Titre : Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-02-17
Contributeur : Georges, C.. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831811r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 février 1889 17 février 1889
Description : 1889/02/17 (A15,N724). 1889/02/17 (A15,N724).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9639279z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-282
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/02/2016
38 LE PANTHÉON DE L'INDUSTRIE
TONNELLERIE MORLAISIENNE
[texte_manquant]
UAND le père de M. François Joncour
fonda à lVlodaix, en 1835, la grand 1
maison de tonnellerie. que nous
venons de visiter (56, rue de
Brest),le pays ignorait encore cette
industrie ; situation bien singu-
hère pour une région où les exploitations agricoles
ont pris un si remarquable développement, où la
fabrication du beurre, notamment, qui nécessite
.d'incessantes expéditions en fÙts, a pris une impor-
tance tout à fait exceptionnelle.
Il y avait donc, pour le pays, une véritable
nécessité économique d'échapper à cette situation,
qui lui imposait de très sérieux sacrifices; le père
de M. François Joncour le comprit et son établis-
sement, rapidement et intelligemment organisé,
obtint des succès immédiats, malgré les sérieuses'
difficultés qu'il éprouva, à ses débuts, pour le
recrutement de son personnel, dont la contrée ne
possédait aucun élément, et qu'il fut obligé de
demander tout entier à la ville de Honneur.
Néanmoins, quand le chef actuel de la maison
en prit la direction, en 1875, l'entreprise était en
pleine prospérité.
M. François Joncour s'est attaché de toutes ses
forces à améliorer encore cette situation, en déve-
loppant et perfectionnant son outillage, en appelant
autour de lui une masse de jeunes travailleurs
dont il a fait des spécialistes de premier ordre et
qu'il a intimement attachés à son oeuvre, en leur
offrant des conditions de salaires largement rému-
nératrices.
A l'heure présente, M. François Joncour produit
près de 50,000 pièces dont les dimensions varient
depuis la capacité des barils les plus exigus jus-
qu'aux foudres les plus gigantesques, .et il livre ces
pièces, non plus seulement aux agriculteurs du
pays, qui lui empruntent surtout les barils à beurre,
mais à toutes les parties de la France et surtout au
Bordelais, qui les emploie à l'expédition de ses
vins dans tous les pays du monde.
Ce chiffre de fabrication paraîtra sans doute
éloquent à nos lecteurs; mais nous, qui avons
examiné de près les soins apportés, dans les
ateliers de M. Joncour, à tous les détails d'exécution,
qui nous sommes rendu compte de l'excellence des
matières employées et des précautions infinies que
l'on, prend pour assurer l'exacte adaptation des
pièces, nous sommes intimement convaincu que
ces remarquables succès de la maison Joncour ne
sont, pour ainsi dire, que le prélude de ses succès
futurs, et que le chifft-e déjà si élevé de sa pro-
duction sera forcément doublé dans un très prochain
avenir.
L'une des causes qui ont le plus puissamment
coopéré à cette situation, c'est l'attention intelli-
gente et consciencieuse qu'apporte M. Joncour à
varier l'espèce de ses bois, suivant la nature des
applications auxquelles sont destinés ses produits.
C'est ainsi que, pour les fÚts à beurre, c'est-à-dire
pour une spécialité où la matière mise en fûts ne
risque pas de subir la moindre imprégnation, il
emploie les chênes d'Amérique, bois très recom-
mandables pour leur résistance, mais qui contiennent
de très appréciables quantités de matières colo-
rantes solubles, qui risqueraient d'imprégner, d'une
façon tout à fait regrettable, des produits plus
dissolvants que le beurre ou susceptibles de prendre
des. colorations qui compromettraient leur vente.
Pour les liquides alcooliques incolores, qui pos-
sèdent une action dissolvante très énergique et
auxquels il importe de ne communiquer aucune
couleur étrangère, il a choisi les frênes d'Autriche,
dont la résistance à toute dissolution est vraiment
incomparable.
