Titre : Le Pays lorrain : revue régionale bi-mensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul
Auteur : Société d'histoire de la Lorraine et du Musée lorrain. Auteur du texte
Auteur : Palais des ducs de Lorraine-Musée lorrain (Nancy). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Nancy)
Éditeur : Berger-LevraultBerger-Levrault (Nancy)
Date d'édition : 1995-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344146295
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 21647 Nombre total de vues : 21647
Description : 01 octobre 1995 01 octobre 1995
Description : 1995/10/01 (A92,VOL76,N4)-1995/12/31. 1995/10/01 (A92,VOL76,N4)-1995/12/31.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Fonds régional : Lorraine Collection numérique : Fonds régional : Lorraine
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9601014m
Source : Société d'histoire de la Lorraine / Musée lorrain
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/06/2015
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- LE PAYS LORRAIN
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- CHRONIQUE
- .......... Page(s) .......... 297
- .......... Page(s) .......... 298
- .......... Page(s) .......... 313
Translation de la relique de Saint Nicolas.
Téméraire, René II (1473-1508) se plaça sous la
protection du saint de l'Église grecque. Avec ses
troupes, le roi entendit la messe à l'église du Port,
dédiée à saint Nicolas. La victoire de 1477 fut dé-
cisive et c'est alors que l'on prit conscience du pa-
triotisme lorrain, puisque René II donna au
duché un emblème, le chardon, et une devise,
« Qui s'y frotte s'y pique ». Le culte de saint
Nicolas était déjà populaire en Lorraine depuis le
Moyen Age ; on trouve les premières traces du
culte du saint à Verdun-sur-Meuse et au Mont
Sainte-Odile dès le Xe siècle. Il prit surtout de
l'ampleur après qu'Aubert de Varangéville, che-
valier lorrain revenant des croisades, ait rapporté
une « jointure du doigt » dérobée à Bari, là où les
reliques de saint Nicolas avaient été déposées le
9 mai 1087 (25). Une femme malade eut une vision
qui lui révéla que la relique que détenait le che-
valier lorrain pouvait la guérir. Le miracle s'ac-
complit. Aussitôt le prieur Simon Moycet
entreprit la construction d'une église digne de re-
cevoir, d'exposer et d'honorer la précieuse re-
lique. Le pèlerinage attirait autant de fidèles, de
pèlerins que de marchands. Port, situé à un car-
refour d'itinéraires routiers et fluviaux, devint
une foire célèbre au XVIe siècle. A la fin du
XVIe siècle et au début du XVIIe, l'exaltation du
culte de saint Nicolas était telle que de nom-
breuses personnalités se rendirent à Saint-
Nicolas-de-Port. En 1602, Madame Acarie y reçut
la vocation religieuse ; devenue Mère Marie de
l'Incarnation, elle introduisit en France l'ordre
des Carmélites. On sait que saint Pierre Fourier
venait très souvent à Saint-Nicolas. Il y existait
des maisons religieuses des Annonciades et des
Bénédictines et celle de la congrégation Notre-
Dame qu'il avait fondée (26)
L'année du jubilé, ouvert le 3 mars 1602 en
présence de la famille ducale, de nombreux fi-
dèles se rendirent à Port. On parle de 200 000 pè-
lerins, de 6 000 prêtres qui célébrèrent la messe et
de 21 protestants qui se convertirent au catholi-
cisme. Le jésuite espagnol Ribadeneira ne
manque pas de signaler l'importance de ce pèleri-
nage dans son Flos sanctorum : « De plus, nous
avons au duché de Bar en Lorraine un voyage
fort célèbre de Sainct Nicolas ; à cause de
quelques unes de ses reliques, entre autres du
premier doigt de la main droite, lesquelles y ont
été apportées de Bari » (27)
Paradoxalement, l'auteur des notices ne parle
pas de ce pèlerinage et omet même de présenter
le saint comme le patron des Lorrains. Saint
Nicolas n'est perçu qu'en tant qu'évêque de
Myre, combattant l'arianisme. Néanmoins, Callot
reste fidèle à une iconographie traditionnelle,
celle du saint évêque bénissant les trois enfants
« au saloir », tandis qu'à l'arrière-plan, la repré-
sentation de l'église de Saint-Nicolas-de-Port fait
nettement allusion à ce grand centre de pèleri-
nage qui, en ce début de XVIIe siècle, était à son
apogée. Comme dans la représentation « archéo-
logique » de l'abbaye de Saint-Mansuy, Callot re-
produit exactement la silhouette de la basilique
de Saint-Nicolas-de-Port, qui présente la particu-
larité d'être flanquée de deux tours surmontées
de bulbes, comme les églises d'Europe centrale.
Malgré l'imprécision du dessin de Callot, il n'en
demeure pas moins que ces bulbes sont attestés
par les voyageurs, l'architecte Scamozzi (28) et le
savant géographe flamand Mercator (1512-1594)
lors de son séjour en Lorraine en 1564. Après la
guerre de Trente ans, les tours reçurent des cou-
vertures provisoires, comme le montre la gravure
d'Israël Henriet.
