156 LA GUIENNE ANGLAISE
Une des extrémités de l'Hôtel de Ville fait partie du mur de la première enceinte, où il forme
une légère saillie. Il concourait ainsi à la défense de la cité dans les moments de siège. Il est
construit sur un plan barlong, beaucoup plus long que large, ainsi que
- l'indique ce plan. Les murs, fort épais, sont consolidés par des contre-forts
plats qui rampent sans ressaut jusqu'au sommet, où ils se terminent par
un amortissement dallé (Planche L).
Maintenant, ce monument n'est pas tel que l'avait laissé le constructeur
de la fin du XIIe siècle; car au XIVe siècle ont été faits quelques petits
changements; on y en a fait de grands au XVe, et, il y a quelques
années, on a dénaturé une des façades latérales pour métamorphoser le
rez-de-chaussée en marché couvert ('). Dans cette dernière transformation,
l'architecte a cherché à imiter le style primitif; mais les bases des
colonnes n'ont pas le profil des anciennes; les chapiteaux, je parle de
ceux du rez-de-chaussée, n'ont pas le caractère de ceux faits à l'époque
de la fondation de l'édifice. Mais ce qu'il y a de plus fâcheux, c'est qu'un
contre-fort, qui ne gênait nullement les dernières dispositions architec-
turales, a été complétement démoli. Ce contre-fort, en supposant même
que sa suppression ne soit pas une cause de ruine future pour l'édifice,
rompait la monotonie d'une muraille privée d'ornements, et donnait du
mouvement à la façade latérale, dont il occupait le centre. De plus, les nouvelles archivoltes ne
sont pas extradossées; elles l'étaient toujours au moyen âge; c'était aussi solide, peut-être plus; à
coup sûr, c'était infiniment plus beau, car cette régularité dans la longueur des claveaux encadrait
agréablement les arcs.
Nous avons vu plus haut qu'à une autre époque on avait métamorphosé le rez-de-chaussée en
prison. Pour cela, on avait fait des voûtes qui atteignaient au milieu des colonnes du rez-de-chaussée,
et on avait divisé ce rez-de-chaussée en une certaine quantité de cellules plus ou moins éclairées
par des orifices grillés, percés fort probablement lors de la construction de ces prisons. Les voûtes
divisaient le rez-de-chaussée en deux étages ; on entrait dans celui du bas par la grande porte A
(Voir le plan), et, pour arriver à celui du haut, on passait par la porte C, ouverte à un niveau
supérieur de l'autre, et au seuil de laquelle on montait par un escalier extérieur qui n'existe plus
maintenant. On a fait disparaître ces cachots et l'escalier lors des dernières modifications, regrettables
seulement au point de vue que j'ai signalé plus haut.
Dans la description détaillée, je serai obligé de reparler de ces divers changements.
A la fin du XIIe siècle, l'Hôtel de Ville paraît s'être composé d'un étage au-dessus du rez,-de-
chaussée. Celui-ci ( Planche LI donnant la coupe sur le milieu d'une des nefs, et Planche LU
donnant une vue perspective du rez-de-chaussée) est divisé en deux nefs par une colonnade
composée de cinq colonnes, dont deux sont fuselées, et dont les bases ont le tore inférieur beaucoup
plus large que l'autre, ce qui leur donne un aspect de grande solidité.
Les chapiteaux de ces colonnes sont admirablement sculptés, et d'une si grande originalité de
forme, qu'il est presque impossible de les décrire. Le premier, à partir du sud, est composé de
trois rangs superposés de crochets; le second n'a que des moulures épannelées; le troisième, qui
i1; La Planche L est faite d'après un croquis de M. Jules de Verneilh, dessiné pendant qu'on faisait subir au monument ces
dernières modifications.
Une des extrémités de l'Hôtel de Ville fait partie du mur de la première enceinte, où il forme
une légère saillie. Il concourait ainsi à la défense de la cité dans les moments de siège. Il est
construit sur un plan barlong, beaucoup plus long que large, ainsi que
- l'indique ce plan. Les murs, fort épais, sont consolidés par des contre-forts
plats qui rampent sans ressaut jusqu'au sommet, où ils se terminent par
un amortissement dallé (Planche L).
Maintenant, ce monument n'est pas tel que l'avait laissé le constructeur
de la fin du XIIe siècle; car au XIVe siècle ont été faits quelques petits
changements; on y en a fait de grands au XVe, et, il y a quelques
années, on a dénaturé une des façades latérales pour métamorphoser le
rez-de-chaussée en marché couvert ('). Dans cette dernière transformation,
l'architecte a cherché à imiter le style primitif; mais les bases des
colonnes n'ont pas le profil des anciennes; les chapiteaux, je parle de
ceux du rez-de-chaussée, n'ont pas le caractère de ceux faits à l'époque
de la fondation de l'édifice. Mais ce qu'il y a de plus fâcheux, c'est qu'un
contre-fort, qui ne gênait nullement les dernières dispositions architec-
turales, a été complétement démoli. Ce contre-fort, en supposant même
que sa suppression ne soit pas une cause de ruine future pour l'édifice,
rompait la monotonie d'une muraille privée d'ornements, et donnait du
mouvement à la façade latérale, dont il occupait le centre. De plus, les nouvelles archivoltes ne
sont pas extradossées; elles l'étaient toujours au moyen âge; c'était aussi solide, peut-être plus; à
coup sûr, c'était infiniment plus beau, car cette régularité dans la longueur des claveaux encadrait
agréablement les arcs.
Nous avons vu plus haut qu'à une autre époque on avait métamorphosé le rez-de-chaussée en
prison. Pour cela, on avait fait des voûtes qui atteignaient au milieu des colonnes du rez-de-chaussée,
et on avait divisé ce rez-de-chaussée en une certaine quantité de cellules plus ou moins éclairées
par des orifices grillés, percés fort probablement lors de la construction de ces prisons. Les voûtes
divisaient le rez-de-chaussée en deux étages ; on entrait dans celui du bas par la grande porte A
(Voir le plan), et, pour arriver à celui du haut, on passait par la porte C, ouverte à un niveau
supérieur de l'autre, et au seuil de laquelle on montait par un escalier extérieur qui n'existe plus
maintenant. On a fait disparaître ces cachots et l'escalier lors des dernières modifications, regrettables
seulement au point de vue que j'ai signalé plus haut.
Dans la description détaillée, je serai obligé de reparler de ces divers changements.
A la fin du XIIe siècle, l'Hôtel de Ville paraît s'être composé d'un étage au-dessus du rez,-de-
chaussée. Celui-ci ( Planche LI donnant la coupe sur le milieu d'une des nefs, et Planche LU
donnant une vue perspective du rez-de-chaussée) est divisé en deux nefs par une colonnade
composée de cinq colonnes, dont deux sont fuselées, et dont les bases ont le tore inférieur beaucoup
plus large que l'autre, ce qui leur donne un aspect de grande solidité.
Les chapiteaux de ces colonnes sont admirablement sculptés, et d'une si grande originalité de
forme, qu'il est presque impossible de les décrire. Le premier, à partir du sud, est composé de
trois rangs superposés de crochets; le second n'a que des moulures épannelées; le troisième, qui
i1; La Planche L est faite d'après un croquis de M. Jules de Verneilh, dessiné pendant qu'on faisait subir au monument ces
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