Après l'éloge parfaitement mérité que nous ve-
nons de faire des produits de la maison Joncour,
s'il nous était permis de formuler une critique,
nous exprimerions le regret que le chef de cette
maison se soit abstenu jusqu'ici, d'une façon qui
paraît systématique, de prendre part aux grandes
expositions françaises et étrangères.
Les renseignements que nous avons recueillis
nous ont appris que les produits de la tonnellerie
morlaisienne seront encore absents de la prochaine
Exposition internationale. C'est un vide que nous
regretterons, car M. Joncour, s'il eût pris le parti
contraire, eût certainement fait honneur à l'indus-
trie française. G,
LES BÉBÉS PARISIENS
[texte_manquant]
ans un des épisodes de son immortel
G il Blas, Le Sage fait mention
d'un grave érudit aux profondes
recherches duquel nous devons de
savoir à n'en pas douter qu'à Athè-
nes les enfants pleuraient quand
on les fouettait.
Nous croyons faire une constatation à peu près
aussi utile que celle de ce digne savant en déclarant
que l'usage des poupées remonte à la plus haute
antiquité. Quand nous n'aurions pas au Louvre
des poupées grecques et romaines en -terre cuite,
dont quelques-unes sont articulées au moyen de fils
de fer, quand nous ne saurions pas qu'on a décou-
vert un grand nombre de tombeaux antiques où
des enfants ont été ensevelis avec leurs poupées,
le simple bon sens suffit pour démontrer que les
jouets de ce genre ont existé!.de tout temps, car ils
sont pour ainsi dire indispensables au jeune âge,
et surtout aux petites filles. Victor Hugo l'a tdit
dans une page exquise des Misérables : « Une
petite fille sans poupée est à peu près aussi malheu-
reuse et tout à fait aussi impossible qu'une femme
sans enfants. »
Mais on peut affirmer que la fabrication de la
poupée perfectionnée, du bébé automatique, est une
industrie essentiellement française, et, quoi qu'en
puissent dire nos concurrents allemands, la France
et surtout Paris restent en ce genre au-dessus de
toute comparaison, au point de vue de l'exécution
tout au moins.. -,
Parmi les industriels qui ont le plus contribué à
maintenir au premier rang cette importante fabri-
cation parisienne et à la faire progresser, il n'est
que juste de citer tout particulièrement M. Steiner,
dont l'usine est située rue d'Avron, 60, à Paris (le
dépôt est rue Saint-Denis, 273).
lVr. Steiner est l'auteur d'inventions qui font date
dans l'histoire de son industrie. Dès 1855, tout
jeune encore, il fut frappé des résultats obtenus par
M. Théroude, fabricant de jouets mécaniques, dans
la construction d'un bébé de grande taille, parlant
et pleurant. Le bébé en question était d'ailleurs une
œuvre trop ^ compliquée et trop coûteuse pour
devenir un jouet usuel : la preuve, c'est qu'il fut
vendu 1,500 francs.
Or, l idée de M. Steiner était de fabriquer un
bébé automatique qui pût être mis dans le com-
merce courant. Il s agissait de simplifier le méca-
nisme autant que possible, et d'en diminuer les
dimensions de manière qu'il pût être contenu dans
un bébé de petite taille. De plus, M. Steiner ne
voulait pas que son bébé parlant fût immobile
comme celui de Théroude; il voulait qu'il pût
exécuter des mouvements.
A force de recherches et de persévérance, il réussit
à obtenir les résultats qu'il désirait, au moyen d'un
petit appareil faisant mouvoir un soufflet, et grâce
auquel le bébé pleure quand il est couché et se tait
quand il est debout. De plus, ce bébé remuait les
bras, les jambes et la tète. M. Steiner perfectionna
peu à peu son invention, qui fut bientôt tellement
appréciée que les Allemands, co* grands contrefac-
teurs, s'empressèrent de l'imiter, sans arriver,
naturellement, à égaler l'inventeur, qui d'ailleurs
continua ses recherches et rendit ses bébés incom-
parables.
