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294 pages
LXXX LA GUIENNE ANGLAISE.
aux Romains, aux Normands, aux premiers temps de la féodalité. Jusqu'à présent personne n'est
bien fixé; car rien, dans ces sortes de monuments, ne reste sur le sol pour apporter une preuve.
On ne peut citer des seigneurs d'Anglade qu'à partir de la fin du XIIIe siècle. En 1273, un
Pierre d'Anglade, chevalier, est au nombre des témoins de deux actes, l'un du 24 mars (1) et l'autre
du 1 4 juin 1288 (2). Ce seigneur paraît avoir eu pour fils Arnaud d'Anglade, qui eut lui-même un
fils nommé Pierre. Celui-ci rendit deux hommages à Bérard d'Albret, seigneur de Vayres, l'un le
13 janvier 1330 et l'autre le lendemain, pour raison des fiefs qu'il tenait de lui dans la juridiction
de Vayres, au devoir d'une paire de gants blancs neufs et d'un baiser sur la bouche (ab uns guans
neus blans et l'en bayzet en la bôca) (3). Son fils, Arnaud d'Anglade, paraît avoir été un des capita-
listes de son époque. Nous trouvons en effet (4) que, le 24 septembre 1355, les nobles hommes
mossen Guillem Santz, mossen Hélias, mossen Amanieu, mossen Bertrand et mossen Jehan de
Pommiers, frères, tous chevaliers, reconnaissent devoir à Arnaud d'Anglade, damoiseau, ou au
porteur de l'acte qu'ils signaient, 1,000 deniers d'or, appelés écus bons et loyaux du vieux coin
de France, plus le prix de l'acte. Ils s'engageaient à payer aux époques suivantes : 500 florins d'or
pour 250 écus d'or vieux à première réquisition ; 200 écus d'or vieux à la fête de Saint-Michel 1356;
200 écus de la même monnaie, à la même fête de l'année 1357; 200 écus à la même époque de
l'année suivante, et enfin les 150 écus restant à la même date de l'année 1359; et s'ils ne se
libéraient pas aux époques convenues, ils s'engageaient à payer au sieur d'Anglade, ou au porteur
de l'acte, des dommages et intérêts outre la dette principale, pour garantie de laquelle ils hypothé-
quèrent leurs biens, et chacun d'eux répondait pour les autres ; pour plus de sûreté, ils se placèrent
sous la juridiction du sénéchal d'Aquitaine et du prévôt de l'Ombrière. Les témoins de l'acte furent
Senebrun de Curton, seigneur dudit lieu; P. de Bénauges, Menaud de La Barde, mossen Guisquard
de Caumont, chevaliers ; Balat, chevalier; Wilhem Albert, damoiseau.
On retrouve cet Arnaud d'Anglade faisant hommage au prince de Galles dans la cathédrale de
Bordeaux, le 9 juillet 1363 (1), convoqué par ce prince au moment de son départ pour l'Angleterre
en 1373 (6), concédant des baux à fief jusqu'à l'année 1397 (7), affranchissant des serfs questaux
à Izon (8); possédant des terres à Vayres, Arveyres, Izon, Saint-Sulpice, Saint-Loubès, une maison
à Libourne, et la Taule de La Motte de Genissac (9). Il dut mourir vers le commencement de
l'année 1398, puisque, le 1 e, mai de cette année, son fils Amanieu recevait une reconnaissance à
Izon (10). Il assistait au service funèbre d'Archambaud de Grailly, vicomte de Benauges, comte de
Foix, souverain de Béarn, qui eut lieu à Orthez au mois de mai 1414 (11). Le 1er décembre 1 429,
un bail à fief nouveau est consenti par Jean d'Anglade, fils et héritier de Guillem Amanieu d'Anglade,
chevalier, seigneur d'Anglade, dans la paroisse de Saint-Martin d'Izon, âgé de plus de quatorze ans
et de moins de vingt-cinq (12), après en avoir été autorisé par Pierre d'Anglade, damoiseau, son
oncle (13) et son curateur (14.). On le trouve encore parmi les témoins d'une concession accordée, le
22 février 1 447, par le roi d'Angleterre au comte de Longueville (lIS). En 1 451, Jean d'Anglade fit
(') Archives historiques de la Gironde, t. I, p. 69, et t. V, p. 322. — (') Archives de Vayrrs. — (3) Idem. — Archives historiq.
de la Gironde, t. I, p. 69. — (1) Archives du château de Laubesc. — (5) J. Delpit, Documents, etc., p. 89. — (8) Chroniques
Bordelaises. — (7) Archives de Vayres. — (8) Archives historiques de la Gironde, t. I, p. 20. — (9) Idem, p. 66 à 90. — Archives
de Vayres. — (to) Archives historiques de la Gironde, 1.1, p. 69. — (U) J. de Bourrousse de LaTjre, Nobiliaire de Guienne et de
Gascogne, t. III, p. 106. — (12) « Major de quatorze ans et meindre de bint et sincq ans. » — (") Son outon, les frères Lamothe,
dans leur Glossaire, à la suite des Coutumes de Bordeaux, écrivent oncon, oncle paternel, et jusqu'à présent tout le monde les a
imités. Je crois qu'il faut lire outon. Oncle, en gascon, se dit encore toutoun, tante, tatan. — (") Archives de Laubesc. —
(tll) Variétés Bordelaises, t. III, p. 289.
aux Romains, aux Normands, aux premiers temps de la féodalité. Jusqu'à présent personne n'est
bien fixé; car rien, dans ces sortes de monuments, ne reste sur le sol pour apporter une preuve.
