Titre : Le Progrès religieux : journal des églises protestantes de l'Est
Auteur : Union protestante libérale (Strasbourg). Auteur du texte
Éditeur : Impr. de Heitz (Strasbourg)
Date d'édition : 1873-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb419368144
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9975 Nombre total de vues : 9975
Description : 01 mars 1873 01 mars 1873
Description : 1873/03/01 (A6,N9). 1873/03/01 (A6,N9).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : Originaux de la BNU... Collection numérique : Originaux de la BNU Strasbourg
Description : Collection numérique : Presse protestante Collection numérique : Presse protestante
Description : Collection numérique : Fonds régional : Alsace Collection numérique : Fonds régional : Alsace
Description : Collection numérique : Collections de la... Collection numérique : Collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9404861g
Source : Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M34263
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
LE PROGRÈS RELIGIEUX
67
l’Antéchrist acharné après l’église, mais toujours
impuissant contre elle. C’est là, a observé M. Ré-
ville, courir après la vérité sans jamais pouvoir
l’atteindre. Parmi les interprétations plus ancien
nes, l’orateur a rappelé celle du pape Innocent III,
qui voyait dans la bête le mahométisme, et celle
de Luther, qui y découvrait le papisme anti chré
tien. Bossuet expliqua le chiffre apocalyptique par
le nom de Dioclétien, qu’il écrivait ainsi : DioCLes i
aVgVstVs (Diodes Augustus). En additionnant la
valeur numérique des lettres qui, en latin, repré
sentent des chiffres, l’évêque de Meaux arrivait en i
effet à la somme voulue. Malheureusement pour le i
prélat courtisan, le même procédé faisait décou- i
vrir dans le chiffre de la bête une allusion au nom |
du grand roi : LVDoVICVs. Plus tard, on en lit sor- :
tir les noms de Louis XVIII et de Napoléon.
Au fond, l'énigme n’était pas si difficile. Seule- .
ment les savants qui s’occupaient de la question, |
avaient oublié deux choses essentielles: la pre
mière, que le nom contenu dans le chiffre 666 doit
être cherché dans le premier siècle, l’auteur de
l’Apocalypse limitant à trois ans et demi l’espacede
temps qui doit s’écouler jusqu’à la catastrophe
finale ; laseconde, qu’il ne faut demander la solution
du problème ni à l’alphabet grec, ni à l’alphabet
romain, mais bien à l’alphabet hébreu, le procédé
sur lequel repose le mécanisme du problème étant
un procédé exclusivement hébraïque.
Le calcul a été fait finalement sur cette double
base, et il a été fait à Strasbourg même. Il a donné
le résultat qu’on sait : Néron César. En effet, en
décomposant ce nom écrit en lettres hébraïques,
DP m2, on trouve : J = 50 + n = 200 +1=
6+|=50+P=100+D=60+ = 200,
total = 666. Ce qu’il y a de curieux, c’est que le
mot de l’énigme, si longtemps ignoré, a été décou
vert presque en même temps par quatre savants,
travaillant chacun de son côté et dans une indé
pendance parfaite de ses collègues : MM. Fritzsche
de Rostock, Hitzig de Zurich, Benary de Berlin, et
Reuss de Strasbourg. M. Benary fut le premier à
publier sa découverte en 1836 dans la Revue théo
logique de Bruno Bauer. Aussitôt, M. Hitzig de se
plaindre que le savant prussien s’était annexé une
découverte que lui, Hitzig, revendiquait comme
sienne. Il prétendit qu’un de ses auditeurs de
Zurich avait recueilli son explication dans son cours
et l’avait transmise à M. Benary, qui avait eu le
tort de se l’approprier. Ce dernier répliqua assez
vertement, et la discussion allaits’envenimer, quand
M. le professeur Reuss vint mettre les deux an- |
tagonistes d’accord, en leur prouvant que l’honneur
de la priorité lui revenait à lui, puisque dès 1835
il avait deviné l’énigme, avait exposé son explica
tion dans un cours public et en avait fait part au
docteur Lücke de Bonn.
