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- 228 -
qui, vêtu d'une dalmatique et d'une chape, tient sa crosse de la main gauche
tandis que de la droite il porte sa tête mitree. Ce ne peut être S. Lucien, patron
de l'eglise, car ce martyr, d'ailleurs cephalophore, n'etait que prêtre.
Un ange a genoux, les ailes a demi eployees, ayant a la main un cierge, fait
pendant a 1'ecclesiastique que nous avons decrit plus haut.
Un ecusson, assez fruste aujourd'hui, occupe le triangle forme par les deux
branches de l'accolade au-dessous de S. Lucien. D'apres M. Gabriel Rembault, qui
l'a dessine en 1857, il represente des armoiries. d'argent a trois fasces de gueules
frettėes d'or. Ce sont celles de la famille de Riencourt qui posseda la seigneurie de
Bergicourt du milieu du xme siècle a la Revolution. Notre confrère, M. de Guyen-
court, croit que ce blason est en particulier celui d'Antoine de Riencourt.
f
AGNIERES
LE pouille de 130 I atteste 1'existence d'l1ne cure a Agnieres des cette date,
mais elle etait plus ancienne encore puisque 1'eglise du p'ays, batie 'au fond de la
vallėe, nous presente un choeur et une abside qui paraissent remonter au debut
du XIIre siecle. Une nef basse, dont les murs decèlent par 1'alliance de la brique
et de la pierre disposees en damier ainsi que par son berceau brise appuye sur
des poutres et poincons une reconstruction du xvic siècle, lui fait suite et le relie
au clocher compose d'une grosse tour en moellon, flanquee a chaque angle de deux
contreforts places dans le prolongement de ses parois et divisee en trois ėtages
accuses au dehors par un leger retrait du parement exterieur beaucoup plus accentue
sur les contreforts.
Le choeur ne comprend qu'une seule travee, eclairee de chaque côte par une
fcnêtre en simple lancette. Un doubleau en tiers point tres saillant, double, a arêtes
abattues, le separe de l'abside et retombe sur un groupe de trois colonnes rondes
engagecs d'un tiers et auquel s^ajoutent les colonnes posees de biais qui supportent
les extremites des ogives deja voute. Celles-ci ont pour profil une plate-bande et
un tore en amande.
Les chapiteaux de ce groupe de colonnes, d\in galbe elegant, sont ornes de
belles feuilles cotelees dont la pointe se recourbe en boule sous l'angle du tailloir
carre. Une autre petite feuille garnit leur intersection au point ou elles se divisent.
Le profil du tailloir est compose d\ine plate-bande et d'une doucine. La sculpture
est encore voisine de celle du xne siècle.
L'abside a cinq pans perces d'une fenêtre en lancette dont l'ebrasenlent est
lisse a l'interieur; et sa voute est supportėe par six branches d'ogives en forme de
tore cylindrique accoste de deux gorges et retombant dans les angles sur des cor-
beaux sculptes de feuilles d'une heureuse facture. Des contreforts a retraites en
talus places sur les angles extėrieurs des murs font equilibre a la pression des ogives.
Cette petite abside. ou l'on retrouve le type assez commun des edifices de
mênle importance dans cette rėgion, possede ce cachet de bon goÜt et de simplicite
que les architectes du XIIle siècle savaient donner a la moindre de leurs æuvres.
I!s en avaient garni les fenetres de vitraux ou les sujets habituels ont ete, faute
de place, representes avec moins de developpement que d'ordinaire, tėmoin l'arbre
de Jesse qui ne comporte dans sa hauteur que six personnages, mais sans nuire a
la cOnlposition. La rarete des vitraux de cette epoque parvenus jusqu'a nous don-
nent a ccux d'Agnièrcs un grand prix. M. l'abbe Normand, cure de Sainte-Segree, et
qui, vêtu d'une dalmatique et d'une chape, tient sa crosse de la main gauche
tandis que de la droite il porte sa tête mitree. Ce ne peut être S. Lucien, patron
de l'eglise, car ce martyr, d'ailleurs cephalophore, n'etait que prêtre.
Un ange a genoux, les ailes a demi eployees, ayant a la main un cierge, fait
pendant a 1'ecclesiastique que nous avons decrit plus haut.
Un ecusson, assez fruste aujourd'hui, occupe le triangle forme par les deux
branches de l'accolade au-dessous de S. Lucien. D'apres M. Gabriel Rembault, qui
l'a dessine en 1857, il represente des armoiries. d'argent a trois fasces de gueules
frettėes d'or. Ce sont celles de la famille de Riencourt qui posseda la seigneurie de
Bergicourt du milieu du xme siècle a la Revolution. Notre confrère, M. de Guyen-
court, croit que ce blason est en particulier celui d'Antoine de Riencourt.
f
AGNIERES
LE pouille de 130 I atteste 1'existence d'l1ne cure a Agnieres des cette date,
mais elle etait plus ancienne encore puisque 1'eglise du p'ays, batie 'au fond de la
vallėe, nous presente un choeur et une abside qui paraissent remonter au debut
du XIIre siecle. Une nef basse, dont les murs decèlent par 1'alliance de la brique
et de la pierre disposees en damier ainsi que par son berceau brise appuye sur
des poutres et poincons une reconstruction du xvic siècle, lui fait suite et le relie
au clocher compose d'une grosse tour en moellon, flanquee a chaque angle de deux
contreforts places dans le prolongement de ses parois et divisee en trois ėtages
accuses au dehors par un leger retrait du parement exterieur beaucoup plus accentue
sur les contreforts.
Le choeur ne comprend qu'une seule travee, eclairee de chaque côte par une
fcnêtre en simple lancette. Un doubleau en tiers point tres saillant, double, a arêtes
abattues, le separe de l'abside et retombe sur un groupe de trois colonnes rondes
engagecs d'un tiers et auquel s^ajoutent les colonnes posees de biais qui supportent
les extremites des ogives deja voute. Celles-ci ont pour profil une plate-bande et
un tore en amande.
Les chapiteaux de ce groupe de colonnes, d\in galbe elegant, sont ornes de
belles feuilles cotelees dont la pointe se recourbe en boule sous l'angle du tailloir
carre. Une autre petite feuille garnit leur intersection au point ou elles se divisent.
Le profil du tailloir est compose d\ine plate-bande et d'une doucine. La sculpture
est encore voisine de celle du xne siècle.
L'abside a cinq pans perces d'une fenêtre en lancette dont l'ebrasenlent est
lisse a l'interieur; et sa voute est supportėe par six branches d'ogives en forme de
tore cylindrique accoste de deux gorges et retombant dans les angles sur des cor-
beaux sculptes de feuilles d'une heureuse facture. Des contreforts a retraites en
talus places sur les angles extėrieurs des murs font equilibre a la pression des ogives.
Cette petite abside. ou l'on retrouve le type assez commun des edifices de
mênle importance dans cette rėgion, possede ce cachet de bon goÜt et de simplicite
que les architectes du XIIle siècle savaient donner a la moindre de leurs æuvres.
I!s en avaient garni les fenetres de vitraux ou les sujets habituels ont ete, faute
de place, representes avec moins de developpement que d'ordinaire, tėmoin l'arbre
de Jesse qui ne comporte dans sa hauteur que six personnages, mais sans nuire a
la cOnlposition. La rarete des vitraux de cette epoque parvenus jusqu'a nous don-
nent a ccux d'Agnièrcs un grand prix. M. l'abbe Normand, cure de Sainte-Segree, et
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