LA RÉOLE 167
charge par le roi d'Angleterre (1). En 1325, on trouve qu'elle était occupée par Guillaume de la
Balma, chevalier, qui était encore capitaine du château en 13^2, 1337 et 1339 (2). En 1341, la
châtellenie et la garde de cette forteresse fut donnée à Guillaume Sans (3) de Pommiers. Mais
en 1345, Aglios de Baulx, qui en était capitaine pour le roi de France, défendit, ainsi que nous
l'avons vu plus haut, le château pendant neuf semaines contre le comte de Derby. Après avoir pris
le château, le général anglais y laissa un capitaine de sa nation (4), qui ne fut probablement chargé
de cette mission que provisoirement. Guillaume Sans de Pommiers vint reprendre sa place, et le
12 octobre 1357, Édouard III décida que La Réole étant une ville frontière, serait à l'avenir, ainsi
que son château, gouvernée par un Anglais. Ce décret ne devait être mis à exécution qu'après la
mort de Guillaume Sans, qui était encore châtelain et gouverneur de la ville. Si cependant, ajoutait
le roi, Guillaume donnait sa démission, il serait remplacé par un Anglais (s). En 1395, on trouve
Maurel de Huyssac, chevalier, seigneur d'Audrenaut, sénéchal du Bazadais, du Bordelais et des
Landes, châtelain et prévôt de la ville de La Réole pour le roi de France (6). En 14.26 et 1433,
Jean de La Sare était capitaine de La Réole (7). En 1 442, le château où commandait Georges Soliton
fut pris par les Français et donné en garde par Charles VII à Olivier de Coïtivy (8). En 1543, c'était
David de Montferrand qui était capitaine du château (9), et François de Gasc, sieur de Marcellus,
en 1594 (t0). Après la conquête de la Guyenne, le roi de France garda le privilége de nommer le
gouverneur; mais le rôle important qu'avaient joué ces sortes de forteresses avant l'usage de
l'artillerie était près de finir, et bientôt après, elles ne furent plus considérées que comme des
positions inquiétant seulement les villes et les campagnes dans lesquelles elles se trouvaient. Aussi,
au commencement du XVIIe siècle, fit-on démolir ou simplement démanteler une quantité consi-
dérable de châteaux. Celui de La Réole ne fut pas épargné : Louis XIII, par lettres-patentes du
4 janvier 1629, en ordonna la démolition. Le duc d'Épernon fut chargé de faire exécuter cet ordre.
Il écrivit pour cela aux jurats de La Réole, le 19 janvier 1629; il leur ordonna « de faire procéder
» incontinent à la démolition et razement entier du donjon, murailles, tours, deffences et comblement
» des fossez du chasteau de ladicte ville qui sont du costé d'icelle, sans toutes fois toucher aux
» logements manables qui sont tant dehors que dedans ledit chasteau : et ce, par corvée des
» habitans de ladicte ville et des lieux circonvoisins qui sont à trois lieues à la ronde. » Le roi en
avait fait don au maréchal de Roquelaure, qui était mort en 1625 au château de Lectoure, où sa
veuve avait continué de résider avec son fils encore fort jeune. La maréchale avait confié la garde
du château de La Réole à un certain nombre de soldats, qui ne voulurent pas le rendre à d'Ép'ernon.
Celui-ci fut obligé d'employer la force. En conséquence, il écrivit aux jurats, le 24 janvier, qu'ayant
appris la désobéissance de ceux qui sont dans le château aux commandements du roi, tissaient à
se procurer des échelles, dont le sieur de La Roche, capitaine de ses gardes, fixera le nombre, la
longueur et la hauteur. Il les prie en même temps de fournir les hommes qui seront nécessaires,
afin qu'il ne soit pas obligé de faire venir des gens de guerre pour procéder à cette exécution.
Quand tout fut prêt, on attaqua la place de toutes parts. Une batterie de deux canons fut établie sur
la place Saint-Pierre, en face du donjon où était le pont-levis. Le 30 janvier, une saucisse ayant
(1) Rôles Gascons. — 12) Archives historiques de la Gironde, t. Il, p. 279, 286, 289 et 299, Coutumes de La Réole, art. 87, lOG.
112 et 138. — n Rjles Gascons. — (4) Supra, p. 137. — (5) Rymer; t. III, pars la, p. 380. Londini, 1825. — (1) Archives histo-
riques de la Gironde, t. II, p. 289; Coutumes de La Réole, art. 88. — (7) Rymer; t. IV, pars 4a, p. 196, et t. Y, p. 50, 3e éd.
— (8; Supra, p. 139. — Ussac y commandait pour Henri IV; id., p. 141. — (9) Archives historiques de la Gironde, t. I, p. 319.
