DE BOURGOGNE. Liv. XXIII. 6< t
Les Généraux françois ne tarderent pas à avoir leur revanche \
ils formerent le projet d'aller surprendre les Croates dans leut
camp de Léfond. Le Colonel Rantzau eut ordre de les aller
attaquer avec 1500 hommes, tandis que le Cardinal & le Duc
de Vaimar les attendraient sur la route où ils devoient rejoindre
le corps d'armée à Champlitte. Rantzau se laissant trop emporter
à sa bravoure, pouffa les Croates avant que les deux Généraux
fussent arrivés sur leur passage. Les Croates prirent la fuite du
côté de l'armée impériale , où ils furent vivement poursuivis par
les François. Le Duc de Vaimar les atteignit, & perça le Porte-
Enseigne des Croates d'un coup de lance, proche la barriere du
pont de Champlitte ; il resta sur la place 2500 fuyards ; on fit un
grand butin dans le camp de Léfond ; on prit entr'autres 2.000
chevaux, des charriots, le bâton de commandement du Général
ICalani, son collier d'or, & sa maîtresse.
Quoique dans cet échec il n'y eût rien de la part des françois
qui ne fût de bonne guerre, les Allemands en conçurent tant
de rage, qu'ils commirent dans la suite les plus grands excès.
Le 1 % Septembre, Galas partit de Champlitte pour commencer
son incursion dans la Bourgogne. Il n'est pas possible de mécon-
noître la route qu'il suivit, les villages ruinés à son passage la
constatent ; d'ailleurs l'armée françoise , campée dans le Mont-
saujeonnois l'obligea à prendre sa route par le vallon qu'arrose la
riviere de Vingeanne. Le village de Pouilly fut le premier exposé
à la fureur des ennemis ; tout y fut tué, les maisons brûlées *
le bétail & les grains enlevés. Les villages de st. Seine, Beau-
mont , Licey, eurent le même sort ; Galas prit de-là la route
de N oiron - sous - Beze, qui fut traité aussi cruellement que
les autres. Mirebeau résista quelque temps; mais, faute d'être
secouru, il se vit exposé aux mêmes cruautés. Arson> Trocheres
& tout le voisînage, furent ravagés par le passage de cette armée.
Les Généraux françois côtoyoient toujours l'armée allemande
pour l'empêcher de pénétrer plus avant dans la Bourgogne ; mais
leurs troupes faisoient presqu'autant de mal dans leur passage que
l'armée ennemie; à Beze, entr'autres, les dégradations que firent
les troupes du Duc de Vaimar, ne cédaient pas à celle que fit
Galas dans le voisinage. L'armée royale prit sa route du côté de
Dijon, dans le dessein de couvrir la capitale, & d'y prendre
conseil avec le Prince de Condé, sur les moyens d'arrêter
l'ennemi.
On ne tarda pas à être informé que l'armée allemande, après
la prise de Mirebeau, se portoit du côté de la Saône, & que >
chemin faisant, elle avoit brûlé & pillé les villages d'Arson, de
Trocheres, le Prieuré de st. Léger, avec ses dépendances. On
ne douta plus qu'elle ne se portât du côté de st. Jean-de-Lône»
Li&XxviiL
Siège de St. Jean-».
de-Lône.
Nnnn ij
Les Généraux françois ne tarderent pas à avoir leur revanche \
ils formerent le projet d'aller surprendre les Croates dans leut
camp de Léfond. Le Colonel Rantzau eut ordre de les aller
attaquer avec 1500 hommes, tandis que le Cardinal & le Duc
de Vaimar les attendraient sur la route où ils devoient rejoindre
le corps d'armée à Champlitte. Rantzau se laissant trop emporter
à sa bravoure, pouffa les Croates avant que les deux Généraux
fussent arrivés sur leur passage. Les Croates prirent la fuite du
côté de l'armée impériale , où ils furent vivement poursuivis par
les François. Le Duc de Vaimar les atteignit, & perça le Porte-
Enseigne des Croates d'un coup de lance, proche la barriere du
pont de Champlitte ; il resta sur la place 2500 fuyards ; on fit un
grand butin dans le camp de Léfond ; on prit entr'autres 2.000
chevaux, des charriots, le bâton de commandement du Général
ICalani, son collier d'or, & sa maîtresse.
Quoique dans cet échec il n'y eût rien de la part des françois
qui ne fût de bonne guerre, les Allemands en conçurent tant
de rage, qu'ils commirent dans la suite les plus grands excès.
Le 1 % Septembre, Galas partit de Champlitte pour commencer
son incursion dans la Bourgogne. Il n'est pas possible de mécon-
noître la route qu'il suivit, les villages ruinés à son passage la
constatent ; d'ailleurs l'armée françoise , campée dans le Mont-
saujeonnois l'obligea à prendre sa route par le vallon qu'arrose la
riviere de Vingeanne. Le village de Pouilly fut le premier exposé
à la fureur des ennemis ; tout y fut tué, les maisons brûlées *
le bétail & les grains enlevés. Les villages de st. Seine, Beau-
mont , Licey, eurent le même sort ; Galas prit de-là la route
de N oiron - sous - Beze, qui fut traité aussi cruellement que
les autres. Mirebeau résista quelque temps; mais, faute d'être
secouru, il se vit exposé aux mêmes cruautés. Arson> Trocheres
& tout le voisînage, furent ravagés par le passage de cette armée.
Les Généraux françois côtoyoient toujours l'armée allemande
pour l'empêcher de pénétrer plus avant dans la Bourgogne ; mais
leurs troupes faisoient presqu'autant de mal dans leur passage que
l'armée ennemie; à Beze, entr'autres, les dégradations que firent
les troupes du Duc de Vaimar, ne cédaient pas à celle que fit
Galas dans le voisinage. L'armée royale prit sa route du côté de
Dijon, dans le dessein de couvrir la capitale, & d'y prendre
conseil avec le Prince de Condé, sur les moyens d'arrêter
l'ennemi.
On ne tarda pas à être informé que l'armée allemande, après
la prise de Mirebeau, se portoit du côté de la Saône, & que >
chemin faisant, elle avoit brûlé & pillé les villages d'Arson, de
Trocheres, le Prieuré de st. Léger, avec ses dépendances. On
ne douta plus qu'elle ne se portât du côté de st. Jean-de-Lône»
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