Titre : Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38728672j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 octobre 1928 09 octobre 1928
Description : 1928/10/09 (N451). 1928/10/09 (N451).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97960567
Source : INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance), 2013-54014
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
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262 LE MIROIR DES SPO RTS
COMMENT VANDERSTUYFT A PORTÉ A 122 KM. 771 LE RECORD DU MONDE
DE L'HEURE, ENTRAINEMENT LIBRE, QUI ÉTAIT DE 25 KM. 598 EN 1876
LE 25 mars 1876 — date à laquelle on com-
mença de s'intéresser au record de l'heure
sur bicyclette, entraînement libre, — l'An-
glais Dodds courut, derrière « bicycles », la
distance, qui apparut merveilleuse, de 25 km. 598.
Le 29 septembre 1928, le Belge Léon Vanders-
tuyft a permis d'ajouter au tableau d'honneur de ce
record, un des plus glorieux qui soient, une ligne
impressionnante : 122 km. 771.
En un demi-siècle, près de 100 kilomètres
avaient été gagnés. Quelle avait été la progres-
sion de ce record entre temps ?
L'apparition des machines multiples : tandems,
triplettes, quadruplettes et même quintuplettes,
lui avait fait accomplir un bond important. Le
prestigieux petit Anglais Michaël accomplit
46 km. 002, le 1er septembre 1895, à l'ancien Buf-
falo, et, un an plus tard, un autre Anglais fameux,
Tom Linton, fut un des premiers à dépasser les
50 kilomètres dans l'heure.
Quand on introduisit sur les pistes l'entraîne-
ment mécanique, tandems et tncycles à pétrole
tout d'abord, le record fit un nouveau bond. Der-
rière tricycle, l'Anglais Taylor, en 1900, doubla le
cap des 60 kilomètres. Les Français Bouhours et
Baugé — et d'autres aussi — améliorèrent encore
sensiblement le record jusqu 'au moment où appa-
rut la motocyclette. Tom Linton et Michaël
réapparurent et inscrivirent de nouveau leur nom
sur les tablettes, cependant que le record progres-
sait à pas de géants : en 1903, l'Allemand Robl
dépassa les 80 kilomètres. En 1904, Darragon
atteignit 87 km. 859. En 1906, les 90 kilomètres
étaient dépassés par Robl. Enfin, le 15 septem-
bre 1909, sur la fameuse piste de Munich, consi-
dérée, à l'époque, comme la plus rapide, notre
compatriote Paul Guignard, entraîné par l'Alle-
mand Hoffmann, accomplit un exploit qui plongea
tous les sportifs dans une stupéfaction inimagi-
nable, l'émerveillement le plus grand : il couvrit
101 km. 623.
La performance de celui qui pour la première
fois avait dépassé les 100 kilomètres dans l'heure
parut tellement extraordinaire qu'elle devint
légendaire et pour ainsi dire sacrée : nul n'osait
s'y attaquer. Le fameux record de Guignard resta
debout durant quinze années.
Ce n'est qu'en 1'924, alors que l'autodrome de
Montlhéry, nouvellement construit, offrait un
champ d'expérience propice à l'ambition des
aspirants recordmen, qu'un exploit supérieur fut
réalisé. Le 1er octobre, Léon Vanderstuyft,
entraîné par Amerigo, réussit 107 km. 710.
Ce fut le début d'une lutte ardente, d'un duel
farouche, d'un chassé-croisé passionnant entre le
Belge Vanderstuyft et notre compatriote Jean
Brunier. Le 19 octobre 1924, derrière la fameuse
moto de Lauthier, Brunier détrôna son rival en
réalisant 112 km. 440 ; mais, l'année suivante,
le 1er octobre, Vanderstuyft, tiré, cette fois-ci, par
Deliège, riposta en parcourant 115 km. 098.