La simultanéité de ce résultat obtenu presque
en même temps par quatre savants travaillant dans
une indépendance complète l’un de l’autre, n’est
pas la preuve la moins concluante en faveur de sa
vérité. Du reste, la découverte une fois faite, les
confirmations vinrent affluer de toutes parts. L’une
des plus anciennes et des plus curieuses, se trouve
dans ce fait rapporté par l’évêque de Lyon, Irénée,
qu’au deuxième siècle il existait deux leçons diffé
rentes du chiffre de la bête : l’une, autorisée par
les manuscrits les plus anciens, par conséquent
orientaux, et qui portait 666 ; l’autre, appuyée
par des manuscrits plus jeunes, c’est-à-dire occi
dentaux, et qui avait 616. Cette variante même
prouve clairement que le nom caché sous le fameux
chiffre était parfaitement connu par les copistes
occidentaux du deuxième siècle. En effet, comme
ils prononçaient, avec les Latins, Nero, au lieu du
Néron employé par les Grecs et les Occidentaux, ils
durent retrancher de leur chiffre total la valeur nu-
mérique du n final, soit 50, et il ne leur restait
que 616 au lieu de 666.
La solution du problème, trouvée par M. Reuss,
malgré sa parfaite simplicité, rencontra une résis
tance des plus opiniâtres. On le comprend sans
peine. Elle dérangeait un système d’interprétation
devenu cher à bien des gens, elle rendait impossible
l’application de l’Apocalypse aux temps modernes.
Aussi la dénonça-t-on comme une grande erreur, et
M. Godet de Neuchâtel n’hésita pas à prédire qu’elle
durerait juste autant que l’école de Strasbourg.
Pourtant, les données mêmes du livre mettent la
justesse de l’explication de M. Reuss hors de doute.
Les indications du dix-septième chapitre surtout,
sont fort précises à cet égard. Sur la bête aux sept
têtes et aux dix cornes est assise une femme, ei la
description qui nous est faite d’elle, ne permet pas
d’hésiter sur le nom qu'il faut lui donner. Il est dit
que cette femme est «la grande ville qui règne sur
les rois de la terre,» qu’elle est «assise en même
temps sur sept collines,» qu’elle est «ivre du sang
des saints et des martyrs.» Évidemment ce ne peut
être que la ville de Rome. Au même chapitre, on
nous dit encore que les sept têtes, qui signifient les
sept collines de la ville impériale, sont aussi sept
rois ; que cinq d’entre eux sont déjà tombés, qu’il
en reste un, et que le septième, qui doit venir, ne
durera que peu de temps. Il est clair qu’il s’agit des
premiers empereurs de Rome et que la bête aux
sept têtes et aux dix cornes n’est autre chose que
l’empire romain lui-même.
Mais voici que la bête est tout à coup identifiée
avec l’une de ses têtes. Cela veut dire que la puis
sance anti-chrétienne, la fureur de la persécution,
se concentre et s’individualise dans l’un des empe
reurs romains. Or, si nous devons désigner parmi
les sept premiers empereurs celui qui fut cruel pour
les chrétiens, qui les persécuta officiellement, le seul
nom qui se présente à nous est celui de Néron.
Cependant, voici une sérieuse difficulté qui surgit.
Dans la description de la bête, il est dit qu’elle
était «comme blessée à mort,» mais que «sa plaie
mortelle fut guérie,» qu’«après avoir reçu un coup
67
l’Antéchrist acharné après l’église, mais toujours
impuissant contre elle. C’est là, a observé M. Ré-
ville, courir après la vérité sans jamais pouvoir
l’atteindre. Parmi les interprétations plus ancien
nes, l’orateur a rappelé celle du pape Innocent III,
qui voyait dans la bête le mahométisme, et celle
de Luther, qui y découvrait le papisme anti chré
tien. Bossuet expliqua le chiffre apocalyptique par
le nom de Dioclétien, qu’il écrivait ainsi : DioCLes i
aVgVstVs (Diodes Augustus). En additionnant la
valeur numérique des lettres qui, en latin, repré
sentent des chiffres, l’évêque de Meaux arrivait en i
effet à la somme voulue. Malheureusement pour le i
prélat courtisan, le même procédé faisait décou- i
vrir dans le chiffre de la bête une allusion au nom |
du grand roi : LVDoVICVs. Plus tard, on en lit sor- :
tir les noms de Louis XVIII et de Napoléon.
Au fond, l'énigme n’était pas si difficile. Seule- .
ment les savants qui s’occupaient de la question, |
avaient oublié deux choses essentielles: la pre
mière, que le nom contenu dans le chiffre 666 doit
être cherché dans le premier siècle, l’auteur de
l’Apocalypse limitant à trois ans et demi l’espacede
temps qui doit s’écouler jusqu’à la catastrophe
finale ; laseconde, qu’il ne faut demander la solution
du problème ni à l’alphabet grec, ni à l’alphabet
romain, mais bien à l’alphabet hébreu, le procédé
sur lequel repose le mécanisme du problème étant
un procédé exclusivement hébraïque.
