Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1923-07-05
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juillet 1923 05 juillet 1923
Description : 1923/07/05 (A3,N107). 1923/07/05 (A3,N107).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9607330m
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/08/2015
DANS CE NUMÉRO : LES DERNIÈRES JOURNÉES DE LA COUPE MICHELIN - 56 APPAREILS IRONT A VAUVILLE
Troisième Année. — N° i07.
Jeudi 5 Juillet 1923.
25 Centimes
(BELGIQUE ET SUISSE : 35 CENTIMES) -
JOURNAL HEBDOMADAIRE DE LA LOCOMOTION AÉRIENNE
Rédacteur en chef : Georges HOUARD
Rédaction, Administration : 17, Boulevard des Batignolles, Paris, Ville
TÉLÉPHONE 1 CENTRAL ,07-15 — CHÈQUES POSTAUX : PARIS 443-49
France : un an : 12 fr. — Étranger : 18 fr.
LE TOUR DE FRANCE AÉRIEN
UNE LUTTE ÉMOUVANTE A MARQUÉ
LES DERNIÈRES JOURNÉES DE LA COUPE MICHELIN
/
Elle est gagnée par le Capitaine Girier à la vitesse moyenne horaire de 137 kms
La Coupe Michelin 1922-1923 est ter-
minée... La Coupe Michelin est gagnée
par le Capitaine Girier après une lutte
splendide et émouvante qui mit aux
prises les meilleurs de nos pilotes mili-
taires.
Quelle magnifique épreuve ce fut là !
Et combien il est regrettable qu'on n'ait
pas mieux fait comprendre au grand
public le puissant intérêt de cette véri-
table course contre la montre, qui mit
en lumière non seulement la valeur de
nos pilotes, mais encore celle de nos
avions et de nos moteurs.
Il aurait fallu faire pour ce tour de
France aérien une publicité égale à celle
que l'on fait au tour de France cycliste,
dire la beauté de l'effort accompli par
une pléiade d'aviateurs, volant presque
sans arrêts, ni repos, la nuit comme le
jour, sous la pluie, dans le vent pour
accomplir, le plus rapidement possible,
les 2,819 kilomètres du parcours imposé.
Il aurait fallu dire que, si les tentatives
furent nombreuses et les succès assez
rares, c'est d'abord en raison des diffi-
cultés formidables de l'épreuve et ensuite
aux conditions atmosphériques déplo-
rables. Peu de pannes, en_ somme, ont.
été enregistrées et si beaucoup durent
abandonner avant de terminer l'immense
boucle, ce sont les éléments qui les y
contraignirent après une lutte très dure
qui, parfois, se prolongea des heures...
Jamais, jusqu'ici, la Coupe Michelin
n'avait donné lieu à une pareille émula-
tion. Jamais, comme cette année, elle
n'avait montré son utilité qui est incon-
testable. En dehors de son attrait spor-
tif, elle constitua, en effet, pour nos
pilotes militaires un entraînement de
premier ordre. Elle constitua pour les
avions, pour les moteurs surtout, un
critérium d'endurance, de robustesse,
de régularité...
A ne retenir que le résultat technique,
celui-ci est appréciable. Il suffit de con-
sidérer les « temps » des tenants succes-
sifs, depuis — et y compris — le regretté
Poirée.
Poirée (1921) 37 h. 28
Martinetti (1921J 35 h. 45
Vuillernin (1922)... 28 h. 45 m. 45 s.
Vuillemin (1923)... 27 h. 12m. 58 s.
Desfourneaux (1923) 22 h. 53 m. 14 s.
Girier (1923) ....... 20 h. 41 m. 50 s.
On dira que le parcours a été, depuis
1921, légèrement réduit. (De 3.000 kms
à 2.819). N'empêche que la vitesse
moyenne horaire qui était de 80 kms à
l'heure dans la Coupe Michelin de 1921
est passée à 137 kms 792, en 1923, avec
le Capitaine Girier.
Tout en complimentant le vainqueur
de son succès — amplement mérité —
on pense cependant qu'avec un peu plus
de chance, la victoire serait revenue au
Commandant Vuillemin qui accumula,
pour triompher, tentative sur tentative.
Quand on songe que la dernière échoua
à 40 kms du but, alors que l'admirable
pilote avait couvert le parcours à la
vitesse horaire de 160 kms, on regrette
qu'une pareille persévérance, un si cou-
rageux effort n'aient pas été récompensés
par une victoire que tout permettait
d'escompter. Mais ce sont là les aléas de
la course...
La Coupe Michelin aura été caracté-
risée cette année par l'absence quasi-
totale des concurrents civils. A part une
tentative de Bossoutrot, les militaires
seuls ont essayé de la conquérir. Abs-
tention volontaire? On ne peut l'affir-
mer, mais c'est possible. On n'ignore
pas qu'une bonne partie des pilotes pro-
fessionnels civils sont opposés à la par-
ticipation des aviateurs militaires aux
compétitions- sportives parce que les
chances, disent-ils, ne sont pas égales,
en raison des facilités données aux con-
currents militaires.
Quoi qu'il en soit, félicitons-nous des
résultats obtenus par la dernière Coupe
Michelin : elle marque une « reprise »
de bon augure pour les destinées de
l'aviation...
Georges HOUARD.
En Course...
La lutte pour la Coupe Michelin fut, nous
l'avons dit, extrêmement vive. Et les tenta-
tives furent si nombreuses que nous devons
nous contenter d'en donner ici un très suc-
cinct résumé.
