Titre : Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38728672j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 février 1924 07 février 1924
Description : 1924/02/07 (A14,N188). 1924/02/07 (A14,N188).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9790520g
Source : INSEP (Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance), 2013-54014
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2017
LE MIROIR DES SPORTS 1 85
DE HOCKEY SUR GLACE DES JEUX D'HIVER DE CHAMONIX
LE MATCH DE CURLING FRANCE-SUÈDE
L'ÉQUIPE ANGLAISE DE CURIJNG
LES AVANTS CANADIENS DÉBORDENT LA DÉFENSE TCHÉCOSLOVAQUE
LES SUÉDOIS ATTAQUENT LES BUTS SUISSES
LES BELGES SE REPLIENT DEVANT LES AMÉRICAINS
Photos de renvoyé spécial du " Miroir des Sports ".
UN AMÉRICAIN VA DÉGAGER CONTRE LA FRANCE
Midi. Le Latvien Plumen, bras levés, droit sur
les skis comme un cavalier sur les étriers,
piqua comme une flèche sur nous qui étions
au bas de la pente et vira à angle droit pour
continuer la course, sans avoir freiné sa vitesse.
Entre les champions et le plus souvent à leur
suite, passèrent les courageux, les battus, les
retardataires, les traînards, ceux qui luttaient
simplement pour atteindre ce but.
En 3 h. 44' 32", Haug avait terminé, aisé,
dispos, et il regagna son hôtel par le mode de
locomotion qui lui réussit si bien ; Stromstad,
un charpentier de la banlieue de Christiania,
arrivait en 3 h. 46'23" ; Grottumsbraaren
prenait la troisième place en 3 h. 47' 46", et le
quatrième Norvégien, Maardalen, un paysan
comme le troisième, finissait en 3 h. 49' 48".
Imagine-t-on un succès plus complet et une
équipe plus homogène?
L'attrait du hockey sur glace
Il n'est pas nécessaire d'être averti en sport
pour comprendre l'intérêt passionnant, humain,
d'une course de ski. Mais il est sinon indispen-
sable, tout au moins préférable de connaître
les grands jeux athlétiques, si l'oh veut se
passionner pour le hockey sur glace. Lorsque
ce sport est pratiqué par une équipe d'élite,
on n'y saurait rester indifférent. Joué par
des patineurs moyens, il devient très vite
monotone.
Pratiqué par les Américains des États-Unis
et surtout par les Canadiens, le hockey sur
glace est splendide. Pour de tels joueurs, la
glace n'est plus une difficulté, mais un puissant
auxiliaire. Ils y évoluent avec l'aisance, les
virevoltes, la grâce et les détentes des poissons
dans l'eau. Sur une surface de jeu de 30 mètres
de large sur 70 mètres de long, ils réalisent
l'exploit sans cesse renouvelé d'avoir, en cas
de danger, leurs six hommes massés devant le
but et, en cas d'offensive, trois ou quatre
d'entre eux déployés en ligne et fonçant
impétueusement à l'assaut du but ennemi.
Qui n'a pas vu le Canadien Munro briser une
offensive, traverser tout le champ de jeu en
dribblant ses adversaires, groupés ou isolés,
et envoyer, d'un shot instantané et immédiat,
le palet dans les filets opposés.
Les Canadiens, dont l'équipe est une équipe
de club, « Granit » de Toronto, ne sont pas
seulement de brillants joueurs individuels,
des athlètes de vingt-cinq à trente ans, d'une
stature moyenne de 1 m. 75 et d'un poids de
75 kilogrammes ; ils ne sont pas seulement
capables de s'arrêter sur place alors qu'ils
glissent à 40 à l'heure, de shooter dans toutes
les positions ; ils sont aussi interchangeables :
un arrière passe avant, quand l'occasion se
présente, et un avant devient éventuellement
arrière. Les trois avants n'ont pas non plus de
place fixe ; il arrive que l'ailier droit file à l'aile
gauche et que l'avant centre se convertisse
en ailier droit. Les Canadiens sont un bloc,
ou plutôt ils forment les cinq doigts d'une
main, attentifs les uns aux autres, articulés,
conjugués, collaborateurs d'une même œuvre.
Les Etats-Unis ont une équipe moins homo-
gène, avec des hommes comme Abel qui valent
les Canadiens, avec d'autres aussi comme
Drury qui sont extraordinairement brillants,
tout en coups d'éclat, en feux d'artifice, en
dribblings avec percées en coin ou inclinaisons
du corps à 45 degrés, mais qui se montrent à
tel point pris par le jeu et esclaves de la vir-
tuosité qu'ils oublient le reste de leurs parte-
naires.
Quant aux Français, ils ont été bien infé- .
rieurs à leur réputation. Ils ont manqué tota-
lement non seulement de vitesse, d'expérience,
d'adresse, mais encore de jeu d'équipe. Ils
ont paru des débutants auxquels des maîtres
donnent une leçon. Seul, Hassler donne l'im-
pression d'un joueur d'avenir.
En sports d'hiver, comme dans la plupart
des jeux athlétiques, nous faisons piètre figure.
Ayons le courage de reconnaître la médiocrité
de nos qualités et travaillons à nous améliorer.
