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très, des imagiers et des architectes, concouraient à l'ornementation durable
des édifices comme à l'éclat éphémère des fêtes et des cérémonies.
L'autre brochure retrace la biographie d'un peintre bordelais, de second
plan en tant qu'artiste, mais dont l'œuvre muséale, neuve et considérable,
mérite d'être mise en lumière. C'est ce que M. Mesuret a fait avec bonheur,
montrant comment Briant, à Toulouse, pendant la Révolution, après avoir
travaillé à rassembler toutes les peintures, sculptures, médailles, etc., qui
avaient pu échapper aux destructions accomplies pendant la Terreur, aussi
bien dans la capitale languedocienne que dans la région, constitua le musée
des Augustins, classé à l'époque, « en date et en importance », le second
du territoire de la République ». Puisse M. Mesuret être assez heureux pour
retrouver un jour au moins quelques-unes des 2.000 esquisses que Briant exécuta
dans nos montagnes, du comté de Foix au Béarn... R. R.
Jean de RIQUER. — Charmes et Merveilles de la Soule (Oloron-Sainte-Marie,
Chez l'Auteur, 1957, in-4° en feuilles). — Voici enfin paru ce magnifique
album, que nous avons déjà recommandé à l'attention de tous nos lecteurs
bibliophiles. Hâtons-nous de dire que l'œuvre réalisée dépasse de loin les
espérances, déjà flatteuses pourtant, que donnait sa maquette. Les quinze eaux-
fortes qu'elle réunit, exécutées avec un art à la fois sensible, poétique et
vigoureux, forment le panorama le plus évocateur, le plus fidèle, le plus divers
que l'on pût rêver de ce pays de Soule, si séduisant et cependant si peu connu
encore. Le tirage des cuivres, confié au maître tailledoucier Padovani, est
au-dessus de tout éloge par sa force, sa délicatesse et la richesse de son
velouté. Signaler que la typographie est due à notre propre imprimeur, Jean
Marrimpouey, est tout dire.
Une belle préface de M. Léon Bérard, de l'Académie Française, une ébauche
expressive de portrait de la Soule par M. Raymond Ritter, accompagnent les
magnifiques images de M. Jean de Riquer.
A la date où nous paraissons, nous croyons qu'il reste encore quelques
exemplaires non souscrits de Charmes et Merveilles de la Soule. Que les ama-
teurs de beaux livres se hâtent : d'ici peu celui-ci sera devenu l'une des plus
introuvables perles de la bibliographie pyrénéenne. INTERIM.
Raymond RITTER. — Ramond écrivain et artiste (Bagnères-de-Bigorre, Les
Editions Pyrénéennes, 1957, in-8°), — Qu'importe s'il a fallu deux ans pour
publier cette page magistrale du rédacteur en chef de Pyrénées. Dans la langue
admirable qui est toujours la sienne, dense et dorée entre toutes, Raymond
Ritter philosophe du savant laissant à peine son nom dans le travail pro-
gressif de la science en marche à l'artiste qui garde une éternelle jeunesse
dans la gloire constante attachée à son œuvre. Il n'y a plus qu'à « enchaî-
ner » quant à Ramond, pour excuser sa vanité réelle : car, en lui, « l'artiste
prédomine sur le savant ». Pourtant, poésies ou drames ne sont que des
œuvrettes dont l'échec tourne Ramond vers la science. Et voici un portrait
sans pareil de ce qu'il fut : juriste et géologue, naturaliste et politique,
physicien et poète, dessinateur et polyglotte, professeur et conseiller d'Etat.
L'origine languedocienne et rhénane concilie en lui vivacité et réflexion,
enthousiasme et observation. Encore aurait-il fallu marquer la dépendance
étroite de Rousseau dont les Girondins de la Révolution (Ramond compris)
seront les fils spirituels — et dont Ramond sera encore le disciple dans son
goût pour la botanique, celui-là même que Béarn et Pyrénées retrouveront
chez Francis Jammes.
De 1781 à 1803 cependant, les Lettres sur la Suisse, le Voyage au Mont
Perdu, les Carnets et quelques lettres livrent l'immortalité pyrénéenne de
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