MOR 165 MOR
Aussitôt, les poëtes s'empressèrent de
chanter son mérite en français, en la-
tin, en grec, en hébreu. Leu rs versontété
réunis en deux volumes fort rares
dont voici les titres : 1. V. C. Ioan. Mo-
relli Ebredun. consiliarij oeconomiq; regij
moderatoris illustrissirni prinripis Hen-
rici Engolismei tumulus. Parisiis, apud
Fed. Morellvrn, 1583, in-4o de 56 pp.—
Il. Le royal Mausolée, ou Recueil des
épitaphes faites en l'honneur de Jean Mo-
rel, gouverneur de Henri d'Angoulême,
grand prieur de France, par Jean Mar-
quis (1), in-4°.
Il avait épousé Antoinette DE LOYNES,
née à Paris, veuve de Lubin Dallier,
avocat au Parlement de Paris. « Elle a
t écrit, dit Lacroix du Maine, quelques
« poëmes françois desquels je n'ai vu
« que ceux-là qui sont imprimés avec
« le Tombeau de la reine de Navarre, Mar-
« gnerite de Valois, imprimés à Paris,
« chez Michel Fezandat, l'an 1551.)) Elle
mourut avant lui, et laissa trois sa-
vantes filles qui ont été chantées par
les poëtes :
— CAMILLE, l'aînée, était au rapport
de ses contemporains un prodige de
science. Elle savait le grec et le latin,
et composait des vers dans ces deux
langues; on en trouve quelques-uns sur
la mort de son père dans le premier re-
cueil cité plus haut. Nous les avons lus,
mais nous devons dire que l'on n'y re-
marque pas une seule pensée, pas un
sentiment venant du cœur:de l'amphi-
gouri, de la déclamation et voilà tout.
J. Morel qui l'aimait tendrement l'avait
recommandée en mourant à Jean Mar-
quis. Elle vivait encore en 1584. — On
a prétendu qu'elle était fille de Henri
d'Angoulême, l'élève de son père.
— DIANE, la cadette, était la moins
lettrée des trois sœurs, Lacroix du
Maine se borne à nous apprendre qu'elle
mourut à Paris, « l'an 1581 ou envi-
ron. »
— LUCRÈCE, la plus jeune, faisait
aussi des vers en français, en grec et
en latin. Elle mourut à Paris, le 29 juin
1580.
MORET DE BOURCHE\U (JEAN-
PIERRE), marquis de VALBOLNNAYS,
président de la Chambre des comptes
deDauphiné, historien, naquit à Greno-
ble le 23 juin 1651 (2). Il fit ses études
chez les PP. de l'Oratoire, à N.-D. de
Grâce en Forez, et voyagea ensuite
pendant quelques années pour complé-
ter son éducation. Parti à l'âge de 16
ans (1667) sous le patronage de quel-
ques amis de sa famille, il parcourut
l'Italie, visita Rome, Naples, Bayes,
Cumes, Pouzzol, Bologne; à Venise
il résida plusieurs mois auprès de l'am-
bassadeur de France, Prunier St-André,
premier président du parlement de
Grenoble, qui se plut à le produire
dans le monde et à le mener, à sa suite,
dans toutes les cérémonies publiques.
De retour en France, Valbonnays mé-
dita de nouveaux voyages, surtout celui
de Paris; mais il trouva dans sa fa-
mille une si opiniâtre résistance, que,
désespérant de la vaincre, il partit
clandestinement, un matin, sur un che-
val d'emprunt, avec le peu de ressour-
ces qu'il avaitéconomisées sur ses plai-
sirs. Arrivé à Paris, il écrivit à son
père et réclama des secours qu'il n'était.
plus possible de lui refuser, mais qui
lui furent accordés sous Ja condition
expresse qu'il serait de retour à Gre-
noble dans trois mois. L'argent reçu,
Valbonnays ne pensa plus qu'à satisfaire
sa passion pour les voyages. Il passa,
vers la fin de 1671, en Flandre, en Hol-
lande, puis en Angleterre où le comte
de Canaples, dernier duc de Lesdi-
guières, que quelques mécontente-
ments tenaient éloigné de la France,
l'accueillit avec distinction et le pré-
senta à la conr du roi Charles Il. Ce
succès inattendu, en flattant son amour-
propre, surexcita son courage et lui
donna le désir de monter sur l'un des
vaisseaux de la flotte anglaise qui, de
concert avec celle de France, avait or-
dre d'aller chercher les Hollandais
jusque sur leurs côtes. Son désir fut
exaucé : il assista, le 7 juin 1672, au
combat naval de Soultsbaie. Ce spec-
tacle terrible fit sur lui une vive im-
pression et refroidit considérablement
son enthousiasme belliqueux. Dégoûté
de la guerre, il forma le dessein d'a-
border d'autres combats moins péril-
leux, mais non moins animés, ceux du
barreau, et il se rendit à Paris pour
étudier le droit.
Ses études terminées, il revint à Gre-
(1) Il était né à Condricu d'une famille originaire
de Vienne Il fut principal du collége d'Autun à
Paris, professa la médecine à Lyon et à Vienne, où
il mourut le 4 mai 1625, âgé de 72 ans.
(2) Jules Ollivier a consacré an président de
Valbonnays une belle et intéressante notice dans
les Mélanges Biographiques et Bibliogr. relatifs à
l'Hist. lilt du Dauphiné, pp. 295 337. N'ayant rien de
nouveau à y ajouter, et dès lors obligé de raconter
les mêmes faits avec d'autres termes, nous avons
préféré reproduire purement et simplement celle
notice en élaguant toutefois certains développe-
ments qui ne pouvaient trouver place ici.
