Titre : La Guienne militaire : histoire et description des villes fortifiées, forteresses et châteaux construits dans le pays qui constitue actuellement le département de la Gironde pendant la domination anglaise. Tome 1 / Léo Drouyn
Auteur : Drouyn, Léo (1816-1896). Auteur du texte
Éditeur : l'auteur (Bordeaux)
Éditeur : Didron (Paris)
Date d'édition : 1865
Sujet : Guyenne (France) -- Histoire
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36479856b
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 2 vol. (XCVI-180, 461 p.) et 1 vol. de pl. ; in-4 2 vol. (XCVI-180, 461 p.) et 1 vol. de pl. ; in-4
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96219237
Source : Bibliothèque municipale de Bordeaux, 2015-228104
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2016
XXXII LA GUIENNE ANGLAISE.
- » quelquefois même on les vit ravager de concert des pays qu'une portion d'entre eux s'était
» chargés de défendre; ou bien, lorsqu'ils ne trahissaient pas la confiance que le monarque leur
» avait accordée, ils faisaient payer cher par leurs ravages le secours momentané qu'ils fournissaient.
» Vainement, pour s'assurer de leur fidélité, leur accordait-on des terres, des honneurs : rien ne
» pouvait amortir leur passion dominante, l'amour du pillage. Quelques faits assez remarquables
» prouvent aussi combien était peu sincère la conversion de ceux qui embrassaient le christianisme.
» En un mot, dans toutes les situations, ils conservaient encore leur primitive férocité
» Déjà, pendant le règne de Louis le Débonnaire, des pirates normands, repoussés des côtes,
» de Neustrie, étaient venus saccager celles d'Aquitaine, et avaient brûlé un village que les
» chroniques désignent sous le nom de Burnad. Immédiatement après la mort de ce monarque,
» ils pénétrèrent dans la Garonne jusqu'à Toulouse. A peu près vers cette même époque, Saintes
» fut pillée et livrée aux flammes par les Normands, qui débarquèrent entre cette ville et
» Bordeaux. On lit dans une lettre de Loup, abbé de Ferrières, que Seguin, duc de Gascogne,
» ayant voulu empêcher ce débarquement, fut pris et mis à mort par ces pirates. En 847, ils
» menacèrent d'assiéger Bordeaux; de là, ils se répandirent dans le Poitou, la Saintonge et
» l'Angoumois, provinces alors dépendantes dé l'Aquitaine. Arrêtés sur la Dordogne par Charles le
» Chauve, ils revinrent à Bordeaux, dont ils formèrent le siége. Les chroniques contemporaines
» rapportent que cette cité leur fut livrée par la trahison des Juifs. Devenus ainsi paisibles
» possesseurs de Bordeaux, ils y demeurèrent pendant une année. »
Pendant le IXe siècle, l'Aquitaine fut encore plusieurs fois ravagée par ces barbares; mais
en 925, après avoir parcouru de nouveau cette riche contrée, ils furent battus par Guillaume II,
comte d'Auvergne, et Raymond, comte de Toulouse. Ce fut la dernière de leurs tentatives importantes
sur les Aquitaines.
Cette digression nous a fait oublier pour un moment le château de Saint-Genès de Meyre.
Si le monument date du IXe siècle, il faut descendre jusqu'en 1 422 pour trouver sur son compte
un souvenir historique. A cette époque, Guillaume de Lartigue, chevalier, est qualifié seigneur de
Saint-Genès de Meyre. Dans le siècle suivant, en '158,1 , cette seigneurie était possédée par Raimond
de Sainxe, écuyer. En 1601, Asdrubal de Ferron était seigueur de la maison noble de Saint-Genès
de Meyre en Médoc (1).
