Titre : Omnia : revue pratique de locomotion
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-01-05
Contributeur : Baudry de Saunier, Louis (1865-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34425990h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 janvier 1907 05 janvier 1907
Description : 1907/01/05 (A2,N53)-1907/06/29 (A2,N78). 1907/01/05 (A2,N53)-1907/06/29 (A2,N78).
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9811419t
Source : Ville de Paris / Bibliothèque du Tourisme et des Voyages, 2017-204294
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/11/2017
130 OMNIA, REVUE PRATIQUE DE LOCOMOTION
esprit de dénigrement, pourquoi le dis-
positif si heureux dans tel type est rem-
placé dans tel autre par un si lamentable
bricolage. Pourquoi? Toujours pour la
même raison : parce que tel ingénieur,
lorsqu'il combine sa machine, pense à la
destination exacte de cette machine, aux
conditions dans lesquelles elle travaillera,
alors que tel autre se déclare satisfait si
le carburateur donne du gaz et la magnéto
des étincelles.
Quand on examine des châssis d'auto-
mobiles, on se trouve parfois en présence
de conceptions d'un dessin si épouvanta-
ble, d'une exécution si relâchée qu'on a
envie de s'écrier : « Mais copiez donc,
Monsieur, c'est bien préférable! Copiez
celui-ci, copiez celui-là ! Dans ce stand
vous verrez comment on attache élé-
gamment et simplement des ressorts.
Dans cet autre, vous examinerez comment
se fixe un pied de direction Copiez donc !
Vous n'avez qu'à ouvrir les yeux pour
trouver partout des modèles ! » —
Quelle voiture admirable une usine sé-
rieuse pourrait faire si elle voulait sim-
plement grouper les dispositifs réussis
qui sont dans le domaine public !
Nous sommes habitués à ce point à la
complication, au démontage de cinq
pièces pour en atteindre une seule, à
des opérations de trois heures pour le
changement d'un ressort d'embrayage,
aux caisses vissées sur les châssis, etc.,
que nous ne soupçonnons pas qu'une
automobile puisse jamais être un ins-
trument simple.
Nous sommes de race moutonnière,
et nous passons tous dans le sentier qu'a
suivi la bête qui nous précède. Truffault
a trouvé un appareil qui freine les ressorts
de suspension et les empêche de se déban-
der comme un arc ; or, aujourd'hui, il y a
près de 400 brevets sur les amortisseurs !
Parmi ces 400 inventeurs (?), un seul
a-t-il pensé au vrai problème posé ; un
seul a-t-il songé que l'amortisseur n'est
en somme qu'un emplâtre sur un membre
malade, que la découverte à faire n'est
pas celle d'un nouvel emplâtre mais celle
d'un nouveau membre, qu'en un mot,
c'est une nouvelle façon de suspendre nos
voitures qu'il faut trouver? Certes non.
L'amortisseur est à la mode ; c'est la
saison de faire pousser des amortisseurs !
Nos jardiniers n'en démordent pas.
En résumé, et je crois que c'est là
l'exacte conclusion, la voiture automobile
actuelle est envahie par la complication,
ou, si on le préfère, elle a le défaut de
n'être pas simple, parce qu'elle n'a encore
été guère jusqu'ici qu'un grand jouet pour
les gens riches. — Elle en sera vite guérie
par l'utilitarisme qui commence à péné-
trer notre industrie sous la forme de fia-
cres, d'autobus, de camions. Les compli-
cations mécaniques, qui exigent du temps
pour leur réglage et leur entretien,
c'est-à-dire en langage comptable des
pièces de cent sous, disparaîtront comme
des champignons au soleil.
L'automobile sera vraiment alors maî-
tresse du monde, parce qu'elle sera deve-
nue simple comme un outil de travail.
L. BAUDRY de SAUNIER.
Tribune pour Tous
—@ le —
RÉPONSES
-=»<«=.
QUESTION 71. — L'HUILE DE GRAISSAGE.
— Pour moi, il est absolument certain que les
huiles peu épaisses produisent un graissage
meilleur, déposant moins de charbon, et font
moins de fumée que celles qui sont plus consis-
tantes et qu'on croit pourtant habituellement
être les meilleures comme lubréfiant. La rai-
son de cela est que, lorsque l'huile épaisse
vient au contact d'une surface très chaude, au
lieu de s'écouler claire et de faire place à un
nouvel apport d'huile fraîche, elle ne se déplace
que dans sa couche superficielle ; la partie
profonde, en contact avec le métal, reste en
place, s'épaissit et finalement se carbonise.
