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le retrouvons successivement : près de la barrière d 'Enfer, rue de la
Pépinière, aujourd'hui rue Daguerre; 7, rue des Feuillantines; 278,
rue Saint-Jacques, au sixième étage ; 142, boulevard Montparnasse,
au deuxième étage ; enfin, 10, rue de Vaugirard, dans un logement
du sixième étage, avec terrasse dominant le jardin du Luxembourg.
En 1867, Émile Zola, qui collabore maintenant à divers journaux
parisiens, passe les ponts et vient se fixer aux Batignolles, à l'angle de
l'avenue de Clichy et de l'ancienne rue Moncey, aujourd'hui rue
Dautancourt. Domicile éphémère, que l'écrivain quitte en avril 1868
pour le no 23 de la rue Truffault. L'année suivante (1869), il s'installe
au iio 15 de la rue de la Condamine, dans un pavillon précédé d'un
étroit jardin, qu'il occupera jusqu'en 1874, et où s'écoulera la période
décisive de sa vie. C'est là qu'il se marie en mai 1870; c'est là aussi
qu'il édifie le plan définitif des Rougon-Macquart et qu'il en écrit les
premiers volumes ; c'est là qu'il engage la bataille en faveur du
naturalisme, du roman expérimental et du théâtre vivant.
Mais le pavillon de la rue de la Condamine devient bien étroit
pour recevoir les amis de plus en plus nombreux. En 1874, Zola loue
une maison plus spacieuse, avec encore un jardinet, à quelques pas
de la précédente : au no 22 de l'ancienne rue Saint-Georges, actuelle-
ment rue des Apennins. Cette maison est celle où fut écrit l'Assom-
moir. A son tour, elle devait bientôt paraître trop exiguë...
1877 : le retentissant succès de l'Assommoir, la gloire naissante, la
fortune. En même temps qu'il achète, pour neuf mille francs, la
petite propriété de Médan, — à laquelle il va donner les proportions
d'un vaste domaine pour y résider jusqu'à huit mois de chaque
année, — Émile Zola transporte son domicile parisien au nB 23 de la
rue Ballu, qui porte alors le nom de rue de Boulogne.
Il y demeura douze ans, — de Nana à la Bête Humaine. Outre ses
amis anciens et ses nouveaux disciples, qui s'y réunissaient chaque
jeudi soir, il y accueillit l'élite littéraire du monde entier. Mais il
était un collectionneur passionné, et, peu à peu, les œuvres d'art
s'accumulaient en trop grand nombre pour qu'une demeure plus
vaste ne devînt nécessaire.
En septembre 1889, Zola prit possession de l'hôtel maintenant
historique, 21 bis, rue de Bruxelles, où il devait vivre les jours tour-
mentés de l'affaire Dreyfus, et dans lequel, treize ans plus tard, le
29 septembre 1902, il allait trouver prématurément une mort tragique.
De là partit, le 5 octobre, le cortège triomphal vers le cimetière
Montmartre, précédant la consécration définitive du Panthéon.
Mme Émile Zola quitta cet hôtel pour l'appartement de la rue de
Rome (no 62), où, pendant près d'un quart de siècle, elle garda pieu-
sement les souvenirs de son grand disparu.
Pour compléter cette énumération des résidences successives
d'Émile Zola, on doit signaler enfin que l'écrivain loua plusieurs fois,
pour la saison d'été, des maisons de villégiature au bord de la mer :
en 1875, à Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados); en 1876, à Piriac, près du
Croisic; en 1877, à l'Estaque, près de Marseille; en 1883, à Bénodet
(Finistère). — MARCEL BATILLIAT.
