Titre : La Défense : organe de la Section française du Secours rouge international
Auteur : Secours rouge international. Section française. Auteur du texte
Auteur : Secours populaire de France. Auteur du texte
Auteur : Secours populaire français. Auteur du texte
Éditeur : Section française du secours rouge international (Paris)
Date d'édition : 1952-06-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343707313
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6 Nombre total de vues : 6
Description : 07 juin 1952 07 juin 1952
Description : 1952/06/07 (N321)-1952/06/21. 1952/06/07 (N321)-1952/06/21.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9810415v
Source : Secours populaire français (SPF), RES-G-1470 (86)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
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DIRECTEUR : Lucien HAMELIN
Rédaction et Administration
4, cité Monthiers (55, rue de Clichy)
PARIS-9" TRInité 95-98
C.C.P. « La Défense » 5556-54 Paris
Organe bi-mensuel du
SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS
Nu 321 du 7 au 21 Juin 1952 Le N° 15 fr.
ABONNEMENTS : - I
Un an 33<0 francs
6 mois 180 —
3 mois 90 —
Abonnement de soutien 750 —
— de solidarité 1.000 — 1
nos um mEMtEES !
Après les arrestations, saisies
et perquisitions arbitraires
DANS TOUT LE PAYS SE DEVELOPPE
un puissant mouvement de grèves et de protestations pour la libération
de Jacques DUCLOS, André SU cl des emprisonnes
DEVANT les graves illéga-
lités commises par le gou-
vernement Pinay, un for-
midable courant de protesta-
tions se développe dans tout le
pays. Les brutalités policières,
la mort en ces dernières semai-
nes de cinq manifestants tués
par balles, les arrestations de
Jacques Duclos, d'André Stil,
de militants syndicaux. Des
perquisitions au siège d'organi-
sations démocratiques consti-
tuent des mesures généralisées
de répression policière ouvrant
la route au fascisme. Devant
le danger, la France entière se
dresse. Des professeurs, des
savants, des hommes de toutes
opinions, catholiques, socialis-
tes font entendre leurs protes-
tations. Dans les usines, la grè-
ve s'étend de jour en jour et
gagne à chaque heure de nou-
veaux combattants pour défen-
dre la liberté, pour obtenir la
libération de Jacques Duclos,
d'André Stil, et des emprison-
nés, faire reculer ce gouverne-
ment de police et de guerre.
Au moment où nous mettons
sous presse plusieurs centaines
de milliers d'ouvriers ont arrê-
té le travail, en particulier dans
la métallurgie, le bâtiment et
chez les cheminots. L'heure est
grave, il est plus que jamais
nécessaire de s'unir et d'agir
pour défendre nos libertés.
Rien ne saura arrêter l'élan de
tout un peuple en lutte pour son
indépendance et la paix.
Partout des protestations
s'élèveut
— Je parle en tant que citoyen français et je redis ici
ce que nous avons dit et redirons partout. Une coalition de
gouvernants esclaves vient — à l'encontre de toute consul-
tation démocratique — de commencer le réarmement in-
tensif de l'Allemagne. Et ceci contre la volonté de 80 %
du peuple allemand. Un général étanger, qui porte la res-
ponsabilité d'odieux massacres, s'installe chez nous pour
prendre le commandement de l'armée française et préparer
la guerre.
Voilà contre quoi nous nous élevons. Voilà pourquoi
nous protestons et sommes descendus, hier, dans la rue,
n'ayant pas d'autres moyens de nous faire entendre. Voilà
pourquoi, hier et aujourd'hui, nous nous trouvons unis.
Voilà pourquoi aussi on veut nous diviser et nous opposer
en mentant sur les buts de la manifestation d'hier. Voilà
pourquoi on veut nous faire taire.
Voilà pourquoi on a arrêté Jacques Duclos, citoyen fran-
(Suite page 3).
ACTION IMMEDIATE
pour la libération
de Jacques Duclos
et" de tous les emprisonnés
L'arrestation de M. Jacques
DUCLOI, député de la Sein 3,
Secrétaire du Parti Communista
Français, est une mesure extrê-
mement grave. Comme l'ont in-
diqué ses avocats dans une let-
tre au procureur de la Républi-
que, c'est « un attentat sans,
précédent en régime républicain
contre la liberté individuelle, la
souveraineté nationale et les ins-
titutions démocratiques ».
