Titre : Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-06-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38728672j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 juin 1921 02 juin 1921
Description : 1921/06/02 (N46,A11). 1921/06/02 (N46,A11).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98153812
Source : INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance), 2013-54014
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/12/2017
LE MIROIR DES SPORTS 351
LA TOURNÉE DE L'ÉQUIPE FÉMININE DE FOOTBALL EN ANGLETERRE
PouR un la seconde fois, l'équipe de France de
football vient de faire, en Angleterre,
un déplacement qui va certainement
devenir classique et annuel.
Reçues partout par les municipalités, de
même que l'an dernier, nous avons pu, encore
une fois, constater combien le sport fait partie
de la vie officielle de l'Angleterre, sans pour
cela donner lieu à un cérémonial spécial. Je
m'explique : les personnalités qui donnent le
coup d'envoi, assistent au match ou prennent
part aux réceptions ne sont nullement vic-
times d'un protocole sévère, pas plus qu'elles
ne s'exhibent sur des estrades spéciales. Elles
sont tout bonnement mélangées au public,
se placent où bon leur semble, suivent le jeu
avec autant d'intérêt que le gamin qui a éco-
nomisé ses six pence pour entrer. On sent
que pour elles, ce n'est pas une corvée, pas
plus que l'occasion de se montrer. Et dans les
banquets, même simplicité et même cordia-
lité ; là-bas, le sport est le souverain maître
de sujets qui le chérissent à l'égal de l'air qu'ils
respirent.
Il ne faut pas en conclure que tout est rose
dans un voyage effectué en temps de grève
des mineurs et, conséquence fatale, de sup-
pression de la plupart des trains. De grandes
lignes, comme celle de Manchester, n'avaient
qu'un train par jour, et encore ne connais-
sait-on l'heure du départ que le matin même.
Dans ces conditions, on doit se rendre compte
des fatigues d'un voyage qui nous mena du
Yorkshire au Devonshire ! Mais la gaieté et
la bonne humeur sont l'apanage de l'équipe de
France ; chacune de nous avait sa spécialité
pour amuser ses camarades et les plus neuras-
théniques seraient revenus guéris de ce voyage
en notre compagnie.
Trois victoires sur quatre matches, c'est un
résultat appréciable et qui était bien fait pour
entretenir notre gaieté. Je dois à la vérité de
dire que celle-ci ne fut nullement atteinte par
notre défaite, venue la première dans la série.
Nous savions avoir affaire à forte partie en
rencontrant les Dick Kerr, à Longton, et nous
avions prévu notre échec, mais nous ne pen-
sions pas qu'il aurait été aussi marqué. En fait,
si nous avons réussi, l'an dernier, à Londres,
au mois de mai, à battre l'équipe Dick Kerr
par 2 buts à 1, si, la veille, à Manchester, nous
avions fait match nul et si nous avons réédité
cet exploit à Paris le 31 octobre dernier, à
Pershing, je crois que nous devons renoncer
désormais à l'espoir de pareils résultats contre
l'équipe en question. En effet, depuis cet hiver,
ces joueuses sont devenues complètement
professionnelles, jouant jusqu'à quatre mat-
ches par semaine, ce qui explique leur incon-
testable valeur. Aux cinq buts qu'elles nous
ont infligés, nous avons répondu par un seul.
Notre deuxième match, à Huddersfield.
avec une équipe de France remaniée, vit notre
première victoire par un but (rentré par la
capitaine) à 0. Le score ne donne pas une idée
de la valeur respective des équipes ; celle
d'Huddersfield est très nouvelle, les joueuses
n'ont pas encore bien saisi le jeu et se tiennent
en groupes compacts, ne permettant ainsi que
des esquisses de combinaisons.
A noter en passant que, le soir du match, un
banquet offert par le lord-maire réunissait non
seulement les joueuses anglaises et françaises,
mais aussi l'équipe masculine d'Huddersfield
à peine rentrée de Paris d'où elle rapporta
les deux victoires que l'on sait : sur le Red
Star et sur Clapton Orient.
Troisième match à Stoke-on-Trent, deuxième
victoire française par 3 à 1 sur le Stoke Ladies
Football Club. Cette équipe, que l'on dit la
meilleure après les Dick Kerr, nous donna
l'occasion d'un jeu fort intéressant.
