Titre : La Vie contemporaine : Revue de famille
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1895-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32888794q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1895 01 avril 1895
Description : 1895/04/01 (A8,T2)-1895/06/15. 1895/04/01 (A8,T2)-1895/06/15.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96236210
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Z-478
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2016
- Aller à la page de la table des matières679
- TABLE
- LIVRAISON DU 1er AVRIL
- LIVRAISON DU 15 AVRIL
- .......... Page(s) .......... 113
- .......... Page(s) .......... 124
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 173
- .......... Page(s) .......... 187
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 199
- .......... Page(s) .......... 212
- .......... Page(s) .......... 221
- .......... Page(s) .......... 223
- LIVRAISON DU 1er MAI
- LA VIE CONTEMPORAINE.
- LIVRAISON DU 15 MAI
- LIVRAISON DU 1er JUIN
- LIVRAISON DU 15 JUIN
- .......... Page(s) .......... 569
- .......... Page(s) .......... 578
- .......... Page(s) .......... 594
- .......... Page(s) .......... 616
- .......... Page(s) .......... 629
- .......... Page(s) .......... 634
- .......... Page(s) .......... 652
- .......... Page(s) .......... 659
- .......... Page(s) .......... 668
- .......... Page(s) .......... 676
LES JUSTES NOCES. 613
tendresse que vous puissiez donner à l'absent, est de conformer
votre vie à la sienne, toute de travail et de rectitude.
Écrivez-moi aussi, si vous le pouvez. Des lettres comme,
votre dernière, si elles navrent votre amie, vont droit à son cœur.
Cela fait du bien, n'est-ce pas ? de s'épancher un peu ; et vous
savez que je suis toujours là, surtout au moment des peines. On
dit que c'est en ces occasions que les vrais amis se montrent :
personne ne pleure davantage avec vous que votre amie qui vous
embrasse.
CARO. MIRBAN.
J. Brévin à C. Mirban.
Villenoy, 7 février 189..
Je suis encore ici, ma si bonne amie. Et je crois bien que j'y
resterai longtemps. Je ne puis m'arracher de ces lieux où mon
père a vécu' toutes ses années heureuses. Il me semble que ce
serait lui faire injure. D'ailleurs, je n'en ai ni le courage ni la
volonté. Je suis anéanti et ne désire qu'une chose : rester où il
vécut, pour penser à lui. Je suis envahi par une torpeur pro-
fonde et, vous m'en pardonnerez l'aveu, l'effort que je fais pour
écrire m'est lourd...
Malgré le froid violent, je passe mes journées à errer dans
le parc, dans l'usine et, lorsque je marche ainsi, sans pensée, à
chaque tournant ou à chaque porte qui s'ouvre je ressens comme
un choc; il me semble que je vais le voir paraître avec son bon
sourire. C'est là, voyez-vous, le grand déchirement de chaque
heure, de ne pouvoir faire un pas, sans croire à la présence de ceux
qui ne viendront plus. Un des antiques supplices, dit-on, était
de priver de sommeil les condamnés et, quand ils tombaient,
les yeux clos, de les piquer aux reins pour les réveiller. Je me
figure maintenant l'atrocité de ce supplice : lorsque mon esprit
fatigué demande quelque r-epos, l'atroce douleur me rappelle à
la réalité. Je n'en puis plus.
C'est qu'aussi vous ne savez pas combien nous nous aimions.
Je ne me souviens pas d'un seul nuage entre nous. Avec quelle
tendresse que vous puissiez donner à l'absent, est de conformer
votre vie à la sienne, toute de travail et de rectitude.
Écrivez-moi aussi, si vous le pouvez. Des lettres comme,
votre dernière, si elles navrent votre amie, vont droit à son cœur.
Cela fait du bien, n'est-ce pas ? de s'épancher un peu ; et vous
savez que je suis toujours là, surtout au moment des peines. On
dit que c'est en ces occasions que les vrais amis se montrent :
personne ne pleure davantage avec vous que votre amie qui vous
embrasse.
CARO. MIRBAN.
J. Brévin à C. Mirban.
Villenoy, 7 février 189..
Je suis encore ici, ma si bonne amie. Et je crois bien que j'y
resterai longtemps. Je ne puis m'arracher de ces lieux où mon
père a vécu' toutes ses années heureuses. Il me semble que ce
serait lui faire injure. D'ailleurs, je n'en ai ni le courage ni la
volonté. Je suis anéanti et ne désire qu'une chose : rester où il
vécut, pour penser à lui. Je suis envahi par une torpeur pro-
fonde et, vous m'en pardonnerez l'aveu, l'effort que je fais pour
écrire m'est lourd...
Malgré le froid violent, je passe mes journées à errer dans
le parc, dans l'usine et, lorsque je marche ainsi, sans pensée, à
chaque tournant ou à chaque porte qui s'ouvre je ressens comme
un choc; il me semble que je vais le voir paraître avec son bon
sourire. C'est là, voyez-vous, le grand déchirement de chaque
heure, de ne pouvoir faire un pas, sans croire à la présence de ceux
qui ne viendront plus. Un des antiques supplices, dit-on, était
de priver de sommeil les condamnés et, quand ils tombaient,
les yeux clos, de les piquer aux reins pour les réveiller. Je me
figure maintenant l'atrocité de ce supplice : lorsque mon esprit
fatigué demande quelque r-epos, l'atroce douleur me rappelle à
la réalité. Je n'en puis plus.
C'est qu'aussi vous ne savez pas combien nous nous aimions.
Je ne me souviens pas d'un seul nuage entre nous. Avec quelle
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