M. Jacques DUCLOS a été
arrêté au mépris de son immu-
nité parlementaire sous prétexte
d'un prétendu flagrant délit qui
n'existe pas.
Les pigeons voyageurs annon-
cés par BRUNE, ministre de
l'Intérieur (vétérinaire de pro-
fession) devenu ministre du ri-
dicule sont, selon les experts,
« deux pigeonnaux d'un type
commun, non voyageurs, morts
récemment ». « Le poste de ra-
dio tout à fait étrange » est un
poste récepteur comme on en
rencontre dans des milliers de
voitures. Le revolver n'appartint
pas à Jacques DUCLOS mais à
la personne qui l'accompagne.
L'attentat dont il a été victime
à AUCH et ceux perpétrés con-
tre d'autres militants et perma-
nences d'organisations justifient
amplement cette élémentaire me-
sure de sécurité. Enfin il est
grossier de prétendre que M.
Jacques DUCLOS se trouvait sur
les li-qux de la manifestation
(interdite en violation du droit
de manifestation) puisque celle-
ci était terminée depuis deux
heures.
Le flagr&nt délit n'existant
manifestement pas, M. Jacques
DUCLOS était couvert par son
immunité parlementaire, la de-
mande de levée de celle-ci lui
aurait permis de s'expliquer de-
vant l'Assemblée et ainsi devant
le pays sur le soi-ditant « com-
plot contre la surets intérieure
de l'Etat ». C'est la limite au
delà de laquelle il n'est plus pos-
sible d'invoquer la bonne foi,
c'est la méthode fasciste, le rè-
gne du bon plaisir.
L'Histoire retiendra le nom
des parlementaires qui se sont
faits les complices de Ici forfai-
ture en refusant de demander
avec la libération de Jacques
DUCLOS, le respect de la sou-
veraineté nationale dont ils sont
les dépositaires.
Avec Jacques DUCLOS, l'écri-
vain André STIL, rédacteur en
'Chef de l'Humanité est retenu
en prison où il fut préalablement
jeté comme otage, 162 autres
défenseurs de la paix de toutes
opinions dont un jeune homme
qui a eu son père, sa mère, sa
sœur et son frère exterminés
dans les camps de la mort sont
inculpés « d'atteinte à la sûreté
intérieure de l'Etat » avec des
dossiers vides, pour certains
simplement pour refus de circu-
ler.
En province, des dizaines de
combattants de la Paix sont
emprisonnés dans les mêmes
conditions.
Des perquisitions ont eu lieu
dans des sièges du Parti Com-
muniste Français et d'organisa-
tions démocratiques en l'absence
de juges et de représntants qua-
lifiés des organisations intéres- -
sées, c'est-à-dire en pleine il-
légalité.
A l'heure où nous écrivons, on
nous signale le matin du 4 juin,
début de la grande grève de
protestation, une soixantaine
d'arrestations préventives, à leur
domicile, de militants syndicaux,
cela en violation du droit de
grève et des droits syndicaux.
Instruits par l'expérience du
passé, les honnêtes gens savent
que ('3 telles mesures préparent
un mauvais coup. HITLER a lui
aussi justifié par « un complot »
sa répression contre les commu-
nistes, répression qui devait s'é-
tendre par la suite aux socialis-
tes, aux catholiques et à tous
les antifascistes. Il en fut de
même chez nous en 1939. On
sait ce qu'il advint. La répres-
sion visait tous les patriotes bap-
tisés « terroristes » quelles que
soient leurs opinions.
Si nous laissions faire, et de-
puis quelques jours, le peuple
a suffisamment montré qu'il n'é-
tait pas résolu à laisser faire,
c'en serait fini de nos libertés
et non seulement pour les com-
munistes, ce stade est déjà de
beaucoup dépassé (de nombreux
partisans de la Paix arrêtés, ma-
traqués sont loin, très loin mê-
me de partager les opinions des
communistes), mais pour tous
ceux qui ne partagent pas les
vues du gouvernement. Ce serait
bientôt le régime de la délation,
du mouchardage. Vous ne pour-
riez même plus, sans crainte
d'être taxé de communiste, et
accusé d'être du « complot »,
sourire quand on vous parle des
bienfaits de la baisse PINAY.
Nul ne peut plus se désin-
téresser « des libertés des com-
munistes », car « leurs libertés »
sont celles de tous. Honnêtes
gens qui ne partageaient pas
les opinions des communistes, en
laissant toucher si peu soit-il
à ce que vous considérez comme
« leurs libertés » ce sont vos
propres libertés que vous laissez
enchaîner. Il n'y a pas de droit
plus indivisible que celui de dé-
fendre la Paix.
