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dans les Hautes-Pyrénées, trente mois.
Puis assignés à Sémeac, près de Tarbes,
encore un an. Ma famille et moi nous
nous sommes enfuis le jour du débar-
quement, sans papiers, sans rien avec
nous, sinon des petits sacs au dos. Huit
jours, avec des moyens de fortune, dor-
mant le plus souvent à la belle étoile.
Nous sommes arrivés dans la banlieue
de Paris, où nous nous sommes confon-
dus avec les autres Tsiganes dans des
baraques misérables, en attendant la
Libération, à laquelle mon frère et moi,
nous avons participé.
Le bilan était lourd : une partie des
nôtres avaient payé de leur vie l'erreur
d'être nés Tsiganes.
Une partie de ma famille était massacrée
dans une ferme en Pologne, vingt-sept
personnes sur vingt-huit. L'une d'elles,
une petite fille de onze ans, était ma
sœur.
Au Monument de la Déportation à
Paris, l'inscription est : Pardonne, mais
n'oublie pas. a
Matéo Maximoff
GENOCIDE TSIGANE
Les rares historiens qui se sont penchés
sur ce génocide ont écrit des pages rouge
sang. Malgré le flou des recensements
avant-guerre, il y a eu au minimum
240 000 victimes tsiganes du régime
nazi. Pour la France seule, 30 000 Tsi-
ganes ont été internés dans une soixan-
taine de camps sous l'autorité de Vichy
et 15 000 sont morts en déportation. En
Lettonie (actuellement soviétique), en
Crimée, en Serbie, en Bohême, en Slo-
vaquie, en Pologne, partout des traces
de rafles, de massacres de civils, par
centaines, par milliers.
Dans les camps, avec leur « Z » épinglé
sur le triangle brun des associaux, les
Tsiganes ont parfois donné l'illusion
d'être privilégiés dans les blocs qui leur
étaient réservés. Ils furent pourtant exter-
minés à Buchenwald, Dachau, Treblinka,
après avoir fourni le gros des contingents
de cobayes pour les expérimentations
médicales. Il y eut bien une « solution
finale tsigane » et on mit des années à
l'admettre, on s'y intéresse à peine
aujourd'hui. Pourquoi ? « Les Tsiganes
étaient moins nombreux que les Juifs, ils
n'existaient pas au niveau national et
international. A la limite, nous avons
assisté là à des crimes parfaits, des
érimes sans cadavres », confiait à Chris-
tian Bernadac un médecin français dé-
porté à Dachau.
Pourtant, les nazis les avaient montrés
du doigt dès 1936, comme boucs émis-
saires ancestraux, comme marginaux
éternellement contagieux. Le destin tsi-
gane est rythmé par ces heures noires
où ils risquent la pendaison ou les
galères, la prison ou l'expulsion, pour le
8
Puis assignés à Sémeac, près de Tarbes,
encore un an. Ma famille et moi nous
nous sommes enfuis le jour du débar-
quement, sans papiers, sans rien avec
nous, sinon des petits sacs au dos. Huit
jours, avec des moyens de fortune, dor-
mant le plus souvent à la belle étoile.
Nous sommes arrivés dans la banlieue
de Paris, où nous nous sommes confon-
dus avec les autres Tsiganes dans des
baraques misérables, en attendant la
Libération, à laquelle mon frère et moi,
nous avons participé.
Le bilan était lourd : une partie des
nôtres avaient payé de leur vie l'erreur
d'être nés Tsiganes.
Une partie de ma famille était massacrée
dans une ferme en Pologne, vingt-sept
personnes sur vingt-huit. L'une d'elles,
une petite fille de onze ans, était ma
sœur.
Au Monument de la Déportation à
Paris, l'inscription est : Pardonne, mais
n'oublie pas. a
Matéo Maximoff
GENOCIDE TSIGANE
Les rares historiens qui se sont penchés
sur ce génocide ont écrit des pages rouge
sang. Malgré le flou des recensements
avant-guerre, il y a eu au minimum
240 000 victimes tsiganes du régime
nazi. Pour la France seule, 30 000 Tsi-
ganes ont été internés dans une soixan-
taine de camps sous l'autorité de Vichy
et 15 000 sont morts en déportation. En
Lettonie (actuellement soviétique), en
Crimée, en Serbie, en Bohême, en Slo-
vaquie, en Pologne, partout des traces
de rafles, de massacres de civils, par
centaines, par milliers.
Dans les camps, avec leur « Z » épinglé
sur le triangle brun des associaux, les
Tsiganes ont parfois donné l'illusion
d'être privilégiés dans les blocs qui leur
étaient réservés. Ils furent pourtant exter-
minés à Buchenwald, Dachau, Treblinka,
après avoir fourni le gros des contingents
de cobayes pour les expérimentations
médicales. Il y eut bien une « solution
finale tsigane » et on mit des années à
l'admettre, on s'y intéresse à peine
aujourd'hui. Pourquoi ? « Les Tsiganes
étaient moins nombreux que les Juifs, ils
n'existaient pas au niveau national et
international. A la limite, nous avons
assisté là à des crimes parfaits, des
érimes sans cadavres », confiait à Chris-
tian Bernadac un médecin français dé-
porté à Dachau.
Pourtant, les nazis les avaient montrés
du doigt dès 1936, comme boucs émis-
saires ancestraux, comme marginaux
éternellement contagieux. Le destin tsi-
gane est rythmé par ces heures noires
où ils risquent la pendaison ou les
galères, la prison ou l'expulsion, pour le
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