Lieutenant Desfourneaux. — Le Lieute-
nant Desfourneaux partit une première fois
le lundi 18 Juin, mais sans succès. Il recom-
mença le jeudi 21, partant de Saiut-Ingle-
vert à 2 heures 4 pour s'arrêter à Nîmes,
après avoir couvert plus de 1.350 kms.
Mercredi 27, Desfourneaux part de Villa-
coublay à 2 heures 39 et piquant droit sur
Saint-Inglevert commença son tour de
FraDce qu'il termine victorieusement à Vil-
lacoublay jeudi vers 1 heure 30. La Coupe
Michelin lui appartient provisoirement.
Desfourneaux pilotait un avion Henry
Potez, moteur Lorraine-Diétrich.
L'excellent pilote tente un nouveau départ
samedi matin 30 Juin, mais il se perd dans
le brouillard entre Valenciennes et Mour-
melon et va atterrir en Belgique.
Lieutenant Rabattel. — Le Lieutenant
Rabattel part le mardi 19 Juin sur mono-
plan Gourdou-Leseurre, moteur Hispano-
Suiza, mais abandonne au cours de la pre-
mière étape. Une seconde tentative faite le
jeudi 21 le mena de Villacoublay à Fran-
cheville (entre Clermont-Ferrand et Lyon)
où il fut contraint d'atterrir.
Vendredi dernier, 29 Juin, le Lieutenant
Rabattel part de Villacoublay à 3 heures 45
et par Angers commence une nouvelle ten-
tative. Il abandonne à Clermont-Ferrand à
16 heures 30 après avoir parcouru 1.452 km.
Lieutenant Batelier. — Part jeudi 21 de
Villacoublay sur biplan Henry Potez, mo-
teur Lorraine-Diétrich, mais abandonne
vers Metz, après 652 kms, et rejoint Villa-
coublay par la voie des airs. Il repart le
samedi 23 à 4 heures 20, abandonne cette
fois à Mourmelon et rentre encore à Villa-
coublay. Mercredi 27, Batelier s'envole à
nouveau, passe par Saint-Inglevert, pour-
suit son chemin et arrive à Bordeaux dans
d'excellentes conditions. Mais il y laisse
une partie de son train d'atterrissage et se
voit contraint d'abandonner après avoir
couvert 2.276 kms. à la vitesse moyenne de
150 kms à l'heure.
Capitaine Mézergues. — Part de Bor-
deaux, sur Bréguet, moteur Renault le
samedi 23 Juin a 7 heures, passe à Pau, à
Toulouse..... et revient à Bordeaux à
13 heures 40. Le lendemain, dimanche
24 Juin, le Capitaine Mézergues quitte Bor-
deaux à 17 heures 45, dans le sens opposé à
celui de la tentative précédente ; il arrive à
Villacoublay à 23 heures 30, s'y arrête
2 heures..... et continue. A 17 heures, il
abandonne à Lyon ayant couvert 2.000 km.
Commandant Vuillemin. — Part de Villa-
coublay, mercredi 27 Juin, à 3 h. 41, sur
Bréguet-Renault, en direction de Saint-
Inglevert. Il boucle la presque totalité du
circuit à la vitesse moyenne de 160 à l'heure,
passe à Bordeaux à 17 heures 57, à Angers
à 19 heures 40 d'où il s'envole pour la der-
nière étape. Une panne malencontreuse
l'immobilise entre Chartres et Rambouillet,
à 12 minutes du but, lui enlevant une vic-
toire qui paraissait certaine.
Capitaine Dagneaux. — S'envole à Villa-
coublay, mercredi 27 à 2 heures 58, en met-
tant le cap sur Saint-Inglevert. La première
partie du circuit est réalisée normalement,
mais Dagneaux est arrêté à Dijon vers
10 heures par le fonctionnement défectueux
de son réservoir d'essence.
Vendredi 29, il recommence, part de Vil-
lacoublay à 3 h. 38, passe à Saint-Inglevert
et aux escales suivantes... Il boucle presque
complètement le circuit puisqu'il atterrit à
Angers vers 22 heures, c'est-à-dire dans de
bonnes conditions de temps. Il repart d'An-
gers, mais n'atteint pas Villacoublay. Il
descend à Fontainebleau.
Adjudant Foiny. — L'adjudant Foiny
prend le départ à Villacoublay, sur Bré-
guet-Renault, à 2 h. 52, le jeudi 28 juin. Il
accomplit une très belle performance, lui
aussi, puisqu'elle le mène jusqu'à Angers
où il arrive à 23 heures ayant couvert
2.571 kms. Une panne de magnéto l'y arrête
et le contraint à abandonner.
Il tente, le 30, au matin, de reprendre le
départ, quitte effectivement Villacoublay,
mais échoue en raison du brouillard.
Lieutenant Puget. — Départ de Villacou-
blay, mercredi 27 à 3 heures ; abandonne à
Angers, première étape, en raison d'une
fuite au réservoir d'essence.
Il repart jeudi 28, de Villacoublay -à
4 h. 41, en mettant le cap sur Angers. Il
continue sa randonnée suivant le pro-
gramme fixé jusqu'à Dijon où il arrive à ,"
16 h. 51. Entre Dijon et Strasbourg, il aban-
donne après un voyage de plus de 2000 kms
à la moyenne de 148 kms.
Lieutenant Robert. — Départ de Villacou-
blay, mercredi 27 à 2 h. 52. Passe à Angers,
puis à Bordeaux où le mauvais temps l'ar-
rête.
