LIV LA GUIENNE ANGLAISE.
château de Bourg (1). Gaillard n'était sans doute que coseigneur d'Ornon, puisque nous retrouvons
Guillaume-Bernard d'Ornon, chevalier, qui, le 19 mars 1274" rendit hommage à Édouard I" ; il
reconnut tenir du roi tout ce qu'il possédait dans la paroisse de Gradignan, et la grande dîme de
cette même paroisse; dans celle de Canéjan, sauf la dîme; dans Saint-Médard d'Eyrans et
Saint-Jean Descomptes (2). Il fait aussi hommage pour ce que tenaient de lui Gaillard d'Ornon dans
la paroisse d'Ornon, et ce même Gaillard, Guillaume-Furt d'Ornon, Guillaume-Arnaud d'Ornon, et
Brayde, dame de Veyrines, dans plusieurs autres paroisses. Il déclare qu'il est homme du roi au
devoir de 100 sous d'esporle et du service militaire, soit par lui-même, soit en fournissant un
chevalier. Il doit marcher sous la bannière du seigneur de Blanquefort (3). Le 12 juillet 1294,
Édouard Ier écrivit à Guillame-Furt d'Ornon pour le prévenir des mauvais procédés du roi de
France, et l'engager à lui être fidèle contre son rival (4.) Nous le trouvons, en 1308, seigneur de
Saint-Aubin en Jalles (1). Il est qualifié seigneur d'Ornon dans un titre du 22 décembre 1321 (6), et
dans une lettre que lui écrivit le roi d'Angleterre, le 18 mars 1325, pour le remercier de sa bonne
conduite dans la guerre contre la France (7). Le 3 janvier 1332, un Gaillard d'Ornon, damoiseau,
est qualifié seigneur d'Audenge (8).
Le 20 septembre 1332, Alice de Blaye, dame d'Ornon, est maintenue, par une ordonnance du
roi d'Angleterre, en possession de la petite Coutume de Bordeaux. Elle devait être femme de
Gaillard d'Ornon, qui avait, en 1340, des droits sur la châtellenie de Blaye et sur la prévôté
de Camparian. Le roi leur fit don, le 13 juin 1341, de la haute et basse justice d'Audenge et de
Lacanau. Le baillage du Porge de Buch fut donné à Gaillard d'Ornon le 24 juillet de la même
année (9). Guillaume-Bernard était seigneur d'Ornon en 1357 (10). Il l'était encore en 1363; il avait
épousé Éléonore de Montferrand, dont il n'eut qu'une fille, Jeanne d'Ornon. A cette époque, un
Bernard d'Ornon était seigneur d'Audenge; il fit, en 1363, hommage au prince de Galles (11). Il
avait une fille nommée Marie, qui, le 31 mai 1381, était, suivant un titre trouvé par l'abbé
Baurein, dame d'Ornon et femme de Thibaud de Hautpuy (de Podio alto). Elle est qualifiée dame
d'Audenge le 12 mai 1390 (12).
Vers cette époque, le château d'Ornon passa, on ne sait comment, entre les mains du roi
d'Angleterre, qui, le 5 mai 1398-99, en fit don à Jean de Beaufort, marquis Dorset (13). Celui-ci
n'en jouit pas longtemps, puisqu'au commencement du XVe siècle il appartenait à Henri Bowet,
évêque de Bath. Pendant qu'il était au pouvoir de ce prélat, le comte d'Armagnac, lieutenant du
roi de France, vint, vers la fin du mois de septembre 1 405, à la tête d'un corps de Français
ravager les environs de Bordeaux. Il saccagea le château d'Ornon (u), qui depuis ne s'est pas relevé
de ses ruines. Le 11 mars de l'année suivante, Henri Bowet demanda au roi d'Angleterre et obtint
de lui la permission de vendre le domaine et la forteresse d'Ornon avec toutes ses appartenances (U).
Il paraît que cette permission n'était pas complète, ou qu'Henri Bowet, qui avait été nommé dans
l'intervalle archevêque d'York, éprouva quelques difficultés, puisque le roi lui donna, pour faire
(1) Archives historiques de la Gironde, t. III, p. 4. — (2) Peut-être faut-il lire des Combes (des vallons). Dans une liève de
1420, on écrit Saint-Jean Descrutes; dans celle de 1546, Saint-Jean d'Estempes; dans le pouillé publié en 1668 par Hierosme
Lopes, Saint-Jean de La Brède oU d'Estampes. L'abbé Baurein, Variétés Bordelaises, t. IV, p. 235, ne se prononce pas. —
(3) Archives historiques de la Gironde, t. III, p. 24. — (*) Rymer, t. I, pars. II, p. 806; Londini. — (II) Variétés Bordelaises, t. III,
p. 208. — (6) Idem, t. IV, p. 139. — (7) Rymer, t. II, pars. 1, p. 596; Londini. — (8) Variétés Bordelaises, t. VI, p. 286. —
(9) Rôles gascons. — i10) Idem. — (11) Variétés Bordelaises, t. IV, p. 140, et t. VI, p. 23 et 286. — Jules Delpit, Documents, etc.,
p. 89. — (1S) Variétés Bordelaises, t. IV, p. 140, et t. VI, p. 286. — (13) Rôles gascons. — (14) Chron. Bourd. — (1S) Rôles gascons.