Plus tard, il appliqua ses perfectionnements aux
bébés dits incassables. Puis, en 1880 et 1881, cet
infatigable chercheur réalisa de nouvelles amélio-
rations en rendant les yeux mobiles et irisés, et les
mains mobiles. C'est au moyen de ces perfection-
nements successifs qu'il est arrivé à construire le
Petit Parisien, qui, outre tous les avantages que
nous avons énumérés ci-dessus, a celui d'ouvrir et
de fermer Jes yeux au moyen d'un mécanisme spé-
cial contenu dans la tête. C'est le dernier mot de
cette fabrication, et l'on peut douter qu'il soit
jamais dépassé.
En résumé, la maison SLeiner a donné naissance
à deux créations principales : 10 Le bébé parlant,
pleurant et gesticulant, dont nous avons indiqué
plus haut le mécanisme, consistant en un petit
appareil d'horlogerie à soufflet placé dans le tronc,
et qu'on remonte au moyen d'une clef ou d'une
ficelle; 2° Le Petit Parisien, fabriqué en sept
catégories, subdivisées elles-mêmes, la première
en 7, la seconde en 11, la troisième en 15 et les
quatre dernières en 21 numéros. Notons aussi la
poupée valseuse, qui est un petit chef-d'œuvre.
Ce qui fait à nos yeux le grand mérite de
M. Steiner, c'est qu'il lutte victorieusement contre
la concurrence allemande. Cette lutte, il faut
l'avouer, n'est nullement aisée. Il est vrai, nous le
répétons, que nous n'avons pas à craindre la com-
paraison en ce (lui concerne l'exécution, et que les
produits tudesques .n'auront jamais le fini, l'élé-
gance, la perfection des nôtres : la chose ne peut
même pas être sérieusement contestée et la supé-
riorité du goût français s'impose.
Mais, au point de vue des prix, les Allemands
ont sur nous une écrasante supériorité par suite de
l'extrême bon marché de la main-d'œuvre chez
eux. C'est donc sur ce terrain qu'il fallait porter la
lutte et .M. Steiner l'a admirablement compris, il
a réussi, en appliquant habilement le principe de
la division du travail, qui est susceptible de donner
de si merveilleux résultats, à abaisser les prix dans
une telle proportion que même à ce point de vue il
,ne craint en rien la comparaison avec les maisons
d'outre-Rhin.
Grâce à lui, donc, nous voilà soustraits à l'impôt
onéreux que nous payions à l'industrie allemande,
et nous n'avons plus le regret de voir nos enfants
s'amuser avec des jouets fabriqués par nos pires
ennemis. De plus, ces bébés exécutés avec tant
d'art par M. Steiner sont infiniment supérieurs,
comme goût et comme élégance, à ceux des fabri-
cants germaniques, quoiqu'ils lie coûtent pas plus
cher. Notons aussi que les couleurs employées par
l'industriel français sont absolument inoffensives,
ce qui a une très grande importance au point de
vue hygiénique; car, il ne faut pas oublier que les
jouets allemands sont colorés avec des principes
minéraux qui peuvent avoir les plus fâcheux effets
sur la santé des enfants.
La production de la maison Steiner est considé-
rable : elle occupe constamment cent cinquante
ouvriers. M. Steiner vend ses bébés dans tout l'uni-
vers, notamment en Amérique, en Chine, aux
Indes, etc., etc. Il a obtenu de grands succès aux
expositions, notamment une médaille d'argent à
l'Exposition universelle de 1-878. Nous serions bien
surpris si la grande Exposition de 1889 ne réser-
vait pas à cet industriel un succès plus grand
.encore, succès auquel nous applaudirons des deux
mains, car il ne s'agit pas seulement ici d'une
grande entreprise industrielle, il s'agit aussi d'un
grand succès national, d'un triomphe de la fabrica-
tion française.