Aussitôt, les poëtes s'empressèrent de
chanter son mérite en français, en la-
tin, en grec, en hébreu. Leu rs versontété
réunis en deux volumes fort rares
dont voici les titres : 1. V. C. Ioan. Mo-
relli Ebredun. consiliarij oeconomiq; regij
moderatoris illustrissirni prinripis Hen-
rici Engolismei tumulus. Parisiis, apud
Fed. Morellvrn, 1583, in-4o de 56 pp.—
Il. Le royal Mausolée, ou Recueil des
épitaphes faites en l'honneur de Jean Mo-
rel, gouverneur de Henri d'Angoulême,
grand prieur de France, par Jean Mar-
quis (1), in-4°.
Il avait épousé Antoinette DE LOYNES,
née à Paris, veuve de Lubin Dallier,
avocat au Parlement de Paris. « Elle a
t écrit, dit Lacroix du Maine, quelques
« poëmes françois desquels je n'ai vu
« que ceux-là qui sont imprimés avec
« le Tombeau de la reine de Navarre, Mar-
« gnerite de Valois, imprimés à Paris,
« chez Michel Fezandat, l'an 1551.)) Elle
mourut avant lui, et laissa trois sa-
vantes filles qui ont été chantées par
les poëtes :
— CAMILLE, l'aînée, était au rapport
de ses contemporains un prodige de
science. Elle savait le grec et le latin,
et composait des vers dans ces deux
langues; on en trouve quelques-uns sur
la mort de son père dans le premier re-
cueil cité plus haut. Nous les avons lus,
mais nous devons dire que l'on n'y re-
marque pas une seule pensée, pas un
sentiment venant du cœur:de l'amphi-
gouri, de la déclamation et voilà tout.
J. Morel qui l'aimait tendrement l'avait
recommandée en mourant à Jean Mar-
quis. Elle vivait encore en 1584. — On
a prétendu qu'elle était fille de Henri
d'Angoulême, l'élève de son père.
— DIANE, la cadette, était la moins
lettrée des trois sœurs, Lacroix du
Maine se borne à nous apprendre qu'elle
mourut à Paris, « l'an 1581 ou envi-
ron. »
— LUCRÈCE, la plus jeune, faisait
aussi des vers en français, en grec et
en latin. Elle mourut à Paris, le 29 juin
1580.
MORET DE BOURCHE\U (JEAN-
PIERRE), marquis de VALBOLNNAYS,
président de la Chambre des comptes
deDauphiné, historien, naquit à Greno-
ble le 23 juin 1651 (2). Il fit ses études
chez les PP. de l'Oratoire, à N.-D. de
Grâce en Forez, et voyagea ensuite
pendant quelques années pour complé-
ter son éducation. Parti à l'âge de 16
ans (1667) sous le patronage de quel-
ques amis de sa famille, il parcourut
l'Italie, visita Rome, Naples, Bayes,
Cumes, Pouzzol, Bologne; à Venise
il résida plusieurs mois auprès de l'am-
bassadeur de France, Prunier St-André,
premier président du parlement de
Grenoble, qui se plut à le produire
dans le monde et à le mener, à sa suite,
dans toutes les cérémonies publiques.
De retour en France, Valbonnays mé-
dita de nouveaux voyages, surtout celui
de Paris; mais il trouva dans sa fa-
mille une si opiniâtre résistance, que,
désespérant de la vaincre, il partit
clandestinement, un matin, sur un che-
val d'emprunt, avec le peu de ressour-
ces qu'il avaitéconomisées sur ses plai-
sirs. Arrivé à Paris, il écrivit à son
père et réclama des secours qu'il n'était.
plus possible de lui refuser, mais qui
lui furent accordés sous Ja condition
expresse qu'il serait de retour à Gre-
noble dans trois mois. L'argent reçu,
Valbonnays ne pensa plus qu'à satisfaire
sa passion pour les voyages. Il passa,
vers la fin de 1671, en Flandre, en Hol-
lande, puis en Angleterre où le comte
de Canaples, dernier duc de Lesdi-
guières, que quelques mécontente-
ments tenaient éloigné de la France,
l'accueillit avec distinction et le pré-
senta à la conr du roi Charles Il. Ce
succès inattendu, en flattant son amour-
propre, surexcita son courage et lui
donna le désir de monter sur l'un des
vaisseaux de la flotte anglaise qui, de
concert avec celle de France, avait or-
dre d'aller chercher les Hollandais
jusque sur leurs côtes. Son désir fut
exaucé : il assista, le 7 juin 1672, au
combat naval de Soultsbaie. Ce spec-
tacle terrible fit sur lui une vive im-
pression et refroidit considérablement
son enthousiasme belliqueux. Dégoûté
de la guerre, il forma le dessein d'a-
border d'autres combats moins péril-
leux, mais non moins animés, ceux du
barreau, et il se rendit à Paris pour
étudier le droit.
Ses études terminées, il revint à Gre-
(1) Il était né à Condricu d'une famille originaire
de Vienne Il fut principal du collége d'Autun à
Paris, professa la médecine à Lyon et à Vienne, où
il mourut le 4 mai 1625, âgé de 72 ans.
(2) Jules Ollivier a consacré an président de
Valbonnays une belle et intéressante notice dans
les Mélanges Biographiques et Bibliogr. relatifs à
l'Hist. lilt du Dauphiné, pp. 295 337. N'ayant rien de
nouveau à y ajouter, et dès lors obligé de raconter
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