Titre : Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-01-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38728672j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 janvier 1924 31 janvier 1924
Description : 1924/01/31 (A14,N187). 1924/01/31 (A14,N187).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9790521w
Source : INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance), 2013-54014
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/08/2017
68 LE MIROIR DES SPORTS
LEDOUX N'EST PLUS CHAMPION DE FRANCE DE BOXE DES POIDS COQ
Le jeune Routis a battu le vétéran aux points, en 20 reprises. Francis
Charles a conservé son titre de champion des poids moyens. La défaite
de Charles Ledoux a provoqué de violentes protestations du public.
RAREMENT décision ar-
bitrale concernant un
combat de boxe dé-
chaîna une telle tempête
de protestations et souleva
autant de polémiques que
celle qui fut rendue, mardi
dernier, au Cirque de Paris,
à l'issue du match comptant
pour le Championnat de
France des poids coq. Il
est vrai que l'un des adver-
saires combattant pour le
titre national avait nom
Charles Ledoux. Ledoux
gagnant, cette rencontre
aurait passé presque ina-
perçue. Mais le populaire
champion avait été déclaré
battu ! Encore si son adver-
saire , Routis en l'occur-
rence, avait triomphé d'une
manière très nette, par
une mise hors de combat
par exemple, la foule spor-
tive aurait probablement
applaudi l'homme qui s'était
indiscutablement affirmé le
meilleur. Mais le verdict,
incompréhensible pour elle,
a été rendu après vingt
reprises confuses, au cours
desquelles le public avait
vu son favori attaquer
presque constamment. D'où
son mécontentement, et,
comme toute foule qui se
respecte, elle le manifesta
tant par le geste que par
la parole.
A peine Routis fut-il
proclamé vainqueur qu'un
brouhaha assourdissant se
fit entendre, qui ne cessa
qu'avec la fin de la réunion.
En même temps, toutes
sortes de projectiles, au
milieu desquels, en dépit
de la saison, les pelures de
fruits dominaient, s'abat-
tirent sur le ring et ses
pourtours. Littéralement
démontés, les organisateurs
ne firent rien pour enrayer
ces manifestations d'un
goût douteux. Mieux, ils
poussèrent la maladresse
jusqu'à faire remonter sur
le ring Ledoux, pour annon-
cer qu'il maintenait tou-
jours son défi à Mascart.
Cette réapparition, pour le
moins intempestive, pro-
voqua une recrudescence
de cris et de bombarde-
ment.
Pour en revenir au com-
bat lui-même, nous avoue-
rons, au risque de contre-
dire la plupart de nos
confrères, que nous avons
vu — ainsi que les juges —
Routis gagner de peu, mais
nettement.
Une opinion très répan-
due, en ce moment, dans
les 'milieux pugilistiques,
est celle qu'un champion
ne devrait être dépossédé
de son titre qu'en cas de
défaite radicale, plus nette
que celle qui fut infligée,
mardi dernier, à Ledoux
par Routis. Cette thèse
fut, d'ailleurs, adoptée, il
y a quelque trente mois,
à Marseille, au cours du
LEDOUX, VU DE FACE, ET ROUTIS S'OBSERVENT A DISTANCE
LES DEUX ADVERSAIRES EN CORPS A CORPS. LEDOUX A GAUCHE
LE BORDELAIS ROUTIS, DE FACE, S'APPRÊTE A PARTIR D'UN DIRECT DU GAUCHE
LEDOUX, DE DOS, DÉCLANCHE UN SWING DU POING GAUCHE
Championnat de France
poids légers, opposant
Papin à Ferrey. De l'avis
des compétences présentes,
le challenger Ferrey avait
un léger avantage à l'issue
des vingt reprises que com-
portait le match. Les juges,
pourtant, rendirent une dé-
cision nulle, permettant
ainsi à Papin de conserver
son titre. On espérait que
le champion comprendrait
la leçon et se retirerait en
beauté. Mais cette façon
de voir frise la sentimen-
talité et n'a qu'un rapport
des plus vagues avec le
sport. Du reste, Papin ne
comprit pas l'allusion et,
l'année suivante, il se fit
battre par Léon Poutet.