BLASSON DES PIERRES.
[texte_manquant]
TONNELLERIE MORLAISIENNE
[texte_manquant]
UAND le père de M. François Joncour
fonda à lVlodaix, en 1835, la grand 1
maison de tonnellerie. que nous
venons de visiter (56, rue de
Brest),le pays ignorait encore cette
industrie ; situation bien singu-
hère pour une région où les exploitations agricoles
ont pris un si remarquable développement, où la
fabrication du beurre, notamment, qui nécessite
.d'incessantes expéditions en fÙts, a pris une impor-
tance tout à fait exceptionnelle.
Il y avait donc, pour le pays, une véritable
nécessité économique d'échapper à cette situation,
qui lui imposait de très sérieux sacrifices; le père
de M. François Joncour le comprit et son établis-
sement, rapidement et intelligemment organisé,
obtint des succès immédiats, malgré les sérieuses'
difficultés qu'il éprouva, à ses débuts, pour le
recrutement de son personnel, dont la contrée ne
possédait aucun élément, et qu'il fut obligé de
demander tout entier à la ville de Honneur.
Néanmoins, quand le chef actuel de la maison
en prit la direction, en 1875, l'entreprise était en
pleine prospérité.
M. François Joncour s'est attaché de toutes ses
forces à améliorer encore cette situation, en déve-
loppant et perfectionnant son outillage, en appelant
autour de lui une masse de jeunes travailleurs
dont il a fait des spécialistes de premier ordre et
qu'il a intimement attachés à son oeuvre, en leur
offrant des conditions de salaires largement rému-
nératrices.
A l'heure présente, M. François Joncour produit
près de 50,000 pièces dont les dimensions varient
depuis la capacité des barils les plus exigus jus-
qu'aux foudres les plus gigantesques, .et il livre ces
pièces, non plus seulement aux agriculteurs du
pays, qui lui empruntent surtout les barils à beurre,
mais à toutes les parties de la France et surtout au
Bordelais, qui les emploie à l'expédition de ses
vins dans tous les pays du monde.
Ce chiffre de fabrication paraîtra sans doute
éloquent à nos lecteurs; mais nous, qui avons
examiné de près les soins apportés, dans les
ateliers de M. Joncour, à tous les détails d'exécution,
qui nous sommes rendu compte de l'excellence des
matières employées et des précautions infinies que
l'on, prend pour assurer l'exacte adaptation des
pièces, nous sommes intimement convaincu que
ces remarquables succès de la maison Joncour ne
sont, pour ainsi dire, que le prélude de ses succès
futurs, et que le chifft-e déjà si élevé de sa pro-
duction sera forcément doublé dans un très prochain
avenir.
L'une des causes qui ont le plus puissamment
coopéré à cette situation, c'est l'attention intelli-
gente et consciencieuse qu'apporte M. Joncour à
varier l'espèce de ses bois, suivant la nature des
applications auxquelles sont destinés ses produits.
C'est ainsi que, pour les fÚts à beurre, c'est-à-dire
pour une spécialité où la matière mise en fûts ne
risque pas de subir la moindre imprégnation, il
emploie les chênes d'Amérique, bois très recom-
mandables pour leur résistance, mais qui contiennent
de très appréciables quantités de matières colo-
rantes solubles, qui risqueraient d'imprégner, d'une
façon tout à fait regrettable, des produits plus
dissolvants que le beurre ou susceptibles de prendre
des. colorations qui compromettraient leur vente.
Pour les liquides alcooliques incolores, qui pos-
sèdent une action dissolvante très énergique et
auxquels il importe de ne communiquer aucune
couleur étrangère, il a choisi les frênes d'Autriche,
dont la résistance à toute dissolution est vraiment
incomparable.
