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PMM
Inauguration du centre PMM Jousseaume
e 21 janvier dernier était
porté sur les fonds baptis-
maux le nouveau Centre
de préparation militaire
Marine, au Centre de for-
mation aux métiers de la mer des
Sables d'Olonne.
Créé en 1994, ce centre, qui
a ouvert ses portes pour la pre-
mière fois en octobre, accueillait
pour la cérémonie inaugurale de
la présentation au fanion le
contre-amiral Heger, adjoint au
directeur du personnel militaire
de la Marine, chargé de la
réserve.
En présentant le fanion flam-
bant neuf aux jeunes stagiaires
figés dans un garde-à-vous
impeccable, l'amiral soulignait
toute la portée de cette cérémo-
nie : «Ce fanion est votre
emblème, le symbole qui consti-
tue la personnalité morale de
votre centre. Tout comme le
pavillon qui claque à la poupe
de nos navires, il doit vous ras-
sembler dans l'effort...»
Puis le CA Heger évoqua le
souvenir du quartier-maître Jous-
seaume, nom donné au centre
PMM, jeune marin vendéen dis-
paru en mer le 23 février 1945
avec son bâtiment; en y asso-
ciant la famille Jousseaume, les
anciens des FNFL et plus parti-
culièrement quelques anciens
membres de l'équipage de
La Combattante présents à la
cérémonie.
Après avoir souligné le rôle
prépondérant du personnel ins-
tructeur, modèle de devoir et de
dévouement, le contre-amiral
Heger s'est ensuite adressé au
cercle aux autorités militaires et
Le contre-amiral Heger a présenté le fanion du centre PMM aux jeunes
stagiaires, soulignant l'importance de ce symbole, (photo Marine nationale)
Les vingt-deux stagiaires, les premiers du centre PMM Jousseaume,
au garde-à-vous. (photo Marine'nationale)
civiles pour les remercier d'at-
tester par leur présence l'impor-
tance qu'ils attachent à la for-
mation de nos futurs appelés.
Traitant du métier de marin,
l'amiral Heger a souligné l'im-
portance de la mer, respiration
de notre pays et de l'Europe :
«Apprenez-la, écoutez-la, obser-
vez-la. Le site privilégié de cette
ville et votre unité de parrainage,
le bâtiment-école Guépard, vous
aideront à en apprécier les dan-
gers mais aussi toutes les pro-
messes».
Voilà plus de deux ans déjà
que l'idée d'étudier l'implanta-
tion d'un centre de préparation
militaire Marine en Vendée
avait germé. Prenant son bâton
de pèlerin, le chirurgien-dentiste
en chef (R) Jean-Jacques Gras,
assistant du commandant du
Ciram de Brest pour ce départe-
ment, jetait les premières ba-
ses : contacts avec les diverses
autorités et les anciens marins,
lieu d'implantation, etc.
Le dossier ficelé, le choix de
l'implantation tombant à pic
avec la mise en service du tout
nouveau Centre de formation
des métiers de la mer à Port
Olona, aux Sables d'Olonne,
l'état-major de la Marine déci-
dait sa création en 1994.
Restait encore à lui donner
un nom, à lui attribuer un
fanion, une unité de parrainage,
et bien sûr à rechercher le per-
sonnel d'encadrement. Le 21
octobre 1994, la boucle était
bouclée : vingt-deux stagiaires,
sous la férule de l'EVI (R)
Champsat, chef du centre,
secondé par le PM fusilier Que-
net, le PM manoeuvrier Marteau
et le SM transfiliste Garrec, assis-
taient à la première séance inau-
gurale. La Marine nationale et
les pompons rouges avaient jeté
l'ancre aux Sables.
Cre Bramoulle
Clovis Jousseaume est né le 26 décembre 1921 à Saint-Martin-des-Noyers, en Vendée. Engagé volontaire dans la
Marine nationale le 1er septembre 1941, il rallie les Forces navales françaises libres le 1er mai 1943, profitant d'une
escale aux Etats-Unis du pétrolier Nivôse sur lequel il était alors embarqué. ,
Affecté sur le patrouilleur La Combattante, il participe à de nombreuses missions de guerre et aux opérations du
débarquement en Normandie. Il avait bien mérité ce nom mordant, ce vaillant torpilleur que nos amis britanniques
avaient construit et mis à la dispositiQn des FNFL en décembre 1942. En mars 1943, après un entraînement intensif,
La Combattante était rattachée à la 1ere flottille de destroyers de Porsmouth et participait en Manche et en mer du
Nord à la protection de nombreux convois, ainsi qu'à de nombreuses actions offensives sur les côtes de la France
occupée.
Au cours de divers engagements, La Combattante a envoyé par le fond six bâtiments allemands de diverses
catégories (vedettes lance-torpilles, transports de munitions, chalutiers armés...), d'autres étant laissés en flammes.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 44, La Combattante était au premier rang de l'attaque et, dans un
duel d'artillerie, neutralisait trois batteries allemandes installées sur la côte. Le 14 juin, elle connaît une juste
récompense : c'est elle qui est choisie pour mener en France le général de Gaulle pour son premier débarquement
sur le sol français.
En janvier 1945, la guerre touchait à sa fin, les FNFL voyaient enfin poindre le jour de la victoire et le retour en
France. Le sort en avait décidé autrement : le 23 janvier 1945, au cours d'une patrouille en mer du Nord,
La Combattante devait être le dernier navire français perdu dans cette guerre. Victime d'une mine, elle entraînait dans
sa fin tragique 65 marins français, dont Clovis Jousseaume, et deux Britanniques.
26 Cols Bleus n° 2298 du 18 mars 1995
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