Brunier, piqué au vif, résolut de faire mieux et,
le 1er novembre, toujours derrière le bolide de
Lauthier, porta un coup terrible au record et
couvrit l'effarante distance de 120 km. 958. L'af-
faire semblait désormais classée. Pourtant, Van-
derstuyft ne se tint pas pour battu. Mais il dut
attendre trois ans avant de pouvoir réaliser son
rêve... et reprendre son bien.
o o
Car on ne saurait refuser à « Léïon » Vanders-
tuyft une singulière patience et une belle
suite dans les idées. La préparation d'une telle
tentative nécessite, pourtant, beaucoup plus de
tracas et d'argent qu'on ne s'imagine. Depuis
l'exploit de Guignard, Vanderstuyft et Brunier
ne sont pas les seuls, on s'en doute bien un peu,
qui aient essayé de s'approprier le record tant
envié : en Europe, en Amérique, en Australie
même, plusieurs essais furent tentés, mais en
vain. En France, Miquel et le regretté Ganay
prirent leur chance à Miramas, avec entraînement
par automobile. Catudal, lui aussi, se mit sur les
rangs, mais recula devant les frais.
Sait-on, en effet, que la reprise de son record
coûta à Vanderstuyft ou, plutôt, à la firme alle-
mande qui finançait l'entreprise, la somme de
50.000 francs environ. Le Belge ne réussit pas son
exploit du premier coup, et l'on n'a pas oublié
qu'il fit, le 6 septembre dernier, une tentative
menée victorieusement jusqxi'au soixantième kilo-
mètre et interrompue à ce moment, par suite
d'une rupture de la chaîne de moto. Plus précisé-
ment, Vanderstuyft, avant de battre le record,
fit quatre essais officiels et dix essais officieux. Le
recordman et son entraîneur, Rody Lehmann,
durent aller vingt-cinq fois à l'autodrome, firent
boucher par des maçons tous les trous de la piste,
même les plus petits, engagèrent un masseur, des
mécaniciens, parcoururent en voiture plus de
3.000 kilomètres pour démarches diverses, etc...
le> .0- o
Léon Vanderstuyft, sur son vélo de 15 m. 30 de
développement a parcouru dans l'heure 122 km. 771.
Est-ce là la plus grande vitesse qui puisse être
atteinte? Sans doute non, puisque le même Van-
derstuyft réalisa, le 6 septembre, durant les 00 pre-
miers kilomètres, une vitesse plus élevée que le
29 septembre ; par ailleurs, Brunier, aussi bien
que le nouveau recordman, réussirent à l'entraî-
nement, et sur plusieurs kilomètres, des vitesses
supérieures à 130 à l'heure.
Vanderstuyft, qui, après avoir battu le record
(départ arrêté), poursuivit sa course pour battre
le record départ lancé, établit la moyenne de
125 km. 815.
Mais ne faudrait-il pas mieux souhaiter que les
choses en restent là, désormais ? Un tel exploit,
qui relève maintenant davantage de l'acrobatie
que du sport, est entouré de trop de danger. La
moindre défaillance des machines, de l'entraîneur
ou du coureur est susceptible de provoquer un
terrible accident : une pièce de la moto qui se
brise, un boyau du vélo qui éclate, une sunple
tache d'huile sur la piste provoquant un dérapage,
et c'est l'embardée et sans doute la mort.
Après sa descente de machine, Lehmann mon-
tra la prise de pignon du moyeu de sa moto entiè-
rement déchirée. Quelques instants de plus, et la
catastrophe ne pouvait être évitée...
Que Brunier ou un autre ne devienne pas jaloux
des lauriers de Vanderstuyft, et qu'on laisse main-
tenant dormir en paix le glorieux record du monde
de l'heure !... RAY1\fOND HUTTIER.
■£> O O
Dimanche, le Parc des Princes a donné sa réu-
nion de clôture, avec le Grand Prix de Boulogne,
100 kilomètres derrière motos.
Classement géhéral. — 1. Linart, en 1 h. 24' 25" ;
2. Bréau, à 100 mètres ; 3. Benoit, à 500 mètres ;
-4. Torricelli, à trois tours; 5. Moeller, à quatre
tours ; 6. Grassin, à six tours ; 7. Krewer, a sept
tours ; 8. Catudal, à huit tours ; 9. Paillard, à
vingt et un tours ; 10. Sausin.
