Titre : Le Progrès religieux : journal des églises protestantes de l'Est
Auteur : Union protestante libérale (Strasbourg). Auteur du texte
Éditeur : Impr. de Heitz (Strasbourg)
Date d'édition : 1873-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb419368144
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9975 Nombre total de vues : 9975
Description : 01 mars 1873 01 mars 1873
Description : 1873/03/01 (A6,N9). 1873/03/01 (A6,N9).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : Originaux de la BNU... Collection numérique : Originaux de la BNU Strasbourg
Description : Collection numérique : Presse protestante Collection numérique : Presse protestante
Description : Collection numérique : Fonds régional : Alsace Collection numérique : Fonds régional : Alsace
Description : Collection numérique : Collections de la... Collection numérique : Collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9404861g
Source : Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M34263
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
SIXIÈME ANNÉE.
N* 9.
l' r MARS 1875.
LE PROGRES RELIGIEUX
JOURNAL DES EGLISES PROTESTANTES DE L’EST
PARAISSANT LE SAMEDI.
Où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. (2 Con. III, 47).
Tout ce qui concerne la rédaction doit être
adressé franco à M. Th. GEROLD, 4, rue Saint-
Thomas, à Strasbourg.
Prix de l’abonnement :
UN AN : 6 fr. 50 cent.
Pour les abonnements s’adresser à M. Th.
GEROLD, 4, rue Saint-Thomas, ou à M. HEITZ,
imprimeur, 5, rue de l’Outre.
SOMMAIRE.
L'APOCALYPSE. — VARIÉTÉS. Strasbourg. — Allemagne.
Grand-duché de Bade. — Suisse. Genève. — Angleterre. —
Italie. Rome. — Espagne. Cordoue. — Afrique. — Etats-
Unis. — Océanie. — TABLEAU DES PREDICATIONS.
L’Apocalypse-
Conférence de M. Réville.
Le sujet annoncé pour la conférence de lundi
dernier était plus scientifique que les précédents.
Malgré cela, un auditoire aussi nombreux que pos
sible se pressait dès sept heures du soir dans
l’église Saint-Nicolas, devenue trop étroite pour
cette foule avide d’enseignements religieux, ou du
moins de jouissances intellectuelles. Tout le monde
avait gardé le souvenir des deux belles conférences
données par M. Réville en 1869 sur l’histoire du
diable, tout le monde avait entendu la veille seule
ment son éloquent discours sur l’Espérance du
chrétien, et on s’attendait à une grande et belle
exposition d’une question qui, pour le grand
nombre, était entourée de ténèbres et de mystères.
Inutile de dire que l’attente générale n’a pas été
déçue. Le savant pasteur de Rotterdam, dans un
discours plein de science et de profondeur, mer
veilleux de lucidité et d’élégance, a ouvert à son
auditoire ce livre de l’Apocalypse fermé de sept
sceaux, il lui a montré le fond positif, historique,
de cette épopée grandiose, il lui a indiqué aussi
les idées éternelles qui se cachent sous les formes
étranges que le rabbinisme a imposées à l’écrivain
sacré. Nous allons essayer de résumer pour nos
lecteurs les principaux points de ce discours, en
suivant autant que possible la marche adoptée par
le conférencier lui-même.
M. Réville, en commençant, s’est modestement
excusé près de son auditoire de «porter de l’eau à
la rivière» en venant traiter à Strasbourg la ques
tion de l’Apocalypse. Il a rappelé que la thèse
principale qu’il allait développer était d’origine
strasbourgeoise, et il a rendu hommage à M. le
professeur Reuss, dont les savantes et concluantes
démonstrations ont été un véritable fiat lux dans
1 l’intelligence de l’Apocalypse. Il a ajouté toutefois
que les questions de ce genre ont deux périodes:
l’une, pour les savants, les gens du métier; l’autre,
pour le grand public, le public éclairé et intelli
gent. Cette seconde période est venue pour l’Apo
calypse, et l’orateur a déclaré n’avoir d’autre in
tention, en parlant sur ce sujet, que de populari
ser les solutions données par les théologiens du
livre le plus étrangement et le plus diversement
interprété de toute la Bible. ,
La plupart des personnes ont jeté de temps à
autre un regard sur le livre de l’Apocalypse. Beau
coup l’ont commencé, peut-être sans le finir, parce
qu’ils n’en saisissaient ni le sens ni la portée ;
d’autres ont persisté jusqu’au bout, parce qu’ils pen
saient y trouver la prédiction miraculeuse des
grands événements de leur époque. C’est, en effet,
de celte manière qu’on a le plus souvent envisagé
les prophéties de ce livre. Chaque siècle a été en
clin à s’y reconnaître Et cela se comprend. L’Apo
calypse parle d’oppresseurs et d’oppressés, de per
sécuteurs et de persécutés, et comme dans aucun
siècle les victimes n’ont manqué, celles-ci ont cru
trouver leurs destinées écrites dans ces pages mys-
térieuses.