Il repart le vendredi 29, de Villacoublay,
à 3 h. 33 et entreprend le circuit, cette fois
dans le sens opposé, c'est-à-dire par Saint-
Inglevert. Mais cette fois encore Bordeaux
lui est fatal et c'est sa dernière escale à
19 h. 03 avant l'abandon qui se produit
lorsque le Lieutenant Robert a couvert près
de 2.300 kms.
Il fait une ultime tentative, dans la nuit
de vendredi 29 à samedi 30, mais elle
échoue.
Lieutenant de Fonds-Lamotte. — Part
mercredi 27 de Villacoublay à 1 h. 30, n'ar-
rive à Valenciennes qu'à 8 h. 30 et aban-
donne.
Repart vendredi 28, de Villacoublay, à
3 h. 22 et commence son tour de France
dans de bonnes conditions. Il passe à Saint-
Inglevert, Valenciennes, Mourmelon, Metz,
etc..., arrive finalement à Clermont-Fer-
rand et abandonne entre cette ville et Lyon,
à près de 16 heures.
Lieutenant Terrasson. — Part de Villa-
coublay, samedi matin 30 juin, mais échoue
dans la première partie du circuit.
Capitaine Girier. — Celui qui allait
gagner la Coupe Michelin est parti de Lyon
jeudi 28 juin, sur avion Bréguet, moteur
Renault 300 CV à 1 h. 07. Il se dirigeait
sur Nîmes, où il arrivait sans encombre et
poursuivait son vol très régulièrement. A
21 h. 43, il atterrissait définitivement à
Lyon ayant accompli les 2.819 kms de la
Coupe Michelin en 20 h. 41 m. 50 secondes.
Le Capitaine Girier enlevait ainsi le tro-
phée au tenant précédent : le Lieutenant
Desfourneaux.
Les résultats
du concours de parachutes
ne sont pas encore connus
Les résultats du concours Nieuport-Astra
qui s'est déroulé pendant le mois de juin à
Saint-Cyr vont être publiés d'ici peu.
Les renseignements que nous avons re-
cueillis et ceux que nous avons publiés
nous incitent à penser que le vainqueur de
cette épreuve sera vraisemblablement, le
constructeur le plus connu en cette matière,
celui dont les appareils sont presque exclu-
sivement employés dans les meetings.
Ce constructeur a obtenu en effet des ré-
sultats qui permettent de dire que le modèle
qu'il a présenté au concours Nieuport-Astra
est susceptible de recevoir dès à présent, des
applications pratiques et généralisées.
On sait que les principaux points du
concours portaient sur la vitesse d'ouver-
ture, la vitesse de chute, la possibilité de
faire varier cette vitesse, etc...
L'appareil, dont on annoncera sans doute
la victoire bien méritée, a une vitesse d'ou-
verture qui est descendue jusqu'à 1 sec. 2/5.
On peut compter la moyenne des essais à
2 secondes environ.
Sa vitesse de descente a été, en moyenne,
inférieure à 5 mètres à la seconde. A plu-
sieurs reprises, elle a été en dessous de ce
chiffre.
Il possède enfin un dispositif, dont la
valeur fut mise en lumière par Mlle Collin,
et qui permet à l'expérimentateur d'aug-
menter ou de réduire à volonté la vitesse
de descente.
Un autre dispositif permet de freiner l'at-
ternssage, c'est-à-dire de s'opposer au traî-
nage du parachutiste par grand vent.
Enfin, qualité importante, le nouveau
parachute est construit en coton ; l'emploi
de ce tissu, recommandé d'ailleurs par les
auteurs du règlement du concours, permet-
tra de réaliser une économie de 40 p. 100. Si
on venait, comme il faut l'espérer, à géné-
raliser le parachute d'avion, on voit quel
gain représenterait l'emploi du parachute
en coton. x
Lorsque les résultats du concours Nieu-
port-Astra seront rendus publics, nous
pourrons être moins discrets et donner de
plus amples détails sur ce que nous consi-
dérons comme un réel progrès vers la voie
de la « bouée aérienne ».
SOUS LES AILES D'AUVERGNE
Le Meeting de l'Aéro-Club d'Auvergne
s'est déroulé, dimanche, à Aulnat
(De notre envoyé spécial, par téléphone)
D'abord, un très joli voyage que je dois à
l'obligeance de Lucien Bossoutrot... Partis
à 9 h. 30, samedi, du Bourget, à bord d'un
Goliath-Farman, nous sommes arrivés à
Aulnat, après un vol sans incident, de
3 h. 10 pour un parcours de 400 kilomètres.
C'est remarquable, surtout si l'on sait que
Bossoutrot a tenu à marcher au régime éco-
nomique. Départ magnifique, comme Bos-
soutrot sait les prendre ; Paris caché par la
brume ; jusqu'à Riom, un véritable c tapis
roulant », mais après des nuages, beaucoup
de nuages qui nous ont sérieusement secoués.
Un beau circuit au-dessus de Clermont et
un atterrissage « en douceur ».
Le meeting est très bien organisé et
l'Aéro-Club d'Auvergne, selon son habitude, a
fort bien fait les choses. Les pilotes, les
invités, le public sont reçus d'une façon
charmante par Gilbert Sardier et ses actifs
collaborateurs qui se dépensent vraiment
sans compter.
Samedi soir, conférence du Comte de la
Vaulx devant une assistance nombreuse.
Dimanche matin, au terrain d'Aulnat, de
bonne heure, l'açtivité est grande. A 9 h. 30
arrive M. Laurent-Eynac. accompagné du
Préfet, du Dr Marcombes, maire de Cler-
mont-Ferrand et d'un représentant du Co-
lonel Targe.
