Titre : La Jeunesse illustrée
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1933-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327962868
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11188 Nombre total de vues : 11188
Description : 30 avril 1933 30 avril 1933
Description : 1933/04/30 (N1543). 1933/04/30 (N1543).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k963442g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55902
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/05/2013
...un véhicule pour un homme de cheval tel que lui ?
Jamais! Un bon cheval trottant bien et une charrette
anglaise mollement suspendue, voilà le rêve auquel
il ne renoncerait jamais. Peu après son retour au pays,
il acheta la maison convoitée. Elle ne possédait ni
écurie, ni remise; mais un clapier et un appentis
intelligemment remaniés en tiendraient lieu...
Le vétérinaire, auquel on avait rapporté ces propos,
se contentait de sourire dans sa barbe et de considérer
d’un œil malin son partenaire habituel. Enfin, une
après-midi, l’occasion se présenta, à la grille de l'ancien
coiffeur. Des romanichels, maquignons, escortés d’iin
troupeau de chevaux, traversaient la région. Bancal
tomba en arrêt...
...car on se plierait aux circonstances. Ne pouvant
loger un grand cheval et son équipage, on- acquerrait
seulement un poney plein de sang et une jolie voiture
laite à sa taille. Sur-le-champ, mettant la charrue avant
les bœufs, Bancal s’en alla commander au charron
d’unj village voisin, fournisseur attitré des châteaux,
une petite charrette qu’on lui livra deux mois après.
...devant le poney de ses désirs. L’examiner sur toutes
scs faces, considérer ses aplombs et terminer par
l’inspection des dents, ainsi qu’on le lui avait enseigné
au 50 e hussards, au cours d’hippôlogie, ce fut l’affaire
de. quelques instants. Six ans faits ! C’était exactement
l’âge indiqué par le marchand. Ma parole ce petit
cheval-là avait été mis au monde... >
...des regrets unanimes. Une maison, au milieu d’un
jardin, qu’il comptait acheter, de bonnes petites rentes,
et une automobile, naturellement! afin de pouvoir se
promengr comme un seigneur!J. Àh! satané Bancal!
allait-il ihener une douce existéttee!... Mais à cette
évocation faite par ses clients, le coiffeur bondit.sous
l’outrage. Une auto! Etait-ce jamais...
•*' Malheureusement, les semaines passaient et le
coiffeur ne découvrait pas le poney rêvé. Tous lui
conseillaient d’en parler au vétérinaire, M. Dufarcin,
avec lequel il faisait sa partie, chaque soir, au café
du Commerce. A cet avis, Bancal se récriait. « Est-ce
qu’un homme de cheval, un cavalier comme lui, avait
besoin d’un théoricien comme Dufarcin! »
...pour la voiture à laquelle il fut attelé aussitôt. Én
pleine sécurité, le coiffeur prit les guides et constata
avec plaisir que son acquisition était très sage, l’animal
tirait à plein collier. Le prix fut réglé aussitôt.
L’écurie était parfaitement à l’échelle de celui qui
devait y vivre. Tout était donc pour le mieux dans le
meilleur les mondes. L'ancien hussard n’avait oublié’...
Bancal était un fameux luron. Ouvrier coiffeur,
il avait fait son temps, avant la guerre, au 50* hussards
en garnison à Celles-sur-Patate; dès sa libération, il
avait ouvert dans cette petite ville, un salon de
coiffure bientôt achalandé par les bourgeois et surtout
par les officiers de son régiment, devant lesquels
1 ancien hussard était fier d’évoquer...
...ses prouesses de cavalier. Car Bancal avait gagné,
aux hussards, la passion du cheval; et il l’avait gardée
ainsi qii’en témoignaient les gravures hippiques dont la
boutique était ornée. MmeBancal, qui trônait àla caisse,
était autant estimée que son mari. Aussi, un beau jour,
lanouvelle qu’ils avaient cédéleur fonds afin de se retirer
en Bourgogne — leur pays — fut-elle accueillie par...
—ni le pansage, ni l'astiquage, besognes dans lesquelles
il excellait autrefois. Aussi, les jours de marché au
chef-lieu, M. et Mme Bancal allaient y faire leurs
emplettes, en brillant équipage. Ils s’y trouvaient si
douillettement, si confortablement installés! avec quel
dédain ils considéraient les autos qui les croisaient ou
les doublaient ! Mais avec le temps, sans se l’avouer...
qu’ils n’étaient plus
aussi Dien assis. n.e dossier de la banquette semblait
céder et prendre une inclinaison regrettable, défaut
qui ne fit que croître de semaine en semaine. Sur la
physionomie des piétons rencontrés, la gaieté rem
plaçait maintenant l'admiration d’autrefois. Eh!
-mais!.* voyons... ce n’était pas une illusion...
...Mais non! Bancal ne se trompait pas. Il avait, main
tenant, presque de la difficulté à passer la têtière de
la bride par-dessus les oreilles de son cheval; et il
lui fallait bien viser pour les entrées à l’écurie ainsi
que pour les sorties. Plus de doute! Ce fripon de roma
nichel lu. avait donné pour un poney ayant atteint
Son complet développement, un poulain...