Après l'éloge parfaitement mérité que nous ve-
nons de faire des produits de la maison Joncour,
s'il nous était permis de formuler une critique,
nous exprimerions le regret que le chef de cette
maison se soit abstenu jusqu'ici, d'une façon qui
paraît systématique, de prendre part aux grandes
expositions françaises et étrangères.
Les renseignements que nous avons recueillis
nous ont appris que les produits de la tonnellerie
morlaisienne seront encore absents de la prochaine
Exposition internationale. C'est un vide que nous
regretterons, car M. Joncour, s'il eût pris le parti
contraire, eût certainement fait honneur à l'indus-
trie française. G,
LES BÉBÉS PARISIENS
[texte_manquant]
ans un des épisodes de son immortel
G il Blas, Le Sage fait mention
d'un grave érudit aux profondes
recherches duquel nous devons de
savoir à n'en pas douter qu'à Athè-
nes les enfants pleuraient quand
on les fouettait.
Nous croyons faire une constatation à peu près
aussi utile que celle de ce digne savant en déclarant
que l'usage des poupées remonte à la plus haute
antiquité. Quand nous n'aurions pas au Louvre
des poupées grecques et romaines en -terre cuite,
dont quelques-unes sont articulées au moyen de fils
de fer, quand nous ne saurions pas qu'on a décou-
vert un grand nombre de tombeaux antiques où
des enfants ont été ensevelis avec leurs poupées,
le simple bon sens suffit pour démontrer que les
jouets de ce genre ont existé!.de tout temps, car ils
sont pour ainsi dire indispensables au jeune âge,
et surtout aux petites filles. Victor Hugo l'a tdit
dans une page exquise des Misérables : « Une
petite fille sans poupée est à peu près aussi malheu-
reuse et tout à fait aussi impossible qu'une femme
sans enfants. »
Mais on peut affirmer que la fabrication de la
poupée perfectionnée, du bébé automatique, est une
industrie essentiellement française, et, quoi qu'en
puissent dire nos concurrents allemands, la France
et surtout Paris restent en ce genre au-dessus de
toute comparaison, au point de vue de l'exécution
tout au moins.. -,
Parmi les industriels qui ont le plus contribué à
maintenir au premier rang cette importante fabri-
cation parisienne et à la faire progresser, il n'est
que juste de citer tout particulièrement M. Steiner,
dont l'usine est située rue d'Avron, 60, à Paris (le
dépôt est rue Saint-Denis, 273).
lVr. Steiner est l'auteur d'inventions qui font date
dans l'histoire de son industrie. Dès 1855, tout
jeune encore, il fut frappé des résultats obtenus par
M. Théroude, fabricant de jouets mécaniques, dans
la construction d'un bébé de grande taille, parlant
et pleurant. Le bébé en question était d'ailleurs une
œuvre trop ^ compliquée et trop coûteuse pour
devenir un jouet usuel : la preuve, c'est qu'il fut
vendu 1,500 francs.
Or, l idée de M. Steiner était de fabriquer un
bébé automatique qui pût être mis dans le com-
merce courant. Il s agissait de simplifier le méca-
nisme autant que possible, et d'en diminuer les
dimensions de manière qu'il pût être contenu dans
un bébé de petite taille. De plus, M. Steiner ne
voulait pas que son bébé parlant fût immobile
comme celui de Théroude; il voulait qu'il pût
exécuter des mouvements.
A force de recherches et de persévérance, il réussit
à obtenir les résultats qu'il désirait, au moyen d'un
petit appareil faisant mouvoir un soufflet, et grâce
auquel le bébé pleure quand il est couché et se tait
quand il est debout. De plus, ce bébé remuait les
bras, les jambes et la tète. M. Steiner perfectionna
peu à peu son invention, qui fut bientôt tellement
appréciée que les Allemands, co* grands contrefac-
teurs, s'empressèrent de l'imiter, sans arriver,
naturellement, à égaler l'inventeur, qui d'ailleurs
continua ses recherches et rendit ses bébés incom-
parables.