Le calcul a été fait finalement sur cette double
base, et il a été fait à Strasbourg même. Il a donné
le résultat qu’on sait : Néron César. En effet, en
décomposant ce nom écrit en lettres hébraïques,
DP m2, on trouve : J = 50 + n = 200 +1=
6+|=50+P=100+D=60+ = 200,
total = 666. Ce qu’il y a de curieux, c’est que le
mot de l’énigme, si longtemps ignoré, a été décou
vert presque en même temps par quatre savants,
travaillant chacun de son côté et dans une indé
pendance parfaite de ses collègues : MM. Fritzsche
de Rostock, Hitzig de Zurich, Benary de Berlin, et
Reuss de Strasbourg. M. Benary fut le premier à
publier sa découverte en 1836 dans la Revue théo
logique de Bruno Bauer. Aussitôt, M. Hitzig de se
plaindre que le savant prussien s’était annexé une
découverte que lui, Hitzig, revendiquait comme
sienne. Il prétendit qu’un de ses auditeurs de
Zurich avait recueilli son explication dans son cours
et l’avait transmise à M. Benary, qui avait eu le
tort de se l’approprier. Ce dernier répliqua assez
vertement, et la discussion allaits’envenimer, quand
M. le professeur Reuss vint mettre les deux an- |
tagonistes d’accord, en leur prouvant que l’honneur
de la priorité lui revenait à lui, puisque dès 1835
il avait deviné l’énigme, avait exposé son explica
tion dans un cours public et en avait fait part au
docteur Lücke de Bonn.
La simultanéité de ce résultat obtenu presque
en même temps par quatre savants travaillant dans
une indépendance complète l’un de l’autre, n’est
pas la preuve la moins concluante en faveur de sa
vérité. Du reste, la découverte une fois faite, les
confirmations vinrent affluer de toutes parts. L’une
des plus anciennes et des plus curieuses, se trouve
dans ce fait rapporté par l’évêque de Lyon, Irénée,
qu’au deuxième siècle il existait deux leçons diffé
rentes du chiffre de la bête : l’une, autorisée par
les manuscrits les plus anciens, par conséquent
orientaux, et qui portait 666 ; l’autre, appuyée
par des manuscrits plus jeunes, c’est-à-dire occi
dentaux, et qui avait 616. Cette variante même
prouve clairement que le nom caché sous le fameux
chiffre était parfaitement connu par les copistes
occidentaux du deuxième siècle. En effet, comme
ils prononçaient, avec les Latins, Nero, au lieu du
Néron employé par les Grecs et les Occidentaux, ils
durent retrancher de leur chiffre total la valeur nu-
mérique du n final, soit 50, et il ne leur restait
que 616 au lieu de 666.
La solution du problème, trouvée par M. Reuss,
malgré sa parfaite simplicité, rencontra une résis
tance des plus opiniâtres. On le comprend sans
peine. Elle dérangeait un système d’interprétation
devenu cher à bien des gens, elle rendait impossible
l’application de l’Apocalypse aux temps modernes.
Aussi la dénonça-t-on comme une grande erreur, et
M. Godet de Neuchâtel n’hésita pas à prédire qu’elle
durerait juste autant que l’école de Strasbourg.
Pourtant, les données mêmes du livre mettent la
justesse de l’explication de M. Reuss hors de doute.
Les indications du dix-septième chapitre surtout,
sont fort précises à cet égard. Sur la bête aux sept
têtes et aux dix cornes est assise une femme, ei la
description qui nous est faite d’elle, ne permet pas
d’hésiter sur le nom qu'il faut lui donner. Il est dit
que cette femme est «la grande ville qui règne sur
les rois de la terre,» qu’elle est «assise en même
temps sur sept collines,» qu’elle est «ivre du sang
des saints et des martyrs.» Évidemment ce ne peut
être que la ville de Rome. Au même chapitre, on
nous dit encore que les sept têtes, qui signifient les
sept collines de la ville impériale, sont aussi sept
rois ; que cinq d’entre eux sont déjà tombés, qu’il
en reste un, et que le septième, qui doit venir, ne
durera que peu de temps. Il est clair qu’il s’agit des
premiers empereurs de Rome et que la bête aux
sept têtes et aux dix cornes n’est autre chose que
l’empire romain lui-même.
Mais voici que la bête est tout à coup identifiée
avec l’une de ses têtes. Cela veut dire que la puis
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se concentre et s’individualise dans l’un des empe
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les sept premiers empereurs celui qui fut cruel pour
les chrétiens, qui les persécuta officiellement, le seul
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