Dès la veille, de nombreuses personnes
ont retenu leur place pour les vols en avion.
Mais les multiplaces ont joué de malheur.
Le samedi. Minier, lâché par son moteur, a
brisé son Hanriot. Dimanche, c'est d'abord
Groslière qui, prenant le départ, fait un
cheval de bois et capote. Ensuite, c'est Bos-
soutrot... à son premier vol, avec 8 passa-
gers, alors qu'il se trouvait entre 25 et 30 m.,
le vilebrequin d'un de ses moteurs le lâche...
Il a le sang-froid de crier à ses passagers de
se retirer dans le fond de la cabine et réussi'
à atterrir, dans un champ de blé, sans autre
mal qu'une « mise en pylone » qui endom-
mage l'appareil.
Le prix de la Montagne est disputé par
Pitot sur Morane et par un Bréguet ; c'est
le Bréguet qui remporte le prix, mais il
capote à l'atterrissage.
A 11 heures, match de vitesse entre
Fronval sur Morane et Haeglen sur Hanriot.
C'est Haeglen le vainqueur.
Pitot vole avec une passagère et accomplit
de nombreux loopings.
Puis, c'est le concours de style réservé
aux pilotes de l'Aé.C.A. Il donne les résul-
tats suivants : 1 : Dupoux ; 2 : Pouché ;
3 : Michel ; 3 : Lecuir ; 5 : Groslière.
Après le déjeuner, Pitot fait du « pas-
sager J) sur son Morane. A 14 heures, Fronval
exécute toute la gamme de ses exercices de
virtuosité, suivi bientôt de Haeglen qui
avec son Hanriot, fait un vol sur le dos tout
à fait remarquable.
Le meeting a remporté un gros succès
d'affluence ; toutes les enceintes sont com-
bles.
A 15 h. 20, nous assistons à un joli simulacre
de combat entre Robert Bajac, sur un biplace
Spad, et Gilbert Sardier.
A 16 heures, Sadi-Lecointe prend le départ
sur un Nieuport; il fait un passage impres-
sionnant devant les tribunes. Il donne une
impression de vitesse formidable. A sa des-
cente, M. Laurent-Eynac félicite Sadi comme
il le mérite.
A 17 heures, Haeglen repart sur son
Hanriot, prend de la hauteur et fait une
superbe descente, hélice calée.
Tous les appareils disponibles prennent
alors le départ pour le Prix Jean Casale.
Il s'agit de la course-handicap de 56 kilo-
mètres dont Les Ailes ont parlé. C'est Sadi-
Lecointe qui gagne cette course, suivi de
Haeglen (2e), Sardier (3e), Fronval (4'),
Pitot (5e).
A 18 heures, Mlle E. Diard descend, en
parachute Bajac. Ors, de l'avion que pilote Robert
iajac. Ostrowsky part avec Pitot et descend
à bord d'un « Blanquier ». Le parachute s'en
va « coiffer a le pylone d'une manche à air.
Le soir, le meeting se termine par un
banquet...
On ne peut que féliciter l'Aéro-Club d'Au-
vergne de la façon dont il a organisé cette
manifestation ; il a fait, je le répète, un gros
effort dont il a été récompensé par le succès
qu'il remporta auprès du public. Je ne peax
citer tous les artisans de ce succès, mais je
tiens néanmoins à dire la large part qui revient
à M. de Verneville qui remplit ses fonctions
de chef de piste à la satisfaction générale.
Et cela me dispense d'ajouter quoi que ce
soit aux louanges qu'il mérite.
André FRACHET
Prière de joindre aux demandes de
changement d adresses la somme de cir.
ivante eantiraas en timbres varfs
DU PARADOXE A LA RÉALITÉ
Des Surfaces qui avancent contre le Vent
Dans un article paru le 24 mai, le journal
Les Ailes signalait les résultats obtenus par
M. Constantin avec son bateau « Le Bois-
Rosé », à turbine aérienne, actionnant une
hélice marine. Ce bateau remonte son
propre vent moteur.
Au point de vue théorique, ce n'est que la
répétition, en plus grand, d'essais effectués
vers 1911 ; ceux-ci montraient alors un petit
✓
Disposition schématique dtt chariot qui a servi aux expériences de M. Gaston.
chariot avançant contre le vent dans des con-
ditions analogues.
Ce principe représente une intéressante
transformation du travail par l'intermé-
diaire de transmissions mécaniques. Il y a
possibilité d'obtenir plus simplement encore,
cette même transformation. La nature nous
en donne de nombreux exemples, et afin de
préparer l'esprit, je rappellerai les faits ci-
après.
En premier lieu, une pensée de Mouil-
lard : Il y a peut-être des formes qui donnent
une com repression supérieure à la pression.
Puis les essais de Marcel Desprez, lequel
montrait qu'une surface inclinée, formant
un angle négatif par rapport au plan hori-
zontal, montée sur chariot, avançait contre
un vent légèrement ascendant.
Mais il y a mieux encore ; ce sont les
essais effectués en 1904 par le Professeur
Bertelli, de Brescia, de la Société Royale
Italienne de Physique. Ce savant montrait,
que sous l'action d'une soufllerie limitée,
constituée en l'occurrence par les poumons
de l'expérimentateur, une surface pouvait
être aspirée par le souffle ainsi créé.
