Titre : Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-02-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38728672j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 février 1921 24 février 1921
Description : 1921/02/24 (N34,A11). 1921/02/24 (N34,A11).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98153953
Source : INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance), 2013-54014
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/12/2017
L E M IROIR DES SPORTS 123
BRENNUS. LE 44 PÈRE DU RUGBY FRANÇAIS"
Si Brennus n'existait pas, je crois bien
qu'il faudrait l'inventer. Son existence
paraît, en effet, aussi nécessaire au
rugby français que l'instrwnent du jeu lui-
même, ce ballon ovoïde avec lequel Brennus
fit tant de sensationnelles entrées sur les
terrains de jeu, précédant nos équipes natio-
nales, et avec les formes duquel son petit
ventre rondelet de séxagénaire bien conservé
a d'ailleurs quelque analogie.
On ne peut pas dire que Brennus ait inventé
quelque chose en rugby. Bien qu'il l'ait pra-
tiqué aux temps préhistoriques, en 1895,
Brennus ne fut jamais un grand joueur. On
ne peut pas dire non plus qu'il ait donné une
direction quelconque à notre formule de jeu,
celle qui est en passe de nous donner une
suprématie certaine sur tous les terrains de
rugby européens. Mais ce qu'on ne peut pas
nier, c'est que Brennus ait été un véritable
apôtre du rugby français, qu'il lui ait consacré
à peu près vingt-cinq ans de sa vie, et, à ce
titre, on est parfaitement en droit de dire
qu'il a été pour une grande part le bon ouvrier
des grandes victoires internationales aux-
quelles nous assistons actuellement. Ces vic-
toires internationales, il les a voulues de tout
son cœur, de son cœur qui est aussi grand
que sa taille est petite, et quand elles se sont
produites, il en a été exalté comme il avait
auparavant souffert et pleuré, pleuré réel-
lement de nos défaites. Au lendemain de
notre première victoire sur l'Irlande et après
celle, toute récente, sur l'Écosse, Brennus a pu
dire et même écrire : « Au soir de ma vie, cette
victoire constitue la plus grande joie de mon
existence et me paie amplement de vingt-
cinq années d'efforts. » Il faut le croire, car
jamais aucun accent ne fut plus sincère et
j'aurais même très bien vu, au soir d'Auster-
litz de France-Ecosse, Brennus rendre le
dernier soupir, tel le soldat de Marathon en
s'écriant : (i Je meurs content puisque la
France a gagné. »
De mourir, pourtant, Brennus n'a nulle
envie, car c'est le plus joyeux vivant que
notre joli pays de France connaisse. Et c'est
même à cela qu'il doit d'être universellement
aimé, à Paris comme à Perpignan, à Toulouse
comme à Bordeaux, à Bayonne comme à
Béziers, à Tarbes comme à Dax, partout enfin
où l'on taquine le ballon ovale, bien que
partout on l'ait souvent maudit et jeté souvent
sur lui l'anathème et qu'on lui ait même fait,
à l'issue de certains matches tumultueux,
ailleurs qu'à Grenoble, de véritables conduites
de Grenoble. N'a-t-on pas voulu, un jour, le
jeter à la Garonne? Et pourtant, je ne crois
pas qu'à Toulouse, Brennus ait un seul véri-
table ennemi. Il n'en a d'ailleurs nulle part
et quant à ses vrais amis, ils sont légion.
Incontestablement, Brennus est l'homme
sportif le plus populaire de France.
Brennus, je l'ai dit, a dépassé la soixantaine.
Il est né, en effet, le 30 novembre 1859. Veut-
on une idée de ses états de services au point de
vue rugby? Voici : il fonda, en 1895, le Spor-
ting Club Amateur et y pratiqua plusieurs
années avant que ce club ne devienne le
S. C. U. F., auquel il demeura, d'ailleurs,
toujours fidèle. Entré à la Commission centrale
de rugby en 1898, il en devint président enl900
et conserva ce poste pendant près de vingt
ans, jusque fin 1919. A ce moment, la Com-
mission centrale devint Comité directeur puis
Fédération indépendante et Horusiangou puis
Lery prirent successivement les rênes du
gouvernement. Mais ce n'est nullement les
diminuer ni l'un ni l'autre que de prétendre
qu'ils n'ont pas fait oublier Brennus, qui est
demeuré, d'ailleurs, comme trésorier, l'une
des chevilles ouvrières de la nouvelle orga-
nisation du rugby.
Mais je clos ici mon panégyrique. Ne suffit-il
pas, d'ailleurs, pour prouver que Charles
Brennus a grandement mérité du sport fran-
çais en général et du rugby français en parti-
culier, et que le ruban rouge qui va enfin
orner sa boutonnière ne pouvait être mieux
Placé. Il réjouira tous ses amis, et j'ai dit
déjà, je crois, que ceux-ci étaient légion.