LA CLOTURE DU PARC DES PRINCES. AU Se TOUR, DANS L'ORDRE : CATUDAL, BENOIT, PAILLARD ET LINART, QUI GAGNERA
262 LE MIROIR DES SPO RTS
COMMENT VANDERSTUYFT A PORTÉ A 122 KM. 771 LE RECORD DU MONDE
DE L'HEURE, ENTRAINEMENT LIBRE, QUI ÉTAIT DE 25 KM. 598 EN 1876
LE 25 mars 1876 — date à laquelle on com-
mença de s'intéresser au record de l'heure
sur bicyclette, entraînement libre, — l'An-
glais Dodds courut, derrière « bicycles », la
distance, qui apparut merveilleuse, de 25 km. 598.
Le 29 septembre 1928, le Belge Léon Vanders-
tuyft a permis d'ajouter au tableau d'honneur de ce
record, un des plus glorieux qui soient, une ligne
impressionnante : 122 km. 771.
En un demi-siècle, près de 100 kilomètres
avaient été gagnés. Quelle avait été la progres-
sion de ce record entre temps ?
L'apparition des machines multiples : tandems,
triplettes, quadruplettes et même quintuplettes,
lui avait fait accomplir un bond important. Le
prestigieux petit Anglais Michaël accomplit
46 km. 002, le 1er septembre 1895, à l'ancien Buf-
falo, et, un an plus tard, un autre Anglais fameux,
Tom Linton, fut un des premiers à dépasser les
50 kilomètres dans l'heure.
Quand on introduisit sur les pistes l'entraîne-
ment mécanique, tandems et tncycles à pétrole
tout d'abord, le record fit un nouveau bond. Der-
rière tricycle, l'Anglais Taylor, en 1900, doubla le
cap des 60 kilomètres. Les Français Bouhours et
Baugé — et d'autres aussi — améliorèrent encore
sensiblement le record jusqu 'au moment où appa-
rut la motocyclette. Tom Linton et Michaël
réapparurent et inscrivirent de nouveau leur nom
sur les tablettes, cependant que le record progres-
sait à pas de géants : en 1903, l'Allemand Robl
dépassa les 80 kilomètres. En 1904, Darragon
atteignit 87 km. 859. En 1906, les 90 kilomètres
étaient dépassés par Robl. Enfin, le 15 septem-
bre 1909, sur la fameuse piste de Munich, consi-
dérée, à l'époque, comme la plus rapide, notre
compatriote Paul Guignard, entraîné par l'Alle-
mand Hoffmann, accomplit un exploit qui plongea
tous les sportifs dans une stupéfaction inimagi-
nable, l'émerveillement le plus grand : il couvrit
101 km. 623.
La performance de celui qui pour la première
fois avait dépassé les 100 kilomètres dans l'heure
parut tellement extraordinaire qu'elle devint
légendaire et pour ainsi dire sacrée : nul n'osait
s'y attaquer. Le fameux record de Guignard resta
debout durant quinze années.
Ce n'est qu'en 1'924, alors que l'autodrome de
Montlhéry, nouvellement construit, offrait un
champ d'expérience propice à l'ambition des
aspirants recordmen, qu'un exploit supérieur fut
réalisé. Le 1er octobre, Léon Vanderstuyft,
entraîné par Amerigo, réussit 107 km. 710.
Ce fut le début d'une lutte ardente, d'un duel
farouche, d'un chassé-croisé passionnant entre le
Belge Vanderstuyft et notre compatriote Jean
Brunier. Le 19 octobre 1924, derrière la fameuse
moto de Lauthier, Brunier détrôna son rival en
réalisant 112 km. 440 ; mais, l'année suivante,
le 1er octobre, Vanderstuyft, tiré, cette fois-ci, par
Deliège, riposta en parcourant 115 km. 098.