Pourtant de ces faits, relatés dans le nu-
méro d'Octobre 1904 de La Science au XXB
Siècle, nous reprîmes ces essais en 1912
puis en 1921, mais sous une forme plus dé-
veloppée. La soufflerie employée était cons-
Troisième Année. — N° i07.
Jeudi 5 Juillet 1923.
25 Centimes
(BELGIQUE ET SUISSE : 35 CENTIMES) -
JOURNAL HEBDOMADAIRE DE LA LOCOMOTION AÉRIENNE
Rédacteur en chef : Georges HOUARD
Rédaction, Administration : 17, Boulevard des Batignolles, Paris, Ville
TÉLÉPHONE 1 CENTRAL ,07-15 — CHÈQUES POSTAUX : PARIS 443-49
France : un an : 12 fr. — Étranger : 18 fr.
LE TOUR DE FRANCE AÉRIEN
UNE LUTTE ÉMOUVANTE A MARQUÉ
LES DERNIÈRES JOURNÉES DE LA COUPE MICHELIN
/
Elle est gagnée par le Capitaine Girier à la vitesse moyenne horaire de 137 kms
La Coupe Michelin 1922-1923 est ter-
minée... La Coupe Michelin est gagnée
par le Capitaine Girier après une lutte
splendide et émouvante qui mit aux
prises les meilleurs de nos pilotes mili-
taires.
Quelle magnifique épreuve ce fut là !
Et combien il est regrettable qu'on n'ait
pas mieux fait comprendre au grand
public le puissant intérêt de cette véri-
table course contre la montre, qui mit
en lumière non seulement la valeur de
nos pilotes, mais encore celle de nos
avions et de nos moteurs.
Il aurait fallu faire pour ce tour de
France aérien une publicité égale à celle
que l'on fait au tour de France cycliste,
dire la beauté de l'effort accompli par
une pléiade d'aviateurs, volant presque
sans arrêts, ni repos, la nuit comme le
jour, sous la pluie, dans le vent pour
accomplir, le plus rapidement possible,
les 2,819 kilomètres du parcours imposé.
Il aurait fallu dire que, si les tentatives
furent nombreuses et les succès assez
rares, c'est d'abord en raison des diffi-
cultés formidables de l'épreuve et ensuite
aux conditions atmosphériques déplo-
rables. Peu de pannes, en_ somme, ont.
été enregistrées et si beaucoup durent
abandonner avant de terminer l'immense
boucle, ce sont les éléments qui les y
contraignirent après une lutte très dure
qui, parfois, se prolongea des heures...
Jamais, jusqu'ici, la Coupe Michelin
n'avait donné lieu à une pareille émula-
tion. Jamais, comme cette année, elle
n'avait montré son utilité qui est incon-
testable. En dehors de son attrait spor-
tif, elle constitua, en effet, pour nos
pilotes militaires un entraînement de
premier ordre. Elle constitua pour les
avions, pour les moteurs surtout, un
critérium d'endurance, de robustesse,
de régularité...
A ne retenir que le résultat technique,
celui-ci est appréciable. Il suffit de con-
sidérer les « temps » des tenants succes-
sifs, depuis — et y compris — le regretté
Poirée.
Poirée (1921) 37 h. 28
Martinetti (1921J 35 h. 45
Vuillernin (1922)... 28 h. 45 m. 45 s.
Vuillemin (1923)... 27 h. 12m. 58 s.
Desfourneaux (1923) 22 h. 53 m. 14 s.
Girier (1923) ....... 20 h. 41 m. 50 s.
On dira que le parcours a été, depuis
1921, légèrement réduit. (De 3.000 kms
à 2.819). N'empêche que la vitesse
moyenne horaire qui était de 80 kms à
l'heure dans la Coupe Michelin de 1921
est passée à 137 kms 792, en 1923, avec
le Capitaine Girier.
Tout en complimentant le vainqueur
de son succès — amplement mérité —
on pense cependant qu'avec un peu plus
de chance, la victoire serait revenue au
Commandant Vuillemin qui accumula,
pour triompher, tentative sur tentative.
Quand on songe que la dernière échoua
à 40 kms du but, alors que l'admirable
pilote avait couvert le parcours à la
vitesse horaire de 160 kms, on regrette
qu'une pareille persévérance, un si cou-
rageux effort n'aient pas été récompensés
par une victoire que tout permettait
d'escompter. Mais ce sont là les aléas de
la course...
La Coupe Michelin aura été caracté-
risée cette année par l'absence quasi-
totale des concurrents civils. A part une
tentative de Bossoutrot, les militaires
seuls ont essayé de la conquérir. Abs-
tention volontaire? On ne peut l'affir-
mer, mais c'est possible. On n'ignore
pas qu'une bonne partie des pilotes pro-
fessionnels civils sont opposés à la par-
ticipation des aviateurs militaires aux
compétitions- sportives parce que les
chances, disent-ils, ne sont pas égales,
en raison des facilités données aux con-
currents militaires.
Quoi qu'il en soit, félicitons-nous des
résultats obtenus par la dernière Coupe
Michelin : elle marque une « reprise »
de bon augure pour les destinées de
l'aviation...
Georges HOUARD.
En Course...
La lutte pour la Coupe Michelin fut, nous
l'avons dit, extrêmement vive. Et les tenta-
tives furent si nombreuses que nous devons
nous contenter d'en donner ici un très suc-
cinct résumé.
Lieutenant Desfourneaux. — Le Lieute-
nant Desfourneaux partit une première fois
le lundi 18 Juin, mais sans succès. Il recom-
mença le jeudi 21, partant de Saiut-Ingle-
vert à 2 heures 4 pour s'arrêter à Nîmes,
après avoir couvert plus de 1.350 kms.