Enfin, comme une poursuite comique de
cinéma, après une hâte amusante pour attraper
le train de Londres à l'issue du troisième match
et un moment d'émoi, le lendemain, en appre-
nant que le seul train pour Plymouth ne par-
tirait peut-être pas, nous avons pu arriver
dans cette ville la veille de notre dernier match.
Il eut lieu par une chaleur que nous n'avions
pas prévue et qui nous fit approuver la
décision de la F. S. F. S. F. de clôturer ce
jour-là la saison de football. Ce fut une nou-
velle victoire enregistrée par 1 but (G. Laloz)
à 0 sur des adversaires très courtoises et très
sympathiques dont le jeu est fort intéressant,
malgré leurs débuts récents en football.
On voit ainsi que l'équipe de France s'est
fort bien comportée au cours de ce dépla-
cement. Elle s'est surtout fait remarquer par
son excellente compréhension du jeu et par
ses qualités de vitesse, en particulier en ce qui
concerne la ligne d'avants. Ces qualités de
vitesse, nous les devons à la pratique de l'athlé-
tisme dont nous sommes toutes de ferventes
adeptes, et nous espérons y joindre bientôt
un peu de la science qui ne s'acquiert qu'avec
la pratique.
Mais je ne veux pas oublier de signaler ici
l'immense service que nous a rendu notre
chère présidente en acceptant d'accompagner
dans son déplacement l'équipe de France que
j'avais l'honneur de commander. Elle nous a
sauvé de bien des situations embarrassantes
au cours d'un voyage difficile par suite des
événements ; elle est le manager idéal en
même temps que l'amie de chacune de nous.
MADELEINE BRACQUEMOND,
Capitaine de réquipe de France.
L'ÉQUIPE DU PLYMOUTH LADIES ASSOCIATION FOOTBALL CLUB ET L'ÉQUIPE FÉMININE DE FRANCÈ
De gauche à droite, debout: Miles Janiaud, Lewis, Levêque, Ford, Guille,
Bowen. Au milieu : Massabuau, Wilcox, Rigal, Grifflths-Jones, Pomiès,
Hatherley, Gisclard. Devant: Tiller, Thackery, Laloz, Boultwood (cap.),
Mr. Reeves (arb.), Bracquemond (cap.), Duncan, Viani, J. Smith, Jeanniot.
LA TOURNÉE DE L'ÉQUIPE FÉMININE DE FOOTBALL EN ANGLETERRE
PouR un la seconde fois, l'équipe de France de
football vient de faire, en Angleterre,
un déplacement qui va certainement
devenir classique et annuel.
Reçues partout par les municipalités, de
même que l'an dernier, nous avons pu, encore
une fois, constater combien le sport fait partie
de la vie officielle de l'Angleterre, sans pour
cela donner lieu à un cérémonial spécial. Je
m'explique : les personnalités qui donnent le
coup d'envoi, assistent au match ou prennent
part aux réceptions ne sont nullement vic-
times d'un protocole sévère, pas plus qu'elles
ne s'exhibent sur des estrades spéciales. Elles
sont tout bonnement mélangées au public,
se placent où bon leur semble, suivent le jeu
avec autant d'intérêt que le gamin qui a éco-
nomisé ses six pence pour entrer. On sent
que pour elles, ce n'est pas une corvée, pas
plus que l'occasion de se montrer. Et dans les
banquets, même simplicité et même cordia-
lité ; là-bas, le sport est le souverain maître
de sujets qui le chérissent à l'égal de l'air qu'ils
respirent.
Il ne faut pas en conclure que tout est rose
dans un voyage effectué en temps de grève
des mineurs et, conséquence fatale, de sup-
pression de la plupart des trains. De grandes
lignes, comme celle de Manchester, n'avaient
qu'un train par jour, et encore ne connais-
sait-on l'heure du départ que le matin même.
Dans ces conditions, on doit se rendre compte
des fatigues d'un voyage qui nous mena du
Yorkshire au Devonshire ! Mais la gaieté et
la bonne humeur sont l'apanage de l'équipe de
France ; chacune de nous avait sa spécialité
pour amuser ses camarades et les plus neuras-
théniques seraient revenus guéris de ce voyage
en notre compagnie.