Pierre ELOIRE,
Secrétaire National
du Secours Populaire
Français
(Suite page 2).
DES CENTAINES DE MILLIERS DE TRAVAILLEURS SONT ENTRES DANS LA GREVE. (CI-DESSUS LES GREVISTES CHEZ RENAULT.)
UN communiqué du mouve-
ment de libération du peuple
(catholique)
Le Mouvement de Libéra-
lion du Peuple (ancien Mou-
vement populaire des Fa-
milles) a publié une résolu-
tion protestant :
— Contre l'utilisation de la
police et contre ses méthodes
lors de la manifestation du
28 mqi ;
— La fermeture et l'occu-
patioll des locaux ce jour-là ;
— Les arrestations arbi-
traires d'André Stil et de
Jacques Duclos ;
— Et les brimades contre
les Algériens.
Le Mouvement de Libéra-
tion du Peuple dénonce avec
vigueur les mesures oppressi-
ves donl sont victimes les nii-
litants ouvriers qui, sur le
plan de l'entreprise ou com-
me simples citoyens, prou-
vent leur désaccord avec la
politique d'un gouvernement
qui les conduit à la misère et
à la guerre.
— S'incline avec émotion
devant les victimes, notam-
ment le Nord-Africain Hocine
Belaïd, décédé atteint de trois
balles dans le veintre ;
— Demande d tous les tra-
vailleurs d'être vigilants et de
ne pas se laisser diviser par
des manœuvres et des men-
songes officie;ls qui ne veulent
que les rendre de plus en
plus esclaves.
Aujourd'hui c'est le parti
communiste, déclare le Mouve-
ment de Libération du Peuple.
demain ce sera tous ceux atti
ne veulent cas plier sous le
ioua du fascisme.
André STIL
arrêté au mépris de la liberté
de la presse depuis le 25 mai.
SieHquiôÂtiatw
illégale"
au Siège des
epig,ani,j,atiom
démocratiques
Bureaux forcés, 44, rue Lepelletier,
siégé du Parti Communiste Français.
1
23 Mai puissante journée de lutte
CONTRE LE COLONIALISTE
Sauvage répression policière
4 Travailleurs tués
LE 23 MAI EN ALGERIE
Jamais encore la lutte contre
la répression colonialiste n'avait
pris pareille ampleur. A travers
tout le pays, à l'appel du M.T.
L.D. et du Parti Communiste al-
gérien des dizaines de milliers
d'Algériens ont montré leur dé-
termination d'agir pour imposer
le retour de Messali Hadj dé-
porté à Niort, la relaxe de Saibi
Bouhali et la libération de tous
les emprisonnés politiques, tou-
jours dans les bagnes d'Algérie.
Répondant à l'appel de leur
peuple, les travailleurs algé-
riens, résidant en France, ont
largement contribué au succès
de cette journée de lutte. A Pa-
ris et en province, ils ont dé-
brayé à 100 % dans les entre-
prises pour se grouper ensuite
dans de puissantes manifesta-
tions.
Ces manifestations, que les
Algériens voulaient calmes, fu-
rent une fois de plus troublées
par les brutales interventions
des forces policières à Charle-
ville, à Montbéliard, au Havre.
Au soir de ce 23 mai de lutte
courageuse, le peuple algérien
et les travailleurs français
pleuraient 4 de leurs frères froi-
dement assassinés par les bru-
tes policières.
AU HAVRE. ALLACHE HOCINE
ABATTU PAR LES POLICIERS
Au Havre, les C.R.S. se ruè-
rent sauvagément sur le cor-
tège de 800 Algériens, à coups
de crosses et de bombes lacry-
mogènes. 8 patriotes algériens
furent gravement blessés et
transportés à l'hôpital mais, hé-
las, Allache Hocine devait suc-
comber rapidement à ses bles-
sures
Pas une atteinte à nos libertés,
pas une arrestation,
SANS QU'IMMÉDIATEMENT SE MANIFESTE
le Secours Populaire
Les délégations de braves
gens arrachent à la police six
sur sept des patriotes arrêtés.
Comme chaque année les
Combattants de la Paix invi-
taient la population à venir
rendre hommage aux victimes
avignonnaises des bombarde-
ments du 27 mai 1944.
