Titre : Cols bleus : hebdomadaire de la Marine française
Auteur : France. Marine. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 2000-12-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348467k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 décembre 2000 09 décembre 2000
Description : 2000/12/09 (N2553). 2000/12/09 (N2553).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97413281
Source : Marine nationale - Cols Bleus, 2015-66428
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
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- SOMMAIRE
LATITUDES
HISTOIRE
ttt avec soulagement que l'invasion
par l'Allemagne de la zone dite libre lui
permet enfin d'agir : envoyé avec une
compagnie de débarquement à Car-
queiranne, il détruit et noie les armes et
munitions dont il a la charge, refuse
d'obéir aux ordres de se rendre que lui
envoient ses supérieurs et entraîne ses
hommes à sa suite, les hébergeant
pendant une semaine dans son appar-
tement où son épouse les traite en amis.
Mais la pression de l'occupant est telle
que ses fusiliers sont contraints de re-
joindre le Se dépôt pour y être démobi-
lisés. Lui-même rejoint alors Paris où, à la
Production industrielle, il passe une
grande partie de son temps à mettre
sous des emplois fictifs les noms de
jeunes hommes, dont beaucoup de
marins, qu'il soustrait ainsi au STO. Mais
cela ne le satisfait pas : il doit continuer à
se battre pour son pays, pour sa foi,
contre la barbarie. Appuyé dans sa
démarche par son épouse, il entre dans
un comité d'anciens officiers de marine
et organise, dans son bureau officiel,
qui a pignon sur rue, aussi bien pour
les autorités nazies que vichyssoises,
une véritable mobilisation clandestine
pour la France libre. Il adhère, à titre
personnel, à l'organisation civile et
militaire. Sa soif d'action le taraude :
pour l'instant, lui, l'ancien fusilier, ne fait
qu'un travail souterrain, dont il sait le prix
mais qui le laisse un peu frustré. Aussi
est-ce avec enthousiasme qu'il entre
dans l'organisation de résistance de
l'armée, dirigée par le général Revers,
tout en succédant à la tête du mouve-
ment de résistance de la Marine, à son
chef le capitaine de vaisseau Pothuau,
parti pour Cannes, où il sera arrêté au
moment de s'embarquer.
Henry de Pimodan travaille activement,
en particulier au service du révérend
père Riquet qui l'utilise pour faire passer
des messages et organiser des réseaux.
Une activité clandestine
Mais les risques pris sont énormes et le
5 février 1944, Henry de Pimodan et son
chef dans l'ORA, Jacques de Poix, sont
arrêtés et transférés dans les locaux
Henry de Pimodan a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 29 mai 1945.
de la Gestapo, rue Mallet-Stevens, où
ils sont frappés au nerf de bœuf, soumis
à l'immersion dans la baignoire, à
neuf reprises, puis laissés cinq jours
sans manger. Jamais ils ne parleront.
Pendant ce temps, Geneviève de
Pimodan a fait le ménage pour ne pas
laisser de traces de l'activité clandestine
qu'elle partageait avec son époux.
Transféré à Fresnes, il parvient à faire
passer des messages à sa femme ten-
drement aimée. Le 12 mai, elle peut
l'apercevoir, au milieu des 1 800 dépor-
tés qui sont conduits à Compiègne,
avant de partir vers l'Allemagne : ils
échangent alors leur dernier sourire ! Il
ne saura jamais que son frère François,
capitaine de cavalerie, est lui aussi
0 COLS BLEUS - N° 2553 DU 09 DÉCEMBRE 2000
HISTOIRE
ttt avec soulagement que l'invasion
par l'Allemagne de la zone dite libre lui
permet enfin d'agir : envoyé avec une
compagnie de débarquement à Car-
queiranne, il détruit et noie les armes et
munitions dont il a la charge, refuse
d'obéir aux ordres de se rendre que lui
envoient ses supérieurs et entraîne ses
hommes à sa suite, les hébergeant
pendant une semaine dans son appar-
tement où son épouse les traite en amis.
Mais la pression de l'occupant est telle
que ses fusiliers sont contraints de re-
joindre le Se dépôt pour y être démobi-
lisés. Lui-même rejoint alors Paris où, à la
Production industrielle, il passe une
grande partie de son temps à mettre
sous des emplois fictifs les noms de
jeunes hommes, dont beaucoup de
marins, qu'il soustrait ainsi au STO. Mais
cela ne le satisfait pas : il doit continuer à
se battre pour son pays, pour sa foi,
contre la barbarie. Appuyé dans sa
démarche par son épouse, il entre dans
un comité d'anciens officiers de marine
et organise, dans son bureau officiel,
qui a pignon sur rue, aussi bien pour
les autorités nazies que vichyssoises,
une véritable mobilisation clandestine
pour la France libre. Il adhère, à titre
personnel, à l'organisation civile et
militaire. Sa soif d'action le taraude :
pour l'instant, lui, l'ancien fusilier, ne fait
qu'un travail souterrain, dont il sait le prix
mais qui le laisse un peu frustré. Aussi
est-ce avec enthousiasme qu'il entre
dans l'organisation de résistance de
l'armée, dirigée par le général Revers,
tout en succédant à la tête du mouve-
ment de résistance de la Marine, à son
chef le capitaine de vaisseau Pothuau,
parti pour Cannes, où il sera arrêté au
moment de s'embarquer.
Henry de Pimodan travaille activement,
en particulier au service du révérend
père Riquet qui l'utilise pour faire passer
des messages et organiser des réseaux.
Une activité clandestine
Mais les risques pris sont énormes et le
5 février 1944, Henry de Pimodan et son
chef dans l'ORA, Jacques de Poix, sont
arrêtés et transférés dans les locaux
Henry de Pimodan a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 29 mai 1945.
de la Gestapo, rue Mallet-Stevens, où
ils sont frappés au nerf de bœuf, soumis
à l'immersion dans la baignoire, à
neuf reprises, puis laissés cinq jours
sans manger. Jamais ils ne parleront.
Pendant ce temps, Geneviève de
Pimodan a fait le ménage pour ne pas
laisser de traces de l'activité clandestine
qu'elle partageait avec son époux.
Transféré à Fresnes, il parvient à faire
passer des messages à sa femme ten-
drement aimée. Le 12 mai, elle peut
l'apercevoir, au milieu des 1 800 dépor-
tés qui sont conduits à Compiègne,
avant de partir vers l'Allemagne : ils
échangent alors leur dernier sourire ! Il
ne saura jamais que son frère François,
capitaine de cavalerie, est lui aussi
0 COLS BLEUS - N° 2553 DU 09 DÉCEMBRE 2000
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