G. NEUMEYER.
M. CHARLES BRENNUS, TRÉSORIER DE LA FÉDÉRATION DE RUGBY
BRENNUS. LE 44 PÈRE DU RUGBY FRANÇAIS"
Si Brennus n'existait pas, je crois bien
qu'il faudrait l'inventer. Son existence
paraît, en effet, aussi nécessaire au
rugby français que l'instrwnent du jeu lui-
même, ce ballon ovoïde avec lequel Brennus
fit tant de sensationnelles entrées sur les
terrains de jeu, précédant nos équipes natio-
nales, et avec les formes duquel son petit
ventre rondelet de séxagénaire bien conservé
a d'ailleurs quelque analogie.
On ne peut pas dire que Brennus ait inventé
quelque chose en rugby. Bien qu'il l'ait pra-
tiqué aux temps préhistoriques, en 1895,
Brennus ne fut jamais un grand joueur. On
ne peut pas dire non plus qu'il ait donné une
direction quelconque à notre formule de jeu,
celle qui est en passe de nous donner une
suprématie certaine sur tous les terrains de
rugby européens. Mais ce qu'on ne peut pas
nier, c'est que Brennus ait été un véritable
apôtre du rugby français, qu'il lui ait consacré
à peu près vingt-cinq ans de sa vie, et, à ce
titre, on est parfaitement en droit de dire
qu'il a été pour une grande part le bon ouvrier
des grandes victoires internationales aux-
quelles nous assistons actuellement. Ces vic-
toires internationales, il les a voulues de tout
son cœur, de son cœur qui est aussi grand
que sa taille est petite, et quand elles se sont
produites, il en a été exalté comme il avait
auparavant souffert et pleuré, pleuré réel-
lement de nos défaites. Au lendemain de
notre première victoire sur l'Irlande et après
celle, toute récente, sur l'Écosse, Brennus a pu
dire et même écrire : « Au soir de ma vie, cette
victoire constitue la plus grande joie de mon
existence et me paie amplement de vingt-
cinq années d'efforts. » Il faut le croire, car
jamais aucun accent ne fut plus sincère et
j'aurais même très bien vu, au soir d'Auster-
litz de France-Ecosse, Brennus rendre le
dernier soupir, tel le soldat de Marathon en
s'écriant : (i Je meurs content puisque la
France a gagné. »
De mourir, pourtant, Brennus n'a nulle
envie, car c'est le plus joyeux vivant que
notre joli pays de France connaisse. Et c'est
même à cela qu'il doit d'être universellement
aimé, à Paris comme à Perpignan, à Toulouse
comme à Bordeaux, à Bayonne comme à
Béziers, à Tarbes comme à Dax, partout enfin
où l'on taquine le ballon ovale, bien que
partout on l'ait souvent maudit et jeté souvent
sur lui l'anathème et qu'on lui ait même fait,
à l'issue de certains matches tumultueux,
ailleurs qu'à Grenoble, de véritables conduites
de Grenoble. N'a-t-on pas voulu, un jour, le
jeter à la Garonne? Et pourtant, je ne crois
pas qu'à Toulouse, Brennus ait un seul véri-
table ennemi. Il n'en a d'ailleurs nulle part
et quant à ses vrais amis, ils sont légion.
Incontestablement, Brennus est l'homme
sportif le plus populaire de France.
Brennus, je l'ai dit, a dépassé la soixantaine.
Il est né, en effet, le 30 novembre 1859. Veut-
on une idée de ses états de services au point de
vue rugby? Voici : il fonda, en 1895, le Spor-
ting Club Amateur et y pratiqua plusieurs
années avant que ce club ne devienne le
S. C. U. F., auquel il demeura, d'ailleurs,
toujours fidèle. Entré à la Commission centrale
de rugby en 1898, il en devint président enl900
et conserva ce poste pendant près de vingt
ans, jusque fin 1919. A ce moment, la Com-
mission centrale devint Comité directeur puis
Fédération indépendante et Horusiangou puis
Lery prirent successivement les rênes du
gouvernement. Mais ce n'est nullement les
diminuer ni l'un ni l'autre que de prétendre
qu'ils n'ont pas fait oublier Brennus, qui est
demeuré, d'ailleurs, comme trésorier, l'une
des chevilles ouvrières de la nouvelle orga-
nisation du rugby.
Mais je clos ici mon panégyrique. Ne suffit-il
pas, d'ailleurs, pour prouver que Charles
Brennus a grandement mérité du sport fran-
çais en général et du rugby français en parti-
culier, et que le ruban rouge qui va enfin
orner sa boutonnière ne pouvait être mieux
Placé. Il réjouira tous ses amis, et j'ai dit
déjà, je crois, que ceux-ci étaient légion.
G. NEUMEYER.
M. CHARLES BRENNUS, TRÉSORIER DE LA FÉDÉRATION DE RUGBY
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