Mais les petits hommes du
gouvernement ne peuvent plus
supporter ces témoignages de
solidarité envers les victimes de
la guerre.
Pinay, par l'intermédiaire de
son préfet a fait masser en plein
cimetière ses flics, gendarmes,
C.R.S., et après trois coups de
clairon, il fit annoncer qu'il al-
lait agir « au nom du peuple
Français ».
Alors la police se rua sur les
personnes présentes avec une
sauvagerie inouïe.
Des femmes et des hommes
qui étaient venus apporter des
fleurs sur les tombes furent
blessés.
Sept arrestations de patriotes
furent opérées.
L'indignation générale grandit
en ville. Délégations sur déléga-
tions se succèdent au commis-
sariat (une délégation conduite
par Mme Gaussen, secrétaire
générale du S.P.F. est arrêtée
à son tour), mais la protestation
est trop grande.
La délégation arrêté est libé-
rée.
Six sur sept patriotes sont
relâchés en liberté provisoire.
Lç septième, Antoine Santini,
a é'fé condamné à quinze jours
de prison ferme.
C'est là, une illégalité de plus
du gouvernement Pinay, qui ne
sait plus où donner de la tête,
devant la réprobation nationale
sur sa politique de fascisation.
Dans cette bataille le Secours
Populaire Français a été à la
hauteur de son rôle.
A l'heure où nous mettons
sous presse, nous parvient l'in-
formation suivante du Vaucluse.
En dépit de la liberté de la
presse, du droit d'opinion e'
d'expression reconnu par la
Constitution française, le gou-
vernement faisait traduire same-
di en correctionnelle Antoine
Santini, Fernand Marin, René
Arthaud.
Antoine Santini pour être allé
rendre hommage aux victimes
avignonnaises des bombarde-
ments de mai 1944. La police
ayant chargé les manifestants,
s Santini fut arrêté sous l'inculpa-
tion de « rebellion aux agents ».
Fernand Marin, secrétaire fé-
déral du Parti Communiste Fran-
çais pour avoir déposé des
fleurs au monument élevé à l'Isle-
sur-Sorgues à la mémoire des
patriotes fusillés par les nazis.
René Arthaud, ancien minis-
tre, membre du Bureau National
du S.P.F. pour avoir écrit et pu-
plié articles et photos pour la
Marcel MIRO.
(Suite page 3).
Le Var collecte
pour les emprisonnés
« L'indignation de la popula-
tion devant la provocation de
la Bourse du Travail se mani-
feste dans toute la ville.
Les pétitions et la souscrip-
tion pour la défense des 55
emprisonnés et la solidarité, cir-
culent rapidement.
Nous avons déjà reçu dans
la'journée les listes suivantes:
Librairie de la Renaissance,
1.485 francs ; Syndicats des
Dockers (Delésagé), 3 listes,
1.555,' 1.050 et 1.150 ; Paula
Gilli, 1.250 ; P.T.T., 1.500 fr. ;
Anonyme, 700 ; anonyme, 500 ;
MM. Déodatio et Maînetti (4
listes), 8.025 ; M. Ponzo, 1.500;
Cellule Pauriol, 1.300 ; Tomasi,
1.450 ; Cellule Martin-Nicolas,
2 listes, 3.200 et 750 ; Rippert,
2.600 ; Çpmité U.F.F. Brunet,
4.100 et un colis de victuailles.
Une permanence fonctionnera
tous les ' jours, 6, rue Louis-
,, Jourdan, et les dons seront re-
çus. » "
i
Le Secours Populaire
à l'action dans l'Hérault tf
MONTPltLLIER, LE. 29 MA! :
A la suite d'une manifestation,
des Combattants de la Paix con-
tre la venue de RIDGWAY en
France au cours de laquelle s'est
produite une échauffourée avec
la Police, 3 arrestations ont été
opérées. La protestation ayant été
immédiatement organisée, les per-
sonnes arrêtées ont été relâchées
après une simple vérification
d'identité.
