Presse et revues
16 pages
Titre : Les Annales coloniales : revue mensuelle illustrée / directeur-fondateur Marcel Ruedel
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Contributeur : Monmarson, Raoul (1895-1976). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326934111
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1929 01 octobre 1929
Description : 1929/10/01-1929/10/31. 1929/10/01-1929/10/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743129c
Source : CIRAD, 2016-191112
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
Les Annales Coloniales
Page 5
LES ROUTES DU MAROC
Le programme routier
Le réseau routier du Maroc a été entre-
pris avec activité pendant la guerre. A dé-
faut des chemins de fer dont la construction
était impossible à cette époque, il a assuré
la vie économique et la pacification du pays.
Le réseau actuellement prévu comportera,
quand il sera terminé, 3.500 kms de routes
principales et 2.170 kms. de routes secon-
daires. Le programme qui avait été établi
lors de l'emprunt de 1914 ne prévoyait qu'un
millier de kilomètres de routes principales,
le surplus a été reconnu nécessaire au fur et
à mesure du développement du pays et de la
pacification. Le programme actuel est ap-
pelé à être modifié lui aussi à bref délai.
Dans un pays neuf, il ne peut être question
de programme définitif, mais de programme
à réaliser dans un laps de temps très court.
Comment a été conçu le réseau
Le plan d'établissement des routes a été
conçu de façon à relier entre eux les diffé-
rents ports, à donner un accès vers la côte
aux grands centres de l'intérieur et à ouvrir
au Maroc Occidental une communication
avec le Maroc Oriental et l'Algérie. Ces
routes ont, en principe, une plateforme de
huit mètres et une chaussée de quatre mè-
tres, mais ces largeurs sont susceptibles
d'être augmentées, sur certaines sections,
lorsque le trafic l'exige.
Parmi les nouvelles routes à l'étude ou en
cours d'exécution, beaucoup n'intéressent
guère que les relations locales, et il parait
peu utile de les énumérer.
Routes principales
Nous signalerons seulement les routes des-
tinées à assurer les grandes relations à l'in-
térieur du Protectorat, ou la pénétration vers
les frontières :
Route de Rabat au Tad!a et prolonge
ment vers Fkih ben Salah,
Route de '%Ieknès à Marrakech,
Route de Mogador à Agadir par Tarou.
dant,
Route de Marrakech à Taroudant par les
Goundafa,
Route d'Agadir vers Tiznit,
Route de Marrakech au I)adès,
Route de Fez à la Haute-Moulouya,
Route de Meknès à la Haute-Moulouya,
Route de Fez El Bali à Aïn Aïcha,
Route de Fez à Sker et au delà,
Route de Fez à Chichaouen par la vallée
de l'Aoudour.
Le prix du kilomètre de route varie ac.
tuellement entre 60.000 et 160.000 francs.
Le développement du réseau routier a été
marqué par les étapes successives qui figu-
rent au tableau ci après :
Tableau indiquant le développement du réseau des routes du Maroc,
à l'exclusion des chemins de colonisation et des pistes aménagées
au au au au au au
Nature des routes 31 déco 31 déc. 31 déc. 31 déc. 3 1 déc. 31 déco
1916 1917 lois 1919 1920 1921
Route$ principales:
Longueurs construites 82a 1.290 1.639 2.184 2.292 2.426
Routes secondaires:
Longueurs construites 66 206 374 423 491 551
Totaux 888 1.496 2.013 2.607 2.783 2.977
au au au au au au au
Nature des routes 31 déc. 31 déc. 31 déco 31 déco 31 déco 31 déco 31 déc
1922 >923 1924 1925 1026 1027 1928
Routes principales:
Longueurs construites. 2.470 2.593 2.682 2.885 2.978 3-175 3.216
Routes secondaires:
Longueurs construites. 633 680 700 947 1.078 1-273 1 -387
Totaux. 3.103 3.273 3.382 3.832 4.056 4.448 4.603
La circulation automobile
L'ensemble de ce réseau est parcouru par
une circulation automobile intense, les ser-
vices de voyageurs, notamment, y sont re-
marquablement organisés par diverses mai-
sons concurrentes. Le trafic des marchan-
dises est assuré par de nombreux camions,
principalement sur les routes non parallèles
aux voies ferrées. Le tableau ci-après donne
une idée de la circulation automobile :
Véhicules Voitures Camions
existants Cars
au Tourisme Autobus Motocycles Totaux
31 décembre 1921 2.441 1.052 177 3.670
31 décembre 1922 2.969 1.464 329 4.762
31 décembre 1923 3-595 1.632 515 5 -742
31 décembre 1924 4.535 ^879 681 7.095
31 décembre 1925 6.025 2.293 825 9.143
31 décembre 1926 7.883 2.746 1.017 Il.646
31 décembre 1927 9.871 3.554 1-332 14.757
31 décembre 1928 .......................... 13.022 4.867 1.928 19.817
30 juin 1929 .......................... 15.273 5.899 2.343 23.515
) 5.2ï3 voitures de tourisme pour 104.000 européens, soit 1 voiture pour 7 européens!