La maison noble sert maintenant d'écurie et de grange à foin. Les fossés marécageux, alimentés
jadis par les eaux du ruisseau, ne produisent que des joncs et des glaïeuls. Sur les vallums, hérissés
autrefois de palissades, poussent de maigres ormeaux, des ajoncs épineux et des ronces. Tôt ou
tard, la terre qui les forme sera rejetée à la place qu'elle occupait avant les invasions normandes,
par un propriétaire plus amateur de quelques gerbes de blé que de souvent! s historiques; la
plaine reprendra son niveau primitif, la charrue égalisera le sol, des moissons abondantes
pousseront où fut un des plus curieux monuments du Médoc, et le souvenir de son existence
passera comme a passé celui de son histoire.
(') Variétés Bordelaises, t. III, p. 42.
- » quelquefois même on les vit ravager de concert des pays qu'une portion d'entre eux s'était
» chargés de défendre; ou bien, lorsqu'ils ne trahissaient pas la confiance que le monarque leur
» avait accordée, ils faisaient payer cher par leurs ravages le secours momentané qu'ils fournissaient.
» Vainement, pour s'assurer de leur fidélité, leur accordait-on des terres, des honneurs : rien ne
» pouvait amortir leur passion dominante, l'amour du pillage. Quelques faits assez remarquables
» prouvent aussi combien était peu sincère la conversion de ceux qui embrassaient le christianisme.
» En un mot, dans toutes les situations, ils conservaient encore leur primitive férocité
» Déjà, pendant le règne de Louis le Débonnaire, des pirates normands, repoussés des côtes,
» de Neustrie, étaient venus saccager celles d'Aquitaine, et avaient brûlé un village que les
» chroniques désignent sous le nom de Burnad. Immédiatement après la mort de ce monarque,
» ils pénétrèrent dans la Garonne jusqu'à Toulouse. A peu près vers cette même époque, Saintes
» fut pillée et livrée aux flammes par les Normands, qui débarquèrent entre cette ville et
» Bordeaux. On lit dans une lettre de Loup, abbé de Ferrières, que Seguin, duc de Gascogne,
» ayant voulu empêcher ce débarquement, fut pris et mis à mort par ces pirates. En 847, ils
» menacèrent d'assiéger Bordeaux; de là, ils se répandirent dans le Poitou, la Saintonge et
» l'Angoumois, provinces alors dépendantes dé l'Aquitaine. Arrêtés sur la Dordogne par Charles le
» Chauve, ils revinrent à Bordeaux, dont ils formèrent le siége. Les chroniques contemporaines
» rapportent que cette cité leur fut livrée par la trahison des Juifs. Devenus ainsi paisibles
» possesseurs de Bordeaux, ils y demeurèrent pendant une année. »
Pendant le IXe siècle, l'Aquitaine fut encore plusieurs fois ravagée par ces barbares; mais
en 925, après avoir parcouru de nouveau cette riche contrée, ils furent battus par Guillaume II,
comte d'Auvergne, et Raymond, comte de Toulouse. Ce fut la dernière de leurs tentatives importantes
sur les Aquitaines.
Cette digression nous a fait oublier pour un moment le château de Saint-Genès de Meyre.
Si le monument date du IXe siècle, il faut descendre jusqu'en 1 422 pour trouver sur son compte
un souvenir historique. A cette époque, Guillaume de Lartigue, chevalier, est qualifié seigneur de
Saint-Genès de Meyre. Dans le siècle suivant, en '158,1 , cette seigneurie était possédée par Raimond
de Sainxe, écuyer. En 1601, Asdrubal de Ferron était seigueur de la maison noble de Saint-Genès
de Meyre en Médoc (1).
La maison noble sert maintenant d'écurie et de grange à foin. Les fossés marécageux, alimentés
jadis par les eaux du ruisseau, ne produisent que des joncs et des glaïeuls. Sur les vallums, hérissés
autrefois de palissades, poussent de maigres ormeaux, des ajoncs épineux et des ronces. Tôt ou
tard, la terre qui les forme sera rejetée à la place qu'elle occupait avant les invasions normandes,
par un propriétaire plus amateur de quelques gerbes de blé que de souvent! s historiques; la
plaine reprendra son niveau primitif, la charrue égalisera le sol, des moissons abondantes
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(') Variétés Bordelaises, t. III, p. 42.
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