Le jour où la France cessera de s'illusionner
sur sa valeur sportive et où elle inettra tout
en œuvre pour augmenter son rendement, les
possibilités de ses athlètes décupleront.
GABRIEL HANOT.
DE HOCKEY SUR GLACE DES JEUX D'HIVER DE CHAMONIX
LE MATCH DE CURLING FRANCE-SUÈDE
L'ÉQUIPE ANGLAISE DE CURIJNG
LES AVANTS CANADIENS DÉBORDENT LA DÉFENSE TCHÉCOSLOVAQUE
LES SUÉDOIS ATTAQUENT LES BUTS SUISSES
LES BELGES SE REPLIENT DEVANT LES AMÉRICAINS
Photos de renvoyé spécial du " Miroir des Sports ".
UN AMÉRICAIN VA DÉGAGER CONTRE LA FRANCE
Midi. Le Latvien Plumen, bras levés, droit sur
les skis comme un cavalier sur les étriers,
piqua comme une flèche sur nous qui étions
au bas de la pente et vira à angle droit pour
continuer la course, sans avoir freiné sa vitesse.
Entre les champions et le plus souvent à leur
suite, passèrent les courageux, les battus, les
retardataires, les traînards, ceux qui luttaient
simplement pour atteindre ce but.
En 3 h. 44' 32", Haug avait terminé, aisé,
dispos, et il regagna son hôtel par le mode de
locomotion qui lui réussit si bien ; Stromstad,
un charpentier de la banlieue de Christiania,
arrivait en 3 h. 46'23" ; Grottumsbraaren
prenait la troisième place en 3 h. 47' 46", et le
quatrième Norvégien, Maardalen, un paysan
comme le troisième, finissait en 3 h. 49' 48".
Imagine-t-on un succès plus complet et une
équipe plus homogène?
L'attrait du hockey sur glace
Il n'est pas nécessaire d'être averti en sport
pour comprendre l'intérêt passionnant, humain,
d'une course de ski. Mais il est sinon indispen-
sable, tout au moins préférable de connaître
les grands jeux athlétiques, si l'oh veut se
passionner pour le hockey sur glace. Lorsque
ce sport est pratiqué par une équipe d'élite,
on n'y saurait rester indifférent. Joué par
des patineurs moyens, il devient très vite
monotone.
Pratiqué par les Américains des États-Unis
et surtout par les Canadiens, le hockey sur
glace est splendide. Pour de tels joueurs, la
glace n'est plus une difficulté, mais un puissant
auxiliaire. Ils y évoluent avec l'aisance, les
virevoltes, la grâce et les détentes des poissons
dans l'eau. Sur une surface de jeu de 30 mètres
de large sur 70 mètres de long, ils réalisent
l'exploit sans cesse renouvelé d'avoir, en cas
de danger, leurs six hommes massés devant le
but et, en cas d'offensive, trois ou quatre
d'entre eux déployés en ligne et fonçant
impétueusement à l'assaut du but ennemi.
Qui n'a pas vu le Canadien Munro briser une
offensive, traverser tout le champ de jeu en
dribblant ses adversaires, groupés ou isolés,
et envoyer, d'un shot instantané et immédiat,
le palet dans les filets opposés.
Les Canadiens, dont l'équipe est une équipe
de club, « Granit » de Toronto, ne sont pas
seulement de brillants joueurs individuels,
des athlètes de vingt-cinq à trente ans, d'une
stature moyenne de 1 m. 75 et d'un poids de
75 kilogrammes ; ils ne sont pas seulement
capables de s'arrêter sur place alors qu'ils
glissent à 40 à l'heure, de shooter dans toutes
les positions ; ils sont aussi interchangeables :
un arrière passe avant, quand l'occasion se
présente, et un avant devient éventuellement
arrière. Les trois avants n'ont pas non plus de
place fixe ; il arrive que l'ailier droit file à l'aile
gauche et que l'avant centre se convertisse
en ailier droit. Les Canadiens sont un bloc,
ou plutôt ils forment les cinq doigts d'une
main, attentifs les uns aux autres, articulés,
conjugués, collaborateurs d'une même œuvre.
Les Etats-Unis ont une équipe moins homo-
gène, avec des hommes comme Abel qui valent
les Canadiens, avec d'autres aussi comme
Drury qui sont extraordinairement brillants,
tout en coups d'éclat, en feux d'artifice, en
dribblings avec percées en coin ou inclinaisons
du corps à 45 degrés, mais qui se montrent à
tel point pris par le jeu et esclaves de la vir-
tuosité qu'ils oublient le reste de leurs parte-
naires.
Quant aux Français, ils ont été bien infé- .
rieurs à leur réputation. Ils ont manqué tota-
lement non seulement de vitesse, d'expérience,
d'adresse, mais encore de jeu d'équipe. Ils
ont paru des débutants auxquels des maîtres
donnent une leçon. Seul, Hassler donne l'im-
pression d'un joueur d'avenir.
En sports d'hiver, comme dans la plupart
des jeux athlétiques, nous faisons piètre figure.
Ayons le courage de reconnaître la médiocrité
de nos qualités et travaillons à nous améliorer.
Le jour où la France cessera de s'illusionner
sur sa valeur sportive et où elle inettra tout
en œuvre pour augmenter son rendement, les
possibilités de ses athlètes décupleront.
GABRIEL HANOT.
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