L'entretien du réseau
L'entretien du réseau routier présente une
charge assez lourde pour le budget local (41
millions en 1928, 54 en 1929 et 67 millions
prévus pour 1930), néanmoins ce réseau est,
dans son ensemble, bien entretenu et la mise
en œuvre progressive de revêtements mo-
dernes lui confirme sa réputation. Au 31 dé-
cembre 1928, il y avait environ 65° kms de
chaussée goudronnée.
Il n'est pas jusqu'à la signalisation qui
n'ait du premier coup été réalisée suivant
une conception moderne: grands murs
blancs avec grandes lettres noires permet-
tant à l'automobiliste de lire en vitesse les
indications itinéraires de la route.
Des plantations d'alignement consolident
les accotements et agrémentent la route en
attendant de l'ombrager.
Peu à peu des pistes latérales sont aména-
gées pour l'usage des bestiaux et des ani-
maux de bât. La largeur d'emprise, fixée
généralement à 3o mètres entre fossés, en
permet la réalisation progressive.
Chemins de colonisation
Les chemins purement ruraux, destinés à
assurer la desserte des lots de colonisation,
ont commencé à apparaître sous le nom de
« chemins de colonisation ». Ils représen-
tent actuellement une longueur de 600 kilo-
mètres.
Il existe en outre dans les régions militai-
res un important réseau de routes et de pis-
tes, construites et entretenues par l'armée,
comme il est dit ci-après :
La construction des routes
La collaboration de l'Armée
et des Services civils
La pacification aussi bien que le dévelop-
pement économique du Maroc nécessitent,
en effet, la création d'un réseau de voies de
communication de plus en plus complet
dans un pays qui, avant notre occupation,
en était presque entièrement dépourvu.
. Une collaboration étroite s'impose donc
à cet égard entre l'armée et les services ci-
vils, du fait de l'importance à la fois mili-
taire, économique et politique de ce réseau.
Les travaux, amorcés par les troupes au
contact de la dissidence, et poussés au fur
et à mesure de la progression, selon les be-
soins locaux, sont ensuite repris et aména-
gés, par entente entre l'armée et le Protec-
torat, dans le cadre du plan général des
voies de communication pour l'ensemble du
pays. Le processus correspondant est donc
le suivant :
il, Le commandement local crée, aménage
et entretient, dans la limite des crédits qui
lui sont alloués sur le budget de la guerre,
soit globalement (allocation annuelle), soit
spécialement en vue d'une progression don-
née çn zone jusque là insoumise, les pistes
nécessaires à la vie des troupes de l'avant :
pistes muletières dans les régions monta-
gneuses, pistes pour véhicules légers dans
les pays de plaines ; les travaux sont pous-
sés de manière à permettre, chaque fois
que la chose est possible, d'utiliser ces
pistes également pour la circulation des
véhicules lourds (camions-autos) au moins
pendant la belle saison où les pluies sont
presque inconnues au Maroc ;
20 D'après les études effectuées de con-
cert entre l'armée et le Protectorat, un
programme de construction de chemins mi-
litaires est élaboré chaque année ; ce pro-
gramme comporte l'aménagement en pistes
auto-cyclables, pistes-routes et routes, de
certaines pistes amorcées antérieurement
par les troupes au contact et reconnues d'in-
térêt général et permanent, ainsi que la
création de routes de rocade mettant en
communication entre eux les principaux
centres et les divers axes de pénétration,
dans un but à la fois militaire et écono-
mique ; les travaux sont effectués sous la
direction du service du génie, avec main-
d'cruvre partie civile et partie militaire; les
frais correspondants sont supportés à la fois
par l'armée, qui y consacre la majeure
partie du crédit budgétaire dont elle dispose
à cet effet, et par le Protectorat sous
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LES ROUTES DU MAROC
Le programme routier
Le réseau routier du Maroc a été entre-
pris avec activité pendant la guerre. A dé-
faut des chemins de fer dont la construction
était impossible à cette époque, il a assuré
la vie économique et la pacification du pays.