Mercredi 27, Desfourneaux part de Villa-
coublay à 2 heures 39 et piquant droit sur
Saint-Inglevert commença son tour de
FraDce qu'il termine victorieusement à Vil-
lacoublay jeudi vers 1 heure 30. La Coupe
Michelin lui appartient provisoirement.
Desfourneaux pilotait un avion Henry
Potez, moteur Lorraine-Diétrich.
L'excellent pilote tente un nouveau départ
samedi matin 30 Juin, mais il se perd dans
le brouillard entre Valenciennes et Mour-
melon et va atterrir en Belgique.
Lieutenant Rabattel. — Le Lieutenant
Rabattel part le mardi 19 Juin sur mono-
plan Gourdou-Leseurre, moteur Hispano-
Suiza, mais abandonne au cours de la pre-
mière étape. Une seconde tentative faite le
jeudi 21 le mena de Villacoublay à Fran-
cheville (entre Clermont-Ferrand et Lyon)
où il fut contraint d'atterrir.
Vendredi dernier, 29 Juin, le Lieutenant
Rabattel part de Villacoublay à 3 heures 45
et par Angers commence une nouvelle ten-
tative. Il abandonne à Clermont-Ferrand à
16 heures 30 après avoir parcouru 1.452 km.
Lieutenant Batelier. — Part jeudi 21 de
Villacoublay sur biplan Henry Potez, mo-
teur Lorraine-Diétrich, mais abandonne
vers Metz, après 652 kms, et rejoint Villa-
coublay par la voie des airs. Il repart le
samedi 23 à 4 heures 20, abandonne cette
fois à Mourmelon et rentre encore à Villa-
coublay. Mercredi 27, Batelier s'envole à
nouveau, passe par Saint-Inglevert, pour-
suit son chemin et arrive à Bordeaux dans
d'excellentes conditions. Mais il y laisse
une partie de son train d'atterrissage et se
voit contraint d'abandonner après avoir
couvert 2.276 kms. à la vitesse moyenne de
150 kms à l'heure.
Capitaine Mézergues. — Part de Bor-
deaux, sur Bréguet, moteur Renault le
samedi 23 Juin a 7 heures, passe à Pau, à
Toulouse..... et revient à Bordeaux à
13 heures 40. Le lendemain, dimanche
24 Juin, le Capitaine Mézergues quitte Bor-
deaux à 17 heures 45, dans le sens opposé à
celui de la tentative précédente ; il arrive à
Villacoublay à 23 heures 30, s'y arrête
2 heures..... et continue. A 17 heures, il
abandonne à Lyon ayant couvert 2.000 km.
Commandant Vuillemin. — Part de Villa-
coublay, mercredi 27 Juin, à 3 h. 41, sur
Bréguet-Renault, en direction de Saint-
Inglevert. Il boucle la presque totalité du
circuit à la vitesse moyenne de 160 à l'heure,
passe à Bordeaux à 17 heures 57, à Angers
à 19 heures 40 d'où il s'envole pour la der-
nière étape. Une panne malencontreuse
l'immobilise entre Chartres et Rambouillet,
à 12 minutes du but, lui enlevant une vic-
toire qui paraissait certaine.
Capitaine Dagneaux. — S'envole à Villa-
coublay, mercredi 27 à 2 heures 58, en met-
tant le cap sur Saint-Inglevert. La première
partie du circuit est réalisée normalement,
mais Dagneaux est arrêté à Dijon vers
10 heures par le fonctionnement défectueux
de son réservoir d'essence.
Vendredi 29, il recommence, part de Vil-
lacoublay à 3 h. 38, passe à Saint-Inglevert
et aux escales suivantes... Il boucle presque
complètement le circuit puisqu'il atterrit à
Angers vers 22 heures, c'est-à-dire dans de
bonnes conditions de temps. Il repart d'An-
gers, mais n'atteint pas Villacoublay. Il
descend à Fontainebleau.
Adjudant Foiny. — L'adjudant Foiny
prend le départ à Villacoublay, sur Bré-
guet-Renault, à 2 h. 52, le jeudi 28 juin. Il
accomplit une très belle performance, lui
aussi, puisqu'elle le mène jusqu'à Angers
où il arrive à 23 heures ayant couvert
2.571 kms. Une panne de magnéto l'y arrête
et le contraint à abandonner.
Il tente, le 30, au matin, de reprendre le
départ, quitte effectivement Villacoublay,
mais échoue en raison du brouillard.
Lieutenant Puget. — Départ de Villacou-
blay, mercredi 27 à 3 heures ; abandonne à
Angers, première étape, en raison d'une
fuite au réservoir d'essence.
Il repart jeudi 28, de Villacoublay -à
4 h. 41, en mettant le cap sur Angers. Il
continue sa randonnée suivant le pro-
gramme fixé jusqu'à Dijon où il arrive à ,"
16 h. 51. Entre Dijon et Strasbourg, il aban-
donne après un voyage de plus de 2000 kms
à la moyenne de 148 kms.
Lieutenant Robert. — Départ de Villacou-
blay, mercredi 27 à 2 h. 52. Passe à Angers,
puis à Bordeaux où le mauvais temps l'ar-
rête.
Il repart le vendredi 29, de Villacoublay,
à 3 h. 33 et entreprend le circuit, cette fois
dans le sens opposé, c'est-à-dire par Saint-
Inglevert. Mais cette fois encore Bordeaux
lui est fatal et c'est sa dernière escale à
19 h. 03 avant l'abandon qui se produit
lorsque le Lieutenant Robert a couvert près
de 2.300 kms.