BEZIERS, LE 1er JUIN :
A 7 heures du matin, alork
qu'un groupe de Biterrois reve*
nait de Montpellier assurer la
protection des locaux de LA
VOIX DE LA PATRIE et après
que des. inscriptions réclamant
la libération de Jacques Ducloï _
et André Stil aient été faite ta
police a procédé à l'arrestation
de 4 personnes. l rotestatinn
immédiatement organisée a per-
mis que là aassi ces 4 personnes
soient relâchées après une suii-
ple vérification d'identité. [
MONTPELLIER, NUIT DU 31
MAI AU 1" JUIN : ;
Alors qu'ils faisaient des ins-
criptions sur la chaussée, lis
(Suite page 3).
t
DIRECTEUR : Lucien HAMELIN
Rédaction et Administration
4, cité Monthiers (55, rue de Clichy)
PARIS-9" TRInité 95-98
C.C.P. « La Défense » 5556-54 Paris
Organe bi-mensuel du
SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS
Nu 321 du 7 au 21 Juin 1952 Le N° 15 fr.
ABONNEMENTS : - I
Un an 33<0 francs
6 mois 180 —
3 mois 90 —
Abonnement de soutien 750 —
— de solidarité 1.000 — 1
nos um mEMtEES !
Après les arrestations, saisies
et perquisitions arbitraires
DANS TOUT LE PAYS SE DEVELOPPE
un puissant mouvement de grèves et de protestations pour la libération
de Jacques DUCLOS, André SU cl des emprisonnes
DEVANT les graves illéga-
lités commises par le gou-
vernement Pinay, un for-
midable courant de protesta-
tions se développe dans tout le
pays. Les brutalités policières,
la mort en ces dernières semai-
nes de cinq manifestants tués
par balles, les arrestations de
Jacques Duclos, d'André Stil,
de militants syndicaux. Des
perquisitions au siège d'organi-
sations démocratiques consti-
tuent des mesures généralisées
de répression policière ouvrant
la route au fascisme. Devant
le danger, la France entière se
dresse. Des professeurs, des
savants, des hommes de toutes
opinions, catholiques, socialis-
tes font entendre leurs protes-
tations. Dans les usines, la grè-
ve s'étend de jour en jour et
gagne à chaque heure de nou-
veaux combattants pour défen-
dre la liberté, pour obtenir la
libération de Jacques Duclos,
d'André Stil, et des emprison-
nés, faire reculer ce gouverne-
ment de police et de guerre.
Au moment où nous mettons
sous presse plusieurs centaines
de milliers d'ouvriers ont arrê-
té le travail, en particulier dans
la métallurgie, le bâtiment et
chez les cheminots. L'heure est
grave, il est plus que jamais
nécessaire de s'unir et d'agir
pour défendre nos libertés.
Rien ne saura arrêter l'élan de
tout un peuple en lutte pour son
indépendance et la paix.
Partout des protestations
s'élèveut
— Je parle en tant que citoyen français et je redis ici
ce que nous avons dit et redirons partout. Une coalition de
gouvernants esclaves vient — à l'encontre de toute consul-
tation démocratique — de commencer le réarmement in-
tensif de l'Allemagne. Et ceci contre la volonté de 80 %
du peuple allemand. Un général étanger, qui porte la res-
ponsabilité d'odieux massacres, s'installe chez nous pour
prendre le commandement de l'armée française et préparer
la guerre.
Voilà contre quoi nous nous élevons. Voilà pourquoi
nous protestons et sommes descendus, hier, dans la rue,
n'ayant pas d'autres moyens de nous faire entendre. Voilà
pourquoi, hier et aujourd'hui, nous nous trouvons unis.
Voilà pourquoi aussi on veut nous diviser et nous opposer
en mentant sur les buts de la manifestation d'hier. Voilà
pourquoi on veut nous faire taire.
Voilà pourquoi on a arrêté Jacques Duclos, citoyen fran-
(Suite page 3).
ACTION IMMEDIATE
pour la libération
de Jacques Duclos
et" de tous les emprisonnés
L'arrestation de M. Jacques
DUCLOI, député de la Sein 3,
Secrétaire du Parti Communista
Français, est une mesure extrê-
mement grave. Comme l'ont in-
diqué ses avocats dans une let-
tre au procureur de la Républi-
que, c'est « un attentat sans,
précédent en régime républicain
contre la liberté individuelle, la
souveraineté nationale et les ins-
titutions démocratiques ».
M. Jacques DUCLOS a été
arrêté au mépris de son immu-
nité parlementaire sous prétexte
d'un prétendu flagrant délit qui
n'existe pas.
