70 LA GUIENNE ANGLAISE
le roi d'Angleterre et le vicomte de Fronsac, à propos du château de Bourg; en 13,14.-, elles,furent
aplanies, et il fut convenu que le vicomte rendrait hommage pour celui qu'il recevait d'Aymeric de
Bourg, damoisel (1). En \ 322, le roi d'Angleterre ayant besoin de troupes pour la guerre qu'il faisait
en Écosse, demanda l'aide des seigneurs gascons. Dans la liste de ceux qui furent convoqués à cette
occasion, on retrouve Aymeric de Bourg .(2), auquel Édouard III, à son avènement au trône, écrivit
pour l'engager à lui être fidèle (3). La lutte entre la France et l'Angleterre ne pouvait tarder à se
rallumer, et les Anglais faisaient tous leurs efforts pour mettre la Guienne en état de défense et la
maintenir dans de bonnes dispositions. Le roi d'Angleterre écrivait aux seigneurs gascons pour les
engager à lui être fidèles; il leur accordait des subsides pour mettre leurs châteaux en état de
défense. On fortifiait les villes, on les remplissait de vivres et de munitions, on leur accordait de
nouveaux privilèges. Dans un Mémoire adressé, à cet effet, à Hugues le Despenser, on trouve cet
article : « 3° Item, soit ordide de mannder partie des vytailles a Burdeux, partie a Blayes et partie
» a Burh ; car a Burgh covent mettre plus de foison de vitailles et d'armures, pur ceo qe hors de
» Burgh covent vitailler Lyburne et Seint-Émilion. — 27° Item, q'il face mestre Thomas l'inginour
» appareiller les espringaldz qe sont a Burgh et a Blayes, issint q'ils soient prestz a guttér (4), » Il
fallait que Bourg fùt une place de premier ordre, puisque c'était de là qu'on devait ravitailler deux
villes très-importantes, et qu'elle renfermait l'arsenal et le chantier de réparation des engins.
Cependant, Édouard tardant à reconnaître Philippe de Valois comme roi légitime de France,
celui-ci envoya en Guienne le comte d'Alençon, qui pilla le château de Bourg. Édouard, qui tenait
à terminer la guerre d'Écosse, consentit pour le moment à ce que voulait son rival; mais peu de
temps après les hostilités recommencèrent plus terribles et plus acharnées que jamais. En 1338,
Gaston, comte de Foix, prend le commandement de l'armée française, s'empare de Bourg (1), qui
venait d'être de nouveau fortifié par les Anglais (6) ; là même année, le roi d'Angleterre avait écrit
aux nobles et aux habitants de Bourg pour les remercier de leur fidélité et les engager à y persister.
En 1341, la ville était de nouveau au pouvoir de l'Angleterre, déclarée devoir rester entre les mains
du Roi (7), et la châtellenie en fut cédée à Bernard Daillon (8), et l'année suivante à Amanieu Belhord,
seigneur de La Mote (9). Cette même année, Bernard Ezii, seigneur d'Albret, avait été fait prisonnier
par les Français dans la ville de Sainte-Bazeille. Édouard, pour le dédommager, lui donna plusieurs
seigneuries en- Guienne, et comme le nouveau serment du sire d'Albret l'exposait au courroux de
Philippe, il lui promit, entre autres, le château de Bourg, reconquis depuis peu sur les Français (10).
Depuis ce moment, et jusqu'au commencement du siècle suivant, la ville paraît avoir joui d'une
tranquillité qui ne fut pas troublée par la présence d'armées ennemies; pendant -ce temps, le roi
d'Angleterre accorda de nombreux priviléges aux habitants, entre autres, en 1357, celui qu'il ne
serait vendu, en gros et en détail, dans les auberges de la ville, d'autres vins que ceux de leurs
crûs (u). Mais les fortifications avaient besoin d'urgentes réparations : Édouard III imposa à cet effet
la noblesse de la juridiction de Bourg ; les travaux étant terminés l'année suivante, l'impôt cessa
d'être perçu (12). , .
En 1363, toutes les villes et les seigneurs du Bordelais vinrent à Bordeaux rendre hommage
au prince de Galles, qui prenait possession de la principauté d'Aquitaine, que lui avait donnée
Édouard III, son père. Les députés de Bourg se composaient du maire, Arnaud Olivier, accompagné
(1) Guinodie ; Histoire de Libourne. — (2) Bréquigny; tome VIII. — (3) Rymer. — (*) J. Delpit; Documents..... — (5) Guinodie;
Histoire de Libourne. — (6) Rôles Gascons. — (7 ) Idem. — (8) Idem. — (9) Idem. — (l0) L'abbé Montlezun; Histoire de la Gascogne,
vol. III, p. 252. - (1J) Rôles Gascons. — (12) Idem.
le roi d'Angleterre et le vicomte de Fronsac, à propos du château de Bourg; en 13,14.-, elles,furent
aplanies, et il fut convenu que le vicomte rendrait hommage pour celui qu'il recevait d'Aymeric de
Bourg, damoisel (1). En \ 322, le roi d'Angleterre ayant besoin de troupes pour la guerre qu'il faisait
en Écosse, demanda l'aide des seigneurs gascons. Dans la liste de ceux qui furent convoqués à cette
occasion, on retrouve Aymeric de Bourg .(2), auquel Édouard III, à son avènement au trône, écrivit
pour l'engager à lui être fidèle (3). La lutte entre la France et l'Angleterre ne pouvait tarder à se
rallumer, et les Anglais faisaient tous leurs efforts pour mettre la Guienne en état de défense et la
maintenir dans de bonnes dispositions. Le roi d'Angleterre écrivait aux seigneurs gascons pour les
engager à lui être fidèles; il leur accordait des subsides pour mettre leurs châteaux en état de
défense. On fortifiait les villes, on les remplissait de vivres et de munitions, on leur accordait de
nouveaux privilèges. Dans un Mémoire adressé, à cet effet, à Hugues le Despenser, on trouve cet
article : « 3° Item, soit ordide de mannder partie des vytailles a Burdeux, partie a Blayes et partie
» a Burh ; car a Burgh covent mettre plus de foison de vitailles et d'armures, pur ceo qe hors de
» Burgh covent vitailler Lyburne et Seint-Émilion. — 27° Item, q'il face mestre Thomas l'inginour
» appareiller les espringaldz qe sont a Burgh et a Blayes, issint q'ils soient prestz a guttér (4), » Il
fallait que Bourg fùt une place de premier ordre, puisque c'était de là qu'on devait ravitailler deux
villes très-importantes, et qu'elle renfermait l'arsenal et le chantier de réparation des engins.
Cependant, Édouard tardant à reconnaître Philippe de Valois comme roi légitime de France,
celui-ci envoya en Guienne le comte d'Alençon, qui pilla le château de Bourg. Édouard, qui tenait
à terminer la guerre d'Écosse, consentit pour le moment à ce que voulait son rival; mais peu de
temps après les hostilités recommencèrent plus terribles et plus acharnées que jamais. En 1338,
Gaston, comte de Foix, prend le commandement de l'armée française, s'empare de Bourg (1), qui
venait d'être de nouveau fortifié par les Anglais (6) ; là même année, le roi d'Angleterre avait écrit
aux nobles et aux habitants de Bourg pour les remercier de leur fidélité et les engager à y persister.
En 1341, la ville était de nouveau au pouvoir de l'Angleterre, déclarée devoir rester entre les mains
du Roi (7), et la châtellenie en fut cédée à Bernard Daillon (8), et l'année suivante à Amanieu Belhord,
seigneur de La Mote (9). Cette même année, Bernard Ezii, seigneur d'Albret, avait été fait prisonnier
par les Français dans la ville de Sainte-Bazeille. Édouard, pour le dédommager, lui donna plusieurs
seigneuries en- Guienne, et comme le nouveau serment du sire d'Albret l'exposait au courroux de
Philippe, il lui promit, entre autres, le château de Bourg, reconquis depuis peu sur les Français (10).
Depuis ce moment, et jusqu'au commencement du siècle suivant, la ville paraît avoir joui d'une
tranquillité qui ne fut pas troublée par la présence d'armées ennemies; pendant -ce temps, le roi
d'Angleterre accorda de nombreux priviléges aux habitants, entre autres, en 1357, celui qu'il ne
serait vendu, en gros et en détail, dans les auberges de la ville, d'autres vins que ceux de leurs
crûs (u). Mais les fortifications avaient besoin d'urgentes réparations : Édouard III imposa à cet effet
la noblesse de la juridiction de Bourg ; les travaux étant terminés l'année suivante, l'impôt cessa
d'être perçu (12). , .
En 1363, toutes les villes et les seigneurs du Bordelais vinrent à Bordeaux rendre hommage
au prince de Galles, qui prenait possession de la principauté d'Aquitaine, que lui avait donnée
Édouard III, son père. Les députés de Bourg se composaient du maire, Arnaud Olivier, accompagné
(1) Guinodie ; Histoire de Libourne. — (2) Bréquigny; tome VIII. — (3) Rymer. — (*) J. Delpit; Documents..... — (5) Guinodie;
Histoire de Libourne. — (6) Rôles Gascons. — (7 ) Idem. — (8) Idem. — (9) Idem. — (l0) L'abbé Montlezun; Histoire de la Gascogne,
vol. III, p. 252. - (1J) Rôles Gascons. — (12) Idem.
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