— (10) M. Dupin; Notice... etc.
charge par le roi d'Angleterre (1). En 1325, on trouve qu'elle était occupée par Guillaume de la
Balma, chevalier, qui était encore capitaine du château en 13^2, 1337 et 1339 (2). En 1341, la
châtellenie et la garde de cette forteresse fut donnée à Guillaume Sans (3) de Pommiers. Mais
en 1345, Aglios de Baulx, qui en était capitaine pour le roi de France, défendit, ainsi que nous
l'avons vu plus haut, le château pendant neuf semaines contre le comte de Derby. Après avoir pris
le château, le général anglais y laissa un capitaine de sa nation (4), qui ne fut probablement chargé
de cette mission que provisoirement. Guillaume Sans de Pommiers vint reprendre sa place, et le
12 octobre 1357, Édouard III décida que La Réole étant une ville frontière, serait à l'avenir, ainsi
que son château, gouvernée par un Anglais. Ce décret ne devait être mis à exécution qu'après la
mort de Guillaume Sans, qui était encore châtelain et gouverneur de la ville. Si cependant, ajoutait
le roi, Guillaume donnait sa démission, il serait remplacé par un Anglais (s). En 1395, on trouve
Maurel de Huyssac, chevalier, seigneur d'Audrenaut, sénéchal du Bazadais, du Bordelais et des
Landes, châtelain et prévôt de la ville de La Réole pour le roi de France (6). En 14.26 et 1433,
Jean de La Sare était capitaine de La Réole (7). En 1 442, le château où commandait Georges Soliton
fut pris par les Français et donné en garde par Charles VII à Olivier de Coïtivy (8). En 1543, c'était
David de Montferrand qui était capitaine du château (9), et François de Gasc, sieur de Marcellus,
en 1594 (t0). Après la conquête de la Guyenne, le roi de France garda le privilége de nommer le
gouverneur; mais le rôle important qu'avaient joué ces sortes de forteresses avant l'usage de
l'artillerie était près de finir, et bientôt après, elles ne furent plus considérées que comme des
positions inquiétant seulement les villes et les campagnes dans lesquelles elles se trouvaient. Aussi,
au commencement du XVIIe siècle, fit-on démolir ou simplement démanteler une quantité consi-
dérable de châteaux. Celui de La Réole ne fut pas épargné : Louis XIII, par lettres-patentes du
4 janvier 1629, en ordonna la démolition. Le duc d'Épernon fut chargé de faire exécuter cet ordre.
Il écrivit pour cela aux jurats de La Réole, le 19 janvier 1629; il leur ordonna « de faire procéder
» incontinent à la démolition et razement entier du donjon, murailles, tours, deffences et comblement
» des fossez du chasteau de ladicte ville qui sont du costé d'icelle, sans toutes fois toucher aux
» logements manables qui sont tant dehors que dedans ledit chasteau : et ce, par corvée des
» habitans de ladicte ville et des lieux circonvoisins qui sont à trois lieues à la ronde. » Le roi en
avait fait don au maréchal de Roquelaure, qui était mort en 1625 au château de Lectoure, où sa
veuve avait continué de résider avec son fils encore fort jeune. La maréchale avait confié la garde
du château de La Réole à un certain nombre de soldats, qui ne voulurent pas le rendre à d'Ép'ernon.
Celui-ci fut obligé d'employer la force. En conséquence, il écrivit aux jurats, le 24 janvier, qu'ayant
appris la désobéissance de ceux qui sont dans le château aux commandements du roi, tissaient à
se procurer des échelles, dont le sieur de La Roche, capitaine de ses gardes, fixera le nombre, la
longueur et la hauteur. Il les prie en même temps de fournir les hommes qui seront nécessaires,
afin qu'il ne soit pas obligé de faire venir des gens de guerre pour procéder à cette exécution.
Quand tout fut prêt, on attaqua la place de toutes parts. Une batterie de deux canons fut établie sur
la place Saint-Pierre, en face du donjon où était le pont-levis. Le 30 janvier, une saucisse ayant
(1) Rôles Gascons. — 12) Archives historiques de la Gironde, t. Il, p. 279, 286, 289 et 299, Coutumes de La Réole, art. 87, lOG.
112 et 138. — n Rjles Gascons. — (4) Supra, p. 137. — (5) Rymer; t. III, pars la, p. 380. Londini, 1825. — (1) Archives histo-
riques de la Gironde, t. II, p. 289; Coutumes de La Réole, art. 88. — (7) Rymer; t. IV, pars 4a, p. 196, et t. Y, p. 50, 3e éd.
— (8; Supra, p. 139. — Ussac y commandait pour Henri IV; id., p. 141. — (9) Archives historiques de la Gironde, t. I, p. 319.
— (10) M. Dupin; Notice... etc.
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