INTRODUCTION. XL Y j[
conclus de tout ceci qu'on s'est peut-être trompé en donnant à l'archevêque de Bordeaux du
XIIIe siècle le nom de Arnaud de Cabanac : c'est probablement Arnaud de Tabanac qu'il fallait
dire (1).
Depuis 1330 jusqu'en 1520, nous perdons la trace des seigneurs de Cabanac en terre Gasque.
Cette seigneurie appartenait alors à Arthur Olivier, qui se trouve au nombre des seigneurs appelés
en 1520 pour vérifier et approuver la rédaction des Coutumes de Bordeaux (2). Il tut nommé
sous-maire de cette ville en 1538 (3). Il avait épousé Jeanne du Puch, fille aînée de Jean du Puch,
seigneur du Grand Puch, et de Souveraine de Marcillac. Ils paraissent n'avoir eu qu'une fille,
Souveraine d'Olivier (alias du Puch), qui épousa Jean du Puch dit Brun, auquel elle apporta en dot
les terres du Grand Puch, de Cabanac et quelques autres (4). Jean Brun fit, le 14 mai 1541,
hommage au roi de France de la maison et château, terre et seigneurie de Cabanac, situés dans la
paroisse de Saint-Martin de Cabanac en terre Gasque (s). Jean du Puch dit Brun eut trois enfants :
Jacques et Anne, qui paraissent n'avoir pas laissé de postérité, et Catherine, qui fut mariée
vers 1 560 à Joachim de Ségur, et lui apporta en dot la seigneurie de Cabanac. Depuis cette
époque jusqu'à la Révolution, cette branche de la famille de Ségur a joui de cette terre et a pris
le nom de Ségur-Cabanac (6).
CHATEAU DE BELIN
A Belin, chef lieu de canton, arrondissement de Bordeaux.
Le château de Belin n'est pas, comme l'a écrit M. Jouannet dans la Statistique de la Gironde
et dans les Actes de l'Académie de Bordeaux, année 1829, page 203, construit sur un tumulus; il
l'est sur une butte naturelle, comme il en existe
beaucoup d'autres dans les environs (7). On a
arrondi une de ces buttes, sur laquelle on a
transporté des terres prises dans une dépression
naturelle olt existait une source (D), et avec peu
de travail, on a eu ainsi, du seul côté acces-
sible, un large fossé à demi-naturel, à demi-
artificiel. Cette butte, qui peut avoir 15 mètres
de haut, a des pentes extrêmement rapides.
Un grand éboulement, au point A, fait bien
voir qu'elle n'est pas artificielle. Du côté opposé
au fossé coule, à une grande profondeur,
un ruisseau qui, après avoir traversé la
petite ville de Belin, va bientôt se perdre dans la Leyre.
(1) Au moment de remettre cette notice à l'imprimeur, je reçois la lre livraison du VIe volume des Archives historiques de
la Gironde, où je trouve, p. 203, un acte daté du 25 février 1300/1 qui confirme ma supposition. L'archevêque de Bordeaux
s appelait donc Arnaud de Tabanac et non de Cabanac. - (2) Bernard Authomne, Commentaires sur les coutumes de Bordeaux,
p. 621. (1) Chronique Bourdeloise. — (1) Archives du Grand Puch. — (5) Archives de M. Itié, communiquées à la Société des
archives historiques de la Gironde. — (6) Archives du Grand Puch.
(1) « Devant Belin, qui siet sur le sablon,
» De palis fut trestout clos environ. »
( Li Roman de Garin le Loherain, publié par Paulin-Paris, t. II, p. 96.)