Le réseau actuellement prévu comportera,
quand il sera terminé, 3.500 kms de routes
principales et 2.170 kms. de routes secon-
daires. Le programme qui avait été établi
lors de l'emprunt de 1914 ne prévoyait qu'un
millier de kilomètres de routes principales,
le surplus a été reconnu nécessaire au fur et
à mesure du développement du pays et de la
pacification. Le programme actuel est ap-
pelé à être modifié lui aussi à bref délai.
Dans un pays neuf, il ne peut être question
de programme définitif, mais de programme
à réaliser dans un laps de temps très court.
Comment a été conçu le réseau
Le plan d'établissement des routes a été
conçu de façon à relier entre eux les diffé-
rents ports, à donner un accès vers la côte
aux grands centres de l'intérieur et à ouvrir
au Maroc Occidental une communication
avec le Maroc Oriental et l'Algérie. Ces
routes ont, en principe, une plateforme de
huit mètres et une chaussée de quatre mè-
tres, mais ces largeurs sont susceptibles
d'être augmentées, sur certaines sections,
lorsque le trafic l'exige.
Parmi les nouvelles routes à l'étude ou en
cours d'exécution, beaucoup n'intéressent
guère que les relations locales, et il parait
peu utile de les énumérer.
Routes principales
Nous signalerons seulement les routes des-
tinées à assurer les grandes relations à l'in-
térieur du Protectorat, ou la pénétration vers
les frontières :
Route de Rabat au Tad!a et prolonge
ment vers Fkih ben Salah,
Route de '%Ieknès à Marrakech,
Route de Mogador à Agadir par Tarou.
dant,
Route de Marrakech à Taroudant par les
Goundafa,
Route d'Agadir vers Tiznit,
Route de Marrakech au I)adès,
Route de Fez à la Haute-Moulouya,
Route de Meknès à la Haute-Moulouya,
Route de Fez El Bali à Aïn Aïcha,
Route de Fez à Sker et au delà,
Route de Fez à Chichaouen par la vallée
de l'Aoudour.
Le prix du kilomètre de route varie ac.
tuellement entre 60.000 et 160.000 francs.
Le développement du réseau routier a été
marqué par les étapes successives qui figu-
rent au tableau ci après :
Tableau indiquant le développement du réseau des routes du Maroc,
à l'exclusion des chemins de colonisation et des pistes aménagées
au au au au au au
Nature des routes 31 déco 31 déc. 31 déc. 31 déc. 3 1 déc. 31 déco
1916 1917 lois 1919 1920 1921
Route$ principales:
Longueurs construites 82a 1.290 1.639 2.184 2.292 2.426
Routes secondaires:
Longueurs construites 66 206 374 423 491 551
Totaux 888 1.496 2.013 2.607 2.783 2.977
au au au au au au au
Nature des routes 31 déc. 31 déc. 31 déco 31 déco 31 déco 31 déco 31 déc
1922 >923 1924 1925 1026 1027 1928
Routes principales:
Longueurs construites. 2.470 2.593 2.682 2.885 2.978 3-175 3.216
Routes secondaires:
Longueurs construites. 633 680 700 947 1.078 1-273 1 -387
Totaux. 3.103 3.273 3.382 3.832 4.056 4.448 4.603
La circulation automobile
L'ensemble de ce réseau est parcouru par
une circulation automobile intense, les ser-
vices de voyageurs, notamment, y sont re-
marquablement organisés par diverses mai-
sons concurrentes. Le trafic des marchan-
dises est assuré par de nombreux camions,
principalement sur les routes non parallèles
aux voies ferrées. Le tableau ci-après donne
une idée de la circulation automobile :
Véhicules Voitures Camions
existants Cars
au Tourisme Autobus Motocycles Totaux
31 décembre 1921 2.441 1.052 177 3.670
31 décembre 1922 2.969 1.464 329 4.762
31 décembre 1923 3-595 1.632 515 5 -742
31 décembre 1924 4.535 ^879 681 7.095
31 décembre 1925 6.025 2.293 825 9.143
31 décembre 1926 7.883 2.746 1.017 Il.646
31 décembre 1927 9.871 3.554 1-332 14.757
31 décembre 1928 .......................... 13.022 4.867 1.928 19.817
30 juin 1929 .......................... 15.273 5.899 2.343 23.515
) 5.2ï3 voitures de tourisme pour 104.000 européens, soit 1 voiture pour 7 européens!