Il fait une ultime tentative, dans la nuit
de vendredi 29 à samedi 30, mais elle
échoue.
Lieutenant de Fonds-Lamotte. — Part
mercredi 27 de Villacoublay à 1 h. 30, n'ar-
rive à Valenciennes qu'à 8 h. 30 et aban-
donne.
Repart vendredi 28, de Villacoublay, à
3 h. 22 et commence son tour de France
dans de bonnes conditions. Il passe à Saint-
Inglevert, Valenciennes, Mourmelon, Metz,
etc..., arrive finalement à Clermont-Fer-
rand et abandonne entre cette ville et Lyon,
à près de 16 heures.
Lieutenant Terrasson. — Part de Villa-
coublay, samedi matin 30 juin, mais échoue
dans la première partie du circuit.
Capitaine Girier. — Celui qui allait
gagner la Coupe Michelin est parti de Lyon
jeudi 28 juin, sur avion Bréguet, moteur
Renault 300 CV à 1 h. 07. Il se dirigeait
sur Nîmes, où il arrivait sans encombre et
poursuivait son vol très régulièrement. A
21 h. 43, il atterrissait définitivement à
Lyon ayant accompli les 2.819 kms de la
Coupe Michelin en 20 h. 41 m. 50 secondes.
Le Capitaine Girier enlevait ainsi le tro-
phée au tenant précédent : le Lieutenant
Desfourneaux.
Les résultats
du concours de parachutes
ne sont pas encore connus
Les résultats du concours Nieuport-Astra
qui s'est déroulé pendant le mois de juin à
Saint-Cyr vont être publiés d'ici peu.
Les renseignements que nous avons re-
cueillis et ceux que nous avons publiés
nous incitent à penser que le vainqueur de
cette épreuve sera vraisemblablement, le
constructeur le plus connu en cette matière,
celui dont les appareils sont presque exclu-
sivement employés dans les meetings.
Ce constructeur a obtenu en effet des ré-
sultats qui permettent de dire que le modèle
qu'il a présenté au concours Nieuport-Astra
est susceptible de recevoir dès à présent, des
applications pratiques et généralisées.
On sait que les principaux points du
concours portaient sur la vitesse d'ouver-
ture, la vitesse de chute, la possibilité de
faire varier cette vitesse, etc...
L'appareil, dont on annoncera sans doute
la victoire bien méritée, a une vitesse d'ou-
verture qui est descendue jusqu'à 1 sec. 2/5.
On peut compter la moyenne des essais à
2 secondes environ.
Sa vitesse de descente a été, en moyenne,
inférieure à 5 mètres à la seconde. A plu-
sieurs reprises, elle a été en dessous de ce
chiffre.
Il possède enfin un dispositif, dont la
valeur fut mise en lumière par Mlle Collin,
et qui permet à l'expérimentateur d'aug-
menter ou de réduire à volonté la vitesse
de descente.
Un autre dispositif permet de freiner l'at-
ternssage, c'est-à-dire de s'opposer au traî-
nage du parachutiste par grand vent.
Enfin, qualité importante, le nouveau
parachute est construit en coton ; l'emploi
de ce tissu, recommandé d'ailleurs par les
auteurs du règlement du concours, permet-
tra de réaliser une économie de 40 p. 100. Si
on venait, comme il faut l'espérer, à géné-
raliser le parachute d'avion, on voit quel
gain représenterait l'emploi du parachute
en coton. x
Lorsque les résultats du concours Nieu-
port-Astra seront rendus publics, nous
pourrons être moins discrets et donner de
plus amples détails sur ce que nous consi-
dérons comme un réel progrès vers la voie
de la « bouée aérienne ».
SOUS LES AILES D'AUVERGNE
Le Meeting de l'Aéro-Club d'Auvergne
s'est déroulé, dimanche, à Aulnat
(De notre envoyé spécial, par téléphone)
D'abord, un très joli voyage que je dois à
l'obligeance de Lucien Bossoutrot... Partis
à 9 h. 30, samedi, du Bourget, à bord d'un
Goliath-Farman, nous sommes arrivés à
Aulnat, après un vol sans incident, de
3 h. 10 pour un parcours de 400 kilomètres.
C'est remarquable, surtout si l'on sait que
Bossoutrot a tenu à marcher au régime éco-
nomique. Départ magnifique, comme Bos-
soutrot sait les prendre ; Paris caché par la
brume ; jusqu'à Riom, un véritable c tapis
roulant », mais après des nuages, beaucoup
de nuages qui nous ont sérieusement secoués.
Un beau circuit au-dessus de Clermont et
un atterrissage « en douceur ».
Le meeting est très bien organisé et
l'Aéro-Club d'Auvergne, selon son habitude, a
fort bien fait les choses. Les pilotes, les
invités, le public sont reçus d'une façon
charmante par Gilbert Sardier et ses actifs
collaborateurs qui se dépensent vraiment
sans compter.
Samedi soir, conférence du Comte de la
Vaulx devant une assistance nombreuse.
Dimanche matin, au terrain d'Aulnat, de
bonne heure, l'açtivité est grande. A 9 h. 30
arrive M. Laurent-Eynac. accompagné du
Préfet, du Dr Marcombes, maire de Cler-
mont-Ferrand et d'un représentant du Co-
lonel Targe.
