106 LA GUIENNE ANGLAISE
eessives, fort rapprochées l'une de l'autre et taillées à pic dans le roc. La coupure A, la plus
rapprochée du château, et qui est aussi la plus large, se relie à un fossé qui fait le tour complet
de la pointe du promontoire, au pied du rocher, qu'on a taillé à pic partout où il ne l'était pas
naturellement. La terre extraite de ce fossé a été rejetée en dehors, de manière à former un
vàllum (VVV) étroit au sommet; de là, une pente rapide jusqu'au petit ruisseau qui coule au milieu
d'une prairie, présente, au bas des ruines, un magnifique tapis de verdure en amphithéâtre. Ce
vallum se relie lui-même, au sud et surtout au nord, à une dépression de terrain en partie natu-
relle, en partie artificielle, qui enveloppait de deux côtés une vaste basse-cour (E) que des barrières
ou un mur sans fossé fermaient sans doute à l'ouest; il n'en existe aucune trace.
Les bâtiments à l'ouest de cette cour sont tout à fait modernes. S'il en a existé au nord, ils
ont complètement disparu. Ceux du sud sont également modernes; mais ils s'appuient extérieurement
sur des murs à contreforts épais qui paraissent du XVIe siècle.
Une espèce de cour d'entrée longue et étroite (Z) a été ménagée entre les deux coupures ; elle
était entourée de murs dont on ne voit plus que la base. A son extrémité nord-est s'élève une
petite chapelle construite à la fin du XVe siècle ; elle se compose de deux travées, dont les voûtes
d'arêtes ont des nervures à moulures prismatiques. Ces nervures retombent, entre les deux travées,
sur une colonne à demi-engagée, qui reçoit également l'arc doubleau, et dans les angles, sur une
colonne aux deux tiers engagée. Ces colonnes n'ont pas de chapiteau. Les clefs de la voûte et la
pointe des formerets sont ornées d'écussons aux armes des Montferrand. La porte, dont le cintre et
les pieds-droits ont été enlevés, s'ouvre au sud dans la travée occidentale. La chapelle est éclairée
au chevet par une grande fenêtre à meneaux flamboyants; et au sud, dans la travée orientale, par
une petite ouverture ogivale subtrilôbée. La chapelle, bordant les fossés au nord, ne pouvait avoir
d'ouvertures de ce côté.
Pour entrer dans le château, il fallait traverser les deux coupures sur des ponts probablement
en bois, puisqu'il ne reste aucune trace prouvant qu'il y en ait eu en pierre. On ne voit plus où se
trouvait la porte de la petite cour Z. Celle du château proprement dit est en B, mais elle est du
XVIIe siècle, ouverte au milieu de la courtine, nullement protégée, soit par une tour, soit par une
saillie quelconque de la muraille. Il est donc peu probable qu'elle occupe l'emplacement de la
porte primitive, celle du XIVe siècle, qui devait être nécessairement fort bien protégée, comme
celles de tous les châteaux de cette époque; elle l'était en effet, et lorsque je suis arrivé à Malengin,
sans guide et sans renseignements d'aucune espèce, j'ai cru un moment que je serais obligé de
revenir sans pouvoir entrer dans le château. Le pont n'existant plus, je ne pouvais entrer par la
porte B. Après avoir fait trois fois le tour des murs, ou plutôt des rochers taillés à pic, j'allais me
décider à chercher une échelle et à repartir si je n'en trouvais pas, lorsque, au fond des fossés,
j'avisai au point P l'ouverture d'une caverne obscure, au fond de laquelle je trouvai enfin l'entrée
du château; là, il faut se glisser sur les genoux par un étroit couloir presqu'à pic, jusqu'au
niveau de la cour, où l'ouverture supérieure du couloir était autrefois fermée par une trappe, dont
les rainures se voient encore sur le rocher. Ce n'est qu'en se couvrant de boue ou de poussière,
suivant le temps, qu'on parvient à faire cette pénible ascension. Au sortir de ce trou, on se trouve
dans une tour (S), dont il fallait sortir pour entrer dans la cour intérieure, où l'on ne rencontre
maintenant que des décombres, des murs ruinés et peu anciens, un puits à fleur de terre et dont
il faut par conséquent se défier; de grands murs d'enceinte, dont quelques parties sont du XIVe siècle
avec de nombreuses restaurations du XVe; à l'est, des appartements, dont on ne voit plus que les
eessives, fort rapprochées l'une de l'autre et taillées à pic dans le roc. La coupure A, la plus
rapprochée du château, et qui est aussi la plus large, se relie à un fossé qui fait le tour complet
de la pointe du promontoire, au pied du rocher, qu'on a taillé à pic partout où il ne l'était pas
naturellement. La terre extraite de ce fossé a été rejetée en dehors, de manière à former un
vàllum (VVV) étroit au sommet; de là, une pente rapide jusqu'au petit ruisseau qui coule au milieu
d'une prairie, présente, au bas des ruines, un magnifique tapis de verdure en amphithéâtre. Ce
vallum se relie lui-même, au sud et surtout au nord, à une dépression de terrain en partie natu-
relle, en partie artificielle, qui enveloppait de deux côtés une vaste basse-cour (E) que des barrières
ou un mur sans fossé fermaient sans doute à l'ouest; il n'en existe aucune trace.