Trois victoires sur quatre matches, c'est un
résultat appréciable et qui était bien fait pour
entretenir notre gaieté. Je dois à la vérité de
dire que celle-ci ne fut nullement atteinte par
notre défaite, venue la première dans la série.
Nous savions avoir affaire à forte partie en
rencontrant les Dick Kerr, à Longton, et nous
avions prévu notre échec, mais nous ne pen-
sions pas qu'il aurait été aussi marqué. En fait,
si nous avons réussi, l'an dernier, à Londres,
au mois de mai, à battre l'équipe Dick Kerr
par 2 buts à 1, si, la veille, à Manchester, nous
avions fait match nul et si nous avons réédité
cet exploit à Paris le 31 octobre dernier, à
Pershing, je crois que nous devons renoncer
désormais à l'espoir de pareils résultats contre
l'équipe en question. En effet, depuis cet hiver,
ces joueuses sont devenues complètement
professionnelles, jouant jusqu'à quatre mat-
ches par semaine, ce qui explique leur incon-
testable valeur. Aux cinq buts qu'elles nous
ont infligés, nous avons répondu par un seul.
Notre deuxième match, à Huddersfield.
avec une équipe de France remaniée, vit notre
première victoire par un but (rentré par la
capitaine) à 0. Le score ne donne pas une idée
de la valeur respective des équipes ; celle
d'Huddersfield est très nouvelle, les joueuses
n'ont pas encore bien saisi le jeu et se tiennent
en groupes compacts, ne permettant ainsi que
des esquisses de combinaisons.
A noter en passant que, le soir du match, un
banquet offert par le lord-maire réunissait non
seulement les joueuses anglaises et françaises,
mais aussi l'équipe masculine d'Huddersfield
à peine rentrée de Paris d'où elle rapporta
les deux victoires que l'on sait : sur le Red
Star et sur Clapton Orient.
Troisième match à Stoke-on-Trent, deuxième
victoire française par 3 à 1 sur le Stoke Ladies
Football Club. Cette équipe, que l'on dit la
meilleure après les Dick Kerr, nous donna
l'occasion d'un jeu fort intéressant.
Enfin, comme une poursuite comique de
cinéma, après une hâte amusante pour attraper
le train de Londres à l'issue du troisième match
et un moment d'émoi, le lendemain, en appre-
nant que le seul train pour Plymouth ne par-
tirait peut-être pas, nous avons pu arriver
dans cette ville la veille de notre dernier match.
Il eut lieu par une chaleur que nous n'avions
pas prévue et qui nous fit approuver la
décision de la F. S. F. S. F. de clôturer ce
jour-là la saison de football. Ce fut une nou-
velle victoire enregistrée par 1 but (G. Laloz)
à 0 sur des adversaires très courtoises et très
sympathiques dont le jeu est fort intéressant,
malgré leurs débuts récents en football.
On voit ainsi que l'équipe de France s'est
fort bien comportée au cours de ce dépla-
cement. Elle s'est surtout fait remarquer par
son excellente compréhension du jeu et par
ses qualités de vitesse, en particulier en ce qui
concerne la ligne d'avants. Ces qualités de
vitesse, nous les devons à la pratique de l'athlé-
tisme dont nous sommes toutes de ferventes
adeptes, et nous espérons y joindre bientôt
un peu de la science qui ne s'acquiert qu'avec
la pratique.
Mais je ne veux pas oublier de signaler ici
l'immense service que nous a rendu notre
chère présidente en acceptant d'accompagner
dans son déplacement l'équipe de France que
j'avais l'honneur de commander. Elle nous a
sauvé de bien des situations embarrassantes
au cours d'un voyage difficile par suite des
événements ; elle est le manager idéal en
même temps que l'amie de chacune de nous.
MADELEINE BRACQUEMOND,
Capitaine de réquipe de France.
L'ÉQUIPE DU PLYMOUTH LADIES ASSOCIATION FOOTBALL CLUB ET L'ÉQUIPE FÉMININE DE FRANCÈ
De gauche à droite, debout: Miles Janiaud, Lewis, Levêque, Ford, Guille,
Bowen. Au milieu : Massabuau, Wilcox, Rigal, Grifflths-Jones, Pomiès,
Hatherley, Gisclard. Devant: Tiller, Thackery, Laloz, Boultwood (cap.),
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