Plus tard, il appliqua ses perfectionnements aux
bébés dits incassables. Puis, en 1880 et 1881, cet
infatigable chercheur réalisa de nouvelles amélio-
rations en rendant les yeux mobiles et irisés, et les
mains mobiles. C'est au moyen de ces perfection-
nements successifs qu'il est arrivé à construire le
Petit Parisien, qui, outre tous les avantages que
nous avons énumérés ci-dessus, a celui d'ouvrir et
de fermer Jes yeux au moyen d'un mécanisme spé-
cial contenu dans la tête. C'est le dernier mot de
cette fabrication, et l'on peut douter qu'il soit
jamais dépassé.
En résumé, la maison SLeiner a donné naissance
à deux créations principales : 10 Le bébé parlant,
pleurant et gesticulant, dont nous avons indiqué
plus haut le mécanisme, consistant en un petit
appareil d'horlogerie à soufflet placé dans le tronc,
et qu'on remonte au moyen d'une clef ou d'une
ficelle; 2° Le Petit Parisien, fabriqué en sept
catégories, subdivisées elles-mêmes, la première
en 7, la seconde en 11, la troisième en 15 et les
quatre dernières en 21 numéros. Notons aussi la
poupée valseuse, qui est un petit chef-d'œuvre.
Ce qui fait à nos yeux le grand mérite de
M. Steiner, c'est qu'il lutte victorieusement contre
la concurrence allemande. Cette lutte, il faut
l'avouer, n'est nullement aisée. Il est vrai, nous le
répétons, que nous n'avons pas à craindre la com-
paraison en ce (lui concerne l'exécution, et que les
produits tudesques .n'auront jamais le fini, l'élé-
gance, la perfection des nôtres : la chose ne peut
même pas être sérieusement contestée et la supé-
riorité du goût français s'impose.
Mais, au point de vue des prix, les Allemands
ont sur nous une écrasante supériorité par suite de
l'extrême bon marché de la main-d'œuvre chez
eux. C'est donc sur ce terrain qu'il fallait porter la
lutte et .M. Steiner l'a admirablement compris, il
a réussi, en appliquant habilement le principe de
la division du travail, qui est susceptible de donner
de si merveilleux résultats, à abaisser les prix dans
une telle proportion que même à ce point de vue il
,ne craint en rien la comparaison avec les maisons
d'outre-Rhin.
Grâce à lui, donc, nous voilà soustraits à l'impôt
onéreux que nous payions à l'industrie allemande,
et nous n'avons plus le regret de voir nos enfants
s'amuser avec des jouets fabriqués par nos pires
ennemis. De plus, ces bébés exécutés avec tant
d'art par M. Steiner sont infiniment supérieurs,
comme goût et comme élégance, à ceux des fabri-
cants germaniques, quoiqu'ils lie coûtent pas plus
cher. Notons aussi que les couleurs employées par
l'industriel français sont absolument inoffensives,
ce qui a une très grande importance au point de
vue hygiénique; car, il ne faut pas oublier que les
jouets allemands sont colorés avec des principes
minéraux qui peuvent avoir les plus fâcheux effets
sur la santé des enfants.
La production de la maison Steiner est considé-
rable : elle occupe constamment cent cinquante
ouvriers. M. Steiner vend ses bébés dans tout l'uni-
vers, notamment en Amérique, en Chine, aux
Indes, etc., etc. Il a obtenu de grands succès aux
expositions, notamment une médaille d'argent à
l'Exposition universelle de 1-878. Nous serions bien
surpris si la grande Exposition de 1889 ne réser-
vait pas à cet industriel un succès plus grand
.encore, succès auquel nous applaudirons des deux
mains, car il ne s'agit pas seulement ici d'une
grande entreprise industrielle, il s'agit aussi d'un
grand succès national, d'un triomphe de la fabrica-
tion française.
BLASSON DES PIERRES.
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