La rencontre de mardi
ne fut pas ce qu'on appelle
un choc de boxeurs scien-
tifiques, Routis et sur-
tout Ledoux ayant une
réputation bien établie de
cogneurs. Elle présenta plu-
tôt un caractère d'âpreté,
que l'on retrouve dans tous
les combats livrés par l'ex-
champion d'Europe. Tou-
jours aussi agressif, com-
battant avec autant de
cœur qu'il y a dix ans,
Ledoux a perdu l'atout
qui lui a valu tant de suc-
cès : le punch. Ce punch,
qui, au temps de la splen-
deur de Ledoux, démolis-
sait et anéantissait, en quel-
ques reprises, les hommes
les plus durs, ne fit pas
grande impression sur Rou-
tis. Celui-ci fut parfois dé-
bordé — notamment aux
deuxième, treizième et
quatorzième reprises — par
des attaques désordonnées
de Ledoux, mais il se tira
toujours des mauvais pas,
en se couvrant adroitement
et en contrant avec à-pro-
pos. Lui seul essaya vrai-
ment de boxer, et, quoi
qu'en disent les très nom-
breux partisans de Ledoux,
c'est à Routis que nous
devons les rares instants
où la bataille fit place à
de l'escrime du poing.
Si, aux yeux du public,
Ledoux prenait un avan-
tage incontestable en fai-
sant un ( forcing » effréné,
la plupart des spectateurs,
surtout ceux des popu-
laires, ne pouvaient pas
bien se rendre compte, à
une certaine distance, de
l'avance que prenait le
challenger par le nombre
de touches et grâce à leur
efficacité. C'est probable-
ment cet éloignement du
ring qui rendit la décision
des juges injuste aux yeux
de la majorité du public et
provoqua un tel désordre.
Dire que Routis a pro-
duit une impression for-
midable serait exagéré ; il
s'est montré, toutefois, net-
tement en progrès sur ses
performances antérieures ;
sa boxe s'est épurée et
LEDOUX N'EST PLUS CHAMPION DE FRANCE DE BOXE DES POIDS COQ
Le jeune Routis a battu le vétéran aux points, en 20 reprises. Francis
Charles a conservé son titre de champion des poids moyens. La défaite
de Charles Ledoux a provoqué de violentes protestations du public.
RAREMENT décision ar-
bitrale concernant un
combat de boxe dé-
chaîna une telle tempête
de protestations et souleva
autant de polémiques que
celle qui fut rendue, mardi
dernier, au Cirque de Paris,
à l'issue du match comptant
pour le Championnat de
France des poids coq. Il
est vrai que l'un des adver-
saires combattant pour le
titre national avait nom
Charles Ledoux. Ledoux
gagnant, cette rencontre
aurait passé presque ina-
perçue. Mais le populaire
champion avait été déclaré
battu ! Encore si son adver-
saire , Routis en l'occur-
rence, avait triomphé d'une
manière très nette, par
une mise hors de combat
par exemple, la foule spor-
tive aurait probablement
applaudi l'homme qui s'était
indiscutablement affirmé le
meilleur. Mais le verdict,
incompréhensible pour elle,
a été rendu après vingt
reprises confuses, au cours
desquelles le public avait
vu son favori attaquer
presque constamment. D'où
son mécontentement, et,
comme toute foule qui se
respecte, elle le manifesta
tant par le geste que par
la parole.
A peine Routis fut-il
proclamé vainqueur qu'un
brouhaha assourdissant se
fit entendre, qui ne cessa
qu'avec la fin de la réunion.