Brunier, piqué au vif, résolut de faire mieux et,
le 1er novembre, toujours derrière le bolide de
Lauthier, porta un coup terrible au record et
couvrit l'effarante distance de 120 km. 958. L'af-
faire semblait désormais classée. Pourtant, Van-
derstuyft ne se tint pas pour battu. Mais il dut
attendre trois ans avant de pouvoir réaliser son
rêve... et reprendre son bien.
o o
Car on ne saurait refuser à « Léïon » Vanders-
tuyft une singulière patience et une belle
suite dans les idées. La préparation d'une telle
tentative nécessite, pourtant, beaucoup plus de
tracas et d'argent qu'on ne s'imagine. Depuis
l'exploit de Guignard, Vanderstuyft et Brunier
ne sont pas les seuls, on s'en doute bien un peu,
qui aient essayé de s'approprier le record tant
envié : en Europe, en Amérique, en Australie
même, plusieurs essais furent tentés, mais en
vain. En France, Miquel et le regretté Ganay
prirent leur chance à Miramas, avec entraînement
par automobile. Catudal, lui aussi, se mit sur les
rangs, mais recula devant les frais.
Sait-on, en effet, que la reprise de son record
coûta à Vanderstuyft ou, plutôt, à la firme alle-
mande qui finançait l'entreprise, la somme de
50.000 francs environ. Le Belge ne réussit pas son
exploit du premier coup, et l'on n'a pas oublié
qu'il fit, le 6 septembre dernier, une tentative
menée victorieusement jusqxi'au soixantième kilo-
mètre et interrompue à ce moment, par suite
d'une rupture de la chaîne de moto. Plus précisé-
ment, Vanderstuyft, avant de battre le record,
fit quatre essais officiels et dix essais officieux. Le
recordman et son entraîneur, Rody Lehmann,
durent aller vingt-cinq fois à l'autodrome, firent
boucher par des maçons tous les trous de la piste,
même les plus petits, engagèrent un masseur, des
mécaniciens, parcoururent en voiture plus de
3.000 kilomètres pour démarches diverses, etc...
le> .0- o
Léon Vanderstuyft, sur son vélo de 15 m. 30 de
développement a parcouru dans l'heure 122 km. 771.
Est-ce là la plus grande vitesse qui puisse être
atteinte? Sans doute non, puisque le même Van-
derstuyft réalisa, le 6 septembre, durant les 00 pre-
miers kilomètres, une vitesse plus élevée que le
29 septembre ; par ailleurs, Brunier, aussi bien
que le nouveau recordman, réussirent à l'entraî-
nement, et sur plusieurs kilomètres, des vitesses
supérieures à 130 à l'heure.
Vanderstuyft, qui, après avoir battu le record
(départ arrêté), poursuivit sa course pour battre
le record départ lancé, établit la moyenne de
125 km. 815.
Mais ne faudrait-il pas mieux souhaiter que les
choses en restent là, désormais ? Un tel exploit,
qui relève maintenant davantage de l'acrobatie
que du sport, est entouré de trop de danger. La
moindre défaillance des machines, de l'entraîneur
ou du coureur est susceptible de provoquer un
terrible accident : une pièce de la moto qui se
brise, un boyau du vélo qui éclate, une sunple
tache d'huile sur la piste provoquant un dérapage,
et c'est l'embardée et sans doute la mort.
Après sa descente de machine, Lehmann mon-
tra la prise de pignon du moyeu de sa moto entiè-
rement déchirée. Quelques instants de plus, et la
catastrophe ne pouvait être évitée...
Que Brunier ou un autre ne devienne pas jaloux
des lauriers de Vanderstuyft, et qu'on laisse main-
tenant dormir en paix le glorieux record du monde
de l'heure !... RAY1\fOND HUTTIER.
■£> O O
Dimanche, le Parc des Princes a donné sa réu-
nion de clôture, avec le Grand Prix de Boulogne,
100 kilomètres derrière motos.
Classement géhéral. — 1. Linart, en 1 h. 24' 25" ;
2. Bréau, à 100 mètres ; 3. Benoit, à 500 mètres ;
-4. Torricelli, à trois tours; 5. Moeller, à quatre
tours ; 6. Grassin, à six tours ; 7. Krewer, a sept
tours ; 8. Catudal, à huit tours ; 9. Paillard, à
vingt et un tours ; 10. Sausin.
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