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- SOMMAIRE
- LOURMARIN: "LA VIE DE MON ÂME" (Henri Bosco)
- .......... Page(s) .......... 8
- ITINÉRAIRE HENRI BOSCO À LOURMARIN par Claude GIRAULT
- .......... Page(s) .......... 13
- .......... Page(s) .......... 41
- .......... Page(s) .......... 73
- INÉDITS ET RÉÉDITIONS (Notes de Cl. GIRAULT)
- .......... Page(s) .......... 85
- .......... Page(s) .......... 145
- Blason - Il est des moments... - On parle toujours d'Orphée. - Orphée marche d'abord - Évasion - Je suis devenu... - L'Ami attend Orphée... - Avoir cette phrase... - Posséder... - Je consacre au repos... - L'Apollon des neiges - Songe du temple - Mener une vie - Des personnages... - La passion... Indispensable cette distinction... - Il n'y a rien de plus déraisonnable... - J'ai connu... - Je lis peu à peu... - Ce matin... - On a découvert... - Nunc vaco - Il y a ça et là... - D'autres ont passé... - La destinée terrestre... - La Présence (I) - La Présence (II) - Quand ils commencent... - Il n'y a pas de religion sans un sanctuaire... -
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 200
- .......... Page(s) .......... 205
- .......... Page(s) .......... 211
- ÉTUDES
- .......... Page(s) .......... 225
- .......... Page(s) .......... 244
- .......... Page(s) .......... 251
- .......... Page(s) .......... 267
- - Hommage à Ahmed Sefrioui (1915-2004)
- .......... Page(s) .......... 272
- .......... Page(s) .......... 273
- .......... Page(s) .......... 278
- .......... Page(s) .......... 280
- BIBLIOGRAPHIE
- .......... Page(s) .......... 282
9 - LE BASTIDON
Le Bastidon mérite à lui seul la plus émouvante des visites parce qu'il rend
sensible le « climat de beauté, de silence et de paix au sein duquel, depuis
1947, Henri Bosco, avec Madeleine, son épouse, s'épanouit, comblé par le
bonheur de vivre et la « grâce d'écrire ». Celles et ceux qui ont accompli
un jour le « pèlerinage au sources » ne l'oublieront jamais. Cette tradition
de généreuse hospitalité a été fidèlement maintenue par ses héritières,
« dépositaires de la lampe » dont la flamme est, comme on le lit dans Le
Récif, entretenue « nuit et jour ».
Nous voudrions seulement éclairer dans ses grandes lignes la significa-
tion essentielle qui émane de ce « Mas Henri Bosco », à la fois dans la vie
et dans l'œuvre de son habitant.
Dans sa lettre à Noël Vesper du 5 octobre 1932, trois mots s'imposent
à nous qui orienteront notre interrogation : il évoque en parlant de sa
demeure « mes amitiés », « mon œuvre », « mon âme ».
Le premier nous indique à quel point nous sommes dans un lieu d'en-
racinement et de rayonnement. Depuis son arrivée à Lourmarin en 1922,
pour des séjours correspondant à ses vacances d'universitaire, H. Bosco avait
vécu soit au Château, soit chez des amis, comme ceux qui, par exemple, le
reçurent à Pierrouret où, ainsi qu'au Château, il mit la dernière main à
Hyacinthe, le 15 août 1939. Ses parents résidaient au village depuis plusieurs
années; son père, Louis Bosco, y mourut le 7 février 1927 (il fut inhumé
à Marseille). Puis, en 1940, lorsque la défaite de la France fut consommée,
H. Bosco exprima à l'ami lourmarinois son désir d'acquérir « tout de suite
(...) une petite bâtisse et un peu de terre (avec de l'eau) sur les territoires
de Lourmarin, Puyvert, Vaugines, Cadenet, Lauris, Cucuron ». (Lettres à
N. Vesper, p. 72).
Par la force des circonstances, ce souhait ne se réalisera qu'après la guerre,
en janvier 1947, avec l'achat du futur Bastidon, appelé alors « La Coquille »,
sans doute à cause des nombreux fossiles que l'on trouve à ses abords, sur
le côteau des Gardis, à Lourmarin, face au Luberon. Ce bastidon sera
considérablement restauré et agrandi en 1950. En dehors des deux années
d'occupation totale de la France, en 1943-44, H. Bosco, sauf erreur de notre
part, est revenu régulièrement au Bastidon, ainsi que depuis 1955, moment
où il regagne définitivement la France, jusqu'à sa mort, le 4 mai 1976.
Au Bastidon, il ne vit pas en ermite protégeant jalousement sa solitude
- à laquelle il tenait pourtant en raison de son travail -, mais il profitait
35
Le Bastidon mérite à lui seul la plus émouvante des visites parce qu'il rend
sensible le « climat de beauté, de silence et de paix au sein duquel, depuis
1947, Henri Bosco, avec Madeleine, son épouse, s'épanouit, comblé par le
bonheur de vivre et la « grâce d'écrire ». Celles et ceux qui ont accompli
un jour le « pèlerinage au sources » ne l'oublieront jamais. Cette tradition
de généreuse hospitalité a été fidèlement maintenue par ses héritières,
« dépositaires de la lampe » dont la flamme est, comme on le lit dans Le
Récif, entretenue « nuit et jour ».
Nous voudrions seulement éclairer dans ses grandes lignes la significa-
tion essentielle qui émane de ce « Mas Henri Bosco », à la fois dans la vie
et dans l'œuvre de son habitant.
Dans sa lettre à Noël Vesper du 5 octobre 1932, trois mots s'imposent
à nous qui orienteront notre interrogation : il évoque en parlant de sa
demeure « mes amitiés », « mon œuvre », « mon âme ».
Le premier nous indique à quel point nous sommes dans un lieu d'en-
racinement et de rayonnement. Depuis son arrivée à Lourmarin en 1922,
pour des séjours correspondant à ses vacances d'universitaire, H. Bosco avait
vécu soit au Château, soit chez des amis, comme ceux qui, par exemple, le
reçurent à Pierrouret où, ainsi qu'au Château, il mit la dernière main à
Hyacinthe, le 15 août 1939. Ses parents résidaient au village depuis plusieurs
années; son père, Louis Bosco, y mourut le 7 février 1927 (il fut inhumé
à Marseille). Puis, en 1940, lorsque la défaite de la France fut consommée,
H. Bosco exprima à l'ami lourmarinois son désir d'acquérir « tout de suite
(...) une petite bâtisse et un peu de terre (avec de l'eau) sur les territoires
de Lourmarin, Puyvert, Vaugines, Cadenet, Lauris, Cucuron ». (Lettres à
N. Vesper, p. 72).
Par la force des circonstances, ce souhait ne se réalisera qu'après la guerre,
en janvier 1947, avec l'achat du futur Bastidon, appelé alors « La Coquille »,
sans doute à cause des nombreux fossiles que l'on trouve à ses abords, sur
le côteau des Gardis, à Lourmarin, face au Luberon. Ce bastidon sera
considérablement restauré et agrandi en 1950. En dehors des deux années
d'occupation totale de la France, en 1943-44, H. Bosco, sauf erreur de notre
part, est revenu régulièrement au Bastidon, ainsi que depuis 1955, moment
où il regagne définitivement la France, jusqu'à sa mort, le 4 mai 1976.
Au Bastidon, il ne vit pas en ermite protégeant jalousement sa solitude
- à laquelle il tenait pourtant en raison de son travail -, mais il profitait
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