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Lors de la disparition de ce monument en 1792, plusieurs pierres tombales et
épitaphes qui en garnissaient les murs furent transférées dans l'église Notre-Dame.
L'église Saint-Pierre était située tout près de l'abbaye. « On pourrait assigner,
dit l'abbé Decagny, à l'époque romane secondaire l'origine de cet ancien monument,
quoique le chœur et l'abside en fussent plus élevés que la nef » (1). La vue de la
ville de Ham, du milieu du xvn' siècle publiée par Gomart, nous permet de
reconstituer assez fidèlement le plan de l'église, dont les proportions ne devaient
guère le céder à celles de l'église abbatiale (2). La nef était éclairée au sud par
six fenêtres; le chœur, relié directement à la nef sans l'intermédiaire d'un transept,
comportait quatre travées droites suivies de cinq pans. La nef n'était pas voûtée car
on n'y voit la trace d'aucun contrefort; le chœur, au contraire, était épaulé de
grands contreforts qui montent jusqu'à la corniche et qui décèlent la présence d'une
voûte. Il devait offrir de grandes analogies avec le chœur de l'église Notre-Dame
et appartenait probablement à la même époque. Quant à la nef, il est difficile de
lui assigner une date; cependant les sortes de gables triangulaires, qui surmontent
chacune des fenêtres, ne permettent pas, semble-t-il, de la faire remonter à l'époque
romane.
Le monument menaçait ruine. Il fut vendu en 1793 et démoli en 1799, saut
le clocher.
Celui-ci, beaucoup moins ancien, était une construction de l'époque flamboyante.
Massive tour quadrangulaire en pierre, flanquée de contreforts et surmontée d'une
flèche à quatre pans, il offrait un type assez commun dans notre province, mais
la niche ornée de la statue de saint Pierre, qui se voyait sur la face occidentale,
se faisait remarquer par la délicatesse de sa sculpture. A droite et à gauche de la
niche, on lisait la fière devise de la Ligue :
VNG DIEV
VNG [ROY]
VNE FOY
VNE LOY
Cette tour rasée pendant la dernière guerre servait de beffroi, en vertu d'une
délibération du conseil municipal du 12 janvier 1792 (3).
LE CHATEAU
Le château s élevait à 1 angle méridional de la ville de Ham. On y arrivait
par une vaste esplanade ombragée. Aucun vestige de la construction primitive
élevée par les seigneurs de Ham et dont il est question dans le roman de Raoul
de Cambrai et dans celui de Garin Le Loherain n'a été conservé, mais toutes les
additions et modifications de la fin du moyen âge ont respecté le plan qu'avait
adopté, au XIIIe siècle, Odon IV.
Ce plan consistait en un grand rectangle dont les angles s'orientaient vers les
quatre points cardinaux. Les grandes courtines des fronts nord-est et sud-ouest
mesuraient 120 mètres, tandis que les deux autres fronts n'en avaient que 80.
Chacun des angles était défendu par une grosse tour ronde ou elliptique, au nord
(1) Abbé DECAGNY. Histoire de l'arrondissement de Perol/ne. Péronne, 1867, 2 vol. in-8°, t. 11, p. 137.
(2) (jrOMART. UUV. Cite, p. 48.
(3) Ibid., p. 80.
Lors de la disparition de ce monument en 1792, plusieurs pierres tombales et
épitaphes qui en garnissaient les murs furent transférées dans l'église Notre-Dame.
L'église Saint-Pierre était située tout près de l'abbaye. « On pourrait assigner,
dit l'abbé Decagny, à l'époque romane secondaire l'origine de cet ancien monument,
quoique le chœur et l'abside en fussent plus élevés que la nef » (1). La vue de la
ville de Ham, du milieu du xvn' siècle publiée par Gomart, nous permet de
reconstituer assez fidèlement le plan de l'église, dont les proportions ne devaient
guère le céder à celles de l'église abbatiale (2). La nef était éclairée au sud par
six fenêtres; le chœur, relié directement à la nef sans l'intermédiaire d'un transept,
comportait quatre travées droites suivies de cinq pans. La nef n'était pas voûtée car
on n'y voit la trace d'aucun contrefort; le chœur, au contraire, était épaulé de
grands contreforts qui montent jusqu'à la corniche et qui décèlent la présence d'une
voûte. Il devait offrir de grandes analogies avec le chœur de l'église Notre-Dame
et appartenait probablement à la même époque. Quant à la nef, il est difficile de
lui assigner une date; cependant les sortes de gables triangulaires, qui surmontent
chacune des fenêtres, ne permettent pas, semble-t-il, de la faire remonter à l'époque
romane.
Le monument menaçait ruine. Il fut vendu en 1793 et démoli en 1799, saut
le clocher.
Celui-ci, beaucoup moins ancien, était une construction de l'époque flamboyante.
Massive tour quadrangulaire en pierre, flanquée de contreforts et surmontée d'une
flèche à quatre pans, il offrait un type assez commun dans notre province, mais
la niche ornée de la statue de saint Pierre, qui se voyait sur la face occidentale,
se faisait remarquer par la délicatesse de sa sculpture. A droite et à gauche de la
niche, on lisait la fière devise de la Ligue :
VNG DIEV
VNG [ROY]
VNE FOY
VNE LOY
Cette tour rasée pendant la dernière guerre servait de beffroi, en vertu d'une
délibération du conseil municipal du 12 janvier 1792 (3).
LE CHATEAU
Le château s élevait à 1 angle méridional de la ville de Ham. On y arrivait
par une vaste esplanade ombragée. Aucun vestige de la construction primitive
élevée par les seigneurs de Ham et dont il est question dans le roman de Raoul
de Cambrai et dans celui de Garin Le Loherain n'a été conservé, mais toutes les
additions et modifications de la fin du moyen âge ont respecté le plan qu'avait
adopté, au XIIIe siècle, Odon IV.
Ce plan consistait en un grand rectangle dont les angles s'orientaient vers les
quatre points cardinaux. Les grandes courtines des fronts nord-est et sud-ouest
mesuraient 120 mètres, tandis que les deux autres fronts n'en avaient que 80.
Chacun des angles était défendu par une grosse tour ronde ou elliptique, au nord
(1) Abbé DECAGNY. Histoire de l'arrondissement de Perol/ne. Péronne, 1867, 2 vol. in-8°, t. 11, p. 137.
(2) (jrOMART. UUV. Cite, p. 48.
(3) Ibid., p. 80.
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