Les pigeons voyageurs annon-
cés par BRUNE, ministre de
l'Intérieur (vétérinaire de pro-
fession) devenu ministre du ri-
dicule sont, selon les experts,
« deux pigeonnaux d'un type
commun, non voyageurs, morts
récemment ». « Le poste de ra-
dio tout à fait étrange » est un
poste récepteur comme on en
rencontre dans des milliers de
voitures. Le revolver n'appartint
pas à Jacques DUCLOS mais à
la personne qui l'accompagne.
L'attentat dont il a été victime
à AUCH et ceux perpétrés con-
tre d'autres militants et perma-
nences d'organisations justifient
amplement cette élémentaire me-
sure de sécurité. Enfin il est
grossier de prétendre que M.
Jacques DUCLOS se trouvait sur
les li-qux de la manifestation
(interdite en violation du droit
de manifestation) puisque celle-
ci était terminée depuis deux
heures.
Le flagr&nt délit n'existant
manifestement pas, M. Jacques
DUCLOS était couvert par son
immunité parlementaire, la de-
mande de levée de celle-ci lui
aurait permis de s'expliquer de-
vant l'Assemblée et ainsi devant
le pays sur le soi-ditant « com-
plot contre la surets intérieure
de l'Etat ». C'est la limite au
delà de laquelle il n'est plus pos-
sible d'invoquer la bonne foi,
c'est la méthode fasciste, le rè-
gne du bon plaisir.
L'Histoire retiendra le nom
des parlementaires qui se sont
faits les complices de Ici forfai-
ture en refusant de demander
avec la libération de Jacques
DUCLOS, le respect de la sou-
veraineté nationale dont ils sont
les dépositaires.
Avec Jacques DUCLOS, l'écri-
vain André STIL, rédacteur en
'Chef de l'Humanité est retenu
en prison où il fut préalablement
jeté comme otage, 162 autres
défenseurs de la paix de toutes
opinions dont un jeune homme
qui a eu son père, sa mère, sa
sœur et son frère exterminés
dans les camps de la mort sont
inculpés « d'atteinte à la sûreté
intérieure de l'Etat » avec des
dossiers vides, pour certains
simplement pour refus de circu-
ler.
En province, des dizaines de
combattants de la Paix sont
emprisonnés dans les mêmes
conditions.
Des perquisitions ont eu lieu
dans des sièges du Parti Com-
muniste Français et d'organisa-
tions démocratiques en l'absence
de juges et de représntants qua-
lifiés des organisations intéres- -
sées, c'est-à-dire en pleine il-
légalité.
A l'heure où nous écrivons, on
nous signale le matin du 4 juin,
début de la grande grève de
protestation, une soixantaine
d'arrestations préventives, à leur
domicile, de militants syndicaux,
cela en violation du droit de
grève et des droits syndicaux.
Instruits par l'expérience du
passé, les honnêtes gens savent
que ('3 telles mesures préparent
un mauvais coup. HITLER a lui
aussi justifié par « un complot »
sa répression contre les commu-
nistes, répression qui devait s'é-
tendre par la suite aux socialis-
tes, aux catholiques et à tous
les antifascistes. Il en fut de
même chez nous en 1939. On
sait ce qu'il advint. La répres-
sion visait tous les patriotes bap-
tisés « terroristes » quelles que
soient leurs opinions.
Si nous laissions faire, et de-
puis quelques jours, le peuple
a suffisamment montré qu'il n'é-
tait pas résolu à laisser faire,
c'en serait fini de nos libertés
et non seulement pour les com-
munistes, ce stade est déjà de
beaucoup dépassé (de nombreux
partisans de la Paix arrêtés, ma-
traqués sont loin, très loin mê-
me de partager les opinions des
communistes), mais pour tous
ceux qui ne partagent pas les
vues du gouvernement. Ce serait
bientôt le régime de la délation,
du mouchardage. Vous ne pour-
riez même plus, sans crainte
d'être taxé de communiste, et
accusé d'être du « complot »,
sourire quand on vous parle des
bienfaits de la baisse PINAY.
Nul ne peut plus se désin-
téresser « des libertés des com-
munistes », car « leurs libertés »
sont celles de tous. Honnêtes
gens qui ne partageaient pas
les opinions des communistes, en
laissant toucher si peu soit-il
à ce que vous considérez comme
« leurs libertés » ce sont vos
propres libertés que vous laissez
enchaîner. Il n'y a pas de droit
plus indivisible que celui de dé-
fendre la Paix.
Pierre ELOIRE,
Secrétaire National
du Secours Populaire
Français
(Suite page 2).
