Presse et revues
24 pages
Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1929 01 avril 1929
Description : 1929/04/01-1929/04/30. 1929/04/01-1929/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431353
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
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« Madagascar, malgré son éloignement, sa
complexité et les difficultés qui en résultent,
possède tant de ressources et tant de possibi-
lités qu'elle parviendra sans conteste à mar-
quer sa place dans le monde ».
Ainsi parlait M. Marcel Olivier, Gouver-
neur général de la Grande Ile, en terminant
son discours d'ouverture de la dernière ses-
sicm des Délégations économiques et finan-
cières. Et sans doute était-ce là le langage
qu'il fallait tenir à des hommes aux prises
avec la rude vie des pays neufs et qui savent
ce qu'il en coûte de faire entrer l'un de ces
pays dans le grand mouvement économique
universel.
En France, cependant, l'on croit volon-
tiers que Madagascar a déjà marqué « sa
place dans le monde »: jugement plus équi-
table, peut-être, que celui que les Français
de l'Océan Indien portent eux-mêmes sur
leur œuvre.
Mais où tout le monde, semble-t-il, doit
tomber d'accord, c'est pour reconnaître
qu'avec ses cours d'eau (même capricieux),
ses forêts, ses terres fertiles, ses mines, son
cheptel, Madagascar est très loin d'avoir at-
teint la limite de ses « possibilités ». Où en
est donc la Grande Ile?
Les difficultés économiques
Il faut avouer que la situation écono-
mique causait de sérieuses préoccupations ces
temps derniers: Certains produits s'écou-
laient difficilement. En particulier, les riz,
les maniocs, les maïs et même les graphites
persistaient à pâtir d'une crise de mévente.
L'année 1927 avait été en régression sur les
années précédentes.
Le tonnage d'exportation, qui, en 1925,
était de 230.000 tonnes, en 1926 de 221.01,0
tonnes, est descendu en 1927 à 181.COO ton-
nes. Cette diminution était imputable, en
partie, à la fermeture momentanée du port
de Tamatave et à la destruction formidable
de richesses causée par le cyclone du 3 mars
1927. Mais, abstraction faite de ce facteur,
il apparaissait, néanmoins, à l'examen des
statistiques des autres ports, que le fléchisse-
ment dans la sortie des produits, qui consti-
tuaient dans les années précédentes l'appoint
massif des exportations, avait été général.
Importation et Exportation
En 1928, le total général du commerce de
Madagascar, importation et exportation, s'est
élevé à 350.000 tonnes en chiffres ronds, à
peu près égal à celui de 1926, supérieur à ce-
lui de 1925, inférieur seulement à celui de
1924 qui a été l'année record. Bien que le
chiffre des exportations soit inférieur de
20.000 tonnes à celui de 1926, il dépasse de
plus de 50.000 tonnes celui des importations.
Les exportations de peaux ont atteint un
total qui n'a jamais été dépassé, de même
celles de raphias, pois du Cap, des vanilles,
des girofles, des sucres, des essences. Malgré
les méventes de ces derniers mois, les gra-
phites et les micas font figure plus qu'hono-
rable dans les tableaux, ainsi que les maniocs
et les cafés, ces derniers en dépit des cyclo-
nes et des inondations qui, cette année en-
core, n'ont pas épargné Madagascar. Le riz,
malheureusement, demeure à un niveau ex-
trêmement bas, et le devoir d'activer une mé-
thodique sélection est ainsi tracé.
Le chemin de fer du T. C. E. dont le tra-
fic constitue un baromètre toujours intéres-
sant à consulter, a transporté en 1928
267.000 tonnes, c'est-à-dire 40.000 de plus
qu'en 1926.
Il ne serait donc pas justifié que l'énoncé
de ces chiffres conduisit au pessimisme. Il
demeure en effet, acquis, d'une part, que
la production de Madagascar a déjà pu at-
teindre, à l'appel de l'extérieur, un total ex-
trêmement important, marquant ses possibi-
La résidence du Gouverneur général à Tananarive
lités en l'état actuel de ses moyens et de son
outillage, et que son activité commerciale est
le double d'avant-guerre.
D'ailleurs, pour le premier semestre de
H)28, la tenue d'un certain nombre de pro-
duits apparaissait très satisfaisante ; les chif-
fres en témoignent. En raison du trouble ap-
porté en' H)2ï par le désastre de Tamatave,
les comparaisons ont été établies sur la base
du premier semestre de l'année 1926, qui fut
bonne.
Nous constatons alors que les produits sui-
vants accusent une progression :
1926 1928
Produits — ■—
Bovins (têtes) 3-395 4-401)
Peaux brutes ....^tonnes) 3.435 4-443
Pois du Cap — 6.097 8.382
Café — 1.133 1.259
Girofle — 657 1.201
Raphia — 4.764 5.120
Graphite .......... — 5.739 7.895
Mica ........... — 157 367
D'autres, compte tenu des décalages des
expéditions, ont maintenu, à peu de chose
près, leur position :
Produits 1926 1928
Viandes frigorif. (tonnes) 1.556 1.185
Suifs et saindoux — 652 437
Manioc brut — 10.355 8.411
Vanille — 398 376
Farine et fécule
de manioc et
tapioca ........ — 1.250 980
Le riz, par contre, les oléagineux et le
maïs ont eprouvé une sérieuse régression :
Produits 1926 1928
Maïs (tonnes) 4.079 2.657
Riz — 18.916 5.412
Oléagineux — 3-722 2.182
Sauf donc en ce qui concerne ces derniers,
la situation pouvait être considérée comme
La gare de Tananarive
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« Madagascar, malgré son éloignement, sa
complexité et les difficultés qui en résultent,
possède tant de ressources et tant de possibi-
lités qu'elle parviendra sans conteste à mar-
quer sa place dans le monde ».
