorillon,
entre autres de Saladin de Montmorillon, environ
l’an 1524 et de Claude Montmorillon, reçu le 2
avril 1554.
Faute de titre qui n’ont point été fournis sur
cette maison, on n’a pu rapporter que ce que les
recherches ont procuré sur la seconde branche,
la seule qui subsiste.
Elle a pour auteur Antoine de Montmorillon,
fils de Louis, écuyerVmarié à Louise d’Essenlay,
comme il est prouvé par un acte du 28 octobre
1439; c’est aux descendants de cette branche
qu’appartenait Claude de Montmorillon, chevalier
de Malte et grand prieur d’Auvergne et de Florent
de Montmorillon.
Elle a fourni plusieurs officiers à nos armées.
Armes : D’or, à l’aigle éplogée de gueules.
Supports : Deux Turcs.
Nous en avons trouvé du nom de Montmorillon
qui portaient pour armes : D'azur, à la croix en-
grelée d’argent.
Nous ignorons s’ils étaient issus de cette an
cienne et illustre maison; mais cette différence
d’arme n’est d’aucune conséquence,parce qu’avant
le xi e siècle, époque de leur institution, les armes
étaient encore particulières à chaque personne, et
n’étaient pas fixes dans les maisons, chacun les
portant comme il le jugeait â propos
MORANT ou de MORAND (de).
Seigneur du Mesnil-Garnier en Normandie, puis
marquis du Mesnil-Garnier, seigneurs d’Estre-
ville, barons de Courcelle, comtes de Penses.
La famille de Morant ou de Morand, qui n’est
plus représentée que par les femmes, est de très
ancienne noblesse de Normandie. Elle s’est ré
pandue et a formée plusieurs branches dans les
provinces voisines. Dès l’année 1271, trois mem
bres de cette famille, dont l’un est qualifié cheva
lier, figuraient ainsi qu’on le voit dans le traité
de la noblesse de La Roque, dans le catalogue des
nobles de la province de Normandie.
En 1381, sous Charles VI, Jean de Morand, cin
quième du nom, eut un duel célèbre dont le duc
de Lancastre fut témoin.
Un cadet de la maison de Morant de Norman
die, établi à Angers avant 1413, est l'auteur de
la maison de Morand qui est l’objet de la présente
notice, et dont on peut établir la généalogie sui
vie et non interrompue depuis cette époque jus
qu’à nos jours.
En 1621, Thomas de Morant, conseiller au
grand Conseil, puis trésorier de l’Epargne et
grand trésorier des ordres du roi fonda un cou
vent de jacobins dans sa terre de Mesnil-Garnier,
qui fut érigée en marquisat par lettres de 1672.
Son fils, N. de Morant fut premier président au
parlement de Toulouse.
En 1722, Thomas-Gui de Morant, comte de
Penses, était lieutenant-colonel du régiment de
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