DES CENTAINES DE MILLIERS DE TRAVAILLEURS SONT ENTRES DANS LA GREVE. (CI-DESSUS LES GREVISTES CHEZ RENAULT.)
UN communiqué du mouve-
ment de libération du peuple
(catholique)
Le Mouvement de Libéra-
lion du Peuple (ancien Mou-
vement populaire des Fa-
milles) a publié une résolu-
tion protestant :
— Contre l'utilisation de la
police et contre ses méthodes
lors de la manifestation du
28 mqi ;
— La fermeture et l'occu-
patioll des locaux ce jour-là ;
— Les arrestations arbi-
traires d'André Stil et de
Jacques Duclos ;
— Et les brimades contre
les Algériens.
Le Mouvement de Libéra-
tion du Peuple dénonce avec
vigueur les mesures oppressi-
ves donl sont victimes les nii-
litants ouvriers qui, sur le
plan de l'entreprise ou com-
me simples citoyens, prou-
vent leur désaccord avec la
politique d'un gouvernement
qui les conduit à la misère et
à la guerre.
— S'incline avec émotion
devant les victimes, notam-
ment le Nord-Africain Hocine
Belaïd, décédé atteint de trois
balles dans le veintre ;
— Demande d tous les tra-
vailleurs d'être vigilants et de
ne pas se laisser diviser par
des manœuvres et des men-
songes officie;ls qui ne veulent
que les rendre de plus en
plus esclaves.
Aujourd'hui c'est le parti
communiste, déclare le Mouve-
ment de Libération du Peuple.
demain ce sera tous ceux atti
ne veulent cas plier sous le
ioua du fascisme.
André STIL
arrêté au mépris de la liberté
de la presse depuis le 25 mai.
SieHquiôÂtiatw
illégale"
au Siège des
epig,ani,j,atiom
démocratiques
Bureaux forcés, 44, rue Lepelletier,
siégé du Parti Communiste Français.
1
23 Mai puissante journée de lutte
CONTRE LE COLONIALISTE
Sauvage répression policière
4 Travailleurs tués
LE 23 MAI EN ALGERIE
Jamais encore la lutte contre
la répression colonialiste n'avait
pris pareille ampleur. A travers
tout le pays, à l'appel du M.T.
L.D. et du Parti Communiste al-
gérien des dizaines de milliers
d'Algériens ont montré leur dé-
termination d'agir pour imposer
le retour de Messali Hadj dé-
porté à Niort, la relaxe de Saibi
Bouhali et la libération de tous
les emprisonnés politiques, tou-
jours dans les bagnes d'Algérie.
Répondant à l'appel de leur
peuple, les travailleurs algé-
riens, résidant en France, ont
largement contribué au succès
de cette journée de lutte. A Pa-
ris et en province, ils ont dé-
brayé à 100 % dans les entre-
prises pour se grouper ensuite
dans de puissantes manifesta-
tions.
Ces manifestations, que les
Algériens voulaient calmes, fu-
rent une fois de plus troublées
par les brutales interventions
des forces policières à Charle-
ville, à Montbéliard, au Havre.
Au soir de ce 23 mai de lutte
courageuse, le peuple algérien
et les travailleurs français
pleuraient 4 de leurs frères froi-
dement assassinés par les bru-
tes policières.
AU HAVRE. ALLACHE HOCINE
ABATTU PAR LES POLICIERS
Au Havre, les C.R.S. se ruè-
rent sauvagément sur le cor-
tège de 800 Algériens, à coups
de crosses et de bombes lacry-
mogènes. 8 patriotes algériens
furent gravement blessés et
transportés à l'hôpital mais, hé-
las, Allache Hocine devait suc-
comber rapidement à ses bles-
sures
Pas une atteinte à nos libertés,
pas une arrestation,
SANS QU'IMMÉDIATEMENT SE MANIFESTE
le Secours Populaire
Les délégations de braves
gens arrachent à la police six
sur sept des patriotes arrêtés.
Comme chaque année les
Combattants de la Paix invi-
taient la population à venir
rendre hommage aux victimes
avignonnaises des bombarde-
ments du 27 mai 1944.
Mais les petits hommes du
gouvernement ne peuvent plus
supporter ces témoignages de
solidarité envers les victimes de
la guerre.
Pinay, par l'intermédiaire de
son préfet a fait masser en plein
cimetière ses flics, gendarmes,
C.R.S., et après trois coups de
clairon, il fit annoncer qu'il al-
lait agir « au nom du peuple
Français ».