On ne peut citer des seigneurs d'Anglade qu'à partir de la fin du XIIIe siècle. En 1273, un
Pierre d'Anglade, chevalier, est au nombre des témoins de deux actes, l'un du 24 mars (1) et l'autre
du 1 4 juin 1288 (2). Ce seigneur paraît avoir eu pour fils Arnaud d'Anglade, qui eut lui-même un
fils nommé Pierre. Celui-ci rendit deux hommages à Bérard d'Albret, seigneur de Vayres, l'un le
13 janvier 1330 et l'autre le lendemain, pour raison des fiefs qu'il tenait de lui dans la juridiction
de Vayres, au devoir d'une paire de gants blancs neufs et d'un baiser sur la bouche (ab uns guans
neus blans et l'en bayzet en la bôca) (3). Son fils, Arnaud d'Anglade, paraît avoir été un des capita-
listes de son époque. Nous trouvons en effet (4) que, le 24 septembre 1355, les nobles hommes
mossen Guillem Santz, mossen Hélias, mossen Amanieu, mossen Bertrand et mossen Jehan de
Pommiers, frères, tous chevaliers, reconnaissent devoir à Arnaud d'Anglade, damoiseau, ou au
porteur de l'acte qu'ils signaient, 1,000 deniers d'or, appelés écus bons et loyaux du vieux coin
de France, plus le prix de l'acte. Ils s'engageaient à payer aux époques suivantes : 500 florins d'or
pour 250 écus d'or vieux à première réquisition ; 200 écus d'or vieux à la fête de Saint-Michel 1356;
200 écus de la même monnaie, à la même fête de l'année 1357; 200 écus à la même époque de
l'année suivante, et enfin les 150 écus restant à la même date de l'année 1359; et s'ils ne se
libéraient pas aux époques convenues, ils s'engageaient à payer au sieur d'Anglade, ou au porteur
de l'acte, des dommages et intérêts outre la dette principale, pour garantie de laquelle ils hypothé-
quèrent leurs biens, et chacun d'eux répondait pour les autres ; pour plus de sûreté, ils se placèrent
sous la juridiction du sénéchal d'Aquitaine et du prévôt de l'Ombrière. Les témoins de l'acte furent
Senebrun de Curton, seigneur dudit lieu; P. de Bénauges, Menaud de La Barde, mossen Guisquard
de Caumont, chevaliers ; Balat, chevalier; Wilhem Albert, damoiseau.
On retrouve cet Arnaud d'Anglade faisant hommage au prince de Galles dans la cathédrale de
Bordeaux, le 9 juillet 1363 (1), convoqué par ce prince au moment de son départ pour l'Angleterre
en 1373 (6), concédant des baux à fief jusqu'à l'année 1397 (7), affranchissant des serfs questaux
à Izon (8); possédant des terres à Vayres, Arveyres, Izon, Saint-Sulpice, Saint-Loubès, une maison
à Libourne, et la Taule de La Motte de Genissac (9). Il dut mourir vers le commencement de
l'année 1398, puisque, le 1 e, mai de cette année, son fils Amanieu recevait une reconnaissance à
Izon (10). Il assistait au service funèbre d'Archambaud de Grailly, vicomte de Benauges, comte de
Foix, souverain de Béarn, qui eut lieu à Orthez au mois de mai 1414 (11). Le 1er décembre 1 429,
un bail à fief nouveau est consenti par Jean d'Anglade, fils et héritier de Guillem Amanieu d'Anglade,
chevalier, seigneur d'Anglade, dans la paroisse de Saint-Martin d'Izon, âgé de plus de quatorze ans
et de moins de vingt-cinq (12), après en avoir été autorisé par Pierre d'Anglade, damoiseau, son
oncle (13) et son curateur (14.). On le trouve encore parmi les témoins d'une concession accordée, le
22 février 1 447, par le roi d'Angleterre au comte de Longueville (lIS). En 1 451, Jean d'Anglade fit
(') Archives historiques de la Gironde, t. I, p. 69, et t. V, p. 322. — (') Archives de Vayrrs. — (3) Idem. — Archives historiq.
de la Gironde, t. I, p. 69. — (1) Archives du château de Laubesc. — (5) J. Delpit, Documents, etc., p. 89. — (8) Chroniques
Bordelaises. — (7) Archives de Vayres. — (8) Archives historiques de la Gironde, t. I, p. 20. — (9) Idem, p. 66 à 90. — Archives
de Vayres. — (to) Archives historiques de la Gironde, 1.1, p. 69. — (U) J. de Bourrousse de LaTjre, Nobiliaire de Guienne et de
Gascogne, t. III, p. 106. — (12) « Major de quatorze ans et meindre de bint et sincq ans. » — (") Son outon, les frères Lamothe,
dans leur Glossaire, à la suite des Coutumes de Bordeaux, écrivent oncon, oncle paternel, et jusqu'à présent tout le monde les a
imités. Je crois qu'il faut lire outon. Oncle, en gascon, se dit encore toutoun, tante, tatan. — (") Archives de Laubesc. —
(tll) Variétés Bordelaises, t. III, p. 289.
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