Ce phénomène se répétant indéfiniment, le
dépôt de charbon s'accumule et empêche le
graissage normal, nécessaire à un fonctionne-
ment parfait du moteur, de se pfoduire.
L'huile légère, pourvu qu'elle ait les qua-
lités nécessaires pour diminuer les frottements,
n'a pas cet inconvénient. Chaque couche
d'huile fait le travail qui lui est demandé,
puis fait place à la suivante avant de s'être
épaissie ou carbonisée. — CRITCIILEY.
@i @
QUESTION 72. — DANGER MORTEL. —
Les chaînes sont sales, bruyantes, gênantes
pour entrées latérales, maintenant considé-
rées comme dangereuses ! Mais un moyen
bien simple de les rendre inoffensives est de
les supprimer ! Les voitures à cardans excel-
lentes courent le marché ! Le jour où les
clients le voudront, les constructeurs n'en
feront plus d'autres ! — E. DE FONTAINES.
Les voitures Kent Legros
à moteur à deux temps
——
Les moteurs à deux temps sont très
répandus à l'étranger pour les usages l,
industriels ; d'excellents ingénieurs esti-
ment que, sous cette forme, seule le moteur
à explosions figurera dans l'avenir. Nous
donnons aujourd'hui à nos lecteurs la
description de voitures à moteurs à
deux temps qui commencent à venir au
succès, les voitures de M. René Legros.
Aussi bien crois-je que M. René Legros,
un lutteur d'une ténacité admirable, a jus-
qu'ici le monopole de la voiture à deux
temps dans le monde entier.
Je rappellerai d'ailleurs qu'une de ses
voitures, partie vers la fin de l'année
dernière dans le concours Paris-Monte-
Carlo-Paris qu'organisa l'A. C. F., une
humble 10-chevaux à 2 cylindres (100
d'alésage), avec 3 voyageurs, capote et
bagages, parcourut cette longue distance
avec une moyenne officielle de 33 kilo-
mètres à l'heure. Je rappellerai également
que plusieurs moteurs à deux temps
du même constructeur sont en service
journalier depuis plus de deux années. —
Ce ne sont pas des moteurs de rêve que
nous allons analyser, mais des moteurs
mis depuis longtemps à l'épreuve du
labeur quotidien.
J'ai déjà expliqué longuement à mes
lecteurs, dans les numéros 9 et 11 de
mars 1906, les avantages et les difficultés
que présente la conception du moteur à
explosions à deux temps. Je ne puis que
résumer la raison fondamentale de cette
conception :
Des quatre allées et venues successives
du piston dans un moteur à 4 temps
(aspiration, compression, détente, échap-
pement), une seule est motrice, la course
Fig. 1. — Voiture René Legros type 1907 avec moteur à deux temps de 24 chevaux.
esprit de dénigrement, pourquoi le dis-
positif si heureux dans tel type est rem-
placé dans tel autre par un si lamentable
bricolage. Pourquoi? Toujours pour la
même raison : parce que tel ingénieur,
lorsqu'il combine sa machine, pense à la
destination exacte de cette machine, aux
conditions dans lesquelles elle travaillera,
alors que tel autre se déclare satisfait si
le carburateur donne du gaz et la magnéto
des étincelles.
Quand on examine des châssis d'auto-
mobiles, on se trouve parfois en présence
de conceptions d'un dessin si épouvanta-
ble, d'une exécution si relâchée qu'on a
envie de s'écrier : « Mais copiez donc,
Monsieur, c'est bien préférable! Copiez
celui-ci, copiez celui-là ! Dans ce stand
vous verrez comment on attache élé-
gamment et simplement des ressorts.
Dans cet autre, vous examinerez comment
se fixe un pied de direction Copiez donc !
Vous n'avez qu'à ouvrir les yeux pour
trouver partout des modèles ! » —
Quelle voiture admirable une usine sé-
rieuse pourrait faire si elle voulait sim-
plement grouper les dispositifs réussis
qui sont dans le domaine public !
Nous sommes habitués à ce point à la
complication, au démontage de cinq
pièces pour en atteindre une seule, à
des opérations de trois heures pour le
changement d'un ressort d'embrayage,
aux caisses vissées sur les châssis, etc.,
que nous ne soupçonnons pas qu'une
automobile puisse jamais être un ins-
trument simple.
Nous sommes de race moutonnière,
et nous passons tous dans le sentier qu'a
suivi la bête qui nous précède. Truffault
a trouvé un appareil qui freine les ressorts
de suspension et les empêche de se déban-
der comme un arc ; or, aujourd'hui, il y a
près de 400 brevets sur les amortisseurs !