Pourquoi le duc René II choisit-il un saint
d'Orient pour patron de la Lorraine, alors que
plusieurs autres saints bien lorrains s'étaient dis-
tingués par leurs vertus, notamment les saints
martyrs ? L'exemple de Saint Livier (28 no-
vembre) et de Saint Gangulphe ou Gengoult
(77 mai), saints de l'Antiquité tardive, ont retenu
l'attention de l'hagiographe des Images des
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Téméraire, René II (1473-1508) se plaça sous la
protection du saint de l'Église grecque. Avec ses
troupes, le roi entendit la messe à l'église du Port,
dédiée à saint Nicolas. La victoire de 1477 fut dé-
cisive et c'est alors que l'on prit conscience du pa-
triotisme lorrain, puisque René II donna au
duché un emblème, le chardon, et une devise,
« Qui s'y frotte s'y pique ». Le culte de saint
Nicolas était déjà populaire en Lorraine depuis le
Moyen Age ; on trouve les premières traces du
culte du saint à Verdun-sur-Meuse et au Mont
Sainte-Odile dès le Xe siècle. Il prit surtout de
l'ampleur après qu'Aubert de Varangéville, che-
valier lorrain revenant des croisades, ait rapporté
une « jointure du doigt » dérobée à Bari, là où les
reliques de saint Nicolas avaient été déposées le
9 mai 1087 (25). Une femme malade eut une vision
qui lui révéla que la relique que détenait le che-
valier lorrain pouvait la guérir. Le miracle s'ac-
complit. Aussitôt le prieur Simon Moycet
entreprit la construction d'une église digne de re-
cevoir, d'exposer et d'honorer la précieuse re-
lique. Le pèlerinage attirait autant de fidèles, de
pèlerins que de marchands. Port, situé à un car-
refour d'itinéraires routiers et fluviaux, devint
une foire célèbre au XVIe siècle. A la fin du
XVIe siècle et au début du XVIIe, l'exaltation du
culte de saint Nicolas était telle que de nom-
breuses personnalités se rendirent à Saint-
Nicolas-de-Port. En 1602, Madame Acarie y reçut
la vocation religieuse ; devenue Mère Marie de
l'Incarnation, elle introduisit en France l'ordre
des Carmélites. On sait que saint Pierre Fourier
venait très souvent à Saint-Nicolas. Il y existait
des maisons religieuses des Annonciades et des
Bénédictines et celle de la congrégation Notre-
Dame qu'il avait fondée (26)
L'année du jubilé, ouvert le 3 mars 1602 en
présence de la famille ducale, de nombreux fi-
dèles se rendirent à Port. On parle de 200 000 pè-
lerins, de 6 000 prêtres qui célébrèrent la messe et
de 21 protestants qui se convertirent au catholi-
cisme. Le jésuite espagnol Ribadeneira ne
manque pas de signaler l'importance de ce pèleri-
nage dans son Flos sanctorum : « De plus, nous
avons au duché de Bar en Lorraine un voyage
fort célèbre de Sainct Nicolas ; à cause de
quelques unes de ses reliques, entre autres du
premier doigt de la main droite, lesquelles y ont
été apportées de Bari » (27)
Paradoxalement, l'auteur des notices ne parle
pas de ce pèlerinage et omet même de présenter
le saint comme le patron des Lorrains. Saint
Nicolas n'est perçu qu'en tant qu'évêque de
Myre, combattant l'arianisme. Néanmoins, Callot
reste fidèle à une iconographie traditionnelle,
celle du saint évêque bénissant les trois enfants
« au saloir », tandis qu'à l'arrière-plan, la repré-
sentation de l'église de Saint-Nicolas-de-Port fait
nettement allusion à ce grand centre de pèleri-
nage qui, en ce début de XVIIe siècle, était à son
apogée. Comme dans la représentation « archéo-
logique » de l'abbaye de Saint-Mansuy, Callot re-
produit exactement la silhouette de la basilique
de Saint-Nicolas-de-Port, qui présente la particu-
larité d'être flanquée de deux tours surmontées
de bulbes, comme les églises d'Europe centrale.
Malgré l'imprécision du dessin de Callot, il n'en
demeure pas moins que ces bulbes sont attestés
par les voyageurs, l'architecte Scamozzi (28) et le
savant géographe flamand Mercator (1512-1594)
lors de son séjour en Lorraine en 1564. Après la
guerre de Trente ans, les tours reçurent des cou-
vertures provisoires, comme le montre la gravure
d'Israël Henriet.
Pourquoi le duc René II choisit-il un saint
d'Orient pour patron de la Lorraine, alors que
plusieurs autres saints bien lorrains s'étaient dis-
tingués par leurs vertus, notamment les saints
martyrs ? L'exemple de Saint Livier (28 no-
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(77 mai), saints de l'Antiquité tardive, ont retenu
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