L'entretien du réseau
L'entretien du réseau routier présente une
charge assez lourde pour le budget local (41
millions en 1928, 54 en 1929 et 67 millions
prévus pour 1930), néanmoins ce réseau est,
dans son ensemble, bien entretenu et la mise
en œuvre progressive de revêtements mo-
dernes lui confirme sa réputation. Au 31 dé-
cembre 1928, il y avait environ 65° kms de
chaussée goudronnée.
Il n'est pas jusqu'à la signalisation qui
n'ait du premier coup été réalisée suivant
une conception moderne: grands murs
blancs avec grandes lettres noires permet-
tant à l'automobiliste de lire en vitesse les
indications itinéraires de la route.
Des plantations d'alignement consolident
les accotements et agrémentent la route en
attendant de l'ombrager.
Peu à peu des pistes latérales sont aména-
gées pour l'usage des bestiaux et des ani-
maux de bât. La largeur d'emprise, fixée
généralement à 3o mètres entre fossés, en
permet la réalisation progressive.
Chemins de colonisation
Les chemins purement ruraux, destinés à
assurer la desserte des lots de colonisation,
ont commencé à apparaître sous le nom de
« chemins de colonisation ». Ils représen-
tent actuellement une longueur de 600 kilo-
mètres.
Il existe en outre dans les régions militai-
res un important réseau de routes et de pis-
tes, construites et entretenues par l'armée,
comme il est dit ci-après :
La construction des routes
La collaboration de l'Armée
et des Services civils
La pacification aussi bien que le dévelop-
pement économique du Maroc nécessitent,
en effet, la création d'un réseau de voies de
communication de plus en plus complet
dans un pays qui, avant notre occupation,
en était presque entièrement dépourvu.
. Une collaboration étroite s'impose donc
à cet égard entre l'armée et les services ci-
vils, du fait de l'importance à la fois mili-
taire, économique et politique de ce réseau.
Les travaux, amorcés par les troupes au
contact de la dissidence, et poussés au fur
et à mesure de la progression, selon les be-
soins locaux, sont ensuite repris et aména-
gés, par entente entre l'armée et le Protec-
torat, dans le cadre du plan général des
voies de communication pour l'ensemble du
pays. Le processus correspondant est donc
le suivant :
il, Le commandement local crée, aménage
et entretient, dans la limite des crédits qui
lui sont alloués sur le budget de la guerre,
soit globalement (allocation annuelle), soit
spécialement en vue d'une progression don-
née çn zone jusque là insoumise, les pistes
nécessaires à la vie des troupes de l'avant :
pistes muletières dans les régions monta-
gneuses, pistes pour véhicules légers dans
les pays de plaines ; les travaux sont pous-
sés de manière à permettre, chaque fois
que la chose est possible, d'utiliser ces
pistes également pour la circulation des
véhicules lourds (camions-autos) au moins
pendant la belle saison où les pluies sont
presque inconnues au Maroc ;
20 D'après les études effectuées de con-
cert entre l'armée et le Protectorat, un
programme de construction de chemins mi-
litaires est élaboré chaque année ; ce pro-
gramme comporte l'aménagement en pistes
auto-cyclables, pistes-routes et routes, de
certaines pistes amorcées antérieurement
par les troupes au contact et reconnues d'in-
térêt général et permanent, ainsi que la
création de routes de rocade mettant en
communication entre eux les principaux
centres et les divers axes de pénétration,
dans un but à la fois militaire et écono-
mique ; les travaux sont effectués sous la
direction du service du génie, avec main-
d'cruvre partie civile et partie militaire; les
frais correspondants sont supportés à la fois
par l'armée, qui y consacre la majeure
partie du crédit budgétaire dont elle dispose
à cet effet, et par le Protectorat sous
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