Ainsi parlait M. Marcel Olivier, Gouver-
neur général de la Grande Ile, en terminant
son discours d'ouverture de la dernière ses-
sicm des Délégations économiques et finan-
cières. Et sans doute était-ce là le langage
qu'il fallait tenir à des hommes aux prises
avec la rude vie des pays neufs et qui savent
ce qu'il en coûte de faire entrer l'un de ces
pays dans le grand mouvement économique
universel.
En France, cependant, l'on croit volon-
tiers que Madagascar a déjà marqué « sa
place dans le monde »: jugement plus équi-
table, peut-être, que celui que les Français
de l'Océan Indien portent eux-mêmes sur
leur œuvre.
Mais où tout le monde, semble-t-il, doit
tomber d'accord, c'est pour reconnaître
qu'avec ses cours d'eau (même capricieux),
ses forêts, ses terres fertiles, ses mines, son
cheptel, Madagascar est très loin d'avoir at-
teint la limite de ses « possibilités ». Où en
est donc la Grande Ile?
Les difficultés économiques
Il faut avouer que la situation écono-
mique causait de sérieuses préoccupations ces
temps derniers: Certains produits s'écou-
laient difficilement. En particulier, les riz,
les maniocs, les maïs et même les graphites
persistaient à pâtir d'une crise de mévente.
L'année 1927 avait été en régression sur les
années précédentes.
Le tonnage d'exportation, qui, en 1925,
était de 230.000 tonnes, en 1926 de 221.01,0
tonnes, est descendu en 1927 à 181.COO ton-
nes. Cette diminution était imputable, en
partie, à la fermeture momentanée du port
de Tamatave et à la destruction formidable
de richesses causée par le cyclone du 3 mars
1927. Mais, abstraction faite de ce facteur,
il apparaissait, néanmoins, à l'examen des
statistiques des autres ports, que le fléchisse-
ment dans la sortie des produits, qui consti-
tuaient dans les années précédentes l'appoint
massif des exportations, avait été général.
Importation et Exportation
En 1928, le total général du commerce de
Madagascar, importation et exportation, s'est
élevé à 350.000 tonnes en chiffres ronds, à
peu près égal à celui de 1926, supérieur à ce-
lui de 1925, inférieur seulement à celui de
1924 qui a été l'année record. Bien que le
chiffre des exportations soit inférieur de
20.000 tonnes à celui de 1926, il dépasse de
plus de 50.000 tonnes celui des importations.
Les exportations de peaux ont atteint un
total qui n'a jamais été dépassé, de même
celles de raphias, pois du Cap, des vanilles,
des girofles, des sucres, des essences. Malgré
les méventes de ces derniers mois, les gra-
phites et les micas font figure plus qu'hono-
rable dans les tableaux, ainsi que les maniocs
et les cafés, ces derniers en dépit des cyclo-
nes et des inondations qui, cette année en-
core, n'ont pas épargné Madagascar. Le riz,
malheureusement, demeure à un niveau ex-
trêmement bas, et le devoir d'activer une mé-
thodique sélection est ainsi tracé.
Le chemin de fer du T. C. E. dont le tra-
fic constitue un baromètre toujours intéres-
sant à consulter, a transporté en 1928
267.000 tonnes, c'est-à-dire 40.000 de plus
qu'en 1926.
Il ne serait donc pas justifié que l'énoncé
de ces chiffres conduisit au pessimisme. Il
demeure en effet, acquis, d'une part, que
la production de Madagascar a déjà pu at-
teindre, à l'appel de l'extérieur, un total ex-
trêmement important, marquant ses possibi-
La résidence du Gouverneur général à Tananarive
lités en l'état actuel de ses moyens et de son
outillage, et que son activité commerciale est
le double d'avant-guerre.
D'ailleurs, pour le premier semestre de
H)28, la tenue d'un certain nombre de pro-
duits apparaissait très satisfaisante ; les chif-
fres en témoignent. En raison du trouble ap-
porté en' H)2ï par le désastre de Tamatave,
les comparaisons ont été établies sur la base
du premier semestre de l'année 1926, qui fut
bonne.
Nous constatons alors que les produits sui-
vants accusent une progression :
1926 1928
Produits — ■—
Bovins (têtes) 3-395 4-401)
Peaux brutes ....^tonnes) 3.435 4-443
Pois du Cap — 6.097 8.382
Café — 1.133 1.259
Girofle — 657 1.201
Raphia — 4.764 5.120
Graphite .......... — 5.739 7.895
Mica ........... — 157 367
D'autres, compte tenu des décalages des
expéditions, ont maintenu, à peu de chose
près, leur position :
Produits 1926 1928
Viandes frigorif. (tonnes) 1.556 1.185
Suifs et saindoux — 652 437
Manioc brut — 10.355 8.411
Vanille — 398 376
Farine et fécule
de manioc et
tapioca ........ — 1.250 980
Le riz, par contre, les oléagineux et le
maïs ont eprouvé une sérieuse régression :
Produits 1926 1928
Maïs (tonnes) 4.079 2.657
Riz — 18.916 5.412
Oléagineux — 3-722 2.182
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