En même temps, toutes
sortes de projectiles, au
milieu desquels, en dépit
de la saison, les pelures de
fruits dominaient, s'abat-
tirent sur le ring et ses
pourtours. Littéralement
démontés, les organisateurs
ne firent rien pour enrayer
ces manifestations d'un
goût douteux. Mieux, ils
poussèrent la maladresse
jusqu'à faire remonter sur
le ring Ledoux, pour annon-
cer qu'il maintenait tou-
jours son défi à Mascart.
Cette réapparition, pour le
moins intempestive, pro-
voqua une recrudescence
de cris et de bombarde-
ment.
Pour en revenir au com-
bat lui-même, nous avoue-
rons, au risque de contre-
dire la plupart de nos
confrères, que nous avons
vu — ainsi que les juges —
Routis gagner de peu, mais
nettement.
Une opinion très répan-
due, en ce moment, dans
les 'milieux pugilistiques,
est celle qu'un champion
ne devrait être dépossédé
de son titre qu'en cas de
défaite radicale, plus nette
que celle qui fut infligée,
mardi dernier, à Ledoux
par Routis. Cette thèse
fut, d'ailleurs, adoptée, il
y a quelque trente mois,
à Marseille, au cours du
LEDOUX, VU DE FACE, ET ROUTIS S'OBSERVENT A DISTANCE
LES DEUX ADVERSAIRES EN CORPS A CORPS. LEDOUX A GAUCHE
LE BORDELAIS ROUTIS, DE FACE, S'APPRÊTE A PARTIR D'UN DIRECT DU GAUCHE
LEDOUX, DE DOS, DÉCLANCHE UN SWING DU POING GAUCHE
Championnat de France
poids légers, opposant
Papin à Ferrey. De l'avis
des compétences présentes,
le challenger Ferrey avait
un léger avantage à l'issue
des vingt reprises que com-
portait le match. Les juges,
pourtant, rendirent une dé-
cision nulle, permettant
ainsi à Papin de conserver
son titre. On espérait que
le champion comprendrait
la leçon et se retirerait en
beauté. Mais cette façon
de voir frise la sentimen-
talité et n'a qu'un rapport
des plus vagues avec le
sport. Du reste, Papin ne
comprit pas l'allusion et,
l'année suivante, il se fit
battre par Léon Poutet.
La rencontre de mardi
ne fut pas ce qu'on appelle
un choc de boxeurs scien-
tifiques, Routis et sur-
tout Ledoux ayant une
réputation bien établie de
cogneurs. Elle présenta plu-
tôt un caractère d'âpreté,
que l'on retrouve dans tous
les combats livrés par l'ex-
champion d'Europe. Tou-
jours aussi agressif, com-
battant avec autant de
cœur qu'il y a dix ans,
Ledoux a perdu l'atout
qui lui a valu tant de suc-
cès : le punch. Ce punch,
qui, au temps de la splen-
deur de Ledoux, démolis-
sait et anéantissait, en quel-
ques reprises, les hommes
les plus durs, ne fit pas
grande impression sur Rou-
tis. Celui-ci fut parfois dé-
bordé — notamment aux
deuxième, treizième et
quatorzième reprises — par
des attaques désordonnées
de Ledoux, mais il se tira
toujours des mauvais pas,
en se couvrant adroitement
et en contrant avec à-pro-
pos. Lui seul essaya vrai-
ment de boxer, et, quoi
qu'en disent les très nom-
breux partisans de Ledoux,
c'est à Routis que nous
devons les rares instants
où la bataille fit place à
de l'escrime du poing.
Si, aux yeux du public,
Ledoux prenait un avan-
tage incontestable en fai-
sant un ( forcing » effréné,
la plupart des spectateurs,
surtout ceux des popu-
laires, ne pouvaient pas
bien se rendre compte, à
une certaine distance, de
l'avance que prenait le
challenger par le nombre
de touches et grâce à leur
efficacité. C'est probable-
ment cet éloignement du
ring qui rendit la décision
des juges injuste aux yeux
de la majorité du public et
provoqua un tel désordre.
Dire que Routis a pro-
duit une impression for-
midable serait exagéré ; il
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