Alors la police se rua sur les
personnes présentes avec une
sauvagerie inouïe.
Des femmes et des hommes
qui étaient venus apporter des
fleurs sur les tombes furent
blessés.
Sept arrestations de patriotes
furent opérées.
L'indignation générale grandit
en ville. Délégations sur déléga-
tions se succèdent au commis-
sariat (une délégation conduite
par Mme Gaussen, secrétaire
générale du S.P.F. est arrêtée
à son tour), mais la protestation
est trop grande.
La délégation arrêté est libé-
rée.
Six sur sept patriotes sont
relâchés en liberté provisoire.
Lç septième, Antoine Santini,
a é'fé condamné à quinze jours
de prison ferme.
C'est là, une illégalité de plus
du gouvernement Pinay, qui ne
sait plus où donner de la tête,
devant la réprobation nationale
sur sa politique de fascisation.
Dans cette bataille le Secours
Populaire Français a été à la
hauteur de son rôle.
A l'heure où nous mettons
sous presse, nous parvient l'in-
formation suivante du Vaucluse.
En dépit de la liberté de la
presse, du droit d'opinion e'
d'expression reconnu par la
Constitution française, le gou-
vernement faisait traduire same-
di en correctionnelle Antoine
Santini, Fernand Marin, René
Arthaud.
Antoine Santini pour être allé
rendre hommage aux victimes
avignonnaises des bombarde-
ments de mai 1944. La police
ayant chargé les manifestants,
s Santini fut arrêté sous l'inculpa-
tion de « rebellion aux agents ».
Fernand Marin, secrétaire fé-
déral du Parti Communiste Fran-
çais pour avoir déposé des
fleurs au monument élevé à l'Isle-
sur-Sorgues à la mémoire des
patriotes fusillés par les nazis.
René Arthaud, ancien minis-
tre, membre du Bureau National
du S.P.F. pour avoir écrit et pu-
plié articles et photos pour la
Marcel MIRO.
(Suite page 3).
Le Var collecte
pour les emprisonnés
« L'indignation de la popula-
tion devant la provocation de
la Bourse du Travail se mani-
feste dans toute la ville.
Les pétitions et la souscrip-
tion pour la défense des 55
emprisonnés et la solidarité, cir-
culent rapidement.
Nous avons déjà reçu dans
la'journée les listes suivantes:
Librairie de la Renaissance,
1.485 francs ; Syndicats des
Dockers (Delésagé), 3 listes,
1.555,' 1.050 et 1.150 ; Paula
Gilli, 1.250 ; P.T.T., 1.500 fr. ;
Anonyme, 700 ; anonyme, 500 ;
MM. Déodatio et Maînetti (4
listes), 8.025 ; M. Ponzo, 1.500;
Cellule Pauriol, 1.300 ; Tomasi,
1.450 ; Cellule Martin-Nicolas,
2 listes, 3.200 et 750 ; Rippert,
2.600 ; Çpmité U.F.F. Brunet,
4.100 et un colis de victuailles.
Une permanence fonctionnera
tous les ' jours, 6, rue Louis-
,, Jourdan, et les dons seront re-
çus. » "
i
Le Secours Populaire
à l'action dans l'Hérault tf
MONTPltLLIER, LE. 29 MA! :
A la suite d'une manifestation,
des Combattants de la Paix con-
tre la venue de RIDGWAY en
France au cours de laquelle s'est
produite une échauffourée avec
la Police, 3 arrestations ont été
opérées. La protestation ayant été
immédiatement organisée, les per-
sonnes arrêtées ont été relâchées
après une simple vérification
d'identité.
BEZIERS, LE 1er JUIN :
A 7 heures du matin, alork
qu'un groupe de Biterrois reve*
nait de Montpellier assurer la
protection des locaux de LA
VOIX DE LA PATRIE et après
que des. inscriptions réclamant
la libération de Jacques Ducloï _
et André Stil aient été faite ta
police a procédé à l'arrestation
de 4 personnes. l rotestatinn
immédiatement organisée a per-
mis que là aassi ces 4 personnes
soient relâchées après une suii-
ple vérification d'identité. [
MONTPELLIER, NUIT DU 31
MAI AU 1" JUIN : ;
Alors qu'ils faisaient des ins-
criptions sur la chaussée, lis
(Suite page 3).
t
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