Dès la veille, de nombreuses personnes
ont retenu leur place pour les vols en avion.
Mais les multiplaces ont joué de malheur.
Le samedi. Minier, lâché par son moteur, a
brisé son Hanriot. Dimanche, c'est d'abord
Groslière qui, prenant le départ, fait un
cheval de bois et capote. Ensuite, c'est Bos-
soutrot... à son premier vol, avec 8 passa-
gers, alors qu'il se trouvait entre 25 et 30 m.,
le vilebrequin d'un de ses moteurs le lâche...
Il a le sang-froid de crier à ses passagers de
se retirer dans le fond de la cabine et réussi'
à atterrir, dans un champ de blé, sans autre
mal qu'une « mise en pylone » qui endom-
mage l'appareil.
Le prix de la Montagne est disputé par
Pitot sur Morane et par un Bréguet ; c'est
le Bréguet qui remporte le prix, mais il
capote à l'atterrissage.
A 11 heures, match de vitesse entre
Fronval sur Morane et Haeglen sur Hanriot.
C'est Haeglen le vainqueur.
Pitot vole avec une passagère et accomplit
de nombreux loopings.
Puis, c'est le concours de style réservé
aux pilotes de l'Aé.C.A. Il donne les résul-
tats suivants : 1 : Dupoux ; 2 : Pouché ;
3 : Michel ; 3 : Lecuir ; 5 : Groslière.
Après le déjeuner, Pitot fait du « pas-
sager J) sur son Morane. A 14 heures, Fronval
exécute toute la gamme de ses exercices de
virtuosité, suivi bientôt de Haeglen qui
avec son Hanriot, fait un vol sur le dos tout
à fait remarquable.
Le meeting a remporté un gros succès
d'affluence ; toutes les enceintes sont com-
bles.
A 15 h. 20, nous assistons à un joli simulacre
de combat entre Robert Bajac, sur un biplace
Spad, et Gilbert Sardier.
A 16 heures, Sadi-Lecointe prend le départ
sur un Nieuport; il fait un passage impres-
sionnant devant les tribunes. Il donne une
impression de vitesse formidable. A sa des-
cente, M. Laurent-Eynac félicite Sadi comme
il le mérite.
A 17 heures, Haeglen repart sur son
Hanriot, prend de la hauteur et fait une
superbe descente, hélice calée.
Tous les appareils disponibles prennent
alors le départ pour le Prix Jean Casale.
Il s'agit de la course-handicap de 56 kilo-
mètres dont Les Ailes ont parlé. C'est Sadi-
Lecointe qui gagne cette course, suivi de
Haeglen (2e), Sardier (3e), Fronval (4'),
Pitot (5e).
A 18 heures, Mlle E. Diard descend, en
parachute Bajac. Ors, de l'avion que pilote Robert
iajac. Ostrowsky part avec Pitot et descend
à bord d'un « Blanquier ». Le parachute s'en
va « coiffer a le pylone d'une manche à air.
Le soir, le meeting se termine par un
banquet...
On ne peut que féliciter l'Aéro-Club d'Au-
vergne de la façon dont il a organisé cette
manifestation ; il a fait, je le répète, un gros
effort dont il a été récompensé par le succès
qu'il remporta auprès du public. Je ne peax
citer tous les artisans de ce succès, mais je
tiens néanmoins à dire la large part qui revient
à M. de Verneville qui remplit ses fonctions
de chef de piste à la satisfaction générale.
Et cela me dispense d'ajouter quoi que ce
soit aux louanges qu'il mérite.
André FRACHET
Prière de joindre aux demandes de
changement d adresses la somme de cir.
ivante eantiraas en timbres varfs
DU PARADOXE A LA RÉALITÉ
Des Surfaces qui avancent contre le Vent
Dans un article paru le 24 mai, le journal
Les Ailes signalait les résultats obtenus par
M. Constantin avec son bateau « Le Bois-
Rosé », à turbine aérienne, actionnant une
hélice marine. Ce bateau remonte son
propre vent moteur.
Au point de vue théorique, ce n'est que la
répétition, en plus grand, d'essais effectués
vers 1911 ; ceux-ci montraient alors un petit
✓
Disposition schématique dtt chariot qui a servi aux expériences de M. Gaston.
chariot avançant contre le vent dans des con-
ditions analogues.
Ce principe représente une intéressante
transformation du travail par l'intermé-
diaire de transmissions mécaniques. Il y a
possibilité d'obtenir plus simplement encore,
cette même transformation. La nature nous
en donne de nombreux exemples, et afin de
préparer l'esprit, je rappellerai les faits ci-
après.
En premier lieu, une pensée de Mouil-
lard : Il y a peut-être des formes qui donnent
une com repression supérieure à la pression.
Puis les essais de Marcel Desprez, lequel
montrait qu'une surface inclinée, formant
un angle négatif par rapport au plan hori-
zontal, montée sur chariot, avançait contre
un vent légèrement ascendant.
Mais il y a mieux encore ; ce sont les
essais effectués en 1904 par le Professeur
Bertelli, de Brescia, de la Société Royale
Italienne de Physique. Ce savant montrait,
que sous l'action d'une soufllerie limitée,
constituée en l'occurrence par les poumons
de l'expérimentateur, une surface pouvait
être aspirée par le souffle ainsi créé.
Pourtant de ces faits, relatés dans le nu-
méro d'Octobre 1904 de La Science au XXB
Siècle, nous reprîmes ces essais en 1912
puis en 1921, mais sous une forme plus dé-
veloppée. La soufflerie employée était cons-
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