(Dessins do JOYE.j (Voir la suite page 2.)
Jamais! Un bon cheval trottant bien et une charrette
anglaise mollement suspendue, voilà le rêve auquel
il ne renoncerait jamais. Peu après son retour au pays,
il acheta la maison convoitée. Elle ne possédait ni
écurie, ni remise; mais un clapier et un appentis
intelligemment remaniés en tiendraient lieu...
Le vétérinaire, auquel on avait rapporté ces propos,
se contentait de sourire dans sa barbe et de considérer
d’un œil malin son partenaire habituel. Enfin, une
après-midi, l’occasion se présenta, à la grille de l'ancien
coiffeur. Des romanichels, maquignons, escortés d’iin
troupeau de chevaux, traversaient la région. Bancal
tomba en arrêt...
...car on se plierait aux circonstances. Ne pouvant
loger un grand cheval et son équipage, on- acquerrait
seulement un poney plein de sang et une jolie voiture
laite à sa taille. Sur-le-champ, mettant la charrue avant
les bœufs, Bancal s’en alla commander au charron
d’unj village voisin, fournisseur attitré des châteaux,
une petite charrette qu’on lui livra deux mois après.
...devant le poney de ses désirs. L’examiner sur toutes
scs faces, considérer ses aplombs et terminer par
l’inspection des dents, ainsi qu’on le lui avait enseigné
au 50 e hussards, au cours d’hippôlogie, ce fut l’affaire
de. quelques instants. Six ans faits ! C’était exactement
l’âge indiqué par le marchand. Ma parole ce petit
cheval-là avait été mis au monde... >
...des regrets unanimes. Une maison, au milieu d’un
jardin, qu’il comptait acheter, de bonnes petites rentes,
et une automobile, naturellement! afin de pouvoir se
promengr comme un seigneur!J. Àh! satané Bancal!
allait-il ihener une douce existéttee!... Mais à cette
évocation faite par ses clients, le coiffeur bondit.sous
l’outrage. Une auto! Etait-ce jamais...
•*' Malheureusement, les semaines passaient et le
coiffeur ne découvrait pas le poney rêvé. Tous lui
conseillaient d’en parler au vétérinaire, M. Dufarcin,
avec lequel il faisait sa partie, chaque soir, au café
du Commerce. A cet avis, Bancal se récriait. « Est-ce
qu’un homme de cheval, un cavalier comme lui, avait
besoin d’un théoricien comme Dufarcin! »
...pour la voiture à laquelle il fut attelé aussitôt. Én
pleine sécurité, le coiffeur prit les guides et constata
avec plaisir que son acquisition était très sage, l’animal
tirait à plein collier. Le prix fut réglé aussitôt.
L’écurie était parfaitement à l’échelle de celui qui
devait y vivre. Tout était donc pour le mieux dans le
meilleur les mondes. L'ancien hussard n’avait oublié’...
Bancal était un fameux luron. Ouvrier coiffeur,
il avait fait son temps, avant la guerre, au 50* hussards
en garnison à Celles-sur-Patate; dès sa libération, il
avait ouvert dans cette petite ville, un salon de
coiffure bientôt achalandé par les bourgeois et surtout
par les officiers de son régiment, devant lesquels
1 ancien hussard était fier d’évoquer...
...ses prouesses de cavalier. Car Bancal avait gagné,
aux hussards, la passion du cheval; et il l’avait gardée
ainsi qii’en témoignaient les gravures hippiques dont la
boutique était ornée. MmeBancal, qui trônait àla caisse,
était autant estimée que son mari. Aussi, un beau jour,
lanouvelle qu’ils avaient cédéleur fonds afin de se retirer
en Bourgogne — leur pays — fut-elle accueillie par...
—ni le pansage, ni l'astiquage, besognes dans lesquelles
il excellait autrefois. Aussi, les jours de marché au
chef-lieu, M. et Mme Bancal allaient y faire leurs
emplettes, en brillant équipage. Ils s’y trouvaient si
douillettement, si confortablement installés! avec quel
dédain ils considéraient les autos qui les croisaient ou
les doublaient ! Mais avec le temps, sans se l’avouer...
qu’ils n’étaient plus
aussi Dien assis. n.e dossier de la banquette semblait
céder et prendre une inclinaison regrettable, défaut
qui ne fit que croître de semaine en semaine. Sur la
physionomie des piétons rencontrés, la gaieté rem
plaçait maintenant l'admiration d’autrefois. Eh!
-mais!.* voyons... ce n’était pas une illusion...
...Mais non! Bancal ne se trompait pas. Il avait, main
tenant, presque de la difficulté à passer la têtière de
la bride par-dessus les oreilles de son cheval; et il
lui fallait bien viser pour les entrées à l’écurie ainsi
que pour les sorties. Plus de doute! Ce fripon de roma
nichel lu. avait donné pour un poney ayant atteint
Son complet développement, un poulain...
(Dessins do JOYE.j (Voir la suite page 2.)
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