Parmi ces 400 inventeurs (?), un seul
a-t-il pensé au vrai problème posé ; un
seul a-t-il songé que l'amortisseur n'est
en somme qu'un emplâtre sur un membre
malade, que la découverte à faire n'est
pas celle d'un nouvel emplâtre mais celle
d'un nouveau membre, qu'en un mot,
c'est une nouvelle façon de suspendre nos
voitures qu'il faut trouver? Certes non.
L'amortisseur est à la mode ; c'est la
saison de faire pousser des amortisseurs !
Nos jardiniers n'en démordent pas.
En résumé, et je crois que c'est là
l'exacte conclusion, la voiture automobile
actuelle est envahie par la complication,
ou, si on le préfère, elle a le défaut de
n'être pas simple, parce qu'elle n'a encore
été guère jusqu'ici qu'un grand jouet pour
les gens riches. — Elle en sera vite guérie
par l'utilitarisme qui commence à péné-
trer notre industrie sous la forme de fia-
cres, d'autobus, de camions. Les compli-
cations mécaniques, qui exigent du temps
pour leur réglage et leur entretien,
c'est-à-dire en langage comptable des
pièces de cent sous, disparaîtront comme
des champignons au soleil.
L'automobile sera vraiment alors maî-
tresse du monde, parce qu'elle sera deve-
nue simple comme un outil de travail.
L. BAUDRY de SAUNIER.
Tribune pour Tous
—@ le —
RÉPONSES
-=»<«=.
QUESTION 71. — L'HUILE DE GRAISSAGE.
— Pour moi, il est absolument certain que les
huiles peu épaisses produisent un graissage
meilleur, déposant moins de charbon, et font
moins de fumée que celles qui sont plus consis-
tantes et qu'on croit pourtant habituellement
être les meilleures comme lubréfiant. La rai-
son de cela est que, lorsque l'huile épaisse
vient au contact d'une surface très chaude, au
lieu de s'écouler claire et de faire place à un
nouvel apport d'huile fraîche, elle ne se déplace
que dans sa couche superficielle ; la partie
profonde, en contact avec le métal, reste en
place, s'épaissit et finalement se carbonise.
Ce phénomène se répétant indéfiniment, le
dépôt de charbon s'accumule et empêche le
graissage normal, nécessaire à un fonctionne-
ment parfait du moteur, de se pfoduire.
L'huile légère, pourvu qu'elle ait les qua-
lités nécessaires pour diminuer les frottements,
n'a pas cet inconvénient. Chaque couche
d'huile fait le travail qui lui est demandé,
puis fait place à la suivante avant de s'être
épaissie ou carbonisée. — CRITCIILEY.
@i @
QUESTION 72. — DANGER MORTEL. —
Les chaînes sont sales, bruyantes, gênantes
pour entrées latérales, maintenant considé-
rées comme dangereuses ! Mais un moyen
bien simple de les rendre inoffensives est de
les supprimer ! Les voitures à cardans excel-
lentes courent le marché ! Le jour où les
clients le voudront, les constructeurs n'en
feront plus d'autres ! — E. DE FONTAINES.
Les voitures Kent Legros
à moteur à deux temps
——
Les moteurs à deux temps sont très
répandus à l'étranger pour les usages l,
industriels ; d'excellents ingénieurs esti-
ment que, sous cette forme, seule le moteur
à explosions figurera dans l'avenir. Nous
donnons aujourd'hui à nos lecteurs la
description de voitures à moteurs à
deux temps qui commencent à venir au
succès, les voitures de M. René Legros.
Aussi bien crois-je que M. René Legros,
un lutteur d'une ténacité admirable, a jus-
qu'ici le monopole de la voiture à deux
temps dans le monde entier.
Je rappellerai d'ailleurs qu'une de ses
voitures, partie vers la fin de l'année
dernière dans le concours Paris-Monte-
Carlo-Paris qu'organisa l'A. C. F., une
humble 10-chevaux à 2 cylindres (100
d'alésage), avec 3 voyageurs, capote et
bagages, parcourut cette longue distance
avec une moyenne officielle de 33 kilo-
mètres à l'heure. Je rappellerai également
que plusieurs moteurs à deux temps
du même constructeur sont en service
journalier depuis plus de deux années. —
Ce ne sont pas des moteurs de rêve que
nous allons analyser, mais des moteurs
mis depuis longtemps à l'épreuve du
labeur quotidien.
J'ai déjà expliqué longuement à mes
lecteurs, dans les numéros 9 et 11 de
mars 1906, les avantages et les difficultés
que présente la conception du moteur à
explosions à deux temps. Je ne puis que
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du piston dans un moteur à 4 temps
(aspiration, compression, détente, échap-
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