Les passions s’en sont mêlées. Le protestantisme,
par exemple, a avidement exploité ce livre dans
l’intérêt de sa polémique antipapale. Les imagina
tions en délire, les cerveaux malades s’en sont
emparés, et y ont trouvé les révélations les plus di
verses; si bien qu’il serait difficile de dire, non
pas ce qu’on y a trouvé, mais plutôt ce qu’on n’y
a pas trouvé. Bengel, par exemple, et son école, y
ont découvert l’annonce de la fin du monde, et ce
genre d’interprétation est resté en grande faveur
en Angleterre. Tout récemment encore, un Anglais,
M. Cumming, a prédit cette catastrophe pour 1875,
en s’appuyant sur l’Apocalypse. Il est vrai qu’il
l’avait déjà annoncée pour 1866 et 1868, ce qui
N* 9.
l' r MARS 1875.
LE PROGRES RELIGIEUX
JOURNAL DES EGLISES PROTESTANTES DE L’EST
PARAISSANT LE SAMEDI.
Où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. (2 Con. III, 47).
Tout ce qui concerne la rédaction doit être
adressé franco à M. Th. GEROLD, 4, rue Saint-
Thomas, à Strasbourg.
Prix de l’abonnement :
UN AN : 6 fr. 50 cent.
Pour les abonnements s’adresser à M. Th.
GEROLD, 4, rue Saint-Thomas, ou à M. HEITZ,
imprimeur, 5, rue de l’Outre.
SOMMAIRE.
L'APOCALYPSE. — VARIÉTÉS. Strasbourg. — Allemagne.
Grand-duché de Bade. — Suisse. Genève. — Angleterre. —
Italie. Rome. — Espagne. Cordoue. — Afrique. — Etats-
Unis. — Océanie. — TABLEAU DES PREDICATIONS.
L’Apocalypse-
Conférence de M. Réville.
Le sujet annoncé pour la conférence de lundi
dernier était plus scientifique que les précédents.
Malgré cela, un auditoire aussi nombreux que pos
sible se pressait dès sept heures du soir dans
l’église Saint-Nicolas, devenue trop étroite pour
cette foule avide d’enseignements religieux, ou du
moins de jouissances intellectuelles. Tout le monde
avait gardé le souvenir des deux belles conférences
données par M. Réville en 1869 sur l’histoire du
diable, tout le monde avait entendu la veille seule
ment son éloquent discours sur l’Espérance du
chrétien, et on s’attendait à une grande et belle
exposition d’une question qui, pour le grand
nombre, était entourée de ténèbres et de mystères.
Inutile de dire que l’attente générale n’a pas été
déçue. Le savant pasteur de Rotterdam, dans un
discours plein de science et de profondeur, mer
veilleux de lucidité et d’élégance, a ouvert à son
auditoire ce livre de l’Apocalypse fermé de sept
sceaux, il lui a montré le fond positif, historique,
de cette épopée grandiose, il lui a indiqué aussi
les idées éternelles qui se cachent sous les formes
étranges que le rabbinisme a imposées à l’écrivain
sacré. Nous allons essayer de résumer pour nos
lecteurs les principaux points de ce discours, en
suivant autant que possible la marche adoptée par
le conférencier lui-même.
M. Réville, en commençant, s’est modestement
excusé près de son auditoire de «porter de l’eau à
la rivière» en venant traiter à Strasbourg la ques
tion de l’Apocalypse. Il a rappelé que la thèse
principale qu’il allait développer était d’origine
strasbourgeoise, et il a rendu hommage à M. le
professeur Reuss, dont les savantes et concluantes
démonstrations ont été un véritable fiat lux dans
1 l’intelligence de l’Apocalypse. Il a ajouté toutefois
que les questions de ce genre ont deux périodes:
l’une, pour les savants, les gens du métier; l’autre,
pour le grand public, le public éclairé et intelli
gent. Cette seconde période est venue pour l’Apo
calypse, et l’orateur a déclaré n’avoir d’autre in
tention, en parlant sur ce sujet, que de populari
ser les solutions données par les théologiens du
livre le plus étrangement et le plus diversement
interprété de toute la Bible. ,
La plupart des personnes ont jeté de temps à
autre un regard sur le livre de l’Apocalypse. Beau
coup l’ont commencé, peut-être sans le finir, parce
qu’ils n’en saisissaient ni le sens ni la portée ;
d’autres ont persisté jusqu’au bout, parce qu’ils pen
saient y trouver la prédiction miraculeuse des
grands événements de leur époque. C’est, en effet,
de celte manière qu’on a le plus souvent envisagé
les prophéties de ce livre. Chaque siècle a été en
clin à s’y reconnaître Et cela se comprend. L’Apo
calypse parle d’oppresseurs et d’oppressés, de per
sécuteurs et de persécutés, et comme dans aucun
siècle les victimes n’ont manqué, celles-ci ont cru
trouver leurs destinées écrites dans ces pages mys-
térieuses.
Les passions s’en sont mêlées. Le protestantisme,
par exemple, a avidement exploité ce livre dans
l’intérêt de sa polémique antipapale. Les imagina
tions en délire, les cerveaux malades s’en sont
emparés, et y ont trouvé les révélations les plus di
verses; si bien qu’il serait difficile de dire, non
pas ce qu’on y a trouvé, mais plutôt ce qu’on n’y
a pas trouvé. Bengel, par exemple, et son école, y
ont découvert l’annonce de la fin du monde, et ce
genre d’interprétation est resté en grande faveur
en Angleterre. Tout récemment encore, un Anglais,
M. Cumming, a prédit cette catastrophe pour 1875,
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