Les bâtiments à l'ouest de cette cour sont tout à fait modernes. S'il en a existé au nord, ils
ont complètement disparu. Ceux du sud sont également modernes; mais ils s'appuient extérieurement
sur des murs à contreforts épais qui paraissent du XVIe siècle.
Une espèce de cour d'entrée longue et étroite (Z) a été ménagée entre les deux coupures ; elle
était entourée de murs dont on ne voit plus que la base. A son extrémité nord-est s'élève une
petite chapelle construite à la fin du XVe siècle ; elle se compose de deux travées, dont les voûtes
d'arêtes ont des nervures à moulures prismatiques. Ces nervures retombent, entre les deux travées,
sur une colonne à demi-engagée, qui reçoit également l'arc doubleau, et dans les angles, sur une
colonne aux deux tiers engagée. Ces colonnes n'ont pas de chapiteau. Les clefs de la voûte et la
pointe des formerets sont ornées d'écussons aux armes des Montferrand. La porte, dont le cintre et
les pieds-droits ont été enlevés, s'ouvre au sud dans la travée occidentale. La chapelle est éclairée
au chevet par une grande fenêtre à meneaux flamboyants; et au sud, dans la travée orientale, par
une petite ouverture ogivale subtrilôbée. La chapelle, bordant les fossés au nord, ne pouvait avoir
d'ouvertures de ce côté.
Pour entrer dans le château, il fallait traverser les deux coupures sur des ponts probablement
en bois, puisqu'il ne reste aucune trace prouvant qu'il y en ait eu en pierre. On ne voit plus où se
trouvait la porte de la petite cour Z. Celle du château proprement dit est en B, mais elle est du
XVIIe siècle, ouverte au milieu de la courtine, nullement protégée, soit par une tour, soit par une
saillie quelconque de la muraille. Il est donc peu probable qu'elle occupe l'emplacement de la
porte primitive, celle du XIVe siècle, qui devait être nécessairement fort bien protégée, comme
celles de tous les châteaux de cette époque; elle l'était en effet, et lorsque je suis arrivé à Malengin,
sans guide et sans renseignements d'aucune espèce, j'ai cru un moment que je serais obligé de
revenir sans pouvoir entrer dans le château. Le pont n'existant plus, je ne pouvais entrer par la
porte B. Après avoir fait trois fois le tour des murs, ou plutôt des rochers taillés à pic, j'allais me
décider à chercher une échelle et à repartir si je n'en trouvais pas, lorsque, au fond des fossés,
j'avisai au point P l'ouverture d'une caverne obscure, au fond de laquelle je trouvai enfin l'entrée
du château; là, il faut se glisser sur les genoux par un étroit couloir presqu'à pic, jusqu'au
niveau de la cour, où l'ouverture supérieure du couloir était autrefois fermée par une trappe, dont
les rainures se voient encore sur le rocher. Ce n'est qu'en se couvrant de boue ou de poussière,
suivant le temps, qu'on parvient à faire cette pénible ascension. Au sortir de ce trou, on se trouve
dans une tour (S), dont il fallait sortir pour entrer dans la cour intérieure, où l'on ne rencontre
maintenant que des décombres, des murs ruinés et peu anciens, un puits à fleur de terre et dont
il faut par conséquent se défier; de grands murs d'enceinte, dont quelques parties sont du XIVe siècle
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