l'architecture de la Renaissance, notamment « son antériorité dans l'adoption des formes nouvelles venues d'Italie par rapport au château d'Ancy-le-Franc dans l'Yonne (1546-1570), longtemps considéré comme l'un des premiers maillons d'une longue chaîne ». Comme le premier ouvrage cité, celui-ci bénéficie d'une excellente illustration, dont il faut féliciter les photographes Jacques Philippot et Yamina Sebki.
Georges VIARD
Les clercs, les fidèles et les saints en Bourgogne médiévale JX¡e_xve siècles), Textes réunis par Vincent TABBAGH, Dijon, Editions universitaires de Dijon, 2005, 192 p., ill.
Cet intéressant recueil regroupe les travaux de jeunes chercheurs de l'université de Bourgogne, sous la houlette du Professeur Vincent Tabbagh. Certains n'ont pas de rapport direct avec Langres, tels ceux d'Eliana Magnani Soares (Le pauvre, le Christ et les moines : la correspondance de rôles et les cérémonies du Mandatum à travers les coutumiers clunisiens du XIe siècle), de Jacques Madignier (Être inhumé au cloître canonial d'Autun aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles) ou de Vincent Tabbagh (Construction sacrée, réforme spirituelle et vénération des saints au milieu du XVe siècle : l'exemple de la collégiale de Vergy) ils apportent cependant à l'historien des faits religieux des pistes nouvelles et des méthodes d'approche de phénomènes souvent difficiles à appréhender. Plus directement révélatrices de la piété mariale dans le diocèse de Langres sont les communications de Lucie Milani (Une approche de la piété quotidienne : la statuaire de la Vierge à l'Enfant. 1300-1500), qui repose sur l'inventaire de 310 groupes répertoriés en Côte-d'Or, et de Fabrice Rey (Les réverbérations politiques de la dévotion princière : Marguerite de Flandre et Marguerite de Bavière aux pieds de la Vierge. 1369-1424), qui souligne la place essentielle de la Vierge dans la quête du salut. Laurent Durnecker (Le culte des saints à Moutiers-Saint-Jean du Moyen Âge à la Réforme) insiste sur l'importance alors accordée aux reliques, reflet d'une « cour céleste organisée » et « mémoire des origines ». Delphine Lannaud (Les indulgences épiscopales bourguignonnes à la fin du Moyen Age : les conséquences financières d'un outil au service de l'activité pastorale) apporte sur la question si controversée des indulgences un éclairage original en insistant sur leur fonction pastorale : sentiment d'appartenance à la Chrétienté, appel à la prière et à la réception des sacrements, solidarité des vivants et des morts. Jean-Vincent Jourd'heuil (Sanctuaires, inhumations et sépultures des évêques de Langres des origines au xvie siècle), avec toute la fougue, l'esprit critique et l'érudition qu'on lui connaît, relit tout ce qui a pu être écrit sur les évêques de Langres, depuis les premières listes épiscopales jusqu'aux études les plus récentes ; ce qui lui permet une approche précise des inhumations épiscopales dans des mausolées familiaux de nécropoles antiques et dans des basiliques extra muros du IVe au VIe siècle, puis dans des monastères du viiie au XIIe siècle (exception faite pour Brun de Roucy, «puni» par une sépulture en 1016 dans sa cathédrale), à Clairvaux entre 1150 et 1250, à la cathédrale à partir de cette dernière date, alors que l'on a oublié l'antique interdiction des inhumations intra muros. On le voit : l'histoire du Langres médiéval est en de bonnes mains et il faut souhaiter que ne tardent point des soutenances de thèses si prometteuses.
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