— Rymer, t. IV, pars. I, p. 195, 3e édit.
château de Bourg (1). Gaillard n'était sans doute que coseigneur d'Ornon, puisque nous retrouvons
Guillaume-Bernard d'Ornon, chevalier, qui, le 19 mars 1274" rendit hommage à Édouard I" ; il
reconnut tenir du roi tout ce qu'il possédait dans la paroisse de Gradignan, et la grande dîme de
cette même paroisse; dans celle de Canéjan, sauf la dîme; dans Saint-Médard d'Eyrans et
Saint-Jean Descomptes (2). Il fait aussi hommage pour ce que tenaient de lui Gaillard d'Ornon dans
la paroisse d'Ornon, et ce même Gaillard, Guillaume-Furt d'Ornon, Guillaume-Arnaud d'Ornon, et
Brayde, dame de Veyrines, dans plusieurs autres paroisses. Il déclare qu'il est homme du roi au
devoir de 100 sous d'esporle et du service militaire, soit par lui-même, soit en fournissant un
chevalier. Il doit marcher sous la bannière du seigneur de Blanquefort (3). Le 12 juillet 1294,
Édouard Ier écrivit à Guillame-Furt d'Ornon pour le prévenir des mauvais procédés du roi de
France, et l'engager à lui être fidèle contre son rival (4.) Nous le trouvons, en 1308, seigneur de
Saint-Aubin en Jalles (1). Il est qualifié seigneur d'Ornon dans un titre du 22 décembre 1321 (6), et
dans une lettre que lui écrivit le roi d'Angleterre, le 18 mars 1325, pour le remercier de sa bonne
conduite dans la guerre contre la France (7). Le 3 janvier 1332, un Gaillard d'Ornon, damoiseau,
est qualifié seigneur d'Audenge (8).
Le 20 septembre 1332, Alice de Blaye, dame d'Ornon, est maintenue, par une ordonnance du
roi d'Angleterre, en possession de la petite Coutume de Bordeaux. Elle devait être femme de
Gaillard d'Ornon, qui avait, en 1340, des droits sur la châtellenie de Blaye et sur la prévôté
de Camparian. Le roi leur fit don, le 13 juin 1341, de la haute et basse justice d'Audenge et de
Lacanau. Le baillage du Porge de Buch fut donné à Gaillard d'Ornon le 24 juillet de la même
année (9). Guillaume-Bernard était seigneur d'Ornon en 1357 (10). Il l'était encore en 1363; il avait
épousé Éléonore de Montferrand, dont il n'eut qu'une fille, Jeanne d'Ornon. A cette époque, un
Bernard d'Ornon était seigneur d'Audenge; il fit, en 1363, hommage au prince de Galles (11). Il
avait une fille nommée Marie, qui, le 31 mai 1381, était, suivant un titre trouvé par l'abbé
Baurein, dame d'Ornon et femme de Thibaud de Hautpuy (de Podio alto). Elle est qualifiée dame
d'Audenge le 12 mai 1390 (12).
Vers cette époque, le château d'Ornon passa, on ne sait comment, entre les mains du roi
d'Angleterre, qui, le 5 mai 1398-99, en fit don à Jean de Beaufort, marquis Dorset (13). Celui-ci
n'en jouit pas longtemps, puisqu'au commencement du XVe siècle il appartenait à Henri Bowet,
évêque de Bath. Pendant qu'il était au pouvoir de ce prélat, le comte d'Armagnac, lieutenant du
roi de France, vint, vers la fin du mois de septembre 1 405, à la tête d'un corps de Français
ravager les environs de Bordeaux. Il saccagea le château d'Ornon (u), qui depuis ne s'est pas relevé
de ses ruines. Le 11 mars de l'année suivante, Henri Bowet demanda au roi d'Angleterre et obtint
de lui la permission de vendre le domaine et la forteresse d'Ornon avec toutes ses appartenances (U).
Il paraît que cette permission n'était pas complète, ou qu'Henri Bowet, qui avait été nommé dans
l'intervalle archevêque d'York, éprouva quelques difficultés, puisque le roi lui donna, pour faire
(1) Archives historiques de la Gironde, t. III, p. 4. — (2) Peut-être faut-il lire des Combes (des vallons). Dans une liève de
1420, on écrit Saint-Jean Descrutes; dans celle de 1546, Saint-Jean d'Estempes; dans le pouillé publié en 1668 par Hierosme
Lopes, Saint-Jean de La Brède oU d'Estampes. L'abbé Baurein, Variétés Bordelaises, t. IV, p. 235, ne se prononce pas. —
(3) Archives historiques de la Gironde, t. III, p. 24. — (*) Rymer, t. I, pars. II, p. 806; Londini. — (II) Variétés Bordelaises, t. III,
p. 208. — (6) Idem, t. IV, p. 139. — (7) Rymer, t. II, pars. 1, p. 596; Londini. — (8) Variétés Bordelaises, t. VI, p. 286. —
(9) Rôles gascons. — i10) Idem. — (11) Variétés Bordelaises, t. IV, p. 140, et t. VI, p. 23 et 286. — Jules Delpit, Documents, etc.,
p. 89. — (1S) Variétés Bordelaises, t. IV, p. 140, et t. VI, p. 286. — (13) Rôles gascons. — (14) Chron. Bourd. — (1S) Rôles gascons.
— Rymer, t. IV, pars. I, p. 195, 3e édit.
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