Les Belles images

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12 pages

Titre : Les Belles images

Éditeur : A. Fayard (Paris)

Date d'édition : 1908-06-18

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 18 juin 1908 18 juin 1908

Description : 1908/06/18 (N217). 1908/06/18 (N217).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k960962w

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2013

LA LÉGENDE DU MIROIR, par Mauryce MOTET

La petite princesse vivait donc ainsi dans son châ
teau et restait pensive auprès de la haute cheminée
où brûlaient de grandes bûches de sapin d’un bout de
l’année à l’auti’e, lorsqu’un jour elle entendit un chant
Qu’elle ignorait.

Ce phénomène qu’elle voyait pour la première fois
l’intriguait. Alors Neigefleur se pencha sur l’étang
vit son image dans l’eau. Elle put constater que
les compliments qu’on lui avait adressés sur sa beauté
pas exagérés.

^La vieille fée, qui se nommait Grimaldine, vouli
fe agréable à la petite princesse Neigefleui
iJ" Sèche tes larmes, lui dit-elle, et regarde-toi
Uv eau dans l’onde. »

Neigefleur était blonde et avait des yeux remplis
de douceur; elle avait un teint de lis et chacun se
plaisait à lui exprimer des compliments sur sa beauté.

Neigefleur aurait bien voulu voir par elle-même si
elle était aussi jolie qu’on le lui disait, mais dans ce
temps-là, il n’existait ni glace ni miroir, et lorsqu’elle
se regardait dans la cuirasse d’un chevalier, elle se
trouvait laide, car ses traits étaient déformés.

Ravie, la princesse plongea doucement ses petites
mains dans l’eau pour saisir son image, mais les on
dulations qu’elle produisit sur la surface liquide effa
cèrent son portrait et Neigefleur se mit à pleurer.

Une vieille fée qui passait, entendant les sanglots
de la petite princesse, vint à elle et lui demanda la
cause de son chagrin. « — J’aurais voulu saisir mon
image et pouvoir la conservera jamais, » dit-elle.

Neigefleur écouta les conseils de Grimaldine et se
pencha sur l’eau calme du lac. Elle put à nouveau
contempler sa figure encadrée dans l’or de ses che
veux.

Grimaldine saisit sa baguette magique et frappa
l’air par troig fois. Aussitét le soleil devint un globe
de feu qui descendit derrière les cimes des sapins et
le ciel s’assombrit.
(Voir la suite page 2.>

11 y a bien longtemps de cela, dans un pays du
Nord, où l’hiver durait les douze mois de l’année, vi
vait dans un vieux château une petite princesse qui
se nommait Neigefleur.

Elle alla à sa fenêtre et l’ouvrit. Neigefleur resta
émerveillée. Le soleil brillait dans un l>eau ciel bleu,
la température était douce et des oiseaux chantaient
sur les branches vertes des sapins.

Neigefleur sortit et se sentit tout heureuse. Elle
s’amusait à regarder la surface de l’étang, gelé depuis
des siècles et qui, sous les rayons d’un soleil d’or,
fondait petit à petit et laissait se refléter dans l’onde
les grands arbres des rives.

N° 218. — 5 e Année.
lO CENTIMES
ADMINISTRATION :
18 rt 20, rue du Saint-Gothard
PARIS (14)

m

a

18 Juin 1908.
10 CENTIMES
ABONNEMENTS :
France : Un an... 6 fr.
